• article issu de : http://www.petitestetes.com/modes-de-garde/la-referente-en-creche-ou-halte-garderie.html?showall

    La référente en crèche ou halte garderie

    De nombreuses équipes éducatives de structures d’accueil Petite Enfance font le choix de fonctionner en référence.
    Concrètement, pour chaque enfant accueilli, une professionnelle référente est désignée par la direction de la structure d’accueil après concertation avec l’équipe.
    Cette professionnelle est plus particulièrement responsable d’accompagner les enfants dont elle est référente ainsi que leurs parents, au cours de la période d’adaptation d’abord puis tout au long de l’année (dite scolaire) qui s’engage. Elle assure le suivi de l’enfant et ses parents.
    Elle est présentée et se présente ainsi à l’enfant et à ses parents dès les 1ères rencontres au sein de la structure d’accueil. Elle est identifiée et reconnue comme telle par l’équipe.
    En fonction de l’âge des enfants et de la taille des groupes d’enfants, une professionnelle peut être référente de 5 à 8 enfants.

    Le rôle de la référente

    Elle est plus particulièrement chargée :

    • de développer une connaissance pointue de l’enfant accueilli.
    • d’actualiser cette connaissance.
    • de transmettre régulièrement aux membres de l’équipe dont elle fait partie, des informations concernant l’enfant et permettant de garantir la continuité des soins lorsqu’elle est indisponible ou absente. En plus de garantir cette continuité des soins indispensable au bien-être de l’enfant, la diffusion de cette connaissance permet aux autres professionnelles de l’équipe d’être autonomes et efficaces lorsqu’elles sont amenées à prendre soin de l’enfant. 

    Cette connaissance est donc consciemment et nécessairement partagée et non exclusive ou réservée.

    Lorsque la professionnelle référente de l’enfant est indisponible (car engagée dans une relation avec un autre enfant, par exemple) et que l’enfant concerné nécessite un soin qui ne peut attendre, c’est une autre professionnelle disponible qui assure ce soin. Elle prend bien en considération toutes les informations qui lui ont été régulièrement communiquées par la référente de l’enfant concerné, et veille à s’inscrire dans une démarche consciente et volontaire de continuité des soins.

    La professionnelle référente ne peut pas être tout le temps présente et disponible. Aussi lors des 1ères rencontres avec l’enfant et ses parents, la direction du multi-accueil et la professionnelle identifiée comme référente de l’enfant, expliquent clairement que bien qu’une référente soit nommée, tous les autres professionnelles de l’équipe peuvent être amenées à prendre soin de l’enfant et à les accueillir.

    Etre référent est une fonction et un rôle confiés à une professionnelle en particulier. Un rôle et une fonction qui lui sont demandés d’assurer. Il ne s’agit pas de créer une relation exclusive avec l’enfant mais de garantir la continuité des soins.
    La professionnelle référente ne dispose pas de droit particulier sur l’enfant dont elle est référente.
    Les bras dans lesquels l’enfant préfère se blottir ne sont pas toujours ceux de la professionnelle qui est sa référente. Il n’y a rien de problématique à cela.

     

    La référente en crèche ou halte garderie

    Une interlocutrice privilégiée mais pas exclusive

    Si cette professionnelle est l’interlocutrice privilégiée de l’enfant et de ses parents, elle n’est en aucun cas l’unique interlocutrice de l’enfant et de ses parents. Privilégiée ne signifie pas exclusive. 
    En effet, les autres membres de l’équipe sont amenés à prendre soin de votre enfant et à vous accueillir. Aussi, prendre le temps de faire leur connaissance (notamment à l’occasion de la période d’adaptation, ou encore des réunions proposées au cours de l’année) sera profitable à votre enfant. 

    Un lien privilégié mais pas un lien de dépendance

    La vie des équipes n’est pas un long fleuve tranquille. 
    Il arrive que des professionnelles référentes d’enfants quittent la structure d’accueil en cours d’année. Cette possibilité étant connue, il est indispensable que l’équipe ait préalablement réfléchi à une prise en charge adaptée de ce type de situation afin de garantir aux enfants et aux parents des repères et des relais solides et fiables. 

    Cultiver et entretenir une bonne dynamique d’équipe nécessite parfois de modifier la configuration des équipes d’une année à l’autre. C’est pourquoi l’enfant peut être amené à changer de professionnelle référente d’une année à l’autre. Cependant la direction de la structure est attentive à ce que l’équipe de professionnelles qui accueillent l’enfant et ses parents après la fermeture d’été ne leur soit pas totalement inconnue. La présence d’un ou de visages familiers de l’enfant et de ses parents est garantie. 
    De leur côté, les parents conscients de cette réalité, veillent à ne pas surinvestir le lien avec la professionnelle référente de leur enfant afin de ne pas risquer de générer un lien de dépendance.


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  • Communiquer avec bienveillance : Observer/décrire la situation

    laptitesylvia / 11 novembre 2014

     

    La Communication Non Violente comporte 4 étapes :

    1 : J’observe la situation
    2 : J’exprime mon émotion/sentiment
    3 : J’exprime mon besoin
    4 : Je fais une demande claire

    C’est quoi observer la situation ?

    Observer : c’est regarder sans évaluer, sans idées préconçues. Regarder sans essayer de faire dire ce que l’on veut à l’observé. (EJE journal n°24)

    Il s’agit donc ici de décrire ce que l’on voit, sans exagérer, ni accuser, et ce, de façon objective, une situation. Dans les livres de Faber et Mazlish « parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » et « j’ai tout essayé » d’Isabelle Filliozat, la description est très bien expliquée.

    C’est un outil que j’utilise beaucoup dans mon quotidien ainsi que dans ma pratique professionnelle. Voici un exemple.

    La situation se passe entre ma fille et moi et entre ma nièce et sa mère (ma soeur), lors d’un repas de famille.

    description2

    En souriant, ma fille est partie terminer son coloriage et ma nièce est partie en disant à sa maman  » pfff, nan ce n’est pas vrai, il n’est pas beau » et elle a chiffonné son coloriage…

    Que s’est-il passé ?

    En décrivant son coloriage « la couleur, les petites fleurs,… » j’ai porté à ma fille et à son coloriage, une réelle attention. Ma description a permis la valorisation de son travail et de ses choix de couleurs, etc … Par contre, ma nièce, en recevant ce « compliment classique » de la part de sa maman, elle a été stoppée dans sa créativité et n’a donc pas terminé son coloriage. Pourquoi ? Tout simplement : qu’est-ce qu’elle peut faire de plus, quand c’est déjà « super beau »… Mais surtout, elle n’a pas senti que sa maman avait porté un réel intérêt à son coloriage.

    Haim Ginott explique que « les mots qui évaluent créent un obstacle pour l’enfant. Les mots qui décrivent le libèrent » 

    Passons à la description d’une situation qui ne nous convient pas. Vous allez voir qu’il existe plusieurs « habiletés » pour obtenir la résolution d’un problème et pour susciter la coopération... Par exemple, mes enfants ont tendance à laisser traîner leurs jouets.

    Je décris ce que je vois (sans exagérer, ni accuser)  « il y a vos jouets sur le sol »
    – Je donne des renseignements « quand vos jouets sont au sol, je risque de tomber et/ou de les casser. »
    – Je dis en un mot  « vos jouets »
    – Je décris ce que je ressens  « je n’aime pas voir traîner vos jouets au sol. »

    Voici un exemple en image tiré du livre de Faber et Mazlish :

    faberMazlish

     C’est difficile de faire ce que nous devons quand on nous dit en quoi nous sommes fautifs.
    Nous pouvons plus facilement nous concentrer sur le problème quand on nous le décrit, tout simplement.
    En décrivant le problème, on donne aux enfants la chance de se dire ce qu’il faut faire.
    Source : Faber et Mazlish

    Dans leur livre, Faber et Mazlish posent cependant une mise en garde. En effet, quand vous utilisez cette habileté, il est important que l’enfant sente qu’il y ait un réel intérêt dans la demande de coopération. A l’inverse, utiliser cette habileté de façon agaçante, dit simplement à l’enfant « j’essaie de t’amener à faire la bonne chose, mais sans te le dire directement ».


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  • QU'EST CE QUE LA COMMUNICATION BIENVEILLANTE ?

    La communication bienveillante utilise les processus de communication de la Communication Non Violente CNV crée par Marshall ROSENBERG (les mots sont des fenêtres ou des murs) et également les outils de communication de la méthode ESPERE de Jacques Salomé (Pour ne plus vivre sur la planète TAIRE), la grammaire des émotions d'Isabelle FILLIOZAT

    Elle concerne toutes personnes ayant envie de vivre des relations saines et des communications non violentes et plus encore les personnes en relation avec des enfants : parents, grands-parents, enseignants, éducateurs, personnes travaillant dans les crèches, halte-garderie, médiathèques… Soutenir les professionnels de la petite enfance et de l’enfance dans leurs tâches d’éducation des enfants citoyens de demain.

    Très concrète, vivante, et applicable immédiatement, elle nous fait explorer comment transmettre nos messages et nos valeurs à nos proches, avec efficacité dans le respect de chacun.

    Sa fonction pragmatique propose des repères concrets, des balises, des outils, en suscitant  le respect dans les relations plutôt que l'affrontement, la prise de pouvoir ou la dépendance. 

    Cette méthode  repose sur l’accueil des sentiments de chacun, l’écoute empathique, le respect des besoins de soi et de l’autre, des principes tels que la responsabilité en étant  partie  prenante sur toutes les situations vécues en utilisant le « JE », le respect de soi et de l'autre, le positionnement. 

    La pédagogie de la communication bienveillante permet à ceux qui la pratiquent de vivre des relations saines, respectueuses, créatives et bienveillantes. Son application améliore la qualité de toute relation : relation à soi, relations entre parents et enfants, relations familiales, relations de couple, relations professionnelles, relations au sein de l'école, relations d'aide et d'accompagnement…

    L’enjeu de la Communication Bienveillante est de permettre aux enfants, aux adultes et à nous-mêmes de grandir dans le respect de soi et des autres, à mieux utiliser les mots pour se dire plutôt que recourir à l’usage de la violence (le langage des maux !), à mieux se confronter à la réalité, au monde des adultes, aux autres enfants, à mieux se définir à partir de leurs ressentis et sensibilité, à oser restituer des violences (dans la bienveillance) qui ne sont pas bonnes pour eux. 

    Permettre aux enfants d’aujourd’hui d’être les futurs citoyens responsables de demain et ainsi de mettre la BIENVEILLANCE dans les relations, dans le quotidien, dans la vie.

    Exemple 1
    Au lieu de dire

    Un adulte à un enfant
    « Tu m’énerves, arrête de taper Téo ou tu seras privé de dessert »

    Proposition

    « Quand JE te vois taper Téo, JE me sens énervé, tu peux être en colère contre ton frère, si tu veux taper, je te demande de le faire sur le coussin de colère…

    Etre dans l’accueil de la situation en évitant, les menaces, la culpabilisation, les injonctions et les disqualifications, parler de SOI et non SUR l’autre

    Exemple 2

    Au lieu de dire

    Un adulte à un enfant  ou un adulte a un adulte

    « Tu es toujours en retard, tu m’exaspères »

    Proposition

    « Quand tu arrives avec  ½ heure en retard, JE suis inquiète, J’aimerai être averti lorsque tu as pris du retard, quelle solution peut-on envisager ensemble pour que cela change »

    Accueil de la situation dans la bienveillance, essaie de trouver une solution


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  • article issu du blog juridique de Pierre-Brice Lebrun, prof de droit dans le secteur social, sanitaire et médico-social

    http://blog.profdedroit.com/pages/medicaments

    L'administration des médicaments

     

    Il existe, dans les structures sociales et socio-éducatives, une question juridique récurrente, dont la réponse est peu appréciée par les professionnels, parce qu’elle ne correspond pas à leurs espérances : une éducatrice de jeunes enfants, une auxiliaire, un animateur, une ATSEM, un éducateur spécialisé (...) peuvent-ils administrer des médicaments à un enfant qui leur est confié ?
    La réponse est définitivement non.
    Elle repose sur une ambiguïté syntaxique, entretenue par les pouvoirs publics, et sur l’accumulation de différents textes, qui peut donner l’impression qu’il n’existe pas de réponse. C’est faux : le cadre légal est limpide.

     

    Le droit d’administrer des médicaments est réservé aux médecins, chirurgiens-dentistes et sages-femmes (article L 4111-1 CSP), aux infirmières et aux infirmiers (article L 4311-1 CSP), donc aux puéricultrices (mais pas aux aides-soignantes ou auxiliaires de puériculture). Toute autre personne qui administre un médicament se rend coupable du délit d’exercice illégal de la médecine (article L 4161-1 du code de la santé publique) : « exerce illégalement la médecine toute personne qui prend part habituellement ou par direction suivie, même en présence d'un médecin, à l'établissement d'un diagnostic ou au traitement de maladies, congénitales ou acquises, réelles ou supposées, par actes personnels, consultations verbales ou écrites ou par tous autres procédés quels qu'ils soient, ou pratique l'un des actes professionnels (…) sans être titulaire d'un diplôme, certificat (…) exigé pour l'exercice de la profession de médecin ».

     

    Il n’existe pas de liste de médicaments moins dangereux que l’on peut administrer quand même : est en effet considéré comme médicament « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l'homme ou chez l'animal ou pouvant leur être administrée, en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique » (article L5111-1 du code de la santé publique, extraits). En clair : impossible d'utiliser désinfectant, pommade, baume (etc.), il faut se contenter d'eau tiède et de savon (de Marseille, sans parfum ni colorant).

     

    Il paraît difficile d’imaginer que le droit d'administrer des médicaments soit délégué aux éducateurs, animateurs, AMP (etc) : ce serait ouvrir l’exercice de la médecine à des professionnels qui ne possèdent pas la formation nécessaire. Il est d’autre part inconcevable que les autorités de tutelle exigent soudain la présence, dans chaque structure, crèche, centre de loisirs, foyer, d’un professionnel de la santé. Il n’y a pas assez de diplômés, le coût serait insupportable pour les établissements.
    Bon : alors, pourquoi c’est interdit ?
    Parce que le professionnel qui administre un médicament en assume seul, à titre personnel, l’entière responsabilité, civile et pénale : on ne lui reprochera jamais d’avoir donné un traitement prescrit par un médecin, ça arrange tout le monde qu’il prenne des risques, on lui reprochera de l’avoir « mal » donné, il sera le seul responsable d’éventuelles conséquences dramatiques.
    Oui, parce que de nombreux professionnels croient encore à cette forme hilarante de conte d’Andersen : ce serait la chef qui serait responsable, c’est elle qui trinquerait au cas où, et je serais couvert par le médecin qui a signé l’ordonnance. Je comprends combien il est tentant pour les pouvoirs publics (et pour les employeurs) de profiter d’autant de candeur et de naïveté !

     

    D’autres sont convaincus qu’une autorisation des parents a la valeur d’une décharge, mais d’une décharge de quoi ?

     

    Aucune autorisation, prescription, protocole ou décharge, aucun document, qu’il émane des parents, du médecin, de la hiérarchie, de qui que ce soit d’autre, ne peut exonérer le professionnel de sa responsabilité en cas d’accident, de réaction allergique, de choc anaphylactique : chacun est pénalement, civilement et personnellement responsable de ses actes.
    Le permis de conduire autorise bien à conduire, il n’exonère pas le conducteur de sa responsabilité en cas de carambolage, même accidentel. Sans responsabilité, il n’y a pas de liberté. Le professionnel aura à assumer ses erreurs, mais aussi les erreurs des autres, ceux qui ont mal préparé, mal dosé, mal conservé, mal calculé : devant la justice, c’est celui qui fait qui prend (on appelle ça la responsabilité pénale, que l’acte soit volontaire ou involontaire, lié à une imprudence ou à une négligence : article 121-1 du code pénal), c’est celui qui casse qui paye (c’est la responsabilité civile, prévue par l'article 1382 du code civil).

     

    La responsabilité civile, même professionnelle, s’assure : moins d’un professionnel sur trois est réellement assuré lorsqu’il travaille, les autres pensent être couverts par leur employeur (alors qu'il existe moult contrats, proposés par l'autonome de solidarité, l'AIAS, la SMACL, la MACSF ...).

     

    En ce qui concerne l’administration des médicaments, les pouvoirs publics ont trouvé LA solution, pour se débarrasser de ce problème qu’il leur est impossible de résoudre : jouer sur les mots, louvoyer, renvoyer le professionnel à ses propres responsabilités, profiter de sa méconnaissance du droit et des responsabilités, accumuler les réponses souvent contradictoires.

     

    La circulaire DGS / DAS 99-320 du 4 juin 1999 estime que « l’aide à la prise de médicaments n’est pas un acte relevant de l’article L 4161-1 du code de la santé, lorsque la prise du médicament est laissée par le médecin prescripteur à l’initiative d’une personne malade capable d’accomplir seule, et lorsque le mode de prise, compte tenu de la nature du médicament, ne présente pas de difficultés particulières ni ne nécessite un apprentissage ». Elle continue et précise : « lorsque la prise du médicament ne peut s’analyser comme une aide à la prise apportée à une personne malade (…), elle relève de la compétence des auxiliaires médicaux habilités à cet effet ».

     

    En clair, si l’enfant (la personne handicapée, âgée ...) est capable de prendre son traitement elle-même, le professionnel qui l’aide à accomplir les actes de la vie courante peut l’aider, lui rappeler l’heure, sécuriser la conservation …
    Si l’enfant (etc.) n’a pas la capacité de le faire seul, parce qu’il est trop jeune, parce qu'il est déficient, immobilisé, ou parce que la prise exige une préparation, une injection, seul un auxiliaire médical habilité, c’est-à-dire un infirmier, ou un médecin, peut le lui administrer : mettre un comprimé dans la bouche, ou dans la main, c’est administrer, donner un verre d’eau, c’est aider à la prise.

     

    On comprend pourquoi, dans les crèches, il y a des puéricultrices : parce que les enfants ne sont pas en mesure de prendre seuls les traitements qui leur sont prescrits.

     

    Tous les textes expriment la même idée, jouent sur la différence entre administrer et aider à la prise, avec d’autres mots, ou se focalisent sur un cadre précis, comme le Conseil d’État sur la petite enfance. Il précise que, « lorsque les soins sont dispensés dans un établissement ou un service à domicile, à caractère sanitaire, social ou médico-social, l’infirmier peut, sous sa responsabilité, les assurer avec la collaboration d’aides soignants ou d’auxiliaires de puériculture qu’il encadre et dans la limite de la compétence reconnue à ces derniers du fait de leur formation ».
    Les EJE ne sont pas mentionnés dans ce texte : ils ne peuvent même pas s’y raccrocher pour donner des médicaments, qu'ils dirigent la structure n'y changent rien. S’ils le font, il faut qu’ils soient bien conscients qu’ils auront à répondre de tout accident devant un tribunal correctionnel ou une cour d’assises, qu’ils auront à indemniser la victime ou sa famille, de leur poche s’ils ne sont pas assurés …
    Soyons positifs : vivre dangereusement donne à la vie du sel et du piment.

     

    Ne confondez pas l’administration des médicaments et la non-assistance à personne en péril !

     

    On entend souvent : si je ne donne pas, je vais être poursuivi ... La non-assistance à personne en péril (et non en danger, qui n'existe pas), est prévue et réprimée de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende par l’article 223-6 du code pénal, qui vise quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire. L’article 223-6 du code pénal prévoit également que sera puni des mêmes peines quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours. La précision sans risque (…) pour les tiers n’est pas anodine : un EJE fait courir un risque aux enfants en leur donnant des médicaments, même prescrits, parce qu’il n’est pas capable d’intervenir en cas de problème …
    En cas d’urgence, seul le SAMU peut, par téléphone, donner l’autorisation de faire le nécessaire : quoi qu’il décide, il décharge la responsabilité du professionnel (ce n’est pas le cas du médecin de PMI, du médecin de famille, ou de la directrice qui pousse son caddie chez Auchan mais qui a emmené son portable …).

     

    Histoire d'en rajouter une couche, l'article L313-26 du code de l'action sociale et des familles (modifié par la récente loi HPST) dispose : « au sein des établissements et services mentionnés à l'article L. 312-1, lorsque les personnes ne disposent pas d'une autonomie suffisante pour prendre seules le traitement prescrit par un médecin à l'exclusion de tout autre, l'aide à la prise de ce traitement constitue une modalité d'accompagnement de la personne dans les actes de sa vie courante ». Il continue : « l'aide à la prise des médicaments peut, à ce titre, être assurée par toute personne chargée de l'aide aux actes de la vie courante dès lors que, compte tenu de la nature du médicament, le mode de prise ne présente ni difficulté d'administration ni d'apprentissage particulier ». Cela ne change rien : le dernier paragraphe est très clair, et le conseil d'État a bien défini l'aide à la prise, qui est « un acte de la vie courante, lorsque la prise du médicament est laissée par le médecin prescripteur à l'initiative d'une personne malade capable d'accomplir seule ce geste et lorsque le mode de prise, compte tenu de la nature du médicament, ne présente pas de difficultés particulières ni ne nécessite un apprentissage » ...

     

    La subtilité réside ici dans « une personne malade capable d'accomplir seule ce geste » ...

     

    © Pierre-Brice Lebrun (février 2012)

     

    Documents utilisés dans la démonstration

     

    Décret n° 93-345 du 15 mars 1993, relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier : totalement abrogé par le Décret en Conseil d'État 2002-194 du 11 février 2002 Avis 363.221 de la Section Sociale du Conseil d’État du 9 mars 1999

     

    Question 41686 posée par Monsieur le député Alain Calmat au Ministre de la Santé (JO le 14/02/2000, page 988, réponse au JO le 22/01/2001 page 471) : à lire absolument (retrouvez-la ci-dessous ou sur le site de l’Assemblée nationale)

     

    Circulaire DGS / DAS 99-320 du 4 juin 1999 Décret n° 2000-762 du 1er août 2000 Décret n° 2002-194 du 11 février 2002 Circulaire MEN n° 2003-135 du 8 septembre 2003

     

    Article L 4161-1 du code de la santé publique (depuis l’Ordonnance 2000-548 du 15 juin 2000) Ancien article L 372 du code de la santé publique (avant l’Ordonnance 2000-548 du 15 juin 2000)

     

    tous les articles sont disponibles sur Légifrance

     

    Question 41686 posée par Monsieur le député Alain Calmat au Ministre de la Santé (publiée au JO le 14/02/2000, page 988)

     

    11ème législature Question N° : 41686 de M. Calmat Alain (Socialiste - Seine-Saint-Denis) Ministère interrogé santé et action sociale Ministère attributaire santé et handicapés Question publiée au JO le : 14/02/2000 page : 988 Réponse publiée au JO le : 22/01/2001 page : 471 Rubrique : professions sociales Tête d'analyse : auxiliaires de puériculture Analyse : compétences. médicaments. administration

     

    Texte de la QUESTION : M. Alain Calmat souhaite appeler l'attention de Mme la secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur l'application du décret n° 93-345 du 15 mars 1993, relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier et aux conséquences de son application dans les crèches municipales concernant la distribution de médicaments. En effet, ce décret stipule que les auxiliaires de puériculture n'ont compétence pour distribuer les médicaments aux enfants que si elles sont encadrées par une infirmière et formées pour le faire. Il en résulte des difficultés importantes pour l'administration de médicaments à certains enfants, qui nécessitent plus de deux prises quotidiennes administrables par les parents. Les dispositions telles qu'elles existent actuellement sont de nature à porter préjudice aux enfants et remettent en cause l'intérêt commun de leurs parents, des auxiliaires de puériculture ainsi que des directeurs de crèche. Aussi, face à une situation préoccupante et dans l'intérêt sanitaire des enfants, il lui demande si des dispositions sont envisagées afin que le décret incriminé soit modifié.

     

    Réponse du Ministre de la Santé à la question 41686 posée par Monsieur le député Alain Calmat (publiée au JO le 22/01/2001 page 471)

    Texte de la REPONSE : Des difficultés ayant été rencontrées par les directions des crèches familiales et collectives et par les assistantes maternelles pour ce qui concerne l'administration des médicaments, l'honorable parlementaire souhaite savoir si les auxiliaires de puériculture et les assistantes maternelles peuvent être considérées comme des tiers aidant à accomplir les actes de la vie courante dans le cadre de la circulaire DGS/DAS n° 99-320 du 4 juin 1999 relative à la distribution des médicaments. Cette circulaire traduit un avis du Conseil d'Etat rendu le 9 mars 1999. La Haute Assemblée a, dans cet avis, distingué plusieurs situations et estimé que l'aide à la prise d'un médicament n'était pas un acte médical relevant de l'article L. 372 du code de la santé publique, mais un acte de la vie courante lorsque la prise de médicament est laissée par le médecin prescripteur à l'initiative du malade ou de sa famille et lorsque le mode de prise, compte tenu de la nature du médicament, ne présente pas de difficulté particulière ni ne nécessite un apprentissage. Cette circulaire suppose que les médicaments aient été prescrits par un médecin qui aura apprécié si le mode de prise nécessite ou non l'intervention d'un professionnel infirmier. L'aide à la prise de médicaments peut en conséquence concerner les enfants accueillis en établissements ou services accueillant des enfants de moins de six ans, les auxiliaires de puériculture et les assistantes maternelles étant considérées comme des tiers aidant à accomplir les actes de la vie courante. En revanche, si le médecin estime nécessaire l'intervention de l'infirmière puéricultrice ou si le mode de prise présente des difficultés particulières ou nécessite un apprentissage, il ne s'agit plus d'aide à la prise de médicaments mais d'administration de médicaments au sens de l'article 4 du décret n° 93-245 du 25 mars 1993 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier.


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  • Je vous présente un article concernant l'éducation bienveillante que l'on peut tout à fait adapter en EAJE.

    Mon cheminement vers une éducation bienveillante en 9 étapes

     

    Mon cheminement vers une éducation bienveillante en 9 étapes

    Cheminer vers une éducation bienveillante sans fessée ni punition est exigeant, dérangeant, même bousculant. Cela nécessite de se pencher sur soi-même et son histoire personnelle, de remettre sa propre éducation et ses propres parents en question mais surtout cela nécessite d’accepter d’apprendre.

    J’ai moi-même puni, j’ai envoyé au coin, j’ai crié, j’ai fait du chantage avec ma fille. Mais je me rendais bien compte que tout cela était inefficace et que ce n’était pas cohérent avec ma manière d’aimer ma fille. Je me suis alors renseignée, j’ai lu (beaucoup), j’ai avancé (pas à pas), j’ai fêté mes victoires (petites et grandes), j’ai même ouvert ce blog pour ancrer mes expériences et mes lectures.

    Parfois, il y a des rechutes dont je témoigne (voir à ce sujet mon article sur Ces nuits où j’ai craqué avec ma fille); une fois, je me suis même vue fesser ma fille mais je ne suis jamais passée à l’acte. Quand Ginott écrit « Tous les sentiments sont acceptables, tous les comportements ne le sont pas », c’est valable aussi bien pour les parents que pour les enfants.

    Tout cela pour dire que je me suis « outillée », que j’ai (ré)appris à éduquer (d’où le nom du blog).

    Voici les 9 choses essentielles que j’ai apprises depuis que je me suis inscrite dans ce chemin :

    1. La théorie de l’attachement

    citation attachement enfant

    Tout au long de la vie, la satisfaction du besoin d’attachement (= de lien) reste la condition d’une vie émotionnelle et relationnelle plus épanouie. Si le besoin d’attachement n’est pas comblé (rejet ou ignorance de l’enfant par ses parents notamment) ou comblé de manière irrégulière, voire imprévisible (un parent alterne entre attitude ouverte et bienveillante puis menaçante ou maltraitante), l’attachement n’est pas « sécure ». Avec le temps, cet attachement insécure se transforme en méfiance dans toute situation ou rencontre nouvelle.

    L’attachement de l’enfant à ses parents est un besoin vital.

    2. Les besoins des enfants

    Jacques Salomé estime que les enfants ont 8 besoins :

    1. Besoin de survie

    2. Besoin de sécurité

    3. Besoin de socialisation

    4. Besoin de reconnaissance

    5. Besoin de différenciation

    6. Besoin d’évolution

    7. Besoin d’individuation

    8. Besoin de réunification

    Les deux plus importants seraient le besoin d’appartenir (faire partie d’un groupe) et le besoin de se sentir utile (savoir que la contribution personnelle compte).

    Je vous invite à consulter cet article pour approfondir : Les 8 besoins des enfants.

    3. Les stades de développement inévitables et normaux de l’enfant

    Isabelle Filliozat en parle très bien dans 2 de ses livres :

    - « J’ai tout essayé » pour les enfants de 1 à 5 ans

    de 12 à 18 mois : la période du non des parents,

    de 18 à 24 mois : la période du non des enfants (je vous propose de lire cet article pour comprendre les enjeux du NON à cet âge : J’ai 2 ans et je te dis « Non » parce que c’est bon pour ma santé !),

    de 24 à 30 mois : de l’ordre, dans l’ordre, pas d’ordres,

    de 2 ans et demi à 3 ans : moi, moi, je veux toute seule,

    à 3 ans : ensemble,

    de 3 ans et demi à 4 ans : naissance de l’imaginaire, merveilles et cauchemars,

    à 4 ans : pouvoir, règles et image de soi,

    de 4 ans et demi à 5 ans : conscience de soi, difficultés de socialisation.

    Retrouvez ma chronique de ce livre à ce lien : « J’ai tout essayé » : les mots d’amour en cas d’oppositions et de pleurs

    - « Il me cherche » pour les enfants de 6 à 11 ans

    il me cherche isabelle filliozat

    Retrouvez ma chronique de ce livre à ce lien : Les relations parents/enfants de 6 à 11 ans

    4. Le fonctionnement du cerveau

    J’ai lu Pour une enfance heureuse du Dr Gueguen qui explique que le cerveau des enfants et des adolescents est vulnérable. Toute forme de maltraitance, de violence même apparemment anodine, perturbera le bon fonctionnement du cerveau et de la vie émotionnelle. La méconnaissance des particularités du cerveau de l’enfant (grande fragilité émotionnelle dûe  à l’immaturité et à la vulnérabilité de son cerveau) conduit à des réactions inappropriées de l’adulte.

    Je vous propose de visionner cette vidéo du cerveau dans la main pour comprendre ce qui se passe dans le cerveau quand nous sommes en colère (article complémentaire à consulter ici) :

     

    5. Les raisons qui favorisent les comportements inappropriés des enfants

    Voici 6 raisons qui pourraient expliquer pourquoi les enfants adoptent des comportements que nous estimons inappropriés pour la vie en commun.

    1. L’immaturité neurologique

    2. Le stress quotidien

    3. La non satisfaction des besoins de l’enfant tels qu’énoncés plus haut

    4. Le manque d’information fournie par le parent à l’enfant et le manque de préparation

    5. Une ambiance/ un cadre/ un environnement inadapté

    6. L’inadéquation entre le développement de l’enfant et la demande qui lui est faite (manque de compétences)

    Pour aller plus en détails dans ces raisons, je vous invite à lire cet article : 5 raisons qui peuvent expliquer les comportements inappropriés des enfants.

    6. Les émotions qui peuvent en cacher d’autres

    Dans Au coeur des émotions de l’enfant, Isabelle Filliozat explique bien la notion de distorsion : un enfant qui pleure pour un vêtement trop serré éprouve peut-être de la colère pour un tout autre motif, un enfant terrifié par un chien qu’il connaît pourtant a sûrement peur d’une autre chose plus importante qu’il n’ose pas révéler.

    Dans ce cas, nous parents avons tendance à sur réagir : soit en nous énervant parce que nous sommes exaspérés, soit en entrant dans des jeux de pouvoir avec l’enfant, ou encore en nous lançant dans des justifications et explications sans fin. Pourtant, Isabelle Filliozat écrit que

    « Votre énervement vous indique que l’émotion montrée en cache une autre. Il y a une autre blessure, un autre problème, un autre manque probablement plus crucial à écouter. »

    Gisèle George appuie cette constatation dans son livre J’en ai marre de crier :

    « Si un comportement persiste malgré vos multiples hurlements, punitions et explications, c’est que vous n’avez pas trouvé ce que le jeune cherche à obtenir et dont le bénéfice est souvent plus fort à ses yeux que toutes vos réprimandes. »

    Pour savoir comment décoder une émotion, cet article vous donnera des pistes : Quand une émotion en cache une autre : comment les décoder ?

    7. Des nouvelles manières de communiquer

    J’use et j’abuse de plusieurs outils de communication :

    • la communication non violente qui est basée sur les 4 principes ci-dessous (pour aller plus loin dans votre lecture : CNV : introduction à la Communication Non Violente)

    Communication Non Violente par Marshall Rosenberg

    • l’écoute active

    Quand les enfants sont en colère ou malheureux, ils veulent être compris, soutenus et recevoir des preuves d’amour. La technique des sentiments réfléchis de Dr Carl Rogers (reprise et développée par Thomas Gordon sous le nom d’écoute active) permet de montrer à l’enfant que nous comprenons réellement ce qu’il/elle ressent en traduisant ses sentiments par nos propres paroles et en les lui réfléchissant comme un miroir.

    Plutôt que de chercher à minimiser les causes de sa tristesse (« C’est pas grave que ton gâteau soit cassé ! »), à lui donner des conseils tout faits (« T’as qu’à faire ci/ça! »), à le détourner de ses mauvais sentiments (« Mais si, tu aimes ta sœur ! »), à jouer les arbitres dans les conflits (« Il t’a tapé ? Bien fait, c’est toi qui as commencé ! »), à questionner sur les causes (« Pourquoi tu as fait ça ? ») ou encore à juger l’enfant (« Que tu es pénible « ), les sentiments réfléchis permettent non seulement de démontrer à l’enfant que nous comprenons (ou en tout cas tentons de comprendre) ce qu’il ressent mais c’est aussi lui laisser une opportunité de trouver une solution à ses problèmes.

    Voici une liste de mots proposée par Isabelle Filliozat dans Au coeur des émotions de l’enfant :

    C’est dur pour toi de…

    C’est difficile quand…

    Je vois que…/ J’imagine que… / J’ai l’impression que…

    Je comprends que tu dois souffrir de…

    Tu te sens triste à l’idée de…

    Tu as envie de… (te venger, ne plus jamais le voir, lui téléphoner)

    Tu n’aimes pas quand…

    • le message Je

    Le message Je consiste à dire simplement à un enfant le sentiment que provoque chez nous un comportement inacceptable. Les phrases commencent alors par Je :

    Je ne peux pas me reposer quand quelqu’un me monte sur les genoux.

    J’ai peur que le repas ne soit pas prêt à temps. 

    Je suis bouleversé(e)/ déçu(e)/ fatigué(e)/ inquiet(e)/ préoccupé(e)…

    L’enfant reçoit alors un renseignement sur l’état du parent et non pas une accusation (« tu es pénible de me monter sur les genoux », « c’est ta faute si le repas n’est pas prêt »).

    • l’évitement des négations 

    Le cerveau de l’enfant ne traite pas bien la négation : il ne peut pas à la fois construire l’image mentale et la nier. Quand nous interdisons quelque chose à l’enfant, c’est comme si nous lui donnions une consigne. Dans « Ne mange pas ton bonbon », l’enfant retiendra les mots « manger » et « bonbon ». Idem pour « Ne cours pas » ou « Ne traverse pas la rue ». Il vaut mieux les remplacer par « Marche » et « Reste de ce côté de la rue ».

    On simplifiera la vie de toute la famille en indiquant ce que l’enfant peut faire, plutôt que ce qu’il ne peut pas faire.

    8. Le nécessaire travail sur soi en tant qu’adulte

    Etre un parent non violent requière un véritable travail sur soi, qui peut aller jusqu’à l’analyse thérapeutique. Sans aller jusque là, il est possible d’apprendre en tant qu’adultes à :

    - gérer ses colères (par exemple : une technique pour renforcer sa maîtrise de soi et ne plus céder à la colère)

    - décrypter ses émotions et ses sentiments (ici à propos des sentiments dissimulés derrière la colère parentale : La colère dans la relation parents-enfants)

    - apprendre à reconnaître ses besoins (par exemple : Quels sont nos besoins fondamentaux ?)

    - tuer ses croyances négatives et notamment celle que les enfants sont des manipulateurs nés et des tyrans (par exemple : 4 moyens de combattre les croyances négatives)

    - lâcher prise (j’en ai témoigné dans cet article : Ces petites choses sur lesquelles j’ai (réussi à) lâcher prise )

    - être positif soi-même (par exemple : Entraînez votre cerveau à rester positif en 3 étapes)

    - prendre confiance en soi (par exemple : 7 phrases à se répéter pour retrouver confiance en soi)

    - être bienveillant envers soi-même (une vidéo à ce sujet :  Etre bienveillant avec soi avant de pouvoir être bienveillant avec ses enfants)

    Je partage régulièrement des articles du site anti-deprime.com sur ma page Facebook. Il s’agit d’une grande source d’outils et de conseils pour être heureux, optimistes et positifs. Je vous encourage à le visiter si vous souhaitez vous inscrire dans cette démarche.

     

     

    - Et n’oublions pas non plus de nous offrir des moments à nous : nous ne sommes pas que des mères ou des pères !

    9. La préparation de l’environnement familial

    Donna Bryant Goertz (éducatrice Montessori) donne 11 conseils pour favoriser l’épanouissement des enfants en réorganisant le quotidien.

    1. Préparer chaque pièce de la maison de manière à permettre à l’enfant de participer pleinement à la vie familiale

    2. Demander une participation à la vie de famille adaptée à l’âge de l’enfant

    3. Impliquer l’enfant dans les sorties familiales qui se rapportent à la vie courante

    4. Organiser la vie de famille en tenant compte de l’âge de l’enfant et de sa personnalité

    5. Rester réceptif aux sentiments de l’enfant et l’encourager à exprimer ses émotions avec respect

    6. Expliquer minutieusement ce qui se passe dans la famille en des termes adaptés à l’âge de l’enfant et en tenant compte de sa compréhension et de sa curiosité.

    7. Adapter les périodes d’activités aux besoins fondamentaux de nutrition, sommeil, exercice, concentration, solitude et compagnie spécifiques au tempérament de l’enfant (sommeil, nutrition, exercice physique)

    8. Aider l’enfant à mettre de l’ordre dans sa chambre et à ranger ses affaires

    9. Considérer le comportement de l’enfant comme étant en « évolution », jamais comme bon ou mauvais

    10. Alterner la fermeté avec une bonne mesure d’espoir, de bonne humeur et de joie

    11. Fournir à l’enfant du matériel créatif et introduire l’enfant à l’art, à la culture, aux langues, aux sciences et à l’histoire.


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  • Les immenses vertus d’une éducation bienveillante (avec Catherine Gueguen)

     

    pour une enfance heureuse

    Selon Catherine Gueguen, il est indispensable que nous connaissions les dernières découvertes scientifiques sur notre cerveau car ceci nous permettra de nous orienter vers des méthodes d’éducation qui favorisent le développement et l’épanouissement de nos enfants. 

    Cette intervention de grande qualité est un résumé des immenses bienfaits d’une éducation bienveillante, preuves à l’appui.

     

     

    Retranscription :

    Les Neurosciences affectives s’occupent de nos capacités relationnelles et de nos émotions.

    Les chercheurs ont découvert que d’importantes zones du cerveau étaient dédiées à nos relations sociales.

    Les émotions sont très importantes. Lorsqu’on y est connecté, on sait qui nous sommes et orientons mieux notre vie. Les émotions sont des signaux.

    Ce qui est important est de reconnaitre nos émotions et de les verbaliser.

     

    Le cerveau de l’enfant

    Le cerveau de l’enfant est immature, fragile et malléable. Son cerveau supérieur n’est pas opérationnel. Il faut en réalité 25 ans pour qu’un humain soit adulte !

    C’est ainsi que l’enfant va être traversé par des tempêtes émotionnelles jusqu’à l’âge de 5/6 ans. Il ne peut alors pas se calmer seul. Le fait de ne pas accompagner l’enfant ou de le réprimer va provoquer une montée de stress qui va causer de nombreux dégâts y compris neurologiques.

    Un enfant qui vit ses émotions n’a aucun filtre car son cerveau émotionnel et son cerveau archaïque ne sont pas régulés par le cortex préfrontal, pas encore opérationnel.

     

    L’ENFANT NE PEUT PAS GERER SES ÉMOTIONS, SES TEMPÊTES ÉMOTIONNELLES NE SONT PAS SOUS SON CONTRÔLE. IL EST DONC INUTILE DE LE PUNIR, DE LUI CRIER DESSUS, DE LE MENACER.

    L’ATTITUDE IDEALE DE L’ADULTE SERA D’ÊTRE EMPATHIQUE, DE METTRE DES MOTS SUR SES EMOTIONS ET D’APAISER L’ENFANT PAR UN CONTACT PHYSIQUE, UN REGARD BIENVEILLANT ET UNE VOIX DOUCE.

     

    Allan Schore a montré que quand les adultes sont capables de faire preuve d’affection et d’attention, cela fait maturer le cerveau de l’enfant dans sa globalité : cortex préfrontal et orbitofrontal.

    Le cortex orbitofrontal nous permet d’être pleinement humain. C’est sur lui que repose :

    – l’empathie : comprendre ses émotions et celles des autres.

    – faire des choix : pour avoir la vie qui nous convient.

    – pouvoir aimer

    – avoir un sens moral

    – gérer ses émotions

     

    Les adultes emphatiques et aimants développent ces structures cérébrales chez l’enfant.

     

    Les adultes durs et rigides rendent les enfants agressifs, anxieux, déprimés, susceptibles de succomber aux addictions une fois adultes.

    le cerveau de l'enfant

    Le rôle de l’hippocampe dans l’apprentissage

    L’hippocampe nous permet d’apprendre et d’avoir de la mémoire.

     

    Quand les adultes sont soutenants dans la petite enfance, le volume de l’hippocampe devient plus important. Les encouragements sont donc essentiels dans le processus d’apprentissage. Les effets sont visibles au niveau neurologique.

    Quand on humilie l’enfant physiquement ou verbalement, l’hippocampe diminue.

    Le stress provoque des niveaux toxiques de cortisol. Ceci détruit des neurones dans le cortex préfrontal et l’hippocampe.

     

    « ARRÊTEZ DE STRESSER LES ENFANTS, VOUS DETRUISEZ LEUR CERVEAU. »

     

    L’attention et l’affection ont même des répercussions au niveau génétique. La résistance au stress est accrue pour la vie. L’inverse est malheureusement vrai aussi. La maltraitance diminue la résistance au stress…

    Martin Teicher

    Humiliation et violence

    En France, 2 enfants par jour meurent de maltraitance…

    C’est un immense problème.

    Martin Teicher, chercheur à Harvard, a prouvé que les humiliations transforment les circuits cérébraux en profondeur.

    Fessées, punitions, gifles, humiliations, donnent de la dépression, de l’anxiété, de l’agressivité, des troubles de la personnalité, des troubles dissociatifs, des addictions…

     

    Les effets de l’empathie et de la bienveillance sur notre cerveau

    Un comportement bienveillant permet la sécrétion d’ocytocine, une hormone qui favorise le développement de la coopération, l’amour, l’amitié, la confiance, l’empathie et  la diminution du stress.

     

    ocytocine

     

    Quand on est chaleureux avec un enfant, son cerveau mature et l’ocytocine se sécrète. Il devient empathique à son tour.

    Lorsqu’on est violent, on engendre de la violence…

    L’ocytocine permet la sécrétion de molécules cérébrales comme : la dopamine, les endorphines et la sérotonine.

     

    Endorphine : molécule du bien-être.

    Sérotonine : stabilisant d’humeur (les anti-depresseurs s’appuient sur elle).

    Dopamine : elles nous donne du plaisir à vivre et nous aide à créer.

     

    Les effets de la bienveillance sur le comportement de l’enfant :

    Capture d’écran 2015-04-02 à 09.39.51

     

    Catherine Gueguen est l’auteur de « Pour une enfance heureuse », disponible sur Amazon.fr.

     


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  • Publié le 20-11-2014 Par Arnaud Gonzague dans "l'OBS"

    Dans plusieurs crèches de France, on fait la conversation à des enfants défavorisés pour limiter l’échec scolaire. Une méthode appelée "parler bambin", qui donne des résultats mais fait débat.

    A la crèche de Courcouronnes (Essonne), on discute avec les enfants pour les aider. (Bruno Coutier / L'Obs) 
    A la crèche de Courcouronnes (Essonne), on discute avec les enfants pour les aider. (Bruno Coutier / L'Obs)
     

    A première vue, cela ressemble à une petite conversation tranquille. Emilie César, auxiliaire de puériculture à la crèche Françoise-Dolto de Courcouronnes (Essonne), présente un imagier à Bazi et Dalila, 2 ans et des poussières. Posés sur des coussins dans une salle dédiée, loin du brouhaha infantile environnant, ils tournent les pages et commentent ce qu’ils voient.

    "Boi tafé" dit Bazi en désignant le dessin d’une tasse. "Oui, c’est vrai, on boit le café dans une tasse", reformule Emilie. Apercevant un téléphone, Dalila porte la main à l’oreille. "Qui est-ce que tu appelles au téléphone ?" demande Emilie. "Man" - "Et qu’est-ce que tu lui dis à maman ?" - "Anô ?"

    Plus tard, les deux petits parleront de "totettes et tulottes" (chaussettes et culottes), de "pillon vo’" (papillon qui vole) et du fait que "moi si a mat’" ("moi aussi j’ai une montre").

    Limiter la casse

    Cet échange d’un quart d’heure n’a rien d’un bavardage au fil de l’eau. Il a une ambition bien précise : faire parler, parler, parler les deux bouts de chou et les aider à développer leur aisance à manier la langue pour leur faire trouver une place dans cette grosse crèche (62 bambins), où le groupe écrase souvent les enfants les moins préparés. A terme, il s'agit aussi de limiter la casse quand ils entreront à l’école... dans un an.

    Toute cette démarche s’appuie sur une méthode tout à fait scientifique appelée le "parler bambin". Venue du Canada, elle est expérimentée en France depuis une dizaine d’années et mise en pratique actuellement dans les crèches d’une demi-douzaine de villes (Lille, Fontenay-aux-Roses, Nantes, Le Havre…).

    Si elle s’adresse à tous les enfants d'un établissement, elle met un accent en priorité sur ceux dont les équipes ont décelé les risques d’échec scolaire avant même qu’ils aient mis un orteil en maternelle.

    On sait en effet que la maîtrise du langage oral est cruciale pour la réussite à l’école, explique Guillemette Pouget, médecin à l’Education nationale, qui a expérimenté le dispositif avec des chercheurs de l’université de Grenoble-Pierre-Mendès-France. Un enfant manquant de vocabulaire ne comprendra jamais bien ce qu'il lit. Donc, il faut mettre la priorité sur le langage."

    "Il ne comprend pas ce que vous dites…"

    Cette mauvaise maîtrise de la langue ne tombe pas du ciel : elle est le plus souvent liée à des questions sociales et culturelles. Pas simplement parce qu’une famille aisée emploie un panel de mots plus varié qu’une famille pauvre, mais aussi – et peut-être surtout – pour des raisons quantitatives :

    En une semaine, un enfant issu des milieux supérieurs entend en moyenne 215.000 mots. Un enfant des classes moyennes 125.000 mots. Un enfant de l’Assistance publique 62.000 mots", décrit Guillemette Pouget.

    Mais pourquoi les parents de milieux modestes s’adressent-ils moins souvent à leurs progénitures que les autres ? "Parce que beaucoup ne réalisent pas qu’un enfant qui n’est pas en âge de parler comprend tout à fait ce qu’on lui raconte", analyse la médecin. Laquelle narre une scène observée dans une crèche : la directrice de l’établissement adressant la parole directement à l’enfant (sur le thème : "Voilà ce que tu vas faire ici…") et suscitant l’incompréhension parentale : "Mais madame, il ne comprend pas ce que vous dites…"

    "Honte" de la langue

    Une réalité méconnue, mais qui n'étonne personne à la crèche Françoise-Dolto, située dans un quartier pas facile de Courcouronnes, elle-même l’une des villes les plus pauvres de l’Essonne (on y compte trois fois plus d’employés et ouvriers que de cadres). "C'est vrai que les familles modestes tiennent vis-à-vis de leurs enfants plus souvent un langage 'fonctionnel' ["Mange ta soupe", "Mets tes baskets", NDLR] que des conversations à proprement parler", confirme Nathalie Encinas, responsable du service petite enfance à la mairie de Courcouronnes.

    Egalement parce qu’une partie des familles modestes, notamment en banlieue, sont issus de pays étrangers et éprouvent parfois une certaine "honte" d’utiliser leur langue natale – ce qui les conduit à réduire les échanges oraux avec leurs enfants.

    Or, l’un des intérêts majeurs du "parler bambin" est précisément d’associer systématiquement les parents des enfants repérés – une attitude rarissime dans le système scolaire français. Tout d'abord, par des questionnaires aux parents qui permettent de savoir si la langue maternelle est bien utilisée à la maison. Puis, en leur prêtant un imagier, par exemple, pour qu’ils l’utilisent à la maison. "Mais attention, prévient Nathalie Encinas, ce ne sont pas 'devoirs' à faire. Avec les parents, nous ne nous plaçons jamais dans la posture du ‘faites comme je vous dis, je sais mieux que vous’. Nous expliquons plutôt ce que nous faisons et pourquoi c’est un plus pour leurs enfants." Libre ensuite aux parents de prendre part ou non à la démarche.

    "Surstimuler" les enfants

    Et les résultats semblent là : une comparaison scientifique a été réalisée sur 65 enfants de 2 ans à deux ans et demi dans deux crèches de Grenoble accueillant toutes les deux des publics très défavorisés. La moitié d’entre eux a pratiqué pendant 6 mois le "parler bambin" et l’autre aucune méthode. Résultat : "Le 'QI verbal' [qui mesure la capacité de raisonnement avec le langage, NDLR] du groupe qui a expérimenté le parler bambin a bondi de 10 points, alors que dans l’autre crèche, il n’a pas bougé", expose Guillemette Pouget.

    Pour autant, cette évaluation a été conduite sur un trop petit panel d’enfants pour être totalement concluante – une étude nationale est prévue à partir du printemps 2015. Mais d’ores et déjà, le parler bambin est l’objet de critiques de la part notamment d’un certain nombre d’acteurs de la petite enfance, dont des psychanalystes.

    Ils nous reprochent de ‘surstimuler’ les enfants ou de stigmatiser les classes populaires en les ‘évaluant’ trop précocement", s’agace Guillemette Pouget.

    "Laisse-moi tranquille"

    Bernard Golse, psychanalyste et pédopsychiatre à l’hôpital Necker, compte parmi ces sceptiques : "Tous ces efforts reposent sur cette idée très anglo-saxonne qui veut faire de ces enfants de bons citoyens ‘rentables’ pour la société, explique-t-il. Mais bombarder des enfants avec des mots, ce n’est pas les faire accéder au langage. Où est le plaisir de s’exprimer avec des adultes qui aiment leur parler ?"

    Une critique rejetée par Guillemette Pouget : "Le dispostif recherche avant tout le plaisir de la conversation. Il s'agit bien de parler avec les enfants et non simplement aux enfants, en leur faisant apprendre ou répéter des mots". Les intervenantes de la crèche de Courcouronnes sont elles aussi majoritairement convaincues du bien-fondé du dispositif.

    "Je me souviens d’une petite fille qui parlait très peu, très mal et que nous avons impliquée dans le programme l’année dernière, raconte Pascale Mache, puéricultrice à Françoise-Dolto. Je l’ai revue il y a quelques temps avec un petit garçon qui l’embêtait. Elle lui a répondu ‘Laisse-moi tranquille’ d’une manière très distincte. Sans le programme, elle n’aurait sans doute jamais été capable de cela."

    Arnaud Gonzague


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  • Bouger et grandir de 0 à 2 ans

     

     Sensorimoteur, ça vous dit quoi ?

     

    Entre 0 et 2 ans, c'est la période du  développement sensorimoteur : c'est à dire que le bébé/ l'enfant découvre son environnement et agit, en fonction de ses sensations corporelles, de ses ressentis, et de ses perceptions sensorielles :

     Par exemple,  pour  Tout petit, le plaisir ressenti en se retournant sur son tapis va lui donner envie de recommencer encore et encore...

     Dans un premier temps, le bébé recherche la sensation pour elle-même, et son objectif est de revivre les sensations agréables qu'il a découvert. Il va ainsi essayer de la reproduire avec différents supports :

    ...Tout petit aime beaucoup se retourner sur son tapis, et il commence à y arriver facilement, alors  il va essayer de le faire partout où il est installé : dans son lit, sur le lit de ses parents, sur le plaid dans l'herbe, sur le sable à la plage, dans le bain, dans le transat... 

    Cela lui fait découvrir la différence  de fermeté du sol, de douceur du tissu, de résistance, d'appuis nécessaires etc.

    Ainsi, tout en restant dans une action connue, le bébé se confronte à de l'inconnu...et généralise une conduite :  ..."ça alors, les choses ne sont donc pas rigides puisque je peux faire la même action à différents moments et avec différents objets."

    Après avoir bien intégré une manière de faire dans plein d'endroits différents, c'est la conduite elle même qui est amenée à évoluer :

    ...Tout petit, après s'être retourné de nombreuses fois pendant des semaines, va le faire mais d'une autre manière : il commence son retournement par la tête et les bras, ou par les jambes, ou par le bassin, en prenant de l'élan ou non...

     En répétant les mêmes jeux, les mêmes actions, le bébé expérimente progressivement  différentes manières d'agir pour atteindre son but

     Après avoir testé plein de variations dans ses mouvements et dans ses jeux, le bébé  choisira la manière d'agir qui lui semble la plus efficace, et organise ainsi sa motricité en la complexifiant peu  à peu tout en construisant son intelligence (capacité de choisir, de trier, d'analyser, de faire des catégories etc.) :

    ...Tout petit se retourne puis prend appui sur ses mains devant lui...ses bras se tendent et cela le fait reculer..."Chouette ! Que c'est rigolo, je veux recommencer"...Et c'est reparti pour un tour ! 

     Pendant cette période sensorimotrice, le bébé/l'enfant fait énormément d'acquisitions et d'ailleurs il étonne ses parents qui ont l'impression que chaque semaine, un petit quelque chose en plus est là.

    A la fin de cette période sensorimotrice, toutes ces découvertes qu'il a intégré lui ont permis d'acquérir :

    • Une motricité lui permettant d'être autonome : il marche, commence même à trottiner, grimpe..mange avec une cuillère, boit au verre..encastre, empile, gribouille...
    • La permanence de l'objet :  il sait que la petite voiture bleue est chez Mamie, même s'il ne peut pas la voir car elle est rangée dans un placard...et il peut la réclamer.
    • Le langage : il en a compris la fonction de "code" : Pour communiquer, il faut utiliser le même mot que tout le monde pour le même objet, sinon ça ne fonctionne pas..Et à partir de là, il apprend à une vitesse folle...
    • Le jeu de faire semblant : il peut jouer à imiter Maman ou Papa : le ménage, les câlins aux peluches en les berçant, le téléphone à l'oreille etc.

     
    Et il passe un cap...

    A partir de 2 ans, il s'intéresse moins au "tout sensoriel" et investit les objets et les jeux également sur le plan cognitif : il cherche à comprendre comment fonctionne le monde autour de lui et comment il peut y prendre sa place...mais ça, c'est une autre histoire....

    Alors, sensorimoteur, ça vous dit quoi ?

     

    article issu du blog "le journal d'une maman psychomotricienne"

    http://journalpsychomotricienne.fr/presentation


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  • accompagner l'enfant dans ses découvertes motrices


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    Joyeuses Pâques


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  • La création d’un lien de confiance réciproque entre parents et professionnels est essentielle pour l’enfant accueilli en crèche. En quoi ce lien s’avère-t-il nécessaire ? Quels en sont les enjeux ? les difficultés ? Quelles peuvent être les conséquences lorsque celui-ci dysfonctionne ? L’auteur revient sur ces questions et montre en quoi l’édification d’un cadre contenant pour l’accueil parents-enfants et le fait d’envisager les relations parents-professionnels en termes d’interactions partenariales sont indispensables au bon fonctionnement de cette triade.

    La raison principale qui amène des parents à confier leur enfant à une crèche collective relève d’une motivation pratique. Il s’agit de trouver un mode de garde adapté à des horaires de travail pour les deux parents. Ils attendent donc, en premier lieu, de bénéficier d’une structure qui gardera leur enfant pendant leur temps de travail. D’emblée, une première remarque s’impose. Il importe de préciser la différence entre accueillir et garder un enfant. Actuellement, un glissement sémantique du terme « accueil », opéré par les institutions, pourrait faire croire que la crèche se résumerait à un lieu d’accueil. La crèche, en tant que lieu d’accueil, est une structure organisée pour accueillir des bébés et assurer aux parents un service de garde pour leur enfant. Une représentation idéalisée ferait de la crèche collective un moment d’accueil « perpétuel » plutôt qu’une organisation chargée d’assurer des services de « garde » des enfants pour le temps où les parents ne sont pas présents. On peut aisément concevoir que si l’accueil se résume, pour le professionnel accueillant, à se comporter et à recevoir le bébé d’une manière aimable et bienveillante, alors il est en droit de se poser les questions suivantes : « Est-ce que j’accueille un enfant sept heures par jour ? Suis-je toujours en mesure d’être accueillant pour l’enfant sur les différents temps de la journée ? » Certes, l’accueil est de la responsabilité du professionnel, mais il est aussi une affaire organisationnelle et relève d’un travail de réflexion institutionnelle.
     
    Étymologiquement, le terme « accueil » a d’abord signifié « assemblée », « lieu de réunion », et le mot « accueillir » a eu le sens de « réunir », « associer », « prendre », « saisir », avant d’avoir sa signification actuelle de « recevoir quelqu’un » (au xiiie siècle).
     
    Ainsi, l’accueil marque le premier temps d’une rencontre. On est bien ou mal accueilli. L’accueil est une démarche active qui suppose de pouvoir s’ouvrir à l’autre et à la relation d’inconnu. C’est dire que ce temps d’accueil en crèche, qui instaure un lien entre accueillant et accueilli, inclut de proposer une situation et un cadre contenants afin de construire des liens unissant la triade enfant-parents-professionnels. On ne peut pas réduire l’accueil du bébé à la crèche à une relation duelle enfant / professionnel ; il est nécessaire de prendre en compte l’institution accueillante et l’équipe de professionnels. Penser la place de l’enfant en crèche, c’est penser l’environnement de l’enfant dans son ensembleen termes de soins et d’accueil. La crèche est un environnement qui accueille et qui prend soin de l’enfant. Au-delà de l’accueil, qu’attendent les parents de la part des professionnels ? Plus ou moins explicitement que leur enfant mange bien, soit changé, protégé et dorme bien. Ce sont là des besoins fondamentaux auxquels renvoient d’ailleurs les différentes acceptions du mot « crèche » : manger, se protéger et dormir. Ce sont d’ailleurs les termes que l’on retrouve dans la définition du mot « crèche » dans le Grand Robert de la langue française [1]  A. Rey (sous la direction de), 1992, Dictionnaire historique... [1] : « 1. Mangeoire pour les bestiaux : auge, râtelier (la crèche de Jésus). 2. Établissement, asile destiné à recevoir dans la journée les enfants de moins de trois ans : garderie, pouponnière. 3. (familier) Chambre, maison (crécher). »

    Évidemment, les besoins du jeune enfant ne se réduisent pas à ces trois dimensions. Car, si accueillir et garder des bébés se limitaient à ces besoins fondamentaux, pourquoi autant de professionnels seraient nécessaires au fonctionnement de la crèche ? Il s’agit, pour les professionnels en responsabilité d’accueillir et de s’occuper des jeunes enfants, de développer des actions qui contribuent à leur éveil, à leur bien-être psychique et à leur développement global (psychomoteur, affectif et relationnel).

    La crèche est donc un espace qui va impliquer de multiples acteurs : des enfants et leurs parents, des éducatrices de jeunes enfants, des auxiliaires de puériculture, des agents techniques chargés de la propreté et de l’hygiène de la structure, un médecin-pédiatre, une psychologue, une directrice d’établissement ayant une formation de puéricultrice ou d’éducatrice de jeunes enfants. On peut penser cet espace dans sa double dimension interactionnelle et interlocutoire : un lieu où sont engagées une pluralité d’actions soutenues par des actes de parole. Parents, professionnels et enfants vont s’inscrire dans cette trame communicationnelle qui va construire un système interactif où chacun affecte l’autre et est affecté par l’autre. Par ailleurs, il est inévitable que cet espace où se rencontrent parents et professionnels soit soumis à de multiples tensions, oppositions, voire conflits, car les représentations éducatives des parents qui sous-tendent leurs demandes ou leurs exigences peuvent parfois se heurter à des savoirs professionnels différents et à une réalité institutionnelle porteuse d’autres valeurs. Car, inévitablement, ce qui est permis ou défendu, ou encore ce qui relève de la contrainte ou de la liberté se négocient différemment à la maison et à la crèche. Il s’agit alors d’accepter de se dessaisir, pour un temps, de son rôle éducatif au profit du professionnel, ce qui suppose nécessairement confiance et sécurité dans ce relais éducatif de la part du parent.
    Du côté des professionnels, leurs références théoriques et pratiques doivent demeurer des repères et non des schémas éducatifs préconstruits. Ce à quoi s’ajoute, pour le professionnel, la gestion délicate entre sa fonction institutionnelle prescrite et sa conception personnelle de son rôle d’acteur. L’écueil consiste à ne pas savoir éviter la réification des rôles de chacune des parties, fixées sur leur position respective constituée de normes, de représentations, d’actes, qui se révéleraient inconciliables. Là où l’intérêt de l’enfant devrait primer et où il s’agirait de travailler de concert entre parents et professionnels pour être au plus proche de sa réalisation, une méfiance réciproque vient obérer l’objectif visé, les uns mettant en doute les compétences ou la motivation des autres.

    L’enjeu du lien entre parents et professionnels concerne alors la capacité de chacune des parties de coconstruire une relation unifiant les parents et l’équipe autour de l’enfant. Pour les parents, il importe de se sentir impliqués plutôt que convoqués (aux réunions, aux groupes, aux projets) ; pour les professionnels, il importe de se sentir reconnu auprès des parents comme participant à l’éducation de l’enfant qui leur est confié et non comme un simple « prestataire de service ». La logique politico-économique qui sous-tend l’émergence des notions contemporaines d’« usager » et de « service » rend parfois problématique les relations parents-professionnels en termes de convergence d’intérêts. Comme le souligne le sociologue M. Chauvière (2003, p. 19), « les matrices historiques qui organisaient les relations des différents acteurs autour de l’enfant se déforment et certaines se transforment. Deux lignes un peu contradictoires émergent ; d’une part, la logique du droit des usagers dans lequel tout naturellement les parents trouvent quelques légitimités additionnelles pour agir et, d’autre part, l’utilitarisme comme critère princeps de management des offres de service, qui porte évidemment en lui-même le risque de quelques conséquences drastiques ou de normes étrangères imposées à l’activité elle-même ». Le droit de l’usager à l’offre de service ne peut se faire au détriment d’une réflexion sur le travail psychique auquel est soumise l’équipe dans sa tâche éducative. Il faut du temps pour des espaces d’analyse de ce qui se joue collectivement dans l’accueil à la crèche.

    La dimension institutionnelle dans la triade parents-enfant-professionnels

    Dans la réalité, les moments d’échanges entre les parents et les professionnels chevauchent souvent le temps quotidien de séparation et de retrouvailles entre le parent et son enfant. Les recherches en psychologie du développement ont montré le caractère inné de l’intersubjectivité chez le nourrisson et sa grande sensibilité aux états subjectifs de son entourage (Trevarthen P., Aitken D., 2003). Or, la séparation que la crèche impose aux enfants et aux parents engendre ou met en relief des émotions fortes et des anxiétés. Il est important de garder à l’esprit que le lien qui se tisse entre parents, enfants et professionnels est influencé par cette problématique séparation-retrouvailles. Comprendre les effets anxiogènes de la séparation et le devenir de ces anxiétés suppose de pouvoir préalablement les repérer chez les enfants et les parents. Cela passe par une observation effectuée lors du temps d’accueil et de transmission entre les parents et les professionnels. Dès lors, comment traiter ce « destin » des angoisses de séparation ? Pour l’équipe, il s’agit de réfléchir à la façon dont elle est en mesure de recevoir, de contenir et de transformer les anxiétés primitives de l’enfant et les émotions des personnes qu’elle accueille. D. Mellier, psychanalyste, constate que la vie de la crèche est traversée par les émotions que suscite le fait de s’occuper de bébés, et que cela induit un véritable travail psychique pour tous les partenaires impliqués (Mellier D., 2000).
     
    Comment ce travail psychique et les effets de l’inconscient peuvent-ils être abordés à la crèche en relation avec la problématique du lien parents-professionnels ? La référence à la notion d’« enveloppe du groupe » en relation avec celle de « fonction contenante » (Anzieu, 1993) permet de penser le tissage de l’attention nécessaire pour contenir les anxiétés des bébés et les éventuels mouvements dépressifs ou persécutifs du parent dans le temps de la séparation.
     
    Accueillir l’enfant en crèche collective, c’est mettre en place un système d’enveloppes qui permette de contenir non seulement les anxiétés des bébés, mais aussi celles des parents que reçoivent des professionnels de l’équipe, ou encore celles de l’équipe elle-même. Il s’agira pour l’équipe de se doter d’un moyen de traiter groupalement ces anxiétés (Mellier, 2000).

    Je propose de considérer une équipe comme un groupe au sens que lui confère D. Anzieu (1984, p. 200) : « Un groupe est une enveloppe qui fait tenir ensemble des individus. Tant que cette enveloppe n’est pas constituée, il peut se trouver un agrégat humain, il n’y a pas de groupe. » Pour l’individu comme pour le groupe, il est nécessaire de se constituer une enveloppe qui le contienne, qui le délimite, qui le protège et qui permette des échanges avec l’extérieur – ce que D. Anzieu a appelé le « Moi-Peau » (1974). Le groupe est conçu comme une enveloppe vivante ayant une membrane à double face. L’une est tournée vers la réalité extérieure, physique et sociale, notamment vers d’autres individus ou d’autres groupes. Par cette face, l’enveloppe groupale édifie une barrière protectrice contre l’extérieur. S’il y a lieu, elle fonctionne aussi comme filtre des énergies à accueillir et des informations à recevoir. C’est le contenant. L’autre face est tournée vers la réalité intérieure des membres du groupe. Elle se constitue à partir de la projection que les individus font sur elle de leurs fantasmes et de leur vie subjective. Par cette face interne, l’enveloppe groupale permet l’établissement d’un état psychique transindividuel que D. Anzieu appelle le « soi du groupe ». Rapporté à la situation de la crèche, on pourrait parler du « soi de l’équipe », considérant que les différents membres partagent une réalité psychique de groupe et ont un sentiment d’appartenance à ce groupe. Ce « soi de l’équipe » est le contenant à l’intérieur duquel une circulation fantasmatique et identificatoire va s’activer entre les personnes. C’est le contenu.

     
    Ce système d’enveloppes va avoir plusieurs fonctions en relation avec la nécessité de traiter les anxiétés infantiles et parentales : de construire un contenant, d’avoir une fonction de pare-exitation, d’établir une limite entre intérieur et extérieur et de maintien du psychisme (le « holding » de D. W. Winnicott). La tâche de l’équipe va donc être de créer une enveloppe psychique d’équipe qui puisse assurer ces différentes fonctions dans l’objectif de son travail d’accueil de l’enfant.

    Le lien parents-professionnels du point de vue de la dynamique de l’équipe

    Cette fois encore, je me référerai aux travaux de D. Mellier (2000) qui a étudié le phénomène du « chouchou » et du « bouc émissaire » à la crèche en lien avec les enjeux narcissiques qu’ils représentent pour une équipe. Je crois qu’on peut également rapporter ce phénomène aux parents : parents « chouchous » ou parents « boucs émissaires ».
     
    À l’inverse du phénomène du chouchou, il existe un type de lien qui peut être marqué par une intolérance narcissique entre l’accueillant (le professionnel) et l’accueilli (le bébé) : D. Mellier parle d’une « relation privilégiée négative ». Face à ce type de relation, comment l’équipe peut-elle la contenir ? Cette relation privilégiée négative peut être à l’origine de conflits dans l’équipe ou bien devenir la base pour de nouveaux projets d’équipe. Pour contenir ce phénomène du bouc émissaire, l’équipe doit être capable de lutter contre sa propre agressivité, réorienter son intérêt pour transformer son cadre et devenir plus attentive aux enfants. D’une façon plus générale, c’est au modèle freudien du « narcissisme des petites différences [2]  S. Freud fait référence à ce type de narcissisme dans... [2] » que D. Mellier se réfère pour comprendre ce phénomène de bouc émissaire.
     
    En ce qui concerne les conflits au sein d’une équipe, cette dernière est souvent le lieu où se déplace ce qui n’arrive pas à se contenir dans la « relation négative privilégiée ». Si l’on peut saisir le sens de ces conflits, alors ils peuvent être utilisés, d’après D. Mellier, comme des « passages obligés » pour construire un projet d’équipe.
    Comment se présentent ces conflits d’équipe ? Ils sont illustrés par des phénomènes de lutte idéologique ou de territoire, d’absentéisme ou de repli sur le groupe. En accord avec D. Mellier, je pense que c’est ici la question du narcissisme de l’équipe qui est en jeu. Les effets destructeurs dans le lien accueillant-accueilli renvoient à la haine que l’adulte peut éprouver lorsque l’enfant ne correspond pas à l’image d’un enfant idéal fantasmé par l’adulte. Aussi, quand l’équipe peut dépasser le modèle de l’enfant « parfait », « merveilleux », alors le projet d’équipe devient réaliste. Contenir la violence et l’intolérance narcissique passe par la réalisation d’un espace de compatibilité des idéaux de chacun (Mellier, 2000).

    On peut transposer, il me semble, ce modèle de l’enfant bouc émissaire aux parents. Les parents peuvent faire vivre à l’équipe ce type de « relation privilégiée négative ». L’équipe est alors confrontée à son rejet, sa haine vis-à-vis du parent qui ne colle pas à l’image d’un parent idéal fantasmé par l’adulte. Ces parents mettent le narcissisme de l’équipe à rude épreuve. En miroir à l’enfant belliqueux, épuisant pour les professionnels, mobilisant le rejet, se répercute l’image du parent agressif, assommant, incompétent. Une boucle rétroactive de disqualification réciproque est alors activée. Ces projections réciproques bloquent toute compréhension de ce qui se joue tant au niveau de la réalité que du fantasme. À un niveau inconscient, des fantasmes relatifs aux figures parentales internalisées peuvent être inducteurs de cette disqualification réciproque.

    Du côté des professionnels se réactivent projectivement les liens négatifs à leurs propres parents, dont ils se débarrassent sur les « mauvais » parents. Du côté parental, les liens négatifs infantiles aux propres parents entrent également en jeu, à travers la problématique d’être un bon parent : « Est-ce qu’à travers mon enfant, je vais être reconnu comme un bon parent ? Suis-je un parent capable ? en ai-je les compétences ? » Le jugement que l’enfant devenu parent a porté sur ses propres parents peut être menaçant ou déstabilisant. L’image dépréciatrice de l’enfant portée sur ses parents fragilise le parent en raison d’une identification négative à ses propres parents. Le parent a peur d’être jugé par les autres dans sa fonction parentale de la même façon qu’il a jugé ses parents (Houzel, 2003).

    Pour conclure

    Comment faire pour construire des liens impliquant enfant-parents-professionnels afin qu’ils puissent être acteurs ensemble, tout en permettant à chacun d’identifier sa place respective ? Il s’agira de penser la création d’espaces d’échanges pour élaborer les angoisses et les craintes et de coconstruire des liens parents-professionnels à partir du travail de mise en place d’une enveloppe groupale d’équipe. On peut, dès lors, envisager la crèche comme un contenant pour la famille et pour l’équipe en termes de coconstruction d’une « enveloppe partenariale » (Parret, Iguenane, 2006). C’est la constitution de cette enveloppe groupale d’équipe qui pourra servir de contenant entre les partenaires de la triade parents-enfant-professionnels dans les différents temps de rencontre que sont les temps d’accueil du matin et de retrouvailles en fin de journée, les réunions parents-professionnels, les entretiens, et les fêtes qui jalonnent la vie de la crèche.

    Notes

    [1]  A. Rey (sous la direction de), 1992, Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Le Robert.

    [2] S. Freud fait référence à ce type de narcissisme dans Le Moi et le Ça (1923).

     

    Par Dominique SENS

    Psychologue clinicien

    Chargé de cours à l’université Paris-v

    http://www.cairn.info/publications-de-Sens-Dominique--7952.htm

     


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  • De la garde à l’accueil… et de l’accueil à la garde...

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    En toile de fond, le rapport de Nadine Morano remis au Premier ministre le 24 juillet 2008 sur le développement de l’offre d’accueil de la petite enfance dans lequel le terme de garde est souvent employé. Ce glissement sémantique n’est pas anodin car il fait fi des avancées qui ont eu lieu depuis les années 70 dans le domaine théorique des sciences humaines et des représentations de l’enfant, comme dans le vécu quotidien avec les enfants.

    par Jean-Michel Gerassi, anthropologue, membre d’honneur de l’ACEPP

    En tant qu’anthropologue, je m’intéresse à l’évolution de la culture, au sens des différentes manières d’être, de faire et de penser sa relation au monde.

    D’une manière globale, on peut distinguer quatre périodes dans l’approche de la petite enfance.

    La période ou dominait la préoccupation hygiéniste

    Cette approche prévalait depuis les années 30 et après la guerre, dans le social. Elle était portée par le corps médical qui gère l’organisation des lieux de gardes avec la Protection maternelle infantile (PMI) afin de faire reculer la mortalité infantile et combattre les épidémies (tuberculose notamment). En 1963, les mères comme elle “déposaient” leur bébé ou leur enfant à la crèche à travers un sas. Il fallait le déshabiller entièrement et le tendre aux puéricultrices qui le plongeaient dans un bain et le revêtait d’une blouse, de couleur selon le sexe. La crèche collective avait également pour mission de diffuser auprès des familles des règles d’hygiène (parfois doublées de considérations morales) afin de combattre les fléaux comme la tuberculose ou l’alcoolisme.

    C’est par l’intermédiaire de l’enfant qu’on pouvait atteindre sa famille et son entourage. Cette approche prônée à juste titre parle corps médical a permis de réduire la mortalité infantile (cf. Le Printemps des crèches - Histoire et analyse d’un mouvement (Paris, 1992) de Liane Moser, sociologue et professeure d’universités) mais elle a donné pour longtemps le pouvoir aux médecins sur la garde de l’enfant avec comme corollaire une approche biologique qui réduisait trop souvent la relation à l’enfant à la prise en charge des symptômes manifestés par son corps.

    La période où la psychologie et la psychanalyse enfantine font leur entrée dans les formations et dans les crèches

    L’accueil s’est substitué peu à peu à la garde, notamment par l’intermédiaire des éducateurs-trices de jeunes enfants. Tendresse, respect et bien-traitance (bien que ce concept n’existe pas encore) sont à l’ordre du jour. Derrière ce changement de terminologie, il y a un changement de la représentation de l’enfant et de la relation qu’on noue avec lui. En mettant l’accent sur le développement personnel de l’enfant, on lui permet de s’épanouir dans sa personnalité propre.

    C’est l’époque où on lit les ouvrages de Donald W. Winicott et de son collaborateur John Bowlby (la notion d’attachement) disciples de la psychanalyste anglaise Mélanie Klein. Et surtout, ceux de Françoise Dolto et des ses disciples reconnaissant au tout petit une vie émotionnelle et une intelligence douée de langage qui en fait “une personne” (Bernard Martinon) avec qui on se doit de communiquer.
    C’est l’époque où l’on l’introduit les jouets dans les crèches

    L’apport de l’anthropologie dans les années 80-90 avec l’arrivée massive des familles issues de l’immigration.

    La manière dont chaque parent envisage d’élever sont enfant ne réfère plus à un code unique mais à une multitude de références possibles. C’est dans le croisement et le choix de ces références que se construit la parentalité, en d’autres termes, l’identité des parents et la transmission éducative.

    La première question à laquelle je vous invite à réfléchir concerne la parentalité.

    ► Qu’est-ce qui se passe lorsqu’on devient parent ?

    À la naissance de leur premier enfant, les deux parents traversent une phase pendant laquelle ils sont amenés à reconsidérer les relations entre eux. Il s’opère un passage de la relation conjugale à une relation parentale. Un homme assiste à la transformation de sa compagne qui, d’amante avec laquelle il partageait des relations amoureuses quasi exclusives devient la mère de cet enfant auquel elle consacre la plupart de son temps et de son désir de mère. Il lui faut trouver le ton et les attitudes justes qui lui permettent d’entrer dans la peau et d’endosser son nouveau personnage de père. Et cela ne vous vient pas naturellement. Bien que cette relation ait été préparée pendant toute la gestation de leur enfant, le papa se retrouve un peu démuni, désormais dans la peau d’un autre que soi-même, surpris de ce changement même si on l’a désiré. Un ajustement permanent est nécessaire. On traverse alors une phase de remaniement identitaire qui fragilise son identité. Il lui faut comprendre que son rôle est désormais avec sa compagne, celui de premier éducateur de son enfant.

    ► Ce qui nous amène à une seconde réflexion : qu’est-ce qu’on entend par éducation parentale ?

    En nous référant à une conception anthropologique de l’éducation, nous dirons que l’éducation se confond avec la socialisation de l’enfant et que cette socialisation se fait au travers des actes et des relations que l’enfant partage dans le quotidien de sa vie.

    Ses actes réfèrent eux-même à une culture : celle qui vous rattache à un groupe social (ou “ethnique”) à travers votre famille ou votre lignage. Cette culture se transmet dans tous nos actes, nos paroles et nos gestes de manière diffuse. Chacun de nos gestes revêt en effet, au delà de sa portée fonctionnelle et pratique, une dimension symbolique essentielle qui construit nos référence culturelles et identitaires.

    Le parent “premier éducateur” signifie qu’il transmet spontanément sa culture, celle à laquelle il est attaché qui permet à l’enfant de se construire une identité culturelle. Appelons là, son identité atavique.
    Les parents ont également pour mission d’accompagner l’enfant qui se construit son identité sociale. Ce deuxième temps est facilitée avec la médiation d’une institution tierce qui est la crèche parentale dans laquelle les professionnels ont le double fonction d’accompagner les enfants d’un côté et les parents de l’autre dans une même mouvement. Il leur faut pour cela se remettre en question eux-mêmes ce qui complique le jeu des relations, à travers leur propre remaniement identitaire de professionnelle, formés uniquement à l’accueil de la petite enfance. Ce double rôle s’acquiert avec de l’expérience.

    L’enfant comme sujet construit son identité à travers des identifications successives à ses parents puis à d’autre images qu’il fait sienne. On construit toujours son identité au travers de la relation aux autres et des identifications successives soit sur le mode du même (l’appartenance à une même culture) soit sur le mode de l’altérité (le contact avec les autres cultures).

    Le passage d’une identité atavique (le monde du même) à son “identité relationnelle” (le monde des relations aux autres, à la crèche) induit le développement d’une intelligence relationnelle qui aide l’enfant à se dégager du danger d’enfermement dans sa culture familiale et sociale. Identifications et dégagements sont deux mouvements dialectiques qui participent de la construction identitaire.

    Nous nous construisons soit dans une certaine fermeture ou à l’inverse une ouverture au monde dans une alliance aux autres cultures. Toute culture se vit en effet, nécessairement dans l’interaction avec les autres.
    “L’ouverture est, dans l’ordre de la culture, l’expression de la recherche de relations de dialogue et d’alliance et l’alliance est une invention d’être qui se noue entre sujets définis culturellement et qui a pour valeur l’instauration d’un univers sans cesse partagé.” L’ethnologue Robert Jaulin

    L’identité qu’on se construit dans l’intercroisement des cultures qu’on côtoie est forcément une identité multiple, car elle se compose de multiples références et d’emprunts qui s’inscrivent consciemment ou inconsciemment dans nos façons d’être, dans la manière de manier la langue et le chant, de bouger (relation à notre corps), dans nos relations avec les autres selon les situations (relations amoureuses par exemple), dans la relation à la nature, etc.

    Par le choix de certaines attitudes, le projet de la crèche parentale est avant tout un projet qui vise à créer un univers culturel dans le croisement des cultures familiales et sociales. Cette dimension se confond avec la vie.

    Ainsi la socialisation de l’enfant s’inscrit-elle dans un ensemble de relations vivantes et d’attachements à une culture à laquelle chacun de nos actes réfère.

    ► Troisième question : quelle est cette culture que l’on transmet de manière diffuse ?

    Un détour par certaines sociétés “autres”, consciente de leur culture et de sa transmission, permet de mieux saisir les significations culturelles qui se transmettent au travers de nos actes et nos rîtes de socialisation de l’enfant.

    Un premier exemple est donné par le rôle du portage chez les Peuls en Afrique. L’enfant effectue de fréquents déplacements sur le dos de sa mère et il bénéficie de stimulations sensorielles variées, d’un climat affectif apaisant et d’un grand nombre d’interactions sociales. L’exercice de la position assise débute tardivement, vers 4-5 ans. Mais le portage n’a pas qu’une fonction utilitaire. Il revêt des significations symboliques complexes. Le portage au dos, chez les Peuls, est inauguré par un rite spécifique à l’aide de deux pièces de tissu qui ont chacune leur spécificité. Chaque enfant est porté dans ce pagne jusqu’à son sevrage, puis l’étoffe est lavée et rangée jusqu’à la naissance d’un puiné (celui ou celle qui naît après son frère ou sa sœur) . Cette pièce représente le ventre utérus de la mère, lieu du corps maternel qui a appartenu à tous les enfants (rapporté par la psycho-anthropologue Hèlène Stork).
    Un deuxième pagne est ensuite fourni par la lignée paternelle : il appartient exclusivement cette fois à l’enfant et il n’est permis à personne d’autre de le porter. C’est celui que l’enfant plus grand emportera lorsqu’il quitte sa famille : il symbolise l’individuation.

    Un autre exemple : celui de l’allaitement maternel considéré avant tout comme une relation. Le lait maternel est un symbole d’attachement : c’est en buvant le lait d’une femme qu’on devient frère, indépendamment des liens de parentés (frères de lait). Signification qui s’est perdue mais avec laquelle certains tentent de renouer en occident en œuvrant pour que les mères puissent allaiter partout : en crèche mais aussi sur les lieux de travail comme cela tend à se répandre dans les pays développés d’Europe.

    Chez nous les militantes de l’allaitement maternel demandent qu’une maman qui a un enfant prématuré puisse l’allaiter. Cela implique de modifier les représentations liées à l’allaitement : allaiter n’est pas forcément donner le sein physiquement mais la possibilité donnée à une femme de transmettre son propre lait et cet acte revêt pour certaines mères une haute signification symbolique dans le lien d’attachement à leur enfant.

    Prenons un autre cas : celui de la socialisation alimentaire : manger a pour signification profonde dans la plupart des civilisations, le partage du repas. On ne mange pas que pour se nourrir mais partager les moments e la vie en commun ; ceux qui permettent d’actualiser la vie d’une famille ou d’une communauté incluant la présence des ancêtres.

    Et le coucher : on ne saurait laisser l’enfant dormir seul dans la plupart des pays, cela serait considéré comme une marque de cruauté. Souvent l’enfant dort sur une natte séparée mais proche de sa mère, des grand-mères ou d’une tante ou d’une grande sœur.

    _ Le corps lui-même subit une socialisation dans des gestes et des manières d’êtres et de faire qui sont façonnées par la culture du groupe. Le petit de l’homme apprendra à uriner accroupi comme dans la plupart des cultures ou debout, comme en occident.

    On peut donc dire de manière générale que toute forme de socialisation est culturelle : il s’agit d’assimiler soit par imprégnation soit par apprentissage, soit par mimétisme, des relations des attitudes, des comportements, des gestes, des actes, des mots et des expressions dont les significations sont partagées dans un groupe humain.

    Le rythme de développement des nourrissons est lui-même fonction de son environnement humain. Il répond à différents facteurs : parfois c’est l’éveil de la capacité visuelle, parfois les stimulations sensorimotrices qui sont privilégiées, parfois, l’expression verbale, la créativité, ou l’exploration par l’enfant de ses possibilités avec plus ou moins de limites données (apprendre par expérience). Parfois c’est l’apprentissage de sa santé et de l’hygiène. Ce qui est important c’est que tout cela fait partie de l’initiation à la culture de son groupe qui utilise ses propres méthodes (ses ethnométhodes) de socialisation.

    ► la socialisation du jeune enfant versus la transmission culturelle

    Dans nos sociétés où coexistent de multiples cultures, les enfants construisent désormais leur identité au travers d’une socialisation multi trans culturelle (cf. Éloge de la créolité de Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant et Jean Bernabé, 1989).

    On constate que la socialisation de l’enfant déborde les représentations traditionnelles trop souvent associées à l’école. Dans toute les sociétés première, la socialisation induit une approche globale de l’enfant et des soins aux enfants, qui considère l’enfant dans ses relations aux différents mondes qu’il côtoie et dans lesquels il inscrit sa présence : l’univers de sa famille d’origine, celui de la crèche puis celui de ses fréquentations dans la quartier, le village ou à l’école.

    Ces relations sont des relations culturelles : à ces relations sont associées à chaque fois des représentations collectives et des signification symboliques qui ne répondent la plupart du temps à aucun impératif biologique.

    Chaque société a codifié à sa façon les rôles, les statuts et les relations entre l’homme, la femme et les enfants au sein des familles et des communautés.

    Il convient donc d’abandonner notre ethnocentrisme pour comprendre que les valeurs que nous attachons à tous ces aspects de la vie ne sont pas universellement partagées.

    Mettre l’accent sur cette approche de la socialisation des enfants nous amène à changer notre perception de l’enfant et nos relations aux enfants. L’enfant ne sera pas perçu exclusivement en référence à lui-même dans une approche psychologique de son développement reposant sur différents stades identifiés à chacun des âges de sa vie et de sa croissance mais il le sera également dans son identité relationnelle et le partage d’un ensemble de relations qui constituent son monde, sa culture, son être vivant, son être au monde au travers desquelles s’inscrit sa présence aux autres.
    Cette identité est multiple et complexe. Elle ne se réduit pas à l’appartenance à telle ou telle communauté ou groupe culturel inventoriée bientôt par de mauvaises statistiques dans une visée d’inventaire totalitaire. Elle se constitue dans des relations multi-trans-culturelles au contact de la multiplicité des attachements, en d’autre termes au travers d’un métissage culturel.

    Un quatrième courant de pensée émerge aujourd’hui

    Il vient d’outre atlantique. Il s’agit d’une approche nouvelle fondée sur les neurosciences cognitives (ou psychobiologie) qui prétendent rapporter nos comportements personnels à notre activité neuronale et au fonctionnement du cerveau : la langage, la mémoire les émotions et la pensée sont sous-tendus par des mécanisme neurobiologiques, causes mécanique des dysfonctionnements comportementaux. Ainsi la neuropsychologie réduit certaines difficultés dites asociales du comportement à des pathologies neuronales au lieu de les considérer soit comme des symptômes ou l’expression déplacée et/ou "symbolique" d’un trouble et d’une angoisse en partie inconscientes, soit comme la réaction à la perte de sens d’une société qui nous mène sur les chemins du vide, soit les deux.

    Nos comportements seraient ainsi déterminés biologiquement. Nos actes devraient se conformer aux normes purement fonctionnelles et pratiques dictées par une intelligence rationnelle à tous les niveaux de l’organisation économique et sociale. On évacue ainsi les difficultés que chacun ressent à se constituer aujourd’hui comme sujet d’une modernité marquée par l’affaiblissement des liens sociaux et la fragilisation de la vie psychique. On retrouve cette nouvelle façon de penser dans la classification du DSM III et IV (Manuel de diagnostique et statistique des troubles mentaux) qui jusqu’à peu, 1973, classait l’homosexualité parmi les pathologies perverses !
    L’exemple le plus criant est celui qui associe certaines réactions enfantines à des troubles du comportement susceptibles de se développer plus tard à l’adolescence sous forme d’une criminalité et qu’il conviendrait de repérer et de traiter dès l’âge de la crèche.
    Il s’agit d’une tentative pour instrumentaliser les actes de la vie courante selon des normes plus rationnelles de gestion sociale.

    L’accueil en crèche parentale

    ► La fonction d’accompagnement

    L’accueil en crèche consiste alors à accompagner d’une part les parents dans leur remaniement identitaire en favorisant les échanges entre parents, et d’autre part, l’enfant sur le chemin qu’il emprunte dans la construction de ses relations dans le passage de son identité atavique première (de sa maison) à son identité relationnelle (la relation aux autres), une identité qui se forme à la crèche, riche des échanges avec ses petits copains et avec leurs familles.

    Les parents gestionnaires du lieu d’accueil doivent en premier lieu réfléchir au projet à la fois social et éducatif au sens que nous lui avons défini, de manière à construire une offre de service admise par tous. Ils doivent la communiquer autour d’eux, dans le quartier ou le village mais aussi auprès des institutions.

    Ce projet s’inscrira nécessairement dans un questionnement. Quelle culture voulons-nous transmettre aux enfants ? Quel univers culturel inventer ? Quelle attitude à l’égard de ces différentes cultures désirons-nous transmettre en diffusant les valeurs de la culture républicaine à laquelle nous avons tétés et qui fait de nous des citoyens. Cette culture s’inventa au 18ème siècle avec les lumières et nous en sommes les dépositaires et les continuateurs ?

    ► L’approche éducative des années 70 avec la naissance des crèches sauvages poursuivies par les Collectifs Enfants Parents puis les crèches parentales

    Le contexte était marqué par l’évolution au sein du couple et la famille n’était plus vécue comme une institution liée par le mariage mais une libre alliance fondée sur des relations affectives avec le désir et l’aspiration à un épanouissement des deux partenaires en associant les enfants au projet parental et familial.

    Dans les années 70, jeunes parents nous rejetions en bloc “la garde de l’enfant” telle quelle se présentait car nous la trouvions excessivement mal traitante pour les enfants.

    Lorsque nous avons créé notre crèche “Vivre ensemble”, nous somme partis d’un précepte éducatif tiré de l’Emile, de Jean-Jacques Rousseau, qui consiste à laisser librement l’enfant explorer le domaine des possibilités qui lui sont offertes dans les rencontres avec les autres au sein d’un univers inventé.

    Les parents sont là pour l’accompagner dans la découverte par lui-même de ses gestes et ses expériences sans nécessairement lui indiquer de ce qu’il doit faire comme lorsque l’enfant apprend à marcher par lui-même. Ce qui compte pour tout éducateur c’est le chemin qu’emprunte l’enfant en tâtonnant dans la découverte et non le but en soi, plus attentifs à la manière dont l’enfant procède par lui-même pour s’assurer à la fois dans son équilibre corporel et dans ses manières d’être, de faire et de s’exprimer qu’au résultat attendu.

    Cette démarche commence par l’exploration et la découverte des relations que l’enfant entretient avec son environnement immédiat à la crèche : relation à son corps, relation à l’espace, relation au temps, relation avec les autres enfants relations aux adultes, relation avec l’extérieur de la crèche aussi (la rue, la ville et le quartier), relation des familles entre elles et leurs cultures, relations avec les jouets et le jeu, relation avec les sons et les instruments de musique, avec la cuisine et les instruments de cuisine, toutes relations qui par voie de conséquence construisent la relation de l’enfant à lui-même dans ce qui représente son individualité mais aussi ce par quoi il se sent relié aux autres. Ce qui compte c’est la manière dont chaque enfant explore la vie dans ses multiples relations et construit son identité profonde au travers de ses diverses expériences avec les autres. C’est ce qu’on appellerait aujourd’hui, le projet éducatif ou pédagogique.

    ► L’éveil aux sens et à l’espace

    De cette réflexion découle une organisation spatiotemporelle du lieu d’accueil. Nous la réalisions ensemble, d’abord entre parents puis plus tard avec l’apport des professionnels éducateurs-trices de jeunes enfants, la plupart issus de l’école d’Aubervilliers (93).

    L’espace était conçu et aménagé en différents coins, de telle sorte que l’enfant puisse passer librement d’une activité à une autre, selon ses désirs et les rencontres.

    Il y avait le coin peinture avec un panneau sur lequel étaient installés les pots de peinture à doigt de manière à ce qu’il y accède facilement. Bien sûr on lui montrait petit à petit comment vêtu d’un tablier découpé dans une toile plastique, il pouvait projeter de la peinture sur une feuille, sans jamais toutefois lui donner des dessins ou des formes figuratives en modèles.

    Il y avait le coin eau, organisé autour d’une grande bassine où ils pouvaient jouer à plusieurs vêtu d’un plastique ou entièrement déshabillés.

    Il y avait le coin des jouets. On avait aménagé le rangement de façon à ce que les enfants puissent y accéder par eux-mêmes quitte aussi à les remettre en place comme dans un jeu .

    Il y avait le coin musique, le “salon de musique” permettant à chaque enfant de s’initier à différents petits instruments. L’adulte présent, animait par moments des petits groupes de musiciens en herbe en faisant découvrir des sons à côté des bruits cacophoniques mais néanmoins plaisants, que les enfants émettaient avec leurs divers instruments. Cela s’est appelé plus tard, l’éveil musical.

    Le coin lecture, plus calme ou assis sur des coussins, les enfants pouvaient feuilleter un livre ou d’un autre.

    Et le coin retiré et intime que l’éducateur-trice de jeunes enfants avait conçu pour les enfants sur une mezzanine, à l’abri des regards des adultes.

    ► La perception du temps et l’initiation au partage à travers les moments rituels du quotidien,

    De cette philosophie découlait également le déroulement des journées sous forme d’une succession de moment ritualisés qui scandaient le quotidien.

    La journée commençait par l’accueil des enfants et de leurs parents. On se réunissait autour d’un café, ce qui permettait d’évoquer l’humeur de l’enfant, la manière dont il s’était comporté la veille et pendant le nuit, ce que les professionnels appellent les transmissions.

    Puis, il y avait le rituel de l’heure du fruit à 11h un rituel qui consiste à éplucher ensemble des fruits et les partager pour officiellement ouvrir l’appétit, mais en réalité qui fournissait le prétexte à des jeux et à l’apprentissage de certains goûts, notamment quand des parents apportaient des fruits exotique de chez eux.

    L’heure du repas. Le repas était généralement préparé et apporté par un parent à tour de rôle. Il faisant l’objet d’un cérémonial qui consistait à découvrir avec les enfants les ingrédients qui en composaient la saveur. Parfois, selon sa disponibilité, un parent venait préparer le repas à la crèche. Il associait alors certains enfants à l’épluchage des légumes. On n’avait pas peur de leur permettre de couper leur viande en étant très vigilant à la manière dont l’enfant se servait es couverts, mais sans lui communiquer d’appréhension afin qu’il puisse s’assurer lui-même de son usage.

    La sieste était un moment ritualisé et les enfants dormaient tous “à l’africaine” sur des matelas juxtaposés à même le sol. Un adulte restait présent pendant le temps de la sieste de façon à les rassurer ou à veiller à calmer certaines angoisses devant le sommeil.

    Le levé de la sieste était un moment calme qui opérait une transition avec le goûter. Un moment propice aux câlins et à la tendresse dans les bras des pères et des mères présentes.

    Puis venait le goûter et sa préparation quand il n’avait pas été préparé le matin avec les enfants (gâteaux ou biscuits cuits au four) dans la cuisine à laquelle les enfants avaient accès.

    Les enfants pouvaient alors de nouveau s’égayer dans l’espace de la crèche sollicitant les adultes pour les accompagner dans telle ou telle activité.

    Enfin venait l’heure des parents. Ce moment donnait lieu souvent à des tractations et des négociations entre adultes pour s’organiser, les enfants s’amusant souvent à brouiller les projets qu’avaient les adultes en réclamant d’aller dormir chez un copain de jeu. On en ramenait parfois jusqu’à quatre ensemble. Mais à tout prendre, ils formaient ce soir là, une joyeuse équipée qui s’avérait beaucoup plus simple à vivre qu’un enfant seul réclamant par ennui, la présence continue de ses parents.

    Malheureusement force est de constater aujourd’hui que notre société doute d’elle-même. Elle a tendance à négliger fortement la dimension conviviale et symbolique qui construit la cohérence au sein d’un groupe autour des échanges et du sens partagé des actes de vie. Le courant aujourd’hui porte vers la recherche d’une rationalité instrumentale de nos gestes et de notre vie atomisée : “Comment tu fonctionnes et non pas comment tu vis ?”

    Plus grave encore les interdits et les injonctions négatives sont de retour avec le danger de faire des êtres passifs et soumis. Nous cherchions à l’inverse, y compris dans les tournures du langage (“Ne cours pas” remplacé par : “Vas-y en marchant”, etc.) à donner confiance à l’enfant dans l’exploration raisonnée de son monde afin qu’il acquiert précocement un esprit d’initiative et une énergie dans la vie.

    Et aujourd’hui : de l’accueil à la coéducation

    La parentalité est un néologisme inventé par les crèches parentales et que la société s’est appropriée. Il fait désormais partie de notre culture. On est passé du simple accueil à la co-éducation grâce aux crèches parentales. Cette co-éducation met l’accent sur les relations entre enfants et entre enfants et adultes. L’enfant seul n’existe pas : il n’existe qu’en relation et l’ensemble de ces relations construisent un univers que chaque matin les professionnels et les parents ré-enchantent, encourageant l’enfant à agir et à progresser dans la découverte de cet univers de relations et de significations au travers desquelles chaque enfant construit une manière singulière d’être au monde, d’être le monde.

    En ouvrant les portes sur une liberté d’être, la crèche parentale offre aux enfants la possibilité d’explorer les différentes relations qui construisent leur identité et développent leur intelligence relationnelle au contact d’univers culturels différents. La culture de bien-traitance éducative que transmettent les crèches parentales autour d’une invention de vivre partagée entre des familles fait évoluer l’approche de l’enfant et ses relations au sein même de la famille dans les différentes cultures familiales. L’éveil culturel de l’enfant dans les crèches parentales a comme signification profonde d’initier les enfants à la vie sur la base de relations bien-traitantes en partageant un peu de l’existence de chacune des familles.

    Jean-Michel Gerassi in La Gazette de l’Acepp n°94-95 - décembre 2009


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  •  

    Un peu de théorie :

    « Doudou : objet préféré utilisé par le nourrisson et le jeune enfant pour se réconforter, notamment au moment de s’endormir.

    La notion d’« objet transitionnel », introduite par D. W. Winnicott, appartient au domaine de la psychanalyse. L’objet transitionnel, qui a l’effet apaisant d’un substitut maternel, est la première possession de l’enfant qui est extérieure à son propre corps, bien qu’il ne le perçoive pas nécessairement comme tel. Il apparaît généralement entre quatre et douze mois, et permet à l’enfant d’effectuer la transition entre la relation à la mère et la relation avec d’autres « objets » de son environnement.

    L’objet élu est généralement un objet matériel de texture douce (ce qui explique le nom familier doudou, provenant de la répétition du mot doux par l’enfant); il s’agit le plus souvent d’une couverture ou d’un bout de couverture ou encore d’un morceau de tissu (serviette, chiffon, mouchoir, par exemple) ou d’un animal en peluche, que l’enfant serre contre lui et suçote.

    Ce terme ‘doudou’, de même que les termes anglais security blanket et blankie, sont des termes familiers, alors que les termes objet transitionnel et transitional object relèvent du vocabulaire spécialisé de la psychanalyse. [Office de la langue française, 2002] »

    J’ajouterai qu’il est possible qu’un enfant n’ait PAS de doudou. Par contre, il aura un objet transitionnel pas toujours repérable.(Ils parlent même de phénomène transitionnel en psychanalyse)

    Ce qui est regrettable, comme pour beaucoup de choses finalement, c’est que ce soit devenu un marché juteux et profitable, encore et toujours aux mêmes, en l’occurrence le lobby de la ‘puériculture’.

    Ce qui me désole le plus c’est de voir tous ces sites de ‘doudous perdus‘ qui fleurissent sur le net…ou comment maintenir les enfants dans la dépendance de leurs parents (au doudou)… Oui, car on se demande bien pour qui c’est une catastrophe quand doudou est perdu. D’ailleurs qui panique quand on ne le retrouve pas en fin de journée au multiaccueil ? Pas nous les professionnels et encore moins l’Enfant en question…Bref.

    Pour ma petite histoire, c’est au moment de l’inscription de mon fils à une halte-garderie que j’ai dû me pencher sur la question. La directrice a insisté pour que l’Enfant ait ‘quelque chose de la maison’. Sauf qu’il avait choisi les maillots de corps de sa maman le cher Enfant. Il avait décidé que son doudou c’était mon odeur…j’ai eu beau dormir avec le doudou que j’ai choisi pour lui (Vivi la marmotte) et tenter de l’imprégner de mon ‘parfum’, il n’en a pas voulu ! Il a hurlé à plein poumons à chaque fois que je l’ai laissé à la halte-garderie. Pas que 5mn, non, non pendant toute mon absence, échelonnée selon une période d’adaptation. A la fin de ladite période, la directrice a décrété que mon fils n’était pas prêt à passer du temps en collectivité. Il avait 8 mois et j’avoue que je n’étais pas prête non plus.

    Le doudou que je lui ai proposé pour aller à la halte-garderie est finalement devenu ‘sa grande amie’ : Vivi la marmotte. Mais quand il ne l’emmenait pas avec lui, on ne retournait pas la chercher. Quand il fallait le passer en machine, il attendait…et pourquoi j’en aurai acheté deux, trois identiques… ???

    Un doudou c’est LE doudou (ou alors plusieurs différents, mais pas tous en même temps), sinon c’est une collection d’articles de puériculture.

    J’ai toujours expliqué mon point de vue à mon fils sur son doudou, c’était à lui de s’en occuper. On ne peut pas dire que ça demande beaucoup de travail. L’enfant apprend le sens de la propriété et les prémices des responsabilités, Y’a pas d’âge pour inculquer le sens des réalités : « Vivi est restée à la maison ? Tu la retrouveras ce soir » et j’explique, je ne négocie pas, je ne compense pas. L’Enfant sait quand il a besoin de son doudou donc il gère, je peux lui faire confiance. L’adulte est présent pour lui expliquer si c’est possible ou non et pourquoi de garder Doudou dans différentes circonstances. A table, j’ai du mal à accepter sa présence, par exemple…

    En fait, si l’adulte ne panique pas, il y a de grandes chances pour que l’Enfant ne panique pas non plus.

     « le doudou peut-il rester à la crèche ? Doit-il faire la navette entre la maison et la crèche ? »
    Si ce n’est pas un objet transitionnel, pourquoi pas ? L’enfant exprime t-il le besoin de le prendre avec lui ? Si oui, alors c’est lui qui décide surtout s’il a investi cet objet en tant que tel. Je me demande même pourquoi il y a débat…

    Et s’il est perdu ? Et bien, dans la vie il arrive que l’on perde des objets auxquels on tient. Expérimenter la perte et le chagrin ce n’est pas une mauvaise chose. Si c’est accompagné par des mots de réconfort, l’enfant sent qu’il est soutenu et passe à autre chose.

    Je conclue sur une phrase de Winnicott qui en dit long sur l’inévitable sevrage :  » Autant la mère doit avoir pu illusionner son enfant sur sa capacité à créer le sein qui le satisfait, autant elle doit s’employer à le désillusionner, en ne s’adaptant qu’incomplètement aux besoins de l’enfant  »

    Si vous avez des anecdotes à partager, pour illustrer mon témoignage, je serai ravie de les lire.

     

    Educatrice de Jeunes Enfants (PLANETE EJE)


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  • (très) vieux documentaires sur des analyses de la psychologie de l'enfant  smile

     

    http://www.canal-u.tv/video/cerimes/phenomenes_de_hierarchie_entre_les_enfants_d_une_creche_approche_ethologique.10161

     

     


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  • Tout le travail de Maria Montessori – femme médecin italienne au début du XXe siècle – a été une tentative de répondre à une seule question : comment prendre en compte la totalité de l'être dans l'éducation ?

    Dossier montessori titre

     Maria Montessori considère l'enfant dans sa globalité, dès la naissance (et même avant) et propose de nombreuses idées pour l'accompagner dans son développement et répondre à ses besoins.

    • L'enfant doit être investi dans une activité pour s'épanouir et développer son intelligence.
    • Il doit trouver dans son environnement de quoi manipuler le monde réel.
    La place de l'adulte n'est pas celle d'un maître qui façonne mais d'un guide qui ouvre des voies et prépare le terrain pour l'enfant.
    Ses idées, révolutionnaires pour son époque, sont à nouveau très actuelles aujourd'hui, dans un contexte où le sujet de la parentalité préoccupe de plus en plus les parents.

    L'enfant au cœur des apprentissages

    Bébé à quattre pattes

    Montessori pour les tout-petits c'est avant tout une manière d'être avec son enfant, de l'accompagner dans ses découvertes et ses apprentissages, à son rythme. Le bébé ne doit pas être poussé pour s'asseoir ou marcher, mais avoir le droit de réaliser toutes les étapes de son développement quand c'est le bon moment pour lui ; peu importe qu'il ait 9 ou 15 mois. Il est acteur de son propre plan de développement, qu'il porte en lui.

     L'importance de l'environnement et du mouvement libre

    L'environnement, ou "ambiance" est primordial dans la pensée de Maria Montessori. Pour que l'enfant puisse évoluer librement il a besoin d'un environnement pensé et préparé pour lui, adapté à ses besoins. Il y trouvera un cadre rassurant et accompagnant lui permettant d'avancer à son rythme en toute liberté.
    Dès la naissance, le bébé a besoin de temps pour lui, posé sur un matelas au sol. Là, il est libre d'expérimenter la concentration, l'observation de l'environnement et de ses sensations.
    Il est libre d'y bouger et d'exercer ses capacités grandissantes. Plus tard, il se déplacera pour choisir de lui-même ses activités placées à sa portée.
    Le bébé se met en mouvement pour participer à la vie, son mouvement ne doit jamais être entravé ou dirigé par la main de l'adulte.

    L'attitude de l'adulte bienveillant

    Pour que l'enfant puisse évoluer en liberté, l'environnement préparé a toute son importance, mais cela ne suffit pas. Il doit être "enveloppé" du regard de l'adulte qui l'accompagne. Celui-ci est là pour l'enfant, pour l'aider à faire par lui-même mais sans trop intervenir ou diriger. Il ne faut pas croire non plus qu'il s'agisse de laisser tout faire à l'enfant. Il a toujours besoin de la présence de l'adulte pour lui rappeler avec bienveillance et respect les dangers et les interdits. Sa volonté est en développement, elle nécessite notre constance.

    L'importance de la main

    hochet montessori bébé

    Pour répondre aux désirs de ce petit explorateur insatiable mû par sa volonté de découvrir le monde, nous devons lui fournir des objets choisis, qu'il pourra manipuler par lui-même. En effet, Maria Montessori observe que la construction de l'intelligence se fait par la boucle « main-cerveau-main » : en manipulant des objets, la main perçoit des informations qu'elle envoie au cerveau. Celui-ci les assimile et la main utilise ensuite ces nouvelles données. Ainsi, petit à petit, l'intelligence se construit au contact du monde réel.
    Les mains du petit enfant ont besoin de sensations variées, de petites choses à attraper, de formes à manipuler. Toutes ces petites activités permettront à l'enfant de comprendre le monde, à son niveau.

    Les activités adaptées

    Les activités proposées à l'enfant vont évoluer au fil du temps et devenir plus nombreuses. Il prendra peu à peu possession de son environnement et son autonomie grandira. Au départ, le bébé n'a pas besoin de beaucoup de choses ; quelques hochets très légers, un mobile et du temps pour lui. Un peu plus tard, quelques petits paniers à disposition lui offriront des découvertes sensorielles variées : balles molles, tissus, petits objets du quotidien à explorer... Au fur et à mesure que sa motricité se développe, le petit enfant demande de participer de plus en plus. Nous devrons adapter l'environnement à ses capacités grandissantes et lui donner des choses à manipuler pour répondre à son besoin de faire travailler ses mains de plus en plus finement : enfiler une balle dans un trou, des jetons dans une tirelire, des perles...

    La vie quotidienne avec un tout-petit

    bébé se sert un verre d'eau autonomie

    Enfin, laissons-le prendre part, à son niveau, à tout ce qui touche à sa personne : se coiffer, se laver, s'habiller... tout cela l'amène à se sentir capable au sein de la famille. Il en est de même pour toutes les tâches journalières. Il adore nous aider. Verser des ingrédients, remuer, vider la machine à laver, suspendre du linge, nettoyer... Ce sont autant de petites actions toutes simples qu'un enfant aimera faire en notre compagnie. C'est même une occasion précieuse pour passer du temps avec notre enfant, dans les moments où nous pensons être débordés.

    L'observation, un vrai outil pour comprendre l'enfant

    L'observation de l'enfant a été l'outil essentiel de Maria Montessori pour développer sa pédagogie. Car comment accompagner l'enfant sans le pousser, comment ne pas le mettre en échec ? C'est l'observation de l'enfant qui nous permettra de savoir où il se situe et de quoi il a besoin. Bien sûr, nous pouvons nous tromper et proposer quelque chose que l'enfant ne reprend jamais, c'est tout simplement que cette activité ne correspondait pas à ses besoins actuels.
    L'observation nous apporte également des moments de calme et de paix, de connexion avec notre enfant, des moments où rien d'autre ne compte. Au moins une fois par jour, prenons le temps d'être vraiment avec l'enfant, à son niveau, investis dans cette observation de son activité.
    Pratiquer Montessori chez soi aujourd'hui c'est parfois aller à contre-courant de notre société de la rapidité, de la concurrence et de la performance. Pourtant, et certainement à cause de ce contexte, les questions de parentalité émergent et se diffusent. C'est une très belle opportunité pour vous parents, de choisir Montessori quand l'enfant est dans son premier plan de développement (entre 0 et 3 ans). C'est l'âge où l'enfant nécessite plus que tout cette aide intelligente et sans entraves.
    Nous devons aider l'enfant et l'accompagner, non pas parce que nous le considérons comme faible et incapable, mais parce qu'il a en lui un potentiel immense qui ne demande qu'à se révéler.

    Fabriquer son matériel Montessori
    (fiches à télécharger)

    balle de préhension

    Le bébé

    L'enfant plus grand (dès 2 ans)

    Retrouvez tous les livres Montessori des Éditions Nathan. :

    http://www.nathan.fr/catalogue/resultat.asp?param=montessori

    Un dossier de Eve Herrmann.
    Eve Herrmann a créé un espace de découverte de la pédagogie Montessori pour les parents et leurs enfants à Angers (www.nido-montessori.fr ). Aujourd'hui elle vit à Lyon et contribue à la diffusion de cette pédagogie par ses ouvrages, son blog et son association toujours active.

    Photos © Eve Hermann

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  • collection 1001 bb de chez eres

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  • cindy

     

    j'ai travaillé 12 ans en eaje d’abord avec mon cap petite enfance puis avec mon deap obtenu en 2007 par la vae.

    Actuellement assistante maternelle agrée je me suis lancée dans ce nouveau défi en novembre 2014...


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  • article issu de : https://scribium.com/magali-labarre/a/les-rituels-a-la-creche-des-reperes-pour-les-enfants/

    MAGALI LABARRE

    Les articles Famille & Relations de Magali Labarre 

    Les rituels à la crèche, des repères pour les enfants

    Les rituels sont très présents dans les structures de petite enfance. Les jeunes enfants ont en effet besoin de repères sur lesquels s'appuyer pour grandir.

     Une journée à la crèche est rythmée par des temps importants comme l'accueil du matin, le repas, la sieste et le goûter. Il en existe bien d'autres. Ces différents moments constituent des repères pour les jeunes enfants. Les rituels sont présents dans toutes les structures de petite enfance. Seules quelques-unes d'entre elles travaillent sur cette notion. Or il est important de bien penser les rituels.

    Qu'est-ce qu'un rituel?

    C'est un moment prévisible qui permet à l'enfant d'anticiper la venue d'un événement. Le rituel permet au jeune enfant de se repérer dans le temps et l'espace. A la crèche, il peut s'agir du lavage des mains qui a lieu avant chaque repas. A la maison, les parents mettent souvent en place un rituel du coucher, sans même s'en apercevoir.

    Comment mettre en place un rituel en crèche?

    Un rituel doit s'inscrire dans la durée. Il doit être quasi permanent. Choisir de mettre en place un rituel n'est donc pas anodin. Le professionnel doit s'engager sur une période plus ou moins longue. Cela perdrait dans le cas contraire tout son sens. Il ne s'agirait plus que d'un acte isolé.

    Parfois, le rituel est choisi par l'enfant. Par exemple, lors des séparations du matin, l'enfant peut dire au revoir à son parent par la fenêtre de la crèche. Lorsque chaque matin l'enfant répète les mêmes gestes, on peut parler de rituel. Et si le rituel n'est pas respecté, l'enfant peut se sentir perdu, sans repères.

    L'accueil du matin: établir un rituel pour tous

    En ces temps où les structures de petite enfance sont, pour la plupart, des multi-accueils, le personnel comme les enfants vont et viennent, se croisent et se perdent parfois. Ainsi, le matin, certains enfants (et parents) ne savent pas qui va les accueillir. Sans oublier le groupe des petits camarades qui ne sera pas le même que la veille. Difficile, dans ce cas, de respecter le besoin des repères des jeunes enfants. Il est possible cependant de mettre en place un rituel pour prendre le temps de savoir "qui est là" et "qui ne l'est pas".

    Pour cela, rien de mieux qu'une marionnette. Cette dernière assure parfaitement cette permanence évoquée un peu plus haut. La marionnette n'est jamais malade, jamais en RTT ou en vacances. Elle peut même faire fonction de "référente" (notion très utilisée dans les structures de petite enfance). Au travers de petites comptines, la marionnette accueille les enfants, une fois tout le monde arrivé. Elle nomme les absents, professionnels et enfants. Ce rituel permet également de poser le groupe d'enfants avant de commencer la journée.

    Attention!, les rituels doivent pouvoir évoluer

    Les rituels doivent absolument être réfléchis en équipe. C'est par l'observation des enfants que les professionnels peuvent évaluer la nécessité ou non d'instaurer un rituel. Il ne faut surtout pas s'enfermer dans un rituel qui n'aurait plus lieu d'être. Il faut que cela ait du sens pour les jeunes enfants. Les tout-petits ont besoin d'un cadre rassurant, qui évolue avec eux, en fonction de leurs besoins et de leur développement.

     

    Rédigé par Magali Labarre


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