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  • article issu de : https://www.la-maison-bleue.fr


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  • article issu de : https://www.has-sante.fr

     


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  • article issu de : https://www.diplomatie.gouv.fr


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  • article issu de : http://soutiengestuel.ch

     


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  • article issu de : http://www.udaf79.fr


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  • article issu de : http://www.cere-asbl.be


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  • article issu de : http://docnum.univ-lorraine.fr

     

     


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  • article issu de : https://dumas.ccsd.cnrs.fr

     

     

     


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    article issu de : http://www.enfant-different.org

    Signer en crèche, signer avec les bébés

     

    Une chance pour les enfants dont le développement questionne et leurs parents  ?

     

     
    Main d'un jeune enfant

    Qu’est-ce que les signes apportent aux petits bébés ? Les bénéfices des signes pour les bébés peuvent nous motiver pour les proposer aux bébés qui ont un handicap ou un risque.

     

    La proposition de signer avec les bébés n’est pas au départ imaginée pour les enfants en difficulté de communication. Hors, on sait maintenant que la communication vers les bébés accompagnée de signes et de gestes, permet une meilleure communication de l’adulte vers l’enfant et permet aussi à l’enfant de rentrer plus vite dans la communication symbolique et le langage.

    Les signes aident l’enfant à écouter…à comprendre. Et avec nos mains, nous lions tout à la fois ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il ressent. Nos mains l’aident à comprendre ce que nous disons. :

    “Il écoute avec ses yeux…” ou bien : ”ils écoutent mieux quand je signe.”
    “Quand je parle, il ne veut pas entendre ; quand je signe, il écoute.”

    Nos mains les aident à savoir où trouver les mots importants dans les phrases que l’on dit. Nos mains deviennent un surligneur, et permettent à l’enfant de “voir” les mots - clé.

    La langue des signes oblige à communiquer d'une autre manière: regarder l'enfant, attendre le regard, capter son attention, prendre le temps de lui parler, diminuer le débit de parole.

    Cela nous aide au quotidien avec les enfants, les signes apaisent les enfants, il y a moins de frustration. Lorsqu’un signe est acquis, que l'enfant comprend la signification, nous pouvons leurs apprendre de nouveaux signes, l'enfant est réceptif attentif .

    Les mains vont l’aider à dire : dire simplement « encore », « manger », mais aussi partager ce qui l’intéresse, ce qui l’intrigue, ce qu’il aime : c’est le bébé qui dirige !
    On n’a pas besoin de deviner, il peut dire.

    Satine, 10 mois, commence vraiment à signer.
    Vu de l’extérieur, tout est pareil, mais je vois qu’elle fait des distinctions entre les signes .

    Il y a des signes majeurs

    • Il s’agit de « regarde ». Regarde est un super signe pour aider le bébé, qui furète et qui regarde partout, à regarder ce qui est réellement important. C’est comme un minuscule fil, qui va des yeux du bébé … aux autres enfants, à papa qui rentre, à un animal, l’assiette… on voit bien comme il va aider les bébés en difficulté à s’ouvrir sur le monde.
    • Il y a ”donne” qui aide à prendre conscience des autres. Et il y a « s’asseoir », un signe magique parmi les signes français, qui invite un bébé énergique à s’asseoir !
    • Et tous les signes qui permettent de dire à l’enfant ce qui va se passer pour lui ; toujours l’avertir. « Je vais te débarbouiller, changer ta couche… ». Et les résultats stupéfient toujours les adultes. La vie devient plus facile !!! Moins de pleurs…
    • Et à la crèche, les signes ritualisent les routines quotidiennes : les repas, la toilette, attendre…

    Je voudrais faire une place particulière à l’expression des émotions.
    Aider les bébés à comprendre et nommer ce qu’ils ressentent. La colère, la tristesse, la joie, mais surtout, la vitale émotion de la peur… nous ressentons les émotions du bébé, nous les nommons, nous les expliquons: avec nos mains, avec nos mots, nous expliquons au bébé pourquoi il est triste, ou en souffrance, ou en colère, ce qui lui a fait peur … et on voit ce petit comprendre et se calmer. C’est à chaque fois tout à fait émouvant

    Les signes ancrent la communication dans le regard, lui donnent une armature. Nous nous donnons un outil pour mieux nous »brancher » l’un avec l’autre.
    On ne peut pas signer sans regarder l’enfant. On doit ralentir, se baisser également.

    Signer calme les bébés agités, cela nous ralentit

    Au moment des repas, plus de stress… ils sont là, ils nous regardent, ils signent, ils chantent

    Quand nous signons, nous indiquons à l’enfant que ce que nous lui disons est important pour lui et pour nous

     c’est terrible, a dit une directrice, je me suis rendue compte que je ne regardais jamais les enfants quand je leur parlais 

    Le fait aussi que les adultes ne connaissent normalement que peu de signes, leur donne un cadre pour les aider à simplifier leur langage, à utiliser moins de mots..(sauf je l’avoue pour certaines mamans rencontrées qui se croyaient obligées d’utiliser tous les signes du dictionnaire)

    Une fois posés ces préalables, on voit déjà ce que la proposition des signes avec tous les bébés peut apporter aux parents et aux bébés ayant des difficultés de communication.

    Comment les choses se passent-elles en crèche ?

    On voit aussi des structures d’accueil des petits se former à l’utilisation des signes dans la collectivité. Et on les voit cheminer en parallèle dans l’accueil des enfants dits différents. Les signes devenant alors une vraie chance pour les enfants handicapés, de trouver leur place dans le groupe, la proposition de signer étant adressée à tous ne stigmatise pas les besoins spécifiques de l’enfant handicapé.

    Du côté de l’équipe, il y a eu un changement dans la relation avec les enfants. En utilisant ce langage, nous observons que les enfants sont plus calmes. Ceux dont les parents n'ont pas suivi la formation sont également très intéressés et parviennent à utiliser ce langage. Personne n'est exclu. C'est au contraire un élément fédérateur. Nous avons l'habitude et la volonté de mélanger les tranches d'âge. Ce langage permet vraiment aux petits de trouver leur place et aux grands de s'amuser avec eux.

    Actuellement, les enfants baignent dans les signes. On parle en signant, on chante en signant. Les professionnelles signent, les parents signent lors des permanences. Les enfants se sont approprié ce langage. Ils regardent, ils comprennent et la plupart savent maintenant signer. Et tout le monde peut en apprécier les avantages

    Le LS au début est tout nouveau pour l'enfant, à la maison les parents n'ont jamais signé avec eux. Lorsque l'enfant sait un signe, qu'il le répète nous le communiquons aux parents. On laisse le choix aux parents de signer avec leurs enfants. Nous avons remarqué que les enfants sans frustration signent peu, juste pour "boire" "encore" "manger" "gâteau".

    Il se trouve que les ateliers ont commencé l'année où Antoine est arrivé à la crèche. Je dois dire que j'ai trouvé ça très rassurant.  D'autant plus rassurant que cela mettait a priori, Antoine sur le même pied d'égalité que les autres enfants (même si un bébé d'un an signait mieux que lui à deux ans !). Les signes créaient donc un socle commun entre tous les enfants, mais aussi les adultes (parents et professionnels). Je me souviens aussi d'un petit garçon russe qui ne maîtrisait pas du tout le français et pour qui les signes ont été d'un grand secours.  Au départ, j'ai donc vraiment senti un véritable engouement de la part des parents et des professionnelles de la crèche. Cela a créé une émulation, notamment au moment des comptines, des chansons et au moment des repas (je ne pense pas qu'à aucun moment les signes aient été intégrés sur une journée entière et utilisés systématiquement à chaque prise de parole). 

    Mon fils est porteur de trisomie 21 .C'est une chance inespérée pour lui qui "baigne" ainsi du matin au soir dans les signes, qu'il soit à la crèche ou à la maison. A 2 ans et demi, notre fils ne parle toujours pas mais il maîtrise une bonne dizaine de signes qui lui permettent de s'exprimer et de participer à de nombreux échanges avec son entourage. Son premier signe a été "encore" (voir photo "encore du gâteau au chocolat"); les autres correspondent aux moments clés de la journée : les repas (manger, pain, gâteau, encore, fini...), les temps de jeux (signes des animaux, ballon, cubes, livre...), le bain, le coucher. Le projet est vraiment une très belle idée qui permet à tout enfant et adulte de communiquer autrement que par la parole, et de fait, contribue à l'enrichissement de chacun.

    La langue des signes participe a la mise en place d’une relation collective différente au sein de la structure petite enfance. L'accueil doit avant tout être respectueux de l'individu tout en s'établissant dans un environnement collectif. L'adulte, parent ou professionnel, cherche à établir une relation individuelle pour répondre aux besoins de enfant. La méthode “signe avec moi” facilite cette démarche, car elle demande à tous les interlocuteurs de porter attention aux autres. Le dialogue se construit par de l'attention, par la recherche de réponses, puis petit à petit un vocabulaire d'échange collectif se met en place, le signe mettant le mot en résonance. Le langage verbal et le signe sont complémentaires, ils aident a créer une relation de partage. Chacun s'approprie ce qui lui semble indispensable dans son développement.

    La formation "Signe avec Moi " a été initiée par un groupe de parents, mais ce sont les enfants qui nous convainquent vraiment, soit parce qu’ils n'ont pas encore acquis le langage verbal, soit parce qu’ils ne connaissent pas la langue française, soit parce que leur culture est différente, ou soit parce que cela permet un mode d’expression plus complet où le corps est mis à contribution tout comme la parole. Le geste accentue l’implication et souligne le sens. Souligner chaque intention témoigne d’une réelle volonté de relation et chacun se sent concerné. C’est très agréable car nous prenons du temps pour se parler.

    Il parait important de souligner ici à quel point la proposition de signer à des structures petite enfance (crèches, garderies) vont ouvrir les professionnels à l’accueil des enfants handicapés.Les signes ne seront pas réservés à l’enfant en difficulté, stigmatisation de plus : on signe parce que cet enfant a un handicap, et on montre encore un peu plus ses difficultés. Non, on signe pour tous les enfants, et il va en profiter, comme les autres, peut-être plus que les autres, mais avec les autres. Et ça change tout !
    Pour les parents de l’enfant en question, c’est vraiment important : la crèche ne fait pas une démarche qui entre encore et encore dans la rééducation, la focalisation sur ses difficultés. Non, la crèche fait une démarche pour tous, qui répondra plus particulièrement à ses besoins spécifiques. Mais sans le montrer du doigt !!

     Je suis persuadée que les signes sont un outil supplémentaire pour un enfant, même ordinaire, et qu'ils participent à la construction de la personnalité de l'enfant, au même titre que le jeu par exemple. Bien sûr un enfant ordinaire peut s'en passer, mais qu'est-ce qu'un enfant ordinaire ? Tout enfant est susceptible de rencontrer un problème de communication à un moment donné de par son  origine, sa personnalité, son milieu familial, un accident ... et même sans parler de problème éventuel, les gestes participent au développement des sens, à la construction de l'enfant et à la mise en contact avec l'autre.

    En crèche aussi, il est intéressant de voir que les signes utilisés dans le groupe des grands ( 2 ;3 ans) pour aider un enfant qui ne parle pas, alors que les autres parlent, oblige les éducatrices à mettre des mots sur le handicap. «  Tu vois, Théo n’arrive pas bien à parler avec sa bouche, alors on l’aide en parlant avec nos mains »

    La difficulté en crèche semble être de tenir sur le long cours !! Cet outil peut être fragile dans les crèches : le personnel bouge beaucoup, il faut de la ténacité, se donner les moyens, entretenir les signes, y croire encore. Echanger avec d’autres structures… de ne pas perdre l’enthousiasme des débuts, continuer à signer avec les nouveaux enfants, motiver les nouvelles éducatrices…

    Actuellement, Antoine continue à aller quelques après-midi à la crèche. J'ai donc beaucoup moins de visibilité sur les activités qui se pratiquent avec les signes (si elles se pratiquent encore). Je peux juste dire qu'à mon niveau, les signes sont devenus imperceptibles.
    Idéalement, il faudrait que les ateliers aient lieu tous les ans, qu'en quelques sortes, ils fassent partie des missions que se fixe la crèche. 

    D’où l’importance d’en faire un projet d’équipe, porté par l’équipe et la direction !

    Cela fait deux ans que je signe à la crèche sur les deux sections que j'ai faite (les bébés et les moyens) nous signons avec mes collègues de travail que je trouve très motivées, car sans elles le LS ne serait pas possible. 

    Des séances d’auto-formation puis de formation ont vu le jour très rapidement à la crèche. Les parents et les professionnelles de la crèche et du quartier ont été invités à participer.. Parmi elles, tous les professionnels de la crèche. La dynamique était lancée et c’est sans doute ce qui a favorise la transmission de ce langage aux autres enfants et aux autres familles de la crèche

     Je dois vous dire que c'est un travail qu'il faut être tenace car au quotidien cela demande de l'énergie et de la ténacité  Malheureusement, il me semble que si l’enthousiasme est réel dans un premier temps, il retombe très vite. Au bout de quelques mois, très peu de parents continuaient à pratiquer et il en était de même pour les professionnels.  J'ai d'autant plus de facilité à le dire, que moi la première, j'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre et qu'il est très difficile de s’astreindre à pratiquer. 

     

    Écrit par...

     

    Marielle Lachenal

     

    Marielle Lachenal

     

    Présidente de l'association Parents Ensemble, vice-présidente secteur enfants de l'ODPHI, membre de l'association Isaac-Francophone

     


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  • article issu de : https://www.microcrechelespapillons.com

    Signer avec bébé : la "Langue des Signes Bébés "

     

     

     

     La Langue des Signes Bébés (LSB) est un nouveau concept qui gagne à être connu, qui se développe de plus en plus dans les crèches notamment. Étant sensibilisée à la langue des signes française (LSF) lors de mes précédentes expériences, j'ai une première approche des signes usuels du quotidien. L'équipe de la micro-crèche étant intéressée par cette approche, nous avons creusé ce concept de LSB afin d'en dégager les bienfaits pour l'enfant et de pouvoir l'utiliser.

     Comment est née la « Langue des Signes Bébés (LSB) » et s’est-elle développée ? 
     

    C’est aux Etats-Unis qu’elle a vu le jour, sous le nom de « baby signs » dans les années 1980.  Il a été constaté à cette période, que les bébés vivant dans des familles sourdes utilisant la langue des signes communiquaient plus rapidement que les bébés de familles entendantes. A partir de là, des observations ont été réalisées et les bienfaits de la langue des signes ont été mis en lumière. Ces idées se sont étendues en France et prennent de plus en plus d’ampleur. Dans les années 2000, ce sont deux comédiennes sourdes et mères d’enfants entendant, qui se sont saisies de ce concept de LSB et qui l’ont véhiculé en France : Nathanaëlle Bouhier – Charles et Monica Companys. Des premiers livres ont fait leur apparition en 2006, et des associations commencent à se développer afin de faire connaitre la LSFB au plus grand nombre. Dans les établissements d’accueil de la petite enfance, les signes sont de plus en plus utilisés en accompagnement de la parole, sous forme de comptines, etc. Voyons de plus près en quoi consiste la LSB et quels sont ses atouts ?

     Qu’est-ce que la LSB ? Quand l’utiliser ?

     Ce sont des signes qui sont issus de la Langue des Signes Française (LSF) qu’utilisent les personnes sourdes et malentendantes. Ils sont néanmoins simplifiés car ils s’adressent aux bébés. Il ne s’agit pas d’utiliser la LSF dans toute sa complexité, mais de l’adapter aux plus petits, en utilisant des mots du quotidien. L’objectif est que les bébés puissent exprimer des choses (leurs besoins notamment, leurs sensations, etc) qu’ils ne peuvent faire lorsqu’ils n’ont pas encore les mots pour les formuler. Leur seul moyen d'expression à leur disposition est alors les pleurs. Pourquoi ne pas utiliser leur corps et notamment leurs mains, pour nous guider dans leurs besoins ? Il s’agit d’associer notre parole au signe correspondant (manger, boire, dormir…), afin que les bébés s’en saisissent et puissent le reproduire par la suite. Par la répétition de ces signes, les bébés peuvent les intégrer.

     Nous pouvons nous demander : à quel moment utiliser ces signes ? Quand commencer ?

    Eh bien, cela peut se faire dès la naissance du bébé. Même s’il n’est pas en capacité au départ de reproduire les signes, il les voit, il entend la parole associée et les enregistre dans sa mémoire. Ce n’est que plus tard que le bébé associe les mots aux gestes, à force de répétition. Peu à peu, vers 8-10 mois, l’enfant a la capacité motrice de reproduire des gestes simples, même s’ils ne sont pas reproduits à l’identique, il saura se faire comprendre. Plus les signes sont utilisés tôt, plus l’enfant s’en saisit et peut s'en servir de manière naturelle et spontanée.

     Il est intéressant de savoir que les enfants maitrisent bien plus tôt et plus rapidement les muscles de leurs bras et de leurs mains que ceux de leur bouche. Par imitation ils peuvent rapidement se mettre à signer.

     Pourquoi signer ? Quels intérêts  ?
     

    Utiliser la LSB n’est pas juste une « mode », cela a de réels bénéfices pour l’enfant et la relation adulte – enfant. Même si les signes s’estompent voire disparaissent lorsque l’enfant a les mots pour s’exprimer, signer avec bébé peut s’avérer utile, et dans tous les cas, est un « plus », qui enrichit la communication et les interactions.

    Mieux comprendre l’enfant et répondre à ses besoins

    Nous faisons déjà des gestes naturellement, comme par exemple lorsque nous disons au revoir. Le bébé, tôt, fait de même, spontanément, par imitation. Il associe le mouvement à la parole. Il s’agit de faire la même chose pour les gestes usuels. De cette manière, nous donnons à l’enfant la possibilité de s’exprimer et de se faire comprendre, avant de pouvoir parler. En effet, nous ne comprenons pas toujours bien les besoins des enfants, nous pensons parfois qu’il est fatigué alors qu’il a faim, nous ne détectons pas forcément quand il a soif, etc… Les signes permettent au bébé de pouvoir montrer ce qui peut les déranger, exprimer une émotion, sensation, et ce dont ils ont besoin. Cela peut éviter certaines frustrations liées à une réponse inadaptée. Une meilleure compréhension de l’enfant est donc le premier bénéfice de la LSB. Mais ce n’est pas le seul... un autre avantage est que cela renforce les interactions entre l’adulte et l’enfant…

     Bénéfices dans la relation adulte - enfant

    Le geste n’est jamais utilisé seul dans la communication avec le bébé, il est toujours accompagné de la parole, il enrichit alors l’interaction et la communication. Le fait de signer avec bébé, « oblige » en quelque sorte à capter son regard, à être face à lui lorsque nous lui parlons, afin qu’il puisse voir également le signe. Cette proximité lorsque nous communiquons avec bébé permet de renforcer les liens et de favoriser les échanges. Nous sommes ainsi dans un « face à face » qui renforce le lien.

     Une ouverture sociétale sur le handicap

    Par ailleurs, signer avec les enfants et leur transmettre quelques signes simples de manière ludique peut être bénéfique lorsque des enfants rencontrent des enfants atteints de surdité par exemple. Cela participe à mon sens à une ouverture sociétale, et nous permet d’expliquer à l’enfant qu’il existe des personnes qui n’entendent pas, et qui ne communiquent que de cette manière.

    Après avoir travaillé dans une halte-garderie accueillant des enfants porteurs de handicap en même temps que des enfants « valides », j’ai observé des interactions entre enfants entendant et un enfant sourd non appareillé qui ne communiquait que par signes. Ces interactions étaient intéressantes et j’ai été surprise lorsque j’ai constaté que les enfants se sont saisi des signes que nous faisions avec cet enfant « différent ». Ils s’en sont appropriés certains, et, par imitation, communiquaient avec cet enfant sourd de cette manière. Toute la richesse est ici : de pouvoir ouvrir l’esprit de l’enfant à d’autres modes de communication, et lui transmettre des valeurs telles que l’acceptation de la « différence » et l’inclusion sociale. Car souvent, les enfants sourds restent ensemble, avec leur mode de communication propre. Pouvoir ouvrir ce cercle fermé en permettant aux "entendants" de faire un pas vers les personnes sourdes, c’est ouvrir des portes et rassembler les individus, quelques soient leurs différences.

    Une des questions souvent soulevées est : la LSF ne retarde t’elle pas le langage oral de l’enfant ?

    Aujourd’hui nous n’avons pas encore d’études montrant que les signes sont impactant de manière positive ou négative sur la parole. Ce qui ressort principalement des études menées jusqu’alors, c’est que cela favorise l’interaction adulte – enfant, et enrichit la communication entre eux. Ce qui est important c’est de toujours associer la parole au signe. Dans tous les cas, l’enfant tôt ou tard, parlera.

     Projet LSB à la micro-crèche :

    Pour le moment, nous en sommes au stade de projet, que nous allons démarrer au mois de décembre et développer au cours de l’année. Notre objectif est d’apprendre et d’utiliser quelques signes simples, associés aux mots du quotidien, en direction des enfants. Nous allons donc utiliser les signes de base lorsque nous communiquons avec l'enfant, notamment sur ses besoins. Mais de manière plus ludique, nous comptons utiliser des signes pour les comptines et pour quelques histoires, avec le support du kamishibaï.

    En plus de pouvoir communiquer avec les bébés, la LSB nous permet d’apprendre des signes qui peuvent nous servir dans la vie de tous les jours, lorsque nous côtoyons des personnes atteintes de surdité. Notre projet étant d’ouvrir aux enfants porteurs de handicap, nous avons trouvé intéressant de nous mettre à signer des mots simples.

    L’idée est bien sûr de transmettre aux familles ce que nous apprenons, et de les inclure dans ce projet pour celles qui le désirent. Pour ce faire, nous afficherons chaque semaine un nouveau signe, que nous mettrons en ligne par la suite sur le site internet, et nous pourrons vous les montrer également, et pourquoi pas, signer ensemble.

     

    Bibliographie / internet :

    - Journal des professionnels de la Petites Enfance, mai / juin 2014, n°88, p24 – 25

    - Signeavecmoi.com

    - Signes-bebe.com

    - Languedessignesbebe.com

    Pour apprendre les signes :

     - 115 signes du quotidien en crèche, a l'école ou à la maison, Sara Névoltris, éditions "un autre reg'art", mai 2014

    - Dis-le avec tes mains, Monica Companys, éditions Monica Companys


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  • article issu de : https://www.ptitclub.fr

    Projet Communication gestuelle associée à la parole avec des signes empruntés à

    « la langue des Signes Française »

    Le Visuel est très présent chez le jeune enfant. La communication gestuelle est centrée sur les bases de la communication chez le tout petit (c’est-à-dire le visuel), d’où l’intérêt de sa mise en place en structure petite enfance.

    Les intérêts pour l’enfant sont les suivants :

    • Favoriser le développement de la parole
    • Exprimer ses sentiments, ses besoins, ses émotions
    • Communiquer entre enfants
    • Améliorer la confiance en soi
    • Eviter ou diminuer les frustrations

    Les intérêts pour les parents sont les suivants :

    • Privilégier un lien parent/enfant différent
    • Communiquer autrement avec son enfant
    • Echanger avec les professionnelles

    Les intérêts pour l’équipe sont les suivants :

    • Communiquer autrement et plus vite avec les enfants
    • Comprendre leurs besoins
    • Développer l’observation de chaque enfant
    • Echanger avec les parents

    Le projet s’adresse aux enfants des 2 espaces de vie. Entre 6 et 10 mois, l’enfant est capable de comprendre, d’intégrer et de reproduire un signe. Par exemple, le coucou avec la main.

    En principe, lorsque l’enfant maîtrise la parole il cesse de signer.

    Ce projet se doit d’être un projet global, que l’équipe entière s’y implique et que les parents y soit intégrés.

    • Toutes les professionnelles devront s’investir pour le bon fonctionnement et la pérennité du projet. Il faudra intégrer cet outil à nos pratiques quotidiennes.
    • Les parents seront également intégrés au projet afin qu’ils puissent comprendre les signes fait par leurs enfants, et ainsi les reproduire s’ils le souhaitent.

    Ce qui compte, c’est de signer souvent.

    Il faut toujours associer la parole et le signe. Il est essentiel d’établir le lien entre la situation, l’objet, l’action, le mot.

    Attirer l’attention de l’enfant, s’assurer qu’il nous regarde, signer lentement, signer de façon expressive, varier les situations.

    Ne pas forcer l’enfant, ne pas forcer son geste, lui laisser un temps de pause pour qu’il puisse signer.

    Avec les enfants de l’espace nénuphar, les signes utilisés seront autour des besoins vitaux afin qu’il puisse nous les exprimer sans avoir acquis la parole.

    Pour les plus grands de l’espace corail, les signes seront associés autour des comptines.

    Pour les parents, le lien sera établi par des échanges lors des transmissions, par l’affichage dans les espaces de vie d’images reprenant les signes, par des vidéos sur le blog.

    Les professionnelles du P’tit club seront en formation d’octobre 2014 à février 2015 afin de bien comprendre les enjeux de la mise en place d’un tel projet, et d’appréhender les bases de la communication gestuelle. La formation est assurée par Me MORIN Josette, présidente de l’association « Faites leur un signe ».

    N’oublions pas que les enfants font toujours du mieux qu’ils peuvent en fonction de leur âge. Nous signons par plaisir et pour fortifier la relation, pas pour la performance !

     

     

     


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  • article issu de : https://projet.chu-besancon.fr

    Projet écrit par VERNHET Pauline

     

    L'adaptation


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  • Sélection de livres autour de l'éveil culturel et artistique


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  •  article issu de : https://www.picoti-magazine.com

    L’éveil culturel de bébé Envelopper les bébés d’art et de culture : c’est le projet de l’association toulousaine Enfance toute culture. Picoti a rencontré sa directrice, Ghyslaine Belmonte, qui combine passion et engagement auprès des tout-petits… et de leurs parents !

    Quels ateliers proposez-vous ?

     

    Ghyslaine Belmonte : Six intervenantes culturelles animent des ateliers d’éveil musical, d’éveil corporel, d’arts plastiques, de contes-comptines pour les moins de trois ans. Nous travaillons chaque année avec une trentaine de structures d’accueil de la petite enfance (multi-accueils, crèches associatives, lieux d’accueil enfants-parents, relais d’assistantes maternelles). L’intervenante commence l’atelier par un rituel d’accueil : elle appelle par leur prénom chaque enfant présent afin de l’inscrire dans le groupe. L’enjeu est de s’adresser à chacun et de mettre l’enfant au centre de notre démarche. L’intervenante observe les initiatives des enfants et s’en saisit. Par exemple, si un tout-petit crée un geste, l’intervenante va le reprendre et jouer avec. Si les parents sont présents lors des ateliers d’éveil musical, elle va aussi les inviter à partager leur propre patrimoine culturel, leur propre répertoire de chants et comptines, soutenant ainsi la fonction de transmission. La fin de l’atelier est marquée par un second rituel au cours duquel l’intervenante présente une « surprise » (dont les petits sont gourmands !) et partage un au-revoir en chanson. , Un atelier d’éveil musical en crèche

    En quoi consiste votre exposition « L’infiniment petit… ou l’infiniment grand ! » ?

     

    G.B. : C’est une exposition d’art à destination des tout-petits. Nous avons par exemple une sculpture de pomme géante et un tableau représentant une pomme minuscule. Cette exposition peut être installée pendant quelques semaines dans les structures d’accueil. Une de nos intervenantes anime un temps de découverte de l’exposition aux enfants, ce qui permet aux professionnels de la structure d’accompagner et de soutenir les interactions entre adultes et enfants. D’abord, l’exposition surprend les enfants – c’est un « événement » dans l’espace d’accueil – puis ils se l’approprient. Ils échangent avec leurs parents et les professionnels : c’est une médiation culturelle qui crée et soutient le tissage des liens.

    Vous organisez aussi des sorties au musée. Comment cela se passe-t-il ?

     

    G.B. : Enfance toute culture a signé une convention avec le Musée d’art contemporain des Abattoirs de Toulouse pour faire des visites guidées auprès des enfants de 1 à 4 ans (de crèches et maternelles). Emmener un tout-petit au musée, c’est déjà en soi une ouverture pour lui. Mais pour qu’il puisse vivre pleinement cette expérience, il est important pour nous que ce qu’il découvre entre en résonance avec sa propre expérience. C’est pourquoi notre projet propose un atelier d’arts plastiques dans le lieu d’accueil de l’enfant (crèche ou classe). Par exemple, pour une exposition sur les masques africains, nous avons a réfléchi à la façon de transposer cet univers dans le monde des tout-petits. Nous avons utilisé de grands livres sur l’Afrique et réalisé avec les enfants des totems africains. Sur place, la visite a bien sûr été adaptée : nous avons chanté et dansé dans le musée !

    Quel est l’objectif de l’association, en proposant ces actions d’éveil culturel ?

     

    G.B. : Notre but n’est pas l’apprentissage ! Nous voulons offrir aux enfants une multitude d’expériences culturelles avec les livres, les arts plastiques, la musique, la danse… Ils rempliront ainsi leur « petit panier ». Dès la naissance, le tout-petit a d’abord besoin d’une enveloppe sensorielle (voix, toucher, portage), porteuse de repères et de sécurité. Peu à peu, une enveloppe culturelle se crée aussi autour de lui. Dans ce qu’on lui adresse, le tout-petit fait sa « cueillette » et pourra ainsi, quelques années plus tard, affirmer ses goûts, ses désirs, dire « j’aime la danse » ou « j’aime la peinture ». La culture permet à l’enfant de créer et tout autant de se créer. Un tout-petit se construit et se découvre, la base étant le jeu au sens large. Les médiations culturelles sont des « jeux » qui laissent une large place à la créativité et qui permettent de multiplier les expériences et les rencontres avec l’autre. L’enfant peu à peu repère qu’il est lui et pas un autre. Il devient sujet au sein du groupe, c’est-à-dire qu’il se sent à la fois comme les autres et singulier parmi les autres. Il va peu à peu se sentir appartenir et se reconnaître dans la communauté humaine (sa famille, les adultes et enfants qu’ils rencontrent).

    L’association Enfance toute culture en bref

     

    • Créée en 1990 à Toulouse, elle est une émanation du CIPE (Centre de ressources et d’information de la petite enfance et de la famille) ;

    • Présidée par le pédopsychiatre Claude Dray ;

     

    • 14 salariés ;

    • 3 missions : éveil culturel des tout-petits (ateliers, visites au musée, expositions, spectacles) + prévention et accueil dans les salles d’attente des centres de protection maternelle et infantile + gestion de deux lieux d’accueil enfants-parents.

     

    Ghyslaine Belmonte est directrice de l’association Enfance toute culture. Elle est aussi formatrice d’éducateurs de jeunes enfants à l’Institut Saint-Simon et professeure d’écriture au Lido, le centre des arts du cirque de Toulouse.,

    Dossier réalisé par Elise Rengot

    L’éveil culturel de bébé Envelopper les bébés d’art et de culture : c’est le projet de l’association toulousaine Enfance toute culture. Picoti a rencontré sa directrice, Ghyslaine Belmonte, qui combine passion et engagement auprès des tout-petits… et de leurs parents ! Quels ateliers proposez-vous ? Ghyslaine Belmonte : Six intervenantes culturelles animent des ateliers d’éveil musical, d’éveil corporel, d’arts plastiques, de contes-comptines pour les moins de trois ans. Nous travaillons chaque année avec une trentaine de structures d’accueil de la petite enfance (multi-accueils, crèches associatives, lieux d’accueil enfants-parents, relais d’assistantes maternelles). L’intervenante commence l’atelier par un rituel d’accueil : elle appelle par leur prénom chaque enfant présent afin de l’inscrire dans le groupe. L’enjeu est de s’adresser à chacun et de mettre l’enfant au centre de notre démarche. L’intervenante observe les initiatives des enfants et s’en saisit. Par exemple, si un tout-petit crée un geste, l’intervenante va le reprendre et jouer avec. Si les parents sont présents lors des ateliers d’éveil musical, elle va aussi les inviter à partager leur propre patrimoine culturel, leur propre répertoire de chants et comptines, soutenant ainsi la fonction de transmission. La fin de l’atelier est marquée par un second rituel au cours duquel l’intervenante présente une « surprise » (dont les petits sont gourmands !) et partage un au-revoir en chanson. , Un atelier d’éveil musical en crèche , En quoi consiste votre exposition « L’infiniment petit… ou l’infiniment grand ! » ? G.B. : C’est une exposition d’art à destination des tout-petits. Nous avons par exemple une sculpture de pomme géante et un tableau représentant une pomme minuscule. Cette exposition peut être installée pendant quelques semaines dans les structures d’accueil. Une de nos intervenantes anime un temps de découverte de l’exposition aux enfants, ce qui permet aux professionnels de la structure d’accompagner et de soutenir les interactions entre adultes et enfants. D’abord, l’exposition surprend les enfants – c’est un « événement » dans l’espace d’accueil – puis ils se l’approprient. Ils échangent avec leurs parents et les professionnels : c’est une médiation culturelle qui crée et soutient le tissage des liens. , Vous organisez aussi des sorties au musée. Comment cela se passe-t-il ? G.B. : Enfance toute culture a signé une convention avec le Musée d’art contemporain des Abattoirs de Toulouse pour faire des visites guidées auprès des enfants de 1 à 4 ans (de crèches et maternelles). Emmener un tout-petit au musée, c’est déjà en soi une ouverture pour lui. Mais pour qu’il puisse vivre pleinement cette expérience, il est important pour nous que ce qu’il découvre entre en résonance avec sa propre expérience. C’est pourquoi notre projet propose un atelier d’arts plastiques dans le lieu d’accueil de l’enfant (crèche ou classe). Par exemple, pour une exposition sur les masques africains, nous avons a réfléchi à la façon de transposer cet univers dans le monde des tout-petits. Nous avons utilisé de grands livres sur l’Afrique et réalisé avec les enfants des totems africains. Sur place, la visite a bien sûr été adaptée : nous avons chanté et dansé dans le musée ! des-collages-dans-le-cadre-dune-visite-de-lexpo-picasso Des collages réalisés dans le cadre d’une visite de l’expo Picasso le-bricolage-du-petit-yanis-realise-dans-le-cadre-dune-visite-de-lexpo-tapies Un bricolage réalisé lors d’une visite de l’expo Tàpies , Quel est l’objectif de l’association, en proposant ces actions d’éveil culturel ? G.B. : Notre but n’est pas l’apprentissage ! Nous voulons offrir aux enfants une multitude d’expériences culturelles avec les livres, les arts plastiques, la musique, la danse… Ils rempliront ainsi leur « petit panier ». Dès la naissance, le tout-petit a d’abord besoin d’une enveloppe sensorielle (voix, toucher, portage), porteuse de repères et de sécurité. Peu à peu, une enveloppe culturelle se crée aussi autour de lui. Dans ce qu’on lui adresse, le tout-petit fait sa « cueillette » et pourra ainsi, quelques années plus tard, affirmer ses goûts, ses désirs, dire « j’aime la danse » ou « j’aime la peinture ». La culture permet à l’enfant de créer et tout autant de se créer. Un tout-petit se construit et se découvre, la base étant le jeu au sens large. Les médiations culturelles sont des « jeux » qui laissent une large place à la créativité et qui permettent de multiplier les expériences et les rencontres avec l’autre. L’enfant peu à peu repère qu’il est lui et pas un autre. Il devient sujet au sein du groupe, c’est-à-dire qu’il se sent à la fois comme les autres et singulier parmi les autres. Il va peu à peu se sentir appartenir et se reconnaître dans la communauté humaine (sa famille, les adultes et enfants qu’ils rencontrent). , un-atelier-darts-plastiques Un atelier d’arts plastiques ,, , L’association Enfance toute culture en bref etc , Créée en 1990 à Toulouse, elle est une émanation du CIPE (Centre de ressources et d’information de la petite enfance et de la famille) ; Présidée par le pédopsychiatre Claude Dray ; 14 salariés ; 3 missions : éveil culturel des tout-petits (ateliers, visites au musée, expositions, spectacles) + prévention et accueil dans les salles d’attente des centres de protection maternelle et infantile + gestion de deux lieux d’accueil enfants-parents. Plus d’info sur le site www.enfancetouteculture.com , gbGhyslaine Belmonte est directrice de l’association Enfance toute culture. Elle est aussi formatrice d’éducateurs de jeunes enfants à l’Institut Saint-Simon et professeure d’écriture au Lido, le centre des arts du cirque de Toulouse.,

    En savoir plus : https://www.picoti-magazine.com/dossiers-parents/leveil-culturel-de-bebe

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    L’éveil artistique des jeunes enfants, passerelle vers l’accès à la culture

    Fédérer les initiatives en faveur de la petite enfance, tel était l’objectif de la rencontre organisée le 8 décembre, à la Grande Halle de la Villette, par les ministères de la Culture et des Solidarités et de la Santé. Compte-rendu.

     

    « L’accès aux arts et à la culture n’est le privilège d’aucun âge : c’est un droit fondamental pour tous, dès la petite enfance ». En plaçant cette conviction au cœur de sa politique culturelle, Françoise Nyssen a fait de la première « Rencontre sur l’éveil artistique du jeune enfant » un signal important de son engagement en faveur du volet « jeune enfant » de l’éducation artistique et culturelle.

    Après la signature le 20 mars 2017 du Protocole pour l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants par les ministères chargés de la Solidarité et de la Culture, qui avait réaffirmé l’intérêt d’une politique commune en la matière, les deux ministères ont dévoilé, le 8 décembre, un guide pratique sur « L’Éveil artistique et culturel : Initiatives des professionnels de la culture et de la petite enfance », destiné à donner aux professionnels des deux secteurs une vision d’ensemble sur la diversité de projets menés en France.

    L’enjeu est en effet de taille : les études scientifiques et les initiatives mises en œuvre sur le terrain montrent que la sensibilisation aux pratiques culturelles et artistiques favorise, dès le plus jeune âge et avant même l’entrée à l’école maternelle, la curiosité, la construction et l'épanouissement de l’enfant. Quels sont donc, en pratique, les meilleurs moyens de faire de l’éveil artistique et culturel une réalité pour tous les enfants ? Comment déployer cette politique commune sur le terrain ? La question a servi de fil rouge aux intervenants de ces quatre tables-rondes.

    La sensibilisation aux pratiques culturelles et artistiques favorise, dès le plus jeune âge,

    la curiosité, la construction et l'épanouissement de l’enfant

    La place de l’éveil artistique et culturel dans le développement du jeune enfant

    « Pour un bébé tout est langage, corps, jeu, expérience », explique Sylviane Giampino, psychanalyste et psychologue pour enfants. L’enfant perçoit déjà des voix, ressent les variations de luminosité et de rythme depuis l’intérieur du ventre de sa mère. « On parle aux enfants pour qu’ils apprennent la langue, certes, mais la parole sert aussi à ce qu’ils se sentent compris, dans le sens de ‘pris avec’ », précise la psychologue. Un bébé peut en effet ressentir de la solitude et des angoisses très fortes, sans être à même d’ordonner son chaos intérieur. Par la parole, on l’humanise et on l’aide à surmonter un désarroi qu’il n’a pas les moyens de comprendre ou d’exprimer. En mettant en images, en son ou en matière des émotions, l’art joue le même rôle que le langage auprès d’un bébé. Il répond à la « pulsion épistémophilique » - c'est-à-dire au besoin viscéral du tout petit humain de savoir, comprendre et toucher  – inhérente à sa vaste entreprise de compréhension du monde.

    Laurent Dupont, metteur en scène et comédien, est au contact des jeunes enfants depuis de longues années. Parmi ses plus mémorables contacts avec le très jeune public, figure sa première performance vocale dans une crèche. « J’ai commencé à chanter, sans savoir à quoi m’attendre, et les bébés se sont progressivement rapprochés de moi. Deux choses m’ont paru incroyables : ils se sont naturellement assis pour m’écouter, et ils ont pris garde à laisser une distance de quelques mètres entre moi et eux, me ménageant ainsi un espace scénique », raconte-t-il. Une sensibilité à la musique que Sylviane Giampino a, pour sa part, eu l’occasion d’observer dans le cadre d’une expérience rassemblant plusieurs nourrissons, placés ensemble dans une pièce où se trouvaient des instruments adaptés à leur âge. « Au bout de quelques temps, une fois familiarisés avec les instruments, ils ont manifesté un sens du tempo et se sont servis des instruments pour communiquer ensemble. C’était pour moi le début d’une longue réflexion : qu’est-ce qu’un bébé ? Qu’est-ce qu’un petit humain ? », commente la psychologue.  

    Pierre Moisset estime lui aussi qu’il est essentiel de mettre en avant le point de vue des jeunes enfants. Pour le sociologue, la généralisation des pratiques d’éveil artistique et culturel permettrait à l’ensemble des adultes de mieux s’articuler autour des besoins de ces derniers et de s’intéresser à eux de manière plus douce, plus interactive. Il rappelle que le développement et l’éveil de l’enfant n’est devenu que récemment un objectif des politiques d’accueil, initialement créées en vue de concilier impératif familial et besoins du marché du travail. De fait, il n’existe pas encore de formations aux activités culturelles et artistiques pour les professionnels de la petite enfance. La mise en place d’un système de co-éducation avec les parents autour de ces activités serait également souhaitable.

    Un enjeu partagé

    L’éveil artistique et culturel apparaît donc comme une étape primordiale dans le parcours d’éducation artistique et culturelle proposé aux enfants. Il soulève l’intérêt de nombreux acteurs publics et privés, qu’ils soient dans le champ de la culture ou dans le secteur de la petite enfance, au niveau national ou local. La question de l’articulation de leurs actions, dans ce paysage complexe, est décisive. Pour Laurent Ortalda, responsable du pôle petite enfance à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), cette politique d’éveil - « un investissement social qui permet la diffusion de la culture » -, nécessite un équilibre entre les « grands textes cadres » d’un côté et le maintien d’une « diversité locale » de l’autre.  

    Un discours auquel Élisabeth Laithier, présidente du groupe d’élus « Petite Enfance » de l’association des maires de France (AMF), fait en partie écho. Invoquant le besoin de reconnaissance des projets d’éducation artistique et culturelle entrepris par les municipalités, elle souligne leur diversité quantitative, thématique, géographique et administrative. « Au niveau des communes, les pratiques d’éveil artistique et culturel existent déjà, mais la réussite de ces projets nécessite l’octroi d’une marge de manœuvre importante aux acteurs locaux », analyse-t-elle. Il est à cet égard essentiel de favoriser, par un soutien technique et financier adéquat, la mise en place d’un « véritable travail territorial », qui aille au-delà d’une « déclinaison locale de la politique nationale ».

    De nombreuses initiatives sont également prises à l’échelle régionale. Laurent Roturier, directeur régional des affaires culturelles (DRAC) d’Occitanie et président de l’association des DRAC de France, témoigne : « Françoise Nyssen a choisi de faire de l’éveil artistique et culturel un axe majeur de sa politique. Il s’agit là d’une volonté forte que les DRAC prennent en charge en tenant compte, encore une fois, de la très grande diversité qui existe dans la relation à la Culture ». A titre d’exemple, la DRAC Occitanie accompagne dans le département du Lot, le dispositif « Premières pages » qui permet d’offrir, à chaque naissance ou adoption, un album jeunesse, sélectionné par un jury composé de professionnels du secteur social et du secteur du livre, à la famille concernée. Lancé en 2009 par le ministère de la Culture, l’opération a pour but de sensibiliser les familles, notamment les plus fragiles et les plus éloignées du livre, à l’importance de la lecture dès le plus jeune âge.

    Enfin David Blin, chef du bureau des familles et de la parentalité au ministère des Solidarités et de la Sante, rappelle avec pragmatisme que l’accès de tous aux modes d’accueil formels (crèche, assistante maternelle, pré-scolarisation, garde à domicile) constitue un prérequis essentiel à l’accès de tous à la culture.  « Actuellement, 56,6 places sont offertes pour 100 enfants de moins de trois ans et le nombre global de places disponibles en crèches n’augmente qu’à un rythme modéré », affirme-t-il. La publication, le 15 novembre 2016,  du Plan d’action pour la petite enfance et la signature, le 21 mars 2017, du Protocole pour l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants participent toutefois à une vaste entreprise de redynamisation de la capacité d’accueil collectif.

     

     

    Des actions à construire en partenariat

    Le rôle des partenariat dans le montage et la construction des projets est essentiel. Ainsi les Rencontres musicales enfants-parents de l’intercommunalité du Perche, qui permettent de conjuguer le développement d’un territoire rural et l’éveil musical des tout-petits, résultent de la volonté d’une association, « La Luciole », et du « Théâtre Buissonnier ». « Pour qu’un projet issu d’une volonté citoyenne bénéficie d’une prise en charge institutionnelle et politique il faut qu’il soit partagé et adapté aux caractéristiques locales », précise Marie-Sophie Richard, comédienne et coordinatrice du projet.

    A Tours, où l’on entend favoriser « la culture pour tous, la culture partout », une éducatrice de jeunes enfants est chargée de s’occuper à temps plein de l’éveil culturel et artistique de la petite enfance tourangelle. Maryse Branjonneau, qui occupe actuellement le poste de « coordinatrice éveil culturel » créé en 2005, a œuvré à la construction d’un réseau solide de partenariats incluant de grandes institutions culturelles de la ville - l’Opéra de Tours crée désormais des spectacles spécialement pour les bébés –, ainsi que des associations, des structures privées ou encore des artistes. « Toutes les activités développées sont adaptées aux très jeunes enfants et intègrent les parents, qui sont toujours invités à participer », assure-t-elle.

    Ce vaste travail de mise en réseau est également familier à Hamid Azouz, chargé de mission Action sociale à la Caisse d’allocation familiales (CAF) de la Réunion. Cette année, la première Semaine de la petite enfance, pilotée par la CAF, s’est déroulée du 18 au 25 novembre sur l’ensemble de l’île. Sa préparation a nécessité un an de travail, et 45 partenaires (Etat, DAC OI, Région, Département, Pôle Emploi…) y ont été associés. 106 établissements d’accueil ont, à cette occasion, mis en place des activités autour du thème « Art, culture et petite enfance ». 68 professionnels de la petite enfance et 4 artistes s’y sont formés. Une « Journée de valorisation des métiers de la petite enfance » a en outre été instituée le mardi 21 novembre, trois jours après la « Journée nationale des assistantes maternelles » qui a ouvert la Semaine.

    Ce sont également à des assistantes maternelles que l’on doit la création à Antibes de l’association « Sources d’éveil », dont Valérie Giugno est la présidente. Désireuses d’offrir à l’enfant une collectivité et de dynamiser la profession, celles-ci ont en effet choisi de se retrouver une fois par semaine, pour développer ensemble un projet éducatif autour des activités culturelles et artistiques. Centrée dans un premier temps sur l’éveil musical, l’approche de la lecture, le jardinage et les rencontres inter-générationnelles, l’association a ensuite franchi les portes du Musée Picasso d’Antibes, avec lequel s’est noué un partenariat durable. « Le désir de sensibiliser les enfants à l’art nous est venue en observant leur intérêt, leur curiosité en général », assure Valérie Giugno, en ajoutant qu’un « enfant qui baignera dans le domaine de l’art tout petit aura davantage l’habitude de fréquenter des musées à 12 ans ».

    Des relations enrichies entre enfants, familles et professionnels

    Les actions culturelles et artistiques représentent des temps privilégiés de rencontre entre l’enfant, l’artiste et l’œuvre d’art. Le contact sensible qui s’établit dans ce contexte de convivialité et d’ouverture enrichit aussi bien les adultes que les plus jeunes. Lucie Dubord, directrice adjointe d' « Un air de famille », l'une des crèches de la fondation d'Auteuil, l’a bien compris : en collaborant, entre autres, avec le Théâtre du Merlan, elle a fait de la culture, en tant que vecteur du lien social et des familles, l’un des grands axes pédagogiques de son établissement. Développé par la comédienne Céline Schnepf, le projet « Nos forêts intérieures », construit autour de l’imaginaire de la forêt, se décline sous diverses formes : ateliers de pratiques, installations poétiques, créations théâtrales à destination des tout-petits et des adultes qui les accompagnent. « Une attention toute particulière est portée aux familles éloignées de l’art », précise Lucie Dubord. « La culture, ça se fait au quotidien, ça s’inscrit dans un territoire », ajoute Céline Schneps.

    Ces moments de partage en dehors du temps sont également au cœur des ateliers d’éveil musical organisés par David Panloup, référent enfance / famille au centre social du quartier Villejean, à Rennes. Ces ateliers, qui regroupent une quinzaine de parents et d’enfants de moins de trois ans, constituent une opportunité « d’ouvrir le regard de l’adulte ». Un objectif que l’on retrouve, à plus grande échelle, dans le plan départemental d’éducation artistique et culturelle « Chemins de cultures », en Gironde, destiné à favoriser l’émergence d’une offre culturelle qualitative de proximité. En favorisant des initiatives telles que le parcours d’éveil « Au fil de l’eau », le dispositif a permis en 2016 l’initiation de 677 enfants aux arts de la scène et aux arts visuels.

    Le projet de « Lis avec moi – La Sauvegarde du Nord » qui vise à proposer des rencontres autour de lectures à haute voix, s’ancre dans son territoire de manière plus spécifique encore. Les lectures se font sous le regard et avec l’aide de professionnels, de bénévoles et, le cas échéant, de parents dans des lieux « classiques » (écoles, accueils périscolaires et extrascolaires…) mais aussi plus sensibles comprenant des hôpitaux, des foyers d’accueil et d’hébergement ou encore le Centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). Pour Isabelle Sagnet, directrice de « Lis avec moi »,  l’accès aux histoires, à l’imaginaire, au langage poétique et littéraire, par l’intermédiaire de livres ou d’albums de qualité, participe aujourd’hui encore à la lutte contre les inégalités culturelles. « En intervenant, par exemple, dans une maison de protection maternelle et infantile (PMI) nous travaillons avec des familles qui ne viennent pas pour la lecture et qui ne fréquentent pas forcément les lieux qui y sont dédiés », explique-t-elle. « On pourrait croire, aujourd’hui qu’il y a des albums jeunesse et des livres pour enfant dans toutes les logements. Malheureusement, c’est très loin d’être le cas ».

     


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  • article issu de : https://www.weka.fr

    Un recueil d’initiatives pour l’éveil culturel des jeunes enfants

    Le ministère des Solidarités et de la Santé, le ministère de la Culture et l’association Enfance et Musique co-éditent un guide sur l’éveil artistique et culturel de la petite enfance.

    Dans la foulée de la 1re Rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel, organisée le 8 décembre 2017, le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de la Culture ont publié, fin décembre, un guide intitulé « Éveil artistique et culturel. Initiatives des professionnels de la culture et de la petite enfance ». Ce recueil d’initiatives et de projets à destination des jeunes enfants et de leurs accompagnants a été réalisé avec le concours de l’association Enfance et Musique. Il s’adresse en priorité aux professionnels de la petite enfance et à ceux de la culture.

    Co-éditée à 5 000 exemplaires, cette publication présente la politique menée sur chaque territoire. Le lecteur y découvrira une diversité de projets, tous champs disciplinaires des arts et de la culture confondus. Des baby-concerts ou des siestes musicales, une première séance de cinéma, des résidences d’artistes dans les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE), des lectures dans les services de protection maternelle et infantile (PMI), des spectacles ou encore des médiations au cœur des musées, les professionnels rivalisent d’inventivité pour proposer aux plus jeunes une première expérience artistique et culturelle réussie. Le recueil détaille également l’appropriation par les territoires des dispositifs du ministère de la Culture baptisés « Premières Pages » et « Génération Belle Saison ».

    Cette publication s’inscrit pleinement dans la lignée de la signature du protocole d’accord du 20 mars 2017 entre le ministère chargé des Familles et de l’Enfance et celui chargé de la Culture. Elle constitue « un nouvel outil de la politique interministérielle Culture/Petite enfance », expliquent les deux ministères.


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  • article issu de : https://lesprosdelapetiteenfance.fr

    Eveil artistique et culturel : première rencontre nationale entre les pros de la culture et de la petite enfance

    Alors que vendredi 8 décembre prochain va se tenir à la Villette la première rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants, nous faisons le point sur le protocole d’accord signé en mars dernier par Audrey Azoulay et Laurence Rossignol repris par les deux nouveaux ministres en charge de la Culture et des Solidarités et de la Santé, Françoise Nyssen et Agnès Buzyn. Un texte fondamental qui ouvre le champ de tous les possibles et qui devrait permettre de donner toute sa place à un éveil culturel et artistique dont on sait aujourd’hui qu’il est fondamental dans le développement et l’épanouissement du jeune enfan

    Istock

    musicien et tout-petits L’éveil culturel et artistique, fondamental pour le développement du jeune enfant
    C’était un des points importants du rapport Giampino : l’éveil à la culture, à l’art, à l’esthétique et à la nature comme faisant partie des fondamentaux du développement du jeune enfant. Ce fut l’une parmi les 108 propositions de ce rapport (la 24: lancer un protocole d’accord entre le ministère chargé de l’enfance et le ministère de la culture en s'inspirant du protocole du 28 décembre 1989 portant sur l'éveil culturel et artistique du jeune enfant) reprise dans le plan d’action pour la petite enfance de Laurence Rossignol. C’est un point essentiel du texte-cadre de l’accueil du jeune enfant publié dans la foulée du plan d’action : l’art, la culture et les échanges interculturels permettent à l’enfant de construire sa place dans un monde qu’il découvre (voir encadré). Et avec la signature effective en mars dernier du protocole d’accord visant à favoriser l’éveil artistique et culturel du jeune enfant, entre la Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, et Audrey Azoulay, la Ministre de la Culture et de la Communication, un nouveau pas avait été franchi. Il permettait d’aller plus loin que le protocole de 1989, première pierre à l’édifice, mais qui datait un peu. Il avait néanmoins permis des avancées : des interventions autour du livre et la musique dans les lieux d’accueil perçues comme un plus pour la qualité de l’accueil et côté culture, un soutien à la création destinée au jeune public.

    Un protocole d’accord très engageant pour les deux Ministères
    Pour Marc Caillard fondateur d’Enfance et Musique, qui avait participé activement à la préparation de ce nouvel accord, pour la première fois la dimension culturelle était clairement énoncée. Le préambule au texte soulignant que « la nécessité de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants fait consensus ». Une jolie victoire pour tous ceux qui depuis plus de 20 ans se battaient pour cette reconnaissance officielle et solennelle.
    On aurait pu craindre qu’un tel accord soit une sorte de saupoudrage de petites actions culturelles ici ou là… Une sorte de gadget ou d’alibi « bonne conscience ». Ce n’est pas le cas. Le préambule du protocole pose des principes vraiment fondamentaux qui ouvrent le champ de tous les possibles. « Les deux ministères s’engagent véritablement, se réjouit Marc Caillard : l’un à développer le volet éveil artistique et culturel dans la politique d’accueil du jeune enfant et l’autre développer le volet petite enfance dans sa politique d’éducation artistique et culturelle. Mieux il énonce aussi deux autres engagements : l’intégration de l’éveil artistique à la formation initiale et continue à la fois des professionnels de la petite enfance et de la culture - le mot intégration est très fort - et le soutien de toutes les initiatives allant dans le sens de la création et diffusion à destination du très jeune public ». Chacun contribue à sa façon, selon ses modes d’intervention et ses moyens à cette promotion de l’éveil artistique pour les tout-petits. C’est donc un vrai partenariat de fond qui unissait les deux ministères signataires et qu’ont repris à leur compte dès leur arrivée dans leurs nouvelles fonctions Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé et Françoise Nyssen, la Ministre de la Culture. Ce qui est plutôt bon signe pour tous les acteurs engagés sur le terrain et au quotidien dans l’action culturelle auprès des plus petits.  

    Une enveloppe budgétaire pour soutenir le protocole
    Certains au moment de la signature craignaient que ce soit un texte qui reste lettre morte et se demandaient avec quels soutiens financiers notamment, ce nouveau protocole d’accord pourra faire naître des actions concrètes. Le budget de la culture donne un premier indice. Une enveloppe budgétaire lui étant destinée. En effet le Ministère, dans la note de cadrage qu’il envoie aux Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) pour accompagner les crédits qui leur sont alloués mentionne qu’il serait bienvenu qu’une partie de ces crédits soit dirigée vers des actions culturelles en faveur du jeune public notamment dans les zones prioritaires (quartiers sensibles déterminés par la politique de la ville et zones rurales). Et demande aussi aux DRAC d’avoir une attention particulière sur toute initiative culturelle et artistique naissant au sein des crèches à Vocation d’Insertion Professionnelle (VIP). C’est évidemment plutôt une bonne nouvelle qui montre que le Ministère de la Culture souhaite voir ses directions régionales s’investir dans ce protocole. Néanmoins les DRAC demeurent libres d’utiliser leurs crédits selon leurs propres priorités. Il y a aura donc des disparités régionales, c’est certain.

    Rencontre nationale du 8 décembre : d’abord faire connaissance
    Les fondations sont là. Et la journée du 8 décembre baptisée « Rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants » va donner au protocole le coup d’envoi officiel de sa mise en application. Co-organisée par les services des deux ministères, elle réunira environ 200 professionnels de la culture et de la petite enfance. Plutôt des décisionnaires, ceux-là même qui peuvent impulser des actions de grande ampleur, mais aussi quelques acteurs d’initiatives innovantes. « L’idée explique David Blin, chef du bureau des familles et de la parentalité à la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS) est de faire se rencontrer deux mondes qui se connaissent peu ou mal : celui de la culture et de la petite enfance ». Ce sera l’objet de la deuxième table ronde de la journée intitulée « l’éveil artistique : un enjeu partagé ». On y retrouvera des représentants des deux ministères et de la Cnaf, Elisabeth Laithier de l’AMF. La première table-ronde réunissant Sylviane Giampino, auteur du rapport éponyme, présidente du conseil enfance et adolescence du HCFEA (dont elle prendra d’ailleurs la présidence le 12 décembre), Pierre Moisset, sociologue et consultant petite enfance et Laurent Dupont, metteur en scène et comédien, sera elle consacrée à « la place de l’éveil artistique et culturel dans le développement du jeune enfant ».
    L’après-midi sera moins institutionnel et mettra en évidence des actions jugées par les deux ministères comme exemplaires au sens propre du terme autour de deux thèmes : « des actions à construire en partenariat »et « les relations enrichies entre enfants, familles et professionnels. »
    Rappelons qu’au cours de cette journée sera aussi remis aux participants un livret récapitulant, régions par régions, les expériences et initiatives illustrant l’éveil culturel et artistique. Un recueil destiné à donner des idées et à permettre de dupliquer des actions jugées intéressantes. Une sorte de guide des bonnes pratiques pour faire gagner du temps aux différents acteurs peu habitués pour certains à travailler en partenariat.


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