• Une baisse sans précédent de la capacité d’accueil du jeune enfant

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    Une baisse sans précédent de la capacité d’accueil du jeune enfant

    L’Observatoire national de la petite enfance annonce une baisse de la capacité théorique d’accueil du jeune enfant, tous modes d’accueil formels confondus. En cause, une diminution de l’offre des assistantes maternelles, combinée à la faiblesse des créations de places en crèche.

    Dans sa lettre de novembre, l’Observatoire nationale de la petite enfance (ONAPE) publie de nouvelles données de référence sur l’évolution de l’accueil du jeune enfant en France en 2017 et 2018. Pour la première fois depuis 2009, année où cette notion a été introduite dans les travaux de l’Observatoire, la capacité théorique d’accueil du jeune enfant, tous modes d’accueil formels (accueil en EAJE, assistants maternels, école maternelle, salariés à domicile) confondus, est en baisse. Certes, une baisse relativement modeste de 2 700 places entre 2016 et 2017, mais annonçant un tournant puisqu’elle n’avait cessé de croitre depuis dix ans, passant de 1 152 489 places en 2009 à 1 358 300 places en 2017 (France entière, hors Mayotte).

    Assistant maternel : une profession à la peine

    Si l’offre en établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) continue d’augmenter avec 11 600 places supplémentaires (bien en deçà de l’objectif de la Convention d’objectifs et de gestion (COG) 2013-2017, fixé à 20 000 places par an), ces créations ont été compensées par une diminution équivalente du nombre de places offertes par les assistantes maternelles, la profession ayant du mal à se renouveler, comme s’en inquiète la Fédération des particuliers employeurs. Elle subit en effet à la fois des départs massifs à la retraite et un manque d’attractivité du métier.

    Baisse du nombre de naissances

    Pour l’instant, cette baisse du nombre de places n’impacte pas le taux de couverture (nombre de places pour 100 enfants de moins de 3 ans), qui lui augmente de 1,2 points, du fait de la diminution des naissances ces dernières années. En 2017, ce sont donc 58,9 places d’accueil qui sont offertes pour 100 enfants de moins de 3 ans. Les assistantes maternelles y contribuent à hauteur de 33,4 places, tandis que les EAJE couvrent 19,5 places pour cent enfants de moins de 3 ans, et l’école maternelle, 4 places.

    La lettre apporte également les premiers enseignements de 2018, année 1 de la nouvelle Convention d’objectifs et de gestion (COG) 2018-2022, qui, elle, fixe un objectif de création nette de 30 000 places en accueil collectif d’ici 2022. Les données provisoires montrent une augmentation moins soutenue de l’accueil collectif par rapport à l’année précédente, avec seulement 8 900 places créées.

    La baisse du nombre d’enfants âgés de moins de 3 ans, de l’ordre de 1,5%, joue à nouveau en faveur de la capacité d’accueil des EAJE qui augmente malgré tout de 0,7 point pour s’établir à 20,2 places pour 100 enfants de moins de 3 ans. L’accueil des moins de 3 ans à l’école maternelle baisse quant à lui de 3 800 places.

    Moins de places dans les quartiers prioritaires

    On notera surtout le dynamisme des micro-crèches relevant de la Prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) (leur permettant de fixer librement la tarification appliquée aux familles). Sur les 7 500 nouvelles places créées en micro-crèches en 2018, 7 100 sont le fait des micro-crèches Paje. A contrario, le nombre de places en crèches situées en quartier prioritaire et financées par la PSU, diminue, lui, de 400 places par rapport à 2017 pour s’établir à 69 500 places. Une tendance elle aussi inquiétante par rapport aux objectifs de la stratégie de lutte contre la pauvreté…

    Ces données, certes provisoires, montrent un net ralentissement des créations de places en EAJE, par rapport aux années précédentes, alors que le nombre de destructions de places, ici non comptabilisées, avoisine 5 000 chaque année depuis 2013, d’après le dernier rapport sur le sujet du Haut conseil de l’enfance et de l’âge. Le manque de visibilité des collectivités sur les nouvelles règles de financement introduites par la COG, et les élections municipales imminentes, traditionnellement peu propices aux investissements, laissent planer le doute sur l’atteinte des objectifs, même modestes, que s’est fixés le gouvernement.


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