• Terrible two : tout savoir sur la crise des 2 ans

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    Terrible two : tout savoir sur la crise des 2 ans

    Alors que votre enfant était jusqu’à présent un petit ange, il se transforme soudain en petit démon, qui dit non ! C’est la fameuse crise des deux ans ! Catherine Pierrat, psychologue, nous explique comment surmonter cette étape, également appelée ''terrible two''. 

     
     Sommaire
    1. La crise des 2 ans : qu’est-ce que c’est ?
    2. Les émotions au cœur de la crise des 2 ans
    3. Bien réagir face à la crise des 2 ans
    4. Comment sanctionner son enfant en cas de colère ?
    5. Mon enfant se roule par terre, hurle… comment réagir ?
    6. Crise des 2 ans : faut-il s’inquiéter ?

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    A partir de 2 ans, voire même 18 mois, votre enfant expérimente la phase d’opposition en vous assénant un ''non'' face à toutes vos propositions, accompagné d’éventuelles crises de colère. C’est ce que l’on appelle la crise des 2 ans. De quoi s’agit-il exactement ? Comment réagir en tant que parents ? Catherine Pierrat, psychologue à Nice, décrypte cette étape et livre ses conseils.

    La crise des 2 ans : qu’est-ce que c’est ?

    A deux ans, l’enfant commence à prendre son autonomie : il maîtrise la marche, comprend beaucoup de choses, commence à maîtriser le langage et surtout a intégré le ''non'' qu’on lui assène régulièrement.

    L’enfant comprend qu’il est un individu à part entière avec ses désirs, ses goûts et ses choix.

    De plus, à cet âge, le cerveau entre dans une phase de maturation. Les zones sont bien développées mais encore immatures sur le plan de la gestion émotionnelle ce qui entraîne des sautes d’humeur, voire des colères que l’enfant ne peut pas gérer.

    Cette crise se manifeste par des refus, des oppositions, et parfois des colères. Il s’agit d’une période difficile pour les parents, mais aussi pour l’enfant : en effet, ce dernier est sans cesse tiraillé entre ''je suis trop grand pour…'' et ''je suis trop petit pour…''.

    ''Cette situation est très inconfortable et ressemble étrangement à l’adolescence, ce qui me fait nommer cette période la petite adolescence.''

    Comme pour la crise d’adolescence, cette phase est plus ou moins marquée selon les enfants, en fonction de leur caractère propre, mais aussi des événements extérieurs.

    Et si cette période peut être difficile à gérer, elle permet à l’enfant de grandir, de mûrir. C’est une étape indispensable à son développement, qui, avec l’enrichissement de son vocabulaire, et l’identification de ses émotions, favorise son autonomie.

    Les émotions au cœur de la crise des 2 ans

    Il est essentiel de discuter avec l’enfant autour des émotions. Votre enfant, même s’il sait de mieux en mieux s’exprimer, n’est pas toujours en capacité de reconnaître et nommer de lui-même les émotions qu’il ressent. Aussi, face à certaines émotions telles que la colère, la tristesse ou la frustration, il peut avoir l’impression de se sentir submergé et ne sait pas forcément comment la canaliser. D’où les crises de colère…

    Il est alors important que vous puissiez lui verbaliser ce qu’il est en train de vivre ( ''je vois que tu es en colère, que tu n’es pas content, que tu es triste…''). Il sera peut-être en capacité de vous dire oui (''oui, je suis en colère, triste…''). Cela ne signifie pas pour autant, qu’il est en capacité de reconnaître cette émotion sans votre aide, au moment où il la vit. Vous ne pouvez pas interdire à un enfant de ressentir une émotion,mais vous pouvez lui permettre de l’extérioriser autrement, et notamment après l’acquisition du langage, à travers la parole.

    Bien réagir face à la crise des 2 ans

    Lorsque votre enfant entre dans une phase colérique, plusieurs comportements sont à adopter. Il faudra donc :

    • Marquer les limites avec autorité mais sans autoritarisme : énoncer et expliquer des règles claires avec les sanctions qui en découlent si les règles ne sont pas respectées ; Et les parents doivent bien sûr appliquer ce qui a été décidé.
    • Eviter les conflits en passant le relais si vous vous sentez débordé(e).
    • Se soutenir en tant que parents. Ces derniers doivent être solidaires et cohérents dans leur attitude envers l’enfant.
    • Vérifier que l’enfant ne peut pas se faire mal pendant la colère, le prévenir qu’on quitte la pièce et qu’on est à côté, et le laisser se calmer seul sans ''assister'' à sa colère. Et pour cause, celle-ci est une forme de ''représentation théâtrale'' et s’il n’y a pas de spectateur, il n’y a plus de spectacle.

    De plus, sachez qu’il est inutile de vouloir parler à l’enfant pendant sa colère, il ne vous entend pas. Le mieux est de discuter avec lui une fois qu’il est calmé. Enfin, pour éviter des conflits inutiles, on peut utiliser la technique du ''choix limité'' pour les vêtements par exemple : ne pas lui imposer sa tenue vestimentaire mais lui laisser le choix entre deux tenues. Ainsi vous maîtrisez le choix (en fonction des circonstances et de la météo) et l’enfant peut aussi exercer son choix et ne pas avoir l’impression de ''subir'' le choix du parent.

    Comment sanctionner son enfant en cas de colère ?

    Attention, on parle bien de sanction et non de punition, la différence étant qu’on punit une personne mais qu’on sanctionne un acte. Derrière la sanction, il y a l’idée de réparation du dommage causé, dans la mesure des capacités de l’enfant. Derrière la punition, il y a l’idée d’humilier la personne, le mettre au coin avec un bonnet d’âne par exemple. La ''bonne'' sanction doit répondre à plusieurs conditions :

    • La mettre en place à distance de la colère. En tous cas, pas pendant la crise, mais elle ne doit pas intervenir trop longtemps après, car l’enfant oublie vite. Autrement dit, il faut sanctionner le plus tôt possible mais ''à froid'' ;
    • La sanction doit être utile. Elle doit permettre de rappeler les règles ;
    • La sanction doit avoir un lien avec la ''bêtise'' ;
    • La sanction doit être proportionnelle : à petite bêtise, petite sanction,
    • La sanction ne doit pas toucher aux besoins fondamentaux (alimentation, sommeil, câlins, anniversaire). On ne prive pas un enfant de dessert car cela fait partie intégrante du repas et de ses besoins alimentaires ;
    • La sanction doit être réalisable et ne pas prendre la forme d’une menace angoissante (exemple : si tu ne viens pas tout de suite, je te laisse dans la voiture) ;   
    • La sanction doit être réparatrice : l’enfant a renversé son verre d’eau, il participe au nettoyage ; il a jeté ses jouets, il les range… ;
    • A cet âge (2 ans), une sanction sous forme de gronderie sur un ton ferme constitue déjà à elle seule une sanction pour le petit enfant.

    Un exemple de sanction à manier avec précaution : le retrait (l’enfant doit rester tranquille un certain temps à un endroit déterminé : sur une chaise par exemple). Le temps du retrait ne doit pas être trop long. Avant 3 ans, il faut éviter l’isolement. Il faut le considérer comme un moyen pour l’enfant de se calmer et lui expliquer que ce temps va lui permettre de réfléchir.

    L’essentiel est que la punition reste rare. Sinon, le risque est d’entrer dans un rapport de conflit permanent où le parent sera contraint d’aller sans cesse dans la surenchère punitive. Si la punition devient le seul moyen de se faire obéir, c’est que l’autorité n’est pas établie. Une consultation chez un spécialiste peut aider à rétablir cette autorité.

    Mon enfant se roule par terre, hurle… comment réagir ?

    La difficulté des crises dans un lieu public tient au fait que les parents se sentent jugés par le regard des autres adultes et l’enfant le sent bien !

    Il est important de ne pas céder à l’enfant qui, par exemple, se met en colère parce que vous refusez de lui acheter un jouet au supermarché. Si on cède une fois, l’enfant aura tôt fait de repérer le désarroi des parents et s’en servir.

    En cas de crise, le mieux est de s’éloigner et si possible, s’isoler. Puis, détournez l’attention en lui proposant de boire un peu d’eau par exemple, et expliquez-lui d’un ton très ferme qu’il a mal agit, sans crier bien sûr. De retour à la maison, en rediscuter avec l’enfant et lui rappeler les règles. Et ne pas hésiter à féliciter et encourager l’enfant après qu’il se soit calmé.

    Toutefois, le mieux est d’anticiper pour prévenir les crises en public. Quelques pistes :

    • Habituer l’enfant très jeune à des sorties en public qui ne déclenchent pas automatiquement un achat, ou une récompense ;
    • Prévenir avant de partir des différents endroits où vous irez et pourquoi ;
    • Emporter de l’eau et un en-cas pour ne pas avoir à en acheter lors de la sortie ;
    • Emporter un petit jouet ;
    • Faire participer l’enfant à la sortie en lui commentant ce que vous voyez ou faites… ;
    • Eviter de sortir lorsque l’enfant est fatigué ;
    • Repérer les signes d’énervement de l’enfant pour rentrer à temps et ne pas faire des sorties trop longues car l’attention du tout-petit est limitée.

     


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