• Parents et professionnels : une relation de confiance

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    Parents et professionnels : une relation de confiance

    La confiance se construit par étapes. C’est dans une écoute réciproque, un respect mutuel et un dialogue ouvert que parents et professionnels peuvent développer une relation harmonieuse. Parmi ces étapes, trois temps forts : l’accueil, l’adaptation et les transmissions.

     

    © Célia Pernot 

    L’accueil et les premières rencontres : créer un climat de confiance

    Pour les parents confiant leur enfant à une assistante maternelle, tout commence par le choix de la professionnelle. « Je recommande aux parents et aux assistantes maternelles de prendre le temps de se rencontrer et d’aborder tous les points essentiels avant de signer le contrat : éviter surtout toute précipitation », explique Muriel Michaud, puéricultrice de secteur, en charge de l’agrément et du suivi des assistantes maternelles à l’Espace Départemental des Solidarités de Maisons-Alfort. « Lors du premier rendez-vous avec les parents, les assistantes maternelles présentent ce qu’elles vont proposer : leur habitat, le lieu de jeu, de repos, de repas, une journée type, leur famille…  Il faut qu’elles soient au clair avec ce qu’elles souhaitent, tout en étant à l’écoute de la famille.

    L’adaptation : faire connaissance

    Pour faciliter l’adaptation de l’enfant à son nouvel environnement, les professionnels aménagent une période de transition d’une semaine en moyenne, au cours de laquelle l’enfant découvre le nouveau lieu de manière progressive en présence de l’un de ses parents. Un moment précieux qui permet notamment aux parents et professionnels de faire connaissance. « C’est un temps d’échange mutuel qui va nous servir durant 3 ans, explique Manuela Lemire, auxiliaire de puériculture à la crèche Armangot de Vitry-sur-Seine. Je me renseigne sur toutes les habitudes de l’enfant pour pouvoir les respecter au maximum et assurer ainsi une continuité entre la crèche et la maison. J’essaie surtout de mettre à l’aise les parents, avec un peu d’humour, de dédramatiser et de les rassurer. En tant que professionnelle, je me mets à leur place, je suis maman aussi, je comprends leurs questions. »

    Les transmissions : communiquer

    Le matin et le soir, le professionnel et les parents échangent sur le vécu de l’enfant. « Nous avons besoin d’avoir des informations car cela permet d’aménager la journée de l’enfant en fonction de ce qu’il a vécu. Par exemple, s’il a passé une mauvaise nuit, on pourra prévoir un petit moment calme dans la journée », explique Manuela Lemire. Au-delà des informations sur les activités, le sommeil, les repas, c’est aussi l’occasion pour l’auxiliaire ou l’assistante maternelle de parler de ce qu’elle a pu observer de l’enfant, ses interactions avec ses petits camarades, son comportement, de raconter des anecdotes. « C’est le plus qui rassure les parents, c’est important pour la confiance, car ils sentent qu’elle est attentive à leur enfant. Cela les rassure sur la qualité du lien », explique Muriel Michaud.

     

    L’avis de Colette Masson, psychologue clinicienne, intervenant en crèches et PMI dans le Val-de-Marne.

    Les relations entre les professionnels de la petite enfance et les parents sont parfois complexes. Qu’est-ce qu’il se joue entre eux ?

    Effectivement, ce n’est pas simple car il y a des enjeux émotionnels très forts. Depuis que les crèches existent, les parents sont dans l’ambivalence de confier leur enfant et de se séparer de lui. Confier un enfant n’est ni naturel, ni spontané. D’autant plus lorsqu’il n’a que quelques mois. La société impose aux mères de reprendre le travail très tôt. Même si elles arrivent à jongler entre les congés et les prolongations liées à l’allaitement, les bébés nous sont confiés vers l’âge de 4 ou 5 mois. C’est un déchirement pour les parents de se séparer de leur enfant à cet âge-là. Les mères sont encore complètement absorbées par les besoins de leur enfant et pas prêtes à se « défusionner ». Pour les professionnelles, ce n’est pas simple non plus car cela peut être très culpabilisant d’avoir le sentiment de déposséder les parents de leur enfant. La plupart d’entre elles, sont ou seront mères et peuvent s’identifier à la fragilité dans laquelle se trouve la maman.

    Comment parvenir à créer un climat harmonieux ?

    L’admission de chaque famille doit se préparer en amont afin, pour les professionnelles, de pouvoir développer une empathie avec les parents. Cela leur demande de travailler sur la place et le rôle qu’elles vont occuper auprès des parents. Nous devons arriver à ce que ces derniers puissent se sentir guidés mais jamais dépossédés. La clé est l’écoute des parents, le respect, le dialogue, l’ouverture d’esprit et l’observation de l’enfant. « Nous devons accueillir les parents comme des hôtes de marque » disait Françoise Dolto. Depuis la fin des années 1990, un gros travail est fait au sein des crèches pour aller dans ce sens : considérer les parents comme les « experts » de leur enfant ; adapter l’institution aux parents et non plus l’inverse pour être au plus près des besoins de chaque enfant. Ce sont des notions nouvelles vers lesquelles nous tendons.


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