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Les 4 besoins affectifs fondamentaux (selon Isabelle Filliozat)
article issu de : http://apprendreaeduquer.fr/besoins-affectifs-des-enfants/
Les 4 besoins affectifs fondamentaux (selon Isabelle Filliozat)
Que donner à nos enfants pour qu’ils soient aptes à affronter le XXI° siècle ?
1. La confiance
La confiance est un concept générique qui recouvre plusieurs dimensions :
- la confiance de base
C’est une confiance profonde dans son corps. La confiance de base se nourrit de touchers dans les bras des parents au cours de la première année. Ce sont les regards, les câlins, les baisers qui donnent la sensation d’être solide et protégé.
Isabelle Filliozat définit la sécurité intérieure comme une sensation physique élaborée dans le contact avec les parents :
c’est la sensation d’être confortablement installé à l’intérieur de soi, bien assis dans sa base, dans sa colonne vertébrale, dans son sacrum » (os qui maintient les vertèbres ensemble au niveau du bassin).
Elle écrit que le portage, le cododo, l’allaitement, les massages, tout ce qui favorise le contact physique entre le bébé et ses parents augmente la sécurité intérieure du jeune enfant.
- la confiance dans l’autre
La confiance dans l’autre se nourrit de la certitude qu’il répondra à nos besoins. La confiance dans l’autre est fondée sur notre confiance en nos compétences à solliciter le regard d’autrui et sur la capacité à se percevoir digne d’intérêt.
Cette confiance dans l’autre se construit dans les premières semaines de l’existence. La théorie de l’attachement nous apprend que le bébé attend la protection de la part de l’adulte et c’est à la figure d’attachement de protéger le bébé.
Un enfant à l’attachement secure (dont les réponses des figures d’attachement sont cohérentes, répétitives et empathiques) développe plusieurs certitudes :
– la confiance en l’autre en cas de problème,
– le sentiment de valeur personnelle au regard de l’autre,
– une bonne estime de soi (je sais ce que je peux faire par moi-même; j’ai été quelqu’un de spécial et d’unique pour quelqu’un d’autre; j’ai toujours eu l’impression que, même en situation de détresse, j’avais de la valeur et que j’étais digne d’amour aux yeux des gens importants pour moi)- la confiance en sa propre personne
C’est la confiance en ses sensations, en ses perceptions et émotions.
Entre 18 mois et 2 ans, les enfants entrent dans la période du non. L’enfant s’oppose, développe sa propre personnalité, veut devenir une personne séparée de ses parents et cherche à se définir : qu’est-ce qui est MOI ?
Quand les parents respectent les désirs, les besoins, les sensations, les émotions, les choix, les jugements de leurs enfants, ils participent à renforcer la confiance en sa propre personne de l’enfant.
Avoir confiance en sa propre personne signifie avoir confiance en ses propres sensations, émotions, sentiments et pensée. Pour ce faire, l’enfant a besoin du regard bienveillant de ses parents qui l’autorisent à être lui-même et différent d’eux. Quand les parents regardent l’enfant et le respectent (son corps, ses droits, son territoire, ses possessions même si ce ne sont que des marrons ramassés au parc), l’enfant peut exister pour lui-même.
Tu as le droit de sentir les choses différemment de moi, d’aimer ce que je n’aime pas et de ne pas aimer ce que j’aime.
Tu as le droit d’éprouver de la colère, de la tristesse, de la peur, de la joie.
Tu as le droit d’avoir des besoins et de les exprimer.
Tu as le droit de penser différemment de moi.
Tu as le droit d’avoir des opinions différentes des miennes.- la confiance en ses pensées propres
La confiance en ses pensées propres est celle qui permet de résister à l’influence sociale, de réfléchir par soi-même, de remettre en cause les préjugés. Cette forme de confiance en soi nécessite la tolérance à la solitude, à l’erreur, à la confrontation, à la remise en question et demande une force intérieure solide.
- la confiance en ses compétences
A partir de trois ou quatre ans, l’enfant part à l’exploration du monde et veut faire des choses tout seul. Pour construire la confiance en ses ressources créatives, en ses compétences, en ses capacités, l’enfant a besoin :
– d’être autorisé à explorer, toucher, échouer, tomber, recommencer, se relever seul (j’en parle ici : Tu vas tomber (ou pas) ! ),
– de soutien face aux difficultés (voir cet article pour aider les enfants à surmonter la peur de l’échec et des erreurs),
– d’encouragements et de respect de ses productions (dessins, peintures, pâte à modeler…),
– de responsabilités, de missions (comme acheter le pain seul, choisir les fruits lors des courses, nourrir le chien…),
– d’être consulté et que cet avis soit respecté (à ce lien, LA question clé à poser aux enfants aussi souvent que possible pour asseoir leur confiance en eux).- la confiance relationnelle
camarades, se fait des amis. Les relations avec les pairs (frères et sœurs, camarades de classe…) peuvent influencer grandement la confiance relationnelle des enfants. Un enfant moqué, rejeté, humilié par ses frères et sœurs, bizuté ou racketé à l’école sera plus facilement en déficit de confiance relationnelle.
Les parents peuvent aider les enfants :
– en leur apprenant à identifier les sentiments et émotions des autres
Qu’est-ce que ton copain a ressenti quand tu lui as dit que tu ne voulais plus le voir ? Imagine ce que tu ressentirais si tu étais à sa place.
– en leur faisant observer la manière dont les autres s’y prennent pour faire ce qu’ils ne savent pas faire
Postures, ton de la voix, mimiques, gestes, paroles…
– en leur apprenant à envoyez des « flèches verbales » non violentes car on n’embête pas un enfant qui sait se défendre
– en raisonnant en termes de besoin et de spécificité de chaque enfant
2. Se sentir exister
Isabelle Filliozat écrit que le premier besoin d’un être humain est de se sentir existé pour l’autre, un regard qui dit « je sais que tu existes ».
Les enfants ont besoin de beaucoup de présence et d’attention.
Les enfants ont besoin d’exister pour leurs parents, de se sentir suffisamment importants pour qu’ils modifient pour eux leurs plans ou leurs habitudes. Pour un enfant, amour s’épelle TEMPS.
Ce sentiment d’existence passe également par la liberté. Les enfants ont besoin de se sentir libres
3. Se sentir accepté
Le sentiment d’appartenance et d’utilité est important pour le développement de l’enfant. Il a besoin de sentir que sa présence est souhaitée et qu’il peut contribuer à sa manière.
Des phrases d’amour inconditionnel participeront à combler ses besoins affectifs :
Tu as le droit d’être ici.
Tu as ta place dans cette famille.
Nous t’aimons tel que tu es.
Nous t’aimerons quoi que tu fasses.
Je t’aime.
Donner des preuves d’amour ne veut pas dire être laxiste. Les règles existent et sont là pour assurer la sécurité, la vie en famille, la santé… Quand l’enfant transgresse les règles, l’enfant a le droit de recevoir un rappel de la règle ou un message Je de le part de ses parents (« je suis triste », « je suis déçu », « j’ai besoin de… ») et pas un message humiliant (« tu es irrécupérable », « tu le fais exprès », « qu’est-ce que j’ai fait pour avoir un gamin pareil ? »…).
L’affection passe aussi par les contacts physiques : portage, câlins, caresses, bisous…
4. Se sentir apprécié
Plus on se sent apprécié, plus on a envie d’avancer, de progresser, d’apprendre. L’appréciation guide vers l’autonomie :
J’aime vivre avec toi.
C’est un plaisir de te regarder.
J’adore jouer avec toi.
Recevoir régulièrement des encouragements et des marques d’appréciation permet de se sentir fort et heureux.
La satisfaction de ces besoins affectifs tout au long de l’enfance (des premières minutes suivant la naissance à l’entrée dans l’âge adulte) semble être l’ingrédient fondamental de la réussite et du bonheur.
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Source : L’intelligence du coeur d’Isabelle Filliozat (éditions Poche Marabout).
Tags : isabelle, filliozat, besoins, affectifs, vae, eje
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