• La Communication Non-Violente : au service de l’enfance

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    La Communication Non-Violente : au service de l’enfance

    Depuis quelques années, des études scientifiques tentent de comprendre ce qu’il se passe dans le cerveau d’un individu lorsqu’il éprouve des émotions et des sentiments. Le résultat de ces recherches vient étayer l’idée que l’empathie favorise le développement du cerveau. La connexion aux autres et aux émotions étant au cœur de la Communication Non-Violente, son application par les professionnels de l’enfance revêt un enjeu d’importance.

    Les recherches récentes en neurosciences affectives et sociales le confirment : l’empathie participe au bon développement du cerveau des enfants. Forts de cet argument, les défenseurs de la Communication Non-Violente (CNV) plaident pour une application quotidienne de la méthode, notamment par les professionnels de la petite enfance.

    A l’écoute des besoins de chacun
    Cela se traduit d’abord par la prise en compte de ses besoins en tant qu’adulte. « Un travail d’auto-empathie et d’empathie accroit la qualité de la relation à soi et aux autres, souligne Catherine Guéguen, pédiatre formée en CNV. Quand les professionnels parviennent à se connecter à leurs émotions, ils comprennent mieux celles des enfants. » Et peuvent leur proposer une présence et une écoute de qualité. « Souvent, nos habitudes dans la relation avec les enfants ne sont pas en cohérence avec nos intentions éducatives bienveillantes, remarque Catherine Schmider, coordonnatrice de l’association Déclic - CNV & Education. La CNV est une approche pour vivre concrètement ces intentions, par une meilleure compréhension du fonctionnement de l’être humain et de ce qui l’épanouit. »

    Déconstruire les a priori
    Souhaitant développer une pédagogie respectueuse de l’adulte comme de l’enfant, Soizick Declercq a inclut la CNV dans sa structure. Responsable de la micro-crèche L’arbre à papillons à Bouaye (Loire Atlantique), elle témoigne : « Nous avons ainsi créé une ambiance apaisée avec des enfants qui se sentent écoutés dans leurs besoins et en confiance. » Pour apprendre à communiquer autrement, les professionnels sont invités à abandonner les paroles blessantes et à s’éloigner de leurs a priori. « Dans les premières années de sa vie, l’enfant n’est pas dans la confrontation ou le caprice, insiste Isabelle Filliozat, psychothérapeute.** En respectant les capacités du cerveau des enfants, la CNV  permet aux professionnels de ne plus se sentir « attaqués » par leurs comportements. »

    Une autorité respectueuse
    Grâce à la CNV, ils accueillent au contraire avec bienveillance toutes les situations. Soizick Declercq prend ainsi l’exemple d’un enfant qui mord un camarade : « je ne suis pas dans la réaction ou la punition. Je prends le temps de l’observation et de l’échange avec chaque enfant : je les aide à nommer leurs sentiments, les raisons de leurs gestes, leurs besoins. L’enfant mordeur peut ainsi m’expliquer qu’il jouait tranquillement avec une poupée que l’autre a voulu lui prendre ; il s’est alors senti en colère et a mordu. Je vais lui expliquer que moi, l’adulte, je suis le garant de la sécurité et du bien-être de tous. La morsure allant à l’encontre de ce bien-être, elle est donc interdite. La CNV n’empêche pas de fixer des limites ! » L’autorité s’exprime alors de façon respectueuse, les conflits sont vécus de manière constructive, le principe de coopération est incarné.

    *auteure de J’ai tout essayé et Les chemins de la joie.


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