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L’alimentation autonome du bébé (baby led weaning)
Par vaeeje dans Soins et bien être (sommeil, repas, change, acquisition de la propreté...) le 23 Décembre 2015 à 13:59article issu de : http://naitreetgrandir.com/
Q : Mon bébé a 5 mois et je commence à me préparer pour l’étape de l’introduction des aliments solides. Que pensez-vous du baby led weaning (BLW)?
R : Le baby led weaning - appelé en français alimentation autonome du bébé ou diversification alimentaire menée par l’enfant - gagne en popularité. De plus en plus de parents sont attirés par ce mode d’alimentation et de plus en plus de professionnels de la santé se questionnent sur ses bienfaits et ses risques.
Avec l’alimentation autonome du bébé, l’introduction des aliments solides implique véritablement des aliments « solides ». Exit les purées! On offre à bébé des morceaux d’aliments qu’il prend lui-même de ses petites mains et les porte à sa bouche… ou essaie de le faire!
Les avantages
Les parents trouvent plusieurs avantages au baby led weaning. Les études se sont également penchées sur quelques-uns.
Premièrement, puisqu’il faut attendre que bébé soit capable de tenir assis sans aide et de manipuler des aliments, il y a peu de chance que l’introduction des aliments complémentaires (des solides, autrement dit) se fasse trop précocement (c’est-à-dire avant 4 mois). Des études démontrent en effet que les parents qui optent pour ce mode d’alimentation privilégient l’allaitement exclusif (ou les préparations pour nourrissons) jusqu’à l’âge de 6 mois, tel que le recommandent Santé Canada et l’Organisation mondiale de la santé. Il serait effectivement tout à fait inapproprié de donner des morceaux d’aliments à un bébé qui ne peut pas resté assis ou tenir sa tête.
Les parents qui adoptent l’alimentation autonome du bébé disent que cette méthode facilite la préparation des repas parce que bébé mange la même chose que le reste de la famille. Dans les faits, une étude rapporte que bébé mange environ 57 % des mêmes aliments que les autres membres de la famille. Certaines pièces de viande, mets composés ou aliments très sucrés, très salés ou frits ne lui conviennent pas. Il faut donc tout même régulièrement prévoir des aliments juste pour lui.
On dit aussi que l’alimentation autonome du bébé lui permet de décider des quantités qu’il mange, sans pression. Or, que les aliments soient en morceaux ou en purée, et que bébé mange seul ou avec de l’aide, c’est un principe de base très important à respecter! Lorsqu’on fait manger bébé à la cuillère, il est peut-être plus tentant de le forcer à manger plus.
Les désavantages
Trois inconvénients sont souvent associés à l’alimentation autonome du bébé : les dégâts, le gaspillage et la durée des repas.
Imaginez un instant un bébé et des aliments rassemblés sur la tablette de sa chaise haute. Vous avez raison de croire qu’ils n’y resteront pas longtemps! Ils seront vite écrasés entre ses doigts, dans ses cheveux, au sol et sûrement ailleurs. Cela étant dit, bébé manipulera tôt ou tard des aliments, cela fait partie de l’apprentissage de l’alimentation, et les dégâts accompagneront invariablement les découvertes. Idem pour le gaspillage. L’idéal est d’offrir des petites quantités d’aliments à la fois afin de réduire les pertes.
Avec l’alimentation autonome du bébé, on gagne peut-être du temps en préparation des aliments (pas de purées à faire), mais on en passe beaucoup plus à regarder bébé manger! Selon une étude, des tout-petits de 15 mois prenaient 50 % plus de temps à s’alimenter. Cela peut être encore plus long à 6 ou 8 mois. Mot d’ordre : patience.
Quelques craintes
Une alimentation équilibrée?
Ce n’est pas clair si l’enfant qui se nourrit lui-même mange suffisamment pour combler ses besoins. Peu d’études ont évalué cet aspect à long terme. Il est primordial de bien planifier l’alimentation autonome du bébé en offrant des aliments nourrissants, contenant non seulement des vitamines et des minéraux, mais aussi des calories. Les fruits et les légumes, c’est bien, mais les enfants ont besoin de beaucoup plus. Aussi, il ne faut pas tomber dans le piège des aliments qui se mangent bien avec les doigts, mais qui ne sont pas des aliments nourrissants. Dans le cadre d’enquêtes, des chercheurs ont vu des parents offrir notamment des biscuits et des croustilles à leur poupon…
Le manque de fer
Les promoteurs de l’alimentation autonome du bébé disent que bébé aura assez du fer provenant du lait maternel jusqu’à ce qu’il mange des quantités appréciables de viandes et substituts. Les données probantes disent le contraire. À partir de l’âge de 6 mois, bébé a un pressant besoin d’aliments riches en fer. C’est pourquoi Santé Canada recommande désormais que les aliments du groupe viandes et substituts soient, avec les céréales pour bébé enrichies de fer, les premiers aliments complémentaires à être introduits.
Or, les premiers aliments offerts dans le cadre de l’alimentation autonome du bébé sont souvent les légumes et les fruits. Ils ne fournissent pas suffisamment de fer pour couvrir les besoins de bébé. Afin de prévenir les déficiences, il est important de lui offrir chaque jour une bonne source de fer telle que le foie, les coupes tendres de bœuf, le brun du poulet, etc. Plusieurs parents choisissent de donner quotidiennement des céréales pour bébé enrichies en fer à leur poupon, tout en conservant le mode d’alimentation autonome pour les autres aliments. C’est une stratégie que proposent plusieurs scientifiques et spécialistes.
Le risque d’étouffement
Beaucoup de parents et de professionnels de la santé s’inquiètent du risque d’étouffement avec le baby led weaning. Le risque est présent, c’est vrai, mais ce risque est aussi présent avec tous les jeunes enfants pendant les premières années de leur vie. Les cas rapportés d’étouffement avec l’alimentation autonome du bébé ont eu lieu avec des aliments non sécuritaires comme une pomme crue.
Dans le cadre de l’alimentation autonome du bébé, il faut lui offrir des légumes cuits, des fruits mous, des viandes tendres, du pain grillé, etc. Les bébés qui mangent des aliments en morceaux ont des « hauts le cœur » si les aliments mal mastiqués vont trop loin dans leur bouche. C’est ce qu’on appelle le réflexe nauséeux (gag reflex). C’est une réaction qui permet de ramener les aliments vers l’avant dans la bouche afin de poursuivre la mastication (avec les dents ou les gencives). Il faut donc différencier le réflexe nauséeux de l’étouffement.
Voici quelques précautions pour prévenir l’étouffement.
- Éviter les aliments durs, ronds ou collants (dont le pain, car la mie est très collante une fois mélangée à la salive).
- Toujours asseoir bébé confortablement.
- Toujours être près de bébé lorsqu’il mange.
- S’informer des gestes de premiers soins à poser lorsqu’un enfant s’étouffe.
Pour tous?
L’alimentation autonome du bébé peut ne pas convenir à certains poupons. Un bébé qui prend un peu plus de temps à développer sa motricité risque de ne pas être apte à se nourrir adéquatement. Ces nourrissons vulnérables pourraient se retrouver en sous poids.
L’alimentation autonome du bébé est l’objet de plus en plus de recherches. Mais à ce jour, aucune étude n’a encore évalué ses impacts à long terme. Qu’en est-il de la qualité et la quantité des aliments mangés? Permet-elle de combler les besoins de bébé? Permet-elle une croissance optimale? Est-elle bénéfique au développement du goût?
Si vous décidez d’explorer l’alimentation autonome du bébé, renseignez-vous bien. Et vous pouvez également offrir des céréales pour bébé enrichies de fer et même d’autres purées à l’occasion. Être flexible ne peut qu’être avantageux en profitant des points forts de chaque méthode.
Gardez en tête également que le lait maternel ou la préparation commerciale pour nourrisson reste l’aliment principal pendant la 1re année de vie de l’enfant et que les aliments solides sont « complémentaires » au lait.
Tags : alimentation, autonome, repas, bébé, vae, eje
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