• L'acquisition de la propreté chez le jeune enfant

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    Mardi 14 Avril 2015 à 15:36

    L’apprentissage de la propreté en crèche et à la maison

    De quelle manière accompagner les enfants sur le chemin de la propreté et comment savoir que le moment est venu ? Quels sont les pièges à éviter ?

    Apprentissage propreté en crèche
    Certains éléments clés permettent l’accompagnement de l’enfant dans l’une des étapes importantes de son développement, qui se vit plus qu’elle ne s’apprend. 


    Le bon moment, en douceur


    Chaque enfant évolue à son rythme, mais c’est autour de 2 ans qu’il commence à avoir la capacité à devenir propre.
    Avant cet âge l’enfant n’a ni la maturité, ni la capacité physiologique à contrôler ses sphincters. Il est donc inutile de le forcer ou de le brusquer.
    Aller contre nature risquerait au contraire de rallonger cette étape, qui prend entre 3 et 6 mois.
    L’enfant n’apprend pas la propreté comme il apprend à lire ou à écrire ... il devient propre.

    L’adulte, qu’il soit à la maison ou en crèche, est là pour l’accompagner dans cette évolution :

    • En lui apportant des explications sur ce changement. 
      Le corps, pour être en bonne santé et fonctionner normalement, conserve ce dont il a besoin et expulse les déchets. 
    • En choisissant le bon moment. 
      Plutôt l’été ou pendant les vacances par exemple.
    • En s’adaptant à son rythme, tout en l’incitant à changer.
      Positionner par exemple le pot dans les toilettes ou la salle de bain et le laisser y venir naturellement, tout en respectant son intimité.

    C’est dans ce rôle d’accompagnateur que se positionnent les professionnels de la Petite Enfance du Groupe La Part de Rêve. Ils veillent à ce que cette étape de la propreté se fasse selon le rythme de chaque enfant et au meilleur moment, en accord avec les parents.


    Les conseils pour aller vers la propreté


    Les astuces sont multiples, cependant, l’un des enjeux majeurs de cet apprentissage réside dans le fait de laisser chacun aller à son rythme, tout en instaurant un cadre propice.
    Pour cela, il est primordial que d’un milieu à un autre, une cohérence existe entre les méthodes adoptées : qu’il soit à la crèche, chez ses grands-parents ou à son domicile.

    Quelques exemples :

    • Expliquer l’intérêt de devenir propre sans en faire un sujet récurrent. Une pression trop forte risquerait de le bloquer.
    • Encourager sans en faire trop : la propreté doit être naturelle. Il n’est pas nécessaire qu’elle donne lieu à des applaudissements ou encore des punitions.
    • Instaurer des habitudes et suggérer régulièrement (mais naturellement) à l’enfant de s’asseoir sur son pot. Quelques minutes suffisent, y rester plus de 10 minutes n’est pas nécessaire.
    • Favoriser l’autonomie en utilisant des culottes d’apprentissage et des vêtements faciles à enlever.

    Quel que soit leur rythme, il faut accompagner les enfants et s’armer de patience pour cette étape importante et ne pas hésiter à les rassurer lors des petites rechutes !


    Témoignage de Séverine André, Directrice de la crèche Petit Jules (13) :

    « Notre rôle au sein de la crèche est d’être un relai pour les parents. Lorsque la question est abordée, nous en discutons avec les parents, les accompagnons dans cette étape importante et les aidons à l’anticiper au maximum.
    Nous avons la capacité au quotidien d’observer et d’analyser le comportement de chaque enfant : plusieurs signes nous indiquent que le moment est venu de penser à lui proposer le pot :

    • Par exemple, s’il nous informe quand il a fait ses besoins, avant que nous le remarquions, cela signifie qu’il est gêné par sa couche.
    • Lorsque l’enfant commence à dire les mots « pipi » ou « caca » un grand pas est franchi, il commence à comprendre ce qu’il se passe dans son corps.
    • Lorsque nous constatons que l’enfant est capable de monter les escaliers en alternant les deux jambes, c’est que son sphincter est assez développé. L’apprentissage de la propreté ne peut en effet se faire que lorsque l’enfant est physiologiquement prêt, aux alentours de 2 ans. 

    Dans l’apprentissage de la propreté il est important d’expliquer aux parents que chaque enfant évolue à son rythme. Il ne faut pas le brusquer, au risque d’entrainer d’éventuels problèmes (constipation,…).
    Chaque étape doit être accompagnée d’explications, ne pas hésiter à le féliciter lors de ses premières réussites et ne pas le gronder lorsqu’un oubli se produit.
    Pour apprendre la propreté, nous formons ainsi une vraie équipe avec les parents, à qui nous rapportons tous les faits marquants lors de la transmission, en fin de journée. »

    . . .

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    Mardi 14 Avril 2015 à 15:45

    POURQUOI CETTE INQUIÉTUDE FRÉQUENTE DES PARENTS ?

        Vouloir que l'enfant soit propre le plus tôt possible renvoie à la place qu'on donne à l'humain dans notre société. cela traduit l'idée de tout réussir, dans tous les domaines, le plus vite possible. Mais tout comme l'adulte, l'enfant a "une horloge biologique" qu'il est nécessaire de respecter. A la crèche, certains parents demandent aux professionnels, pour des raisons économiques (prix des couches), d'accélerer cette acquisition, cela se comprend, mais la précipitation ne résoud rien, il faut expliquer à l'enfant ce que l'on attend de lui lorsqu'il se sent prêt et le guider, et c'est lorsqu'il y aura maturité psychologique que les choses se mettront en place. On ne peut pas standardiser le rythme des enfants.

     

    L'HNI, RISQUE DE PERTURBATIONS A L'AGE ADULTE

    L'hygiène naturelle Infantile ou EC (Élimination Communication) repose sur les signes qu'envoie le bébé lorsqu'il a besoin d'éliminer. Le but étant que l'enfant puisse vivre sans couches, et satisfaire ses besoins dans le pot, sur les toilettes, dans le lavabo etc...

    L'acquisition de la propreté est un processus d'autonomie, cette méthode est donc selon moi un frein à ce processus, car elle renie la part active l'enfant. Certains spécialistes affirment que conditionner un enfant trop tôt à la propreté a des répercussions à l'âge adulte.


    QUE PRÉCONISENT ALORS LES PROFESSIONNELS DE LA PETITE ENFANCE?

         La base de tout, c'est le respect de l'intégrité et du rythme de l'enfant. Sur le plan psychologique, l'acquisition de la propreté est une affirmation de soi. Il faut proposer à l'enfant d'aller sur le pot ou aux toilettes "tu veux aller faire pipi avant de jouer?" et l'accompagner s'il répond positivement et non le conditionner "va faire pipi ", ainsi, l'enfant à le choix de dire oui ou non. Cette méthode le rend plus autonome, certains enfants vont interrompre une activité pour demander de lui-même à se rendre sur le pot ou aux toilettes.Il est actif est prêt dans sa tête et dans son corps à contrôler ses sphincters.

     

      COMPLÉMENTARITÉ MAISON/CRÈCHE

       Il est nécessaire que cette acquisition soit une complémentarité entre ce qui se passe à la maison et ce qui se passe à la crèche, car cela peut faire confusion pour certains enfants, surtout lorsqu'ils sont au début de leur "apprentissage". C'est pour cela qu'il faut en parler aux parents, leur conseiller de faire de même, car souvent les maladresses viennent de l'adulte, il ne faut alors pas juger, mais tout simplement recadrer les choses. Il faut aussi prendre en compte l'affectif de l'enfant qui peut se trouver plus à l'aise dans un lieu plutôt qu'un autre pour gérer ses besoins. Dans ce cas, les parents doivent relâcher la pression et être patients, et hors de toute pression, les choses suivent leurs cours.

     

    LE FONCTIONNEMENT DES STRUCTURES D’ACCUEIL

       Il faut savoir que toutes les crèches ne fonctionnent pas de la même façon vis à vis de cette complémentarité. Certaines préconisent que les parents effectuent en premier un petit travail à la maison pour ensuite l'appliquer à la crèche, d'autres font l'inverse. Chaque professionnel est libre d'avoir sa vision de la propreté tant que cela se fait dans le respect de l'enfant.

     

    OU ET COMMENT ?

       Faire ses besoins ne doit pas se faire n'importe où (jardin, salon...), le pot doit être à la disposition de l'enfant dans le lieu où on lui change la couche de préférence, dans la salle de bain, ou dans la chambre, dans ce cas il faudra veiller à ce que le pot ne devienne pas un jeu. Il faut expliquer à l'enfant qu'il peut aller sur le pot quand il en a envie et que s'il a besoin, sa mère ou son père n'est pas loin, car l'apprentissage de la propreté c'est aussi être seul avec son corps et le contrôler. En cas d'accident, encouragez-le, il s'agit qu'il ait envie de devenir propre, qu'il soit curieux de cette nouvelle expérience avec son corps.

    Petit conseil : L'habiller avec des vêtement faciles à retirer. 

     

    L'IMITATION

       Le présence des plus grands (copains, cousins etc..) peut aider à faire avancer les choses, l'émulation qui se créer entre des enfants peut être source d'encouragement.  

     A la crèche, les enfants, par imitation, vont souvent sur le pot après le jus, le repas etc..., il faut laisser faire, tant que c'est l'enfant qui y va de lui même. (Même si c'est pour ne rien faire où s’asseoir sur le pot avec sa couche.)


    FRANCOISE DOLTO

    C'est cette pédiatre et psychanalyste qui a mis en avant le rôle actif de l'enfant, son autonomie et sa liberté face à la propreté. Selon elle, la propreté vient seule, à condition que le système nerveux central soit achevé.

     

     

    article issu du blog : Le blog de petit-peuple.over-blog.com

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