• Enfants : Une sécurité intérieure à faire grandir

    article issu de : http://www.psychologies.com/

    Enfants : Une sécurité intérieure à faire grandir

    Pas à pas...

    De 0 à 12 mois

     

    Une question de contact

     

    Pour un bébé, sa mère et lui ne font qu’un, ils sont le même corps. Il n’a pas non plus une conscience directe de son environnement. A ce stade, son sentiment de sécurité dépend de deux choses.

     

    Premièrement, la prédictibilité relative : sa vie est réglée et rythmée sans surprise – câlins, toilette, sommeil, repas, tout se répète sans changements majeurs. Cette routine lui permet d’avoir confiance en ceux qui prennent soin de lui.Et deuxièmement, la cohérence relationnelle : les émotions du parent sont cohérentes avec l’expression de son visage et ses gestes. Tout double message inquiète et insécurise le bébé.

     

    Attitude à favoriser : la sécurité se construit dans le contact physique, avec des regards, des gestes et des mots aimants. Prendre souvent son enfant dans ses bras, le masser, lui parler doucement sont autant de messages qui expriment : « Je t’aime, tu as une place dans la vie, je prends le temps de m’occuper de toi et c’est un plaisir pour moi. »

    De 12 mois à 3 ans

     

    Entre aventure et sécurité

     

    L’enfant découvre l’autonomie de déplacement. Il peut marcher seul vers les lieux et les objets qu’il veut découvrir. La confiance en soi repose à cet âge sur la capacité des parents à accompagner son exploration de manière encourageante et sécurisante, en alternant les : « Oui, tu peux le faire tout seul », et les : « Non, tu es encore trop petit ». Trop inquiets, ils risquent de faire douter l’enfant de ses compétences. De même qu’une trop grande latitude d’action, surtout si elle se solde par un accident, fera douter l’enfant de la capacité de ses parents à « sécuriser » son environnement.

     

    Attitude à favoriser : lui confier des petites tâches ou le laisser se laver tout seul est pour l’enfant une source de fierté personnelle et d’autonomisation. Autour de 18 mois, phase classique d’affirmation de soi, l’enfant doit pouvoir faire des choix personnels le plus souvent possible. Choisir entre deux paires de chaussures, deux livres, etc. En affirmant ses goûts, il apprend à se vivre comme sujet.

    De 3 à 6 ans

     

    A découvrir

    A lire

    Les Yeux dans les yeux, l’énigme du regard de Daniel Marcelli. Une histoire du regard comme fondement des liens humains. Dès la naissance, ce regard est un échange, un partage qui ouvre à la socialisation (Albin Michel, 2006).

     

    Le chemin de l’autonomie

     

    L’événement important, c’est bien évidemment l’entrée à l’école. L’enfant se découvre membre d’un groupe de pairs et assujetti à une autre autorité que celle de ses parents. L’enfant en difficulté avec ses camarades ou avec le rythme scolaire doit sentir que ses parents ont le désir et la capacité de lui venir en aide. Ecouté, compris et soutenu, il renouvelle sa confiance dans ses parents, et donc en lui.

     

    Autour de 3 ou 4 ans, il commence à désirer du temps pour lui, sans la présence de ses parents. Autant pour évacuer les tensions que pour se réapproprier son espace. Un enfant qui sait alterner les moments de solitude et les échanges relationnels fera un adulte autonome. Il saura entendre et satisfaire ses désirs, dire non sans culpabilité et puisera en toute confiance dans ses ressources intérieures.

     

    Attitude à favoriser : une écoute vigilante est indispensable, pour capter sans le harceler les messages qu’il envoie (sur ses relations sociales, sur sa vie à l’école, sur ses craintes et ses doutes). C’est aussi à cet âge qu’il exprime sa créativité en produisant des dessins ou des objets qu’il soumet à l’évaluation parentale. Des compliments excessifs le font douter du jugement de ses parents et brouille son autoévaluation. De même que des critiques systématiques et des conseils autoritaires (« Dessine plutôt ceci ou cela ») peuvent le conduire à faire plaisir à ses parents plus qu’à lui-même, et à douter de ses compétences.

    De 6 à 10 ans

     

    Le goût des autres

     

    Les parents ne sont plus les seuls miroirs ni les seuls repères de l’enfant. Evalué par ses camarades, noté par l’instituteur, il doit faire avec ses compétences et ses fragilités, et apprendre à faire sa place au milieu des autres. Trop protégé par ses parents, ou au contraire trop « lâché », l’enfant appréhende avec anxiété le monde extérieur et la vie sociale. Une mauvaise note devrait toujours donner aux parents l’occasion de comprendre l’origine de l’erreur dans le comportement ou la compréhension de l’enfant. Un parent convaincu que c’est grâce aux erreurs que l’on progresse ne fera pas douter l’enfant de ses capacités et le rendra plus responsable à l’égard de son travail.

     

    A cet âge, les amitiés se brisent du jour au lendemain, les phénomènes d’exclusion sont fréquents. La capacité de l’enfant à traverser ces crises dépend de la capacité de ses parents à ne pas confondre soutien et ingérence.

     

    Attitude à favoriser : vigilance discrète et écoute attentive sont plus que jamais de mise. Témoigner de l’empathie à l’enfant l’amène à renforcer sa sécurité intérieure. L’adulte le soutient, mais lui laisse un espace suffisant pour pouvoir dire « je ». En revanche, lui donner des modes d’emploi relationnels (« Montre-toi plus ferme ») ou le laisser gérer seul « sa vie » (« Réglez ça entre vous ») risquent de le faire douter de lui.

    De 10 à 13 ans

     

    A découvrir

    A lire

    Fais-toi confiance d’Isabelle Filliozat. En s’appuyant sur une galerie de portraits, l’auteure explique la confiance en soi, puis propose une série d’exercices pour nous aider à être à l’aise avec nous-même et avec les autres (JC Lattès, 2005).

     

    Les premières gammes

     

    Plus tout à fait enfant, pas encore adolescent, il est un « adonaissant », selon l’expression du sociologue François de Singly. Particulièrement attentif au jugement de ses camarades et à son intégration dans le groupe, il commence à prendre ses distances avec ses parents. Le code vestimentaire s’affirme, la puberté et les premiers émois amoureux modifient le regard qu’il porte sur lui et la relation à ses parents. Il est à la fois soucieux de ne pas décevoir leurs attentes, à l’affût de leurs critiques et désireux de leur prouver son autonomie. Et son autonomisation sera facilitée si ses parents lui laissent un espace à la fois libre et balisé pour qu’il puisse « faire ses gammes ».

     

    Attitude à favoriser : c’est le moment de lui laisser gérer son argent de poche, de l’informer clairement (en ayant recours à un tiers si besoin est) sur tous les changements physiques et psychiques liés à la puberté. C’est également à cet âge que l’on peut lui confier des tâches domestiques (ménage de sa chambre, petites courses, etc.) à la fois pour lui signifier son importance et sa capacité à assumer des responsabilités. Deux piliers de la confiance en soi.

    De 14 à 18 ans

     

    Ado, multiplier leurs points d'appui

     

    Entre 14 et 18 ans, les doutes sur ses compétences chahutent particulièrement l’adolescent. Les parents peuvent l’aider en l’encourageant à poursuivre des activités sportives, ludiques ou culturelles. « Trop de pères et de mères focalisent sur les résultats scolaires et minorent l’importance de ces autres espaces d’affirmation de soi qui sont de précieuses “béquilles narcissiques” », affirme Patrice Huerre, psychiatre. S’intéresser aux goûts du jeune sans les juger, solliciter ses conseils, valoriser sa prise d’initiative sont autant de messages qui lui disent aussi : « Tu es quelqu’un qui a de la valeur. » 

     



    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter