• AIDEZ-MOI A ME SÉPARER

     

     article issu de : http://blog.1001creches.com

     

     « AIDEZ-MOI A ME SÉPARER » 

     

     

    Comment soutenir enfant, parent et professionnel au moment de se dire au revoir ?

      Céline MENARD, Educatrice de Jeunes Enfants Février 2013

     

    Pour l’enfant de moins de trois ans, la vie en collectivité n’est pas un besoin. Ceux sont ses parents, qui, eux, ont besoin d’un mode de garde Et, ainsi, l’enfant est amené à se séparer de ses parents à un moment où il n’est pas encore prêt pour le faire.

     

    Le mode de garde choisi va avoir pour mission prendre le relais du parent tout le temps de son absence («Les établissements et les services d'accueil non permanent d'enfants apportent leur aide aux parents pour favoriser la conciliation de leur vie professionnelle et de leur vie familiale »). Une réflexion professionnelle est nécessaire pour pouvoir aider parents et enfant à vivre au mieux cette séparation.

     

    Décret du 7 juin 2010 relatif aux établissements et services d'accueil des enfants de moins de six ans (Article 2).

     

    Introduction :

    Tout commence par une fusion, où la mère et l’enfant ne font qu’un, fusion indispensable, vitale même, dans laquelle l’enfant va puiser force et assurance pour partir à la conquête du monde et de la vie qui va se dérouler avec une succession de séparations : séparation du ventre maternel, séparation du sein, séparation d’un morceau de soi au moment de la propreté.Puis il lui faudra se séparer d’une nounou, d’une institutrice, d’une maison, d’un jouet, d’un proche….

     

    Chaque fois, l’enfant doit se séparer d’un monde pour pouvoir en conquérir un nouveau. Toute séparation est une expérience, voire une épreuve à travers laquelle il apprend qu’il lui est impossible de gagner s’il n’accepte pas de perdre, le plaisir de la conquête venant apaiser la douleur de la perte. 

     

    « La séparation est un processus psychique nécessaire à la construction de l’être humain, elle n’est pas synonyme de rupture. Se séparer, c’est franchir une étape supplémentaire entre la sécurité d’une dépendance affective rassurante et la crainte de la nouveauté, le désir de grandir».

     Marcel RUFO, Détache-moi ! Se séparer pour grandir

     

     Comment comprendre les réactions de l’enfant au moment où il doit quitter son parent ?

     Comment accompagner au mieux le parent ?

     Comment le professionnel accueille toutes ces émotions en jeu ?

    Quels enjeux pour l’enfant ?

     Qu’exprime l’enfant au moment où il dit au revoir à son parent ?

    •  L’angoisse d’abandon :

    Pour une majorité d’entre eux, les enfants vivent la séparation d’avec leur parent pour la première fois à la crèche, à l’extérieur du cercle familial.

    Le tout petit est très centré sur lui-même et il lui est impossible de concevoir que son parent ait d’autres activités à remplir. Sa principale inquiétude est de savoir s’il reviendra bien le chercher à la crèche .Ainsi les enfants qui n’ont pas encore accès au langage montrent du doigt la porte de la section en disant « papa » pour que l’adulte le rassure en lui confirmant que son père sorti de ce côté le matin reviendra bien par le même endroit le soir. Ce sentiment peut être amplifié si la parent , lui , est ambivalent sur ses motivations à confier son enfant à un tiers.

     A la crèche, l’enfant doit s’en remettre à des adultes qu’il connaît depuis peu et est immergé dans un milieu complexe pour lui ; il n’est plus l’unique sujet d’attention, l’adulte ne répond pas aussi vite qu’il aimerait voir ses besoins satisfaits, il vit les émotions de l’ensemble du groupe, l’environnement n’est pas encore suffisamment familier, les allers et venues des adultes dans la section sont source d’inquiétude pour lui… Et c’est dans ce contexte qu’il doit laisser partir ses parents qui répondaient jusque-là au plus près de ses besoins.

    Les enfants expriment leurs angoisses de différentes manières pour surmonter ce sentiment de détresse : enfant inactif, replié sur lui-même, désintéressé, qui « papillonne » sans parvenir à fixer son attention, troubles de l’alimentation, du sommeil, pleurs, balancements, manifestations d’agressivité ou d’opposition, enfant accroché à l’adulte… Ces comportements lui permettent de se soulager ou de se protéger et ne laissent alors plus de place à d’autres activités. L’adulte doit pouvoir reconnaître ces signes pour aider l’enfant à supporter et surmonter la séparation.

     

    • La construction de soi

    Apprendre à se séparer c’est apprendre à s’individualiser, à se construire comme un individu unique, autonome, indépendant par sa pensée, ses jugements. Aux alentours de 8 mois, le tout petit commence à exprimer sa peur à la vue d’une personne étrangère. Cette réaction nous montre qu’il commence à se reconnaître lui-même comme une personne distincte des autres et qu’il reconnaît sa mère comme un individu séparé de lui, qui continue d’exister même quand il n’est pas là. En grandissant, entre 8 et 18 mois, il met en place des comportements plus bruyants face à la séparation d’avec sa mère (pleurs, cris, colère). Plus l’enfant grandit, plus il a la capacité d’exprimer son ressenti face à la séparation. Les phénomènes de séparation s’inscrivent dans le développement de la personnalité et ont une valeur structurante ; l’enfant va s’affirmer vis-à-vis d’autrui et va se reconnaître différent de l’autre duquel il était jusque-là très dépendant voire fusionnel.

    Aussi, c’est parce que l’enfant se sent différent, séparé de ses parents et de plus en plus autonome, qu’il devient un individu à part entière et qu’il va pouvoir se tourner vers le monde extérieur et y trouver d’autres satisfactions. Il y a désormais Lui et l’Autre. Ainsi, vers 2 ans et demi/3 ans peuvent apparaître les premières affinités entre enfants, ce sont les premiers liens sociaux que va construire l’enfant. Ils s’entraident, s’attendent, se cherchent pour s’installer ensemble à table, se racontent des histoires jusqu’à parfois défendre leur copain en cas de conflit. Ils ont plaisir à se retrouver le matin et sont tristes de se quitter le soir.

     

    • Sentiment d’ambivalence :

    Au cours de ses années à la crèche, l’enfant grandit, s’autonomise et découvre le plaisir de faire seul (se déshabiller, se déplacer, manger…).

    Ce sentiment est moteur dans son développement mais il s’accompagne aussi de peur ; il fait de plus en plus de choses par lui-même et constate en parallèle que sa relation avec l’adulte évolue aussi (le change qui s’effectuait allongé se passe désormais debout, l’enfant se déplaçant seul, il est moins porté dans les bras, le repas qui se faisait dans les bras se passe désormais à distance, en face à face…).

    Grandir induit donc, naturellement, une séparation physique qui peut être difficile à vivre pour un tout petit. Si la coupure du cordon ombilical sépare physiquement l’enfant de sa mère, il faut de longs mois pour qu’il prenne conscience de sa propre individualité. La régression est le moyen pour lui de revenir à des moments de plaisir charnel. A nous de l’autoriser à régresser, le développement n’est pas un processus régulier et continu, il est fait de paliers, de périodes de régression et de retours en arrière nécessaires pour consolider les nouvelles acquisitions (on l’observe très clairement au moment où l’enfant vit l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur, il était propre et ne l’est plus, il buvait dans un verre et demande à boire au biberon, il marchait debout et revient soudainement à quatre pattes…).

     

    Que mettre en place pour rassurer l’enfant ?

    •  Le doudou :

    ou objet transitionnel est l’objet qui lui rappelle ses parents, sa maison, la relation rassurante que ses parents ont avec lui. Il est imprégné d’odeurs. Le doudou aide l’enfant à se consoler et à trouver du réconfort, de la sécurité.

     

    • La continuité dans l’accompagnement :

      En établissant une relation de qualité avec un petit nombre de professionnels, l’enfant vit les soins dans la continuité, la régularité (un nombre trop important d’interlocuteurs n’aide pas à instaurer une relation de confiance). De même, faire vivre les parents en leur absence est nécessaire pour l’enfant. Il s’agit de trouver pour chaque enfant le moyen de préserver une continuité du lien d’attachement et lui permettre de découvrir progressivement que la séparation n’est pas une perte, qu’il y a un temps pour être avec ses parents et un temps pour découvrir les autres. Les professionnels verbalisent ainsi l’absence des parents tout au long de la journée et parlent à l’enfant de leur retour (son parent n’est pas là physiquement mais présent en pensée).

     

    • Accueillir et accompagner les émotions exprimées :

      Mettre des mots sur les sentiments qui traversent l’enfant (tristesse, colère…) c’est le reconnaître comme individu à part entière, observons que les pleurs de l’enfant cessent rapidement lorsqu’on met en mots qu’il est triste, qu’il est en colère, qu’il a peur…

    •  La permanence des objets et l’aménagement de l’espace :

      Pour l’aider à se séparer : quel plaisir les enfants ont à retrouver le matin le jeu avec lequel ils ont tant joué la veille ! De même le soir, certains enfants ne veulent pas quitter la crèche et abandonner la moto sur laquelle il a joué toute l’après-midi. Ce qui compose l’environnement de l’enfant est extrêmement important pour lui. C’est lorsque tout change, apparaît puis disparaît que cela devient inquiétant. L’enfant peut se demander si les adultes eux aussi vont disparaître, et qui s’occupera de lui alors ?

     Certains jeux facilitent aussi la séparation : les objets roulants (trotteur, poussette, camions, ballons) qui permettent à l’enfant d’être acteur dans la séparation qu’il vit, les « cacher-coucou », les foulards ou tissus sous lesquels l’adulte joue à disparaître puis réapparaître…, il « fait semblant » !

    • Le rythme de la journée :

    régulier, se répète quasiment à l’identique d’un jour sur l’autre (les enfants repèrent très vite les temps de repas, les moments de transition sont ceux qui demandent à être anticipés et organisés car ils génèrent de l’agitation auprès des enfants). Chaque temps de la journée se structure, il est important d’en délimiter un début et une fin.

     

    Quels enjeux pour le parent ?

     

    • La confiance à construire au jour le jour :

    Le parent était jusque-là l’interlocuteur privilégié de son enfant. Il le connaît bien, identifie les pleurs et s’ajuste au plus près des manifestations de son bébé, jusqu’à anticiper parfois ses besoins (portage qui le calme, rituel d’endormissement, mots qui l’apaisent, rythme d’éveil et de sommeil).

    Lors du premier contact avec l’enfant et sa famille, l’équipe doit être consciente des enjeux de ce premier accueil en collectivité et attentive à ce qu’une relation de confiance s’instaure. A l’aube de son arrivée à la crèche, le parent est inquiet ; les professionnels sauront-ils répondre aux besoins de mon enfant ? Sauront-ils le réconforter s’il pleure ? Puis-je lui faire confiance ? Certains sont rassurés de savoir qu’une équipe pluridisciplinaire prendra le relais auprès de leur enfant (contrairement à une assistante maternelle qui est seule devant la moindre difficulté), d’autres s’en remettent complètement aux « professionnelles que nous sommes », ne laissant plus de place à leur propres aptitudes en tant que parent. Le parent est celui qui connaît le mieux son bébé, quelque soit notre formation ou notre expérience professionnelle, nous avons besoin du parent pour comprendre qui est l’enfant que nous avons en face de nous.

    La confiance naît de la qualité de l’accueil et de la place que nous allons accorder au parent dès son arrivée à la crèche. C’est dans une relation d’écoute, d’empathie, d’humilité face au parent que va s’établir petit à petit la confiance et un réel partenariat avec les familles. La confiance n’est jamais définitivement acquise, elle doit être travaillée et questionnée au quotidien. Le professionnel doit pouvoir accueillir les questions des parents et se remettre en question.

     

    Quels sont les moyens dont nous disposons pour rassurer le parent ?

     

    • La période d’adaptation :

     Extraits du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, collection Folio (chapitre XXI)

     

    « Bonjour, dit le renard.

    - Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.

    - Je suis là, dit la voix, sous le pommier…

    - Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli…

    - Je suis un renard, dit le renard.

    - Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste…

    - Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.

    - Ah ! pardon », fit le petit prince.

    Mais, après réflexion, il ajouta :

    « Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ? (…)

    - c’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens… ».

    - créer des liens ?

    - bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde… (…)

     « S’il te plaît… apprivoise-moi ! dit le renard.

    - Que faut-il faire ? dit le petit prince.

    - Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près… »

     Le lendemain revint le petit prince.

    « Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l’après-midi, dès trois heures je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m’agiterai et m’inquiéterai : je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n’importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le coeur… il faut des rites.

    - Qu’est-ce qu’un rite ? dit le petit prince.

    - C’est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C’est ce qui fait qu’un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. (…)

    L’adaptation est un passage incontournable. C’est un moment d’intense émotion où chacun découvre l’autre, s’apprivoise, dans une attitude bienveillante à l’égard de l’autre.

     Comment nous, adultes, aimerions être accueilli dans un lieu qui nous est totalement étranger, dont nous ne connaissons pas les codes, les interlocuteurs, les procédures?

    Le temps est LE facteur essentiel. Chaque nouvel accueil mérite qu’on lui accorde la même attention, le même intérêt. Notre rôle n’est pas de nous substituer aux parents mais de les soutenir dans cette nouvelle étape, d’accompagner le processus psychologique de séparation. Les rapports qui s’établissent alors entre les familles et les professionnels sont très importants pour que l’enfant accepte de se séparer de ses parents. C’est un signe de confiance pour l’enfant ; l’enfant lit dans les pensées et les émotions de son parent, si le parent se sent en confiance au sein de l’institution, il le sera lui aussi.

     

    • L’accueil individualisé et les transmissions au quotidien

     Se dire au revoir est un moment important, tant pour l’enfant que pour le parent car il donne la tonalité de toute la journée. Il souligne la transition d’un temps passé « ensemble » à un temps « l’un sans l’autre ». Les temps de séparation ne s’improvisent pas, chaque parent a ses rituels, le temps du précieux bisou, du dernier câlin, parasités parfois par les arrivées successives et privées de l’intimité nécessaire à toute séparation.

     L’échange qui a lieu le matin ET le soir avec le parent se doit d’être rassurant. Le parent ne peut pas se satisfaire d’un banal « il a bien mangé » ou « il a bien dormi ». Il a besoin de se représenter qu’elle a été la journée de son enfant et de l’imaginer décupler ses efforts à escalader le toboggan, négocier un jouet avec un autre enfant ou tenter de coordonner ses gestes au moment du repas. Les parents demandent des détails, des anecdotes qui les éclairent sur le développement et le bien-être de leur enfant à la crèche.

     

    • Autre outil : le cahier de vie

     Il illustre les transmissions et fait le lien entre la maison et la crèche. C’est un outil qui crée de la continuité pour l’enfant, en consultant le cahier de vie avec ses parents, la crèche s’invite à la maison, et inversement.

     

    Quels enjeux pour le professionnel ?

     

    • Le lien d’attachement :

     Ce lien quotidien est indispensable et structurant pour l’enfant ; en accordant sa confiance à cet adulte qui prend soin de lui en l’absence de ses parents, il va pouvoir s’aventurer, partir à la découverte de ce nouvel environnement qu’est la crèche et aller à la rencontre de ses pairs ; cette rencontre est semée d’incompréhension, de règles à identifier. L’enfant est très souvent maladroit mais l’adulte est là pour l’accompagner pas à pas.

    C’est cet « accordage » qui tend à créer ce lien d’attachement. Chaque jour, l’adulte porte « psychiquement » chacun des enfants dans sa tête ; il pense à eux individuellement, accorde de l’intérêt à chacun d’eux, éprouve de l’empathie pour s’accorder du mieux qu’il peut aux émotions de l’enfant.

    On peut toutefois s’interroger sur la distance professionnelle nécessaire et satisfaisante qu’il convient d’établir. Un « chouchou » n’est-il pas un investissement excessif (voire étouffant) de la part de l’adulte à l’égard d’un enfant ? Est-ce bienveillant pour l’ensemble du groupe d’enfants ? Accorde-t-on une place à chacun des enfants au sein du groupe ? Quand un professionnel parle de « ses » enfants ou de « son » groupe, y a-t-il là encore suffisamment de distance ? Les enfants ne sont pas la propriété d’un professionnel, nous sommes à ses côtés pour l’aider à grandir et soutenir ses parents dans leurs fonctions parentales. A la fin d’un cycle de trois ans au sein de la crèche, force est de constater que les liens qui se sont construits entre les familles et les professionnels sont forts. Les « au revoir » sont souvent mêlés d’émotions. Le parent réalise soudainement que son enfant a grandi, qu’il est de plus en plus indépendant, l’enfant, lui, pressent le changement à venir et perçoit de part et d’autres les émotions en jeu. Le professionnel, quant à lui, doit accepter d’avoir contribué à l’épanouissement des enfants et les laisser partir vers de nouvelles aventures.

     

    •  La permanence des adultes :

    Pour qu’il se sente en sécurité, l’enfant a besoin d’un environnement stable autour de lui. Les repères humains que représentent les adultes qui s’occupent de lui constituent une garantie en terme de sécurité affective. Les métiers de la petite enfance demandent un engagement, une réelle présence et un sens important de la responsabilité. Un environnement qui change constamment où les adultes repères disparaissent subitement est déstabilisant, voire même inquiétant. Les changements doivent être pensés et accompagnés pour permettre à chacun des enfants d’en comprendre le sens et continuer à se sentir en sécurité.

     

    Conclusion :

    Le thème de la séparation est un sujet central dans notre quotidien en crèche. La séparation, c’est « cette opération psychique, essentielle au cours des trois premières années, par laquelle l’enfant sort de sa dépendance affective, se différencie de l’autre et s’autonomise. Elle est une condition de la prise de conscience de soi, de la subjectivisation. Il n’y a de sujet que séparé ». La psychologie de l’enfant, C. LATERRASSE et A.BEAUMATIN, Ed. Milan, 1998.

     

     

     

    Se séparer est l’une des premières expériences de vie que traversent l’enfant et ses parents. Il est donc de la mission de l’équipe de crèche d’aménager les temps de séparation pour que chacun vive le plus sereinement possible, bien que séparés.

     

    A l’issue des années passées à la crèche, l’enfant doit être certain de retrouver son parent le soir. Fort de cette certitude il peut alors s’ouvrir au monde extérieur, se lier à ses pairs et commencer à s’intéresser aux apprentissages scolaires.

     


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 17 Avril 2015 à 16:16

    Super ! Merci bq.

    2
    Jeudi 23 Avril 2015 à 13:51

    Pourquoi les enfants ont-ils un doudou?

    PSYCHOLOGIE - Cet objet dit «transitionnel» a un rôle précis dans le développement des tout-petits...

    Nin-nin, peluche ou compagnon, peu importe comment s'appelle le doudou, pourvu qu'il soit là. Il peut prendre la forme d'un coin de couverture, d'un linge portant l'odeur de la maman ou plus communément d'un ourson au corps tendre, tout peut faire office de doudou, cet objet doux et réconfortant dont la majorité des enfants ne peuvent pas se passer. Mercredi, une conférence était dédiée au doudou à l'université du quai Branly pour décrypter l'importance qu'il revêt aux yeux des enfants.

    Combler la séparation avec le sein de la mère

    Quand on est pédopsychiatre, on ne parle généralement pas de doudou, mais d'objet transitionnel, une notion élaborée par le Britannique Donald Winnicott, qui expliquait que le doudou assure la première transition entre le bébé et l'espace extérieur. En clair, il est là pour rassurer et réconforter l'enfant, en l'aidant à «combler la séparation avec le sein de sa mère», explique la philosophe Catherine Clément, animatrice de la conférence sur le doudou. Durant les premiers mois de sa vie, un bébé pense qu'il ne fait qu'un avec sa mère. C'est à l'âge de 4 à 6 mois qu'il réalise que ce n'est pas le cas.

    Pour l'aider à surmonter ce sentiment de séparation, «il va se choisir un objet, n'importe lequel. Il peut n'avoir l'air de rien pourvu qu'il soit doux et donne de la chaleur», poursuit la philosophe. Le doudou va ensuite acquérir «une importance vitale à l'endormissement, et devenir un rempart contre l'angoisse». Il ne faut d'ailleurs pas longtemps aux parents pour identifier le précieux objet, qu'ils prendront soin d'emporter partout avec eux pour ne pas s'attirer les foudres de bébé et éviter les nuits blanches qu'un oubli pourrait provoquer. Ils s'efforceront même, contre mauvaise fortune bon cœur, de ne pas le laver trop souvent pour qu'il conserve son odeur si réconfortante pour l'enfant. Nombre d'entre eux, et à raison, iront jusqu'à acheter en double le doudou pour éviter le drame que causerait une perte éventuelle.

    Pas d'âge limite

    «Le doudou a la propriété miraculeuse de résister à tout, même à l'agressivité et à la destruction», souligne la philosophe. Personne ne la contredira: tout le monde connaît un enfant (ou a été cet enfant) qui s'est trimballé des années durant son doudou, au point de le transformer en un chiffon en lambeaux ou en une peluche borgne, voire privée d'une ou plusieurs de ses pattes.

    Mais même réduit en pièces, il ne faut pas retirer son doudou à un enfant tant qu'il le réclame. «Pourquoi le leur enlever si ça leur fait du bien?», estime Catherine Clément. «Le doudou est un objet voué à un désinvestissement progressif. Il n'y a pas d'âge limite, certains enfants le conservent jusqu'à douze ou treize ans avant de s'en passer naturellement». 

    Anissa Boumediene
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