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    Change-moi debout !

     

    Le change demeure un moment de soins indispensable au bien-être et à la bonne prise en charge du jeune enfant. Il rentre dans une quotidienneté répondant aux besoins fondamentaux du tout-petit parallèlement à ses temps de jeu, de sommeil, de repas. Il constitue ainsi un moment individuel et répété où une relation à part entière s'instaure avec l'adulte. Toutefois, les enjeux de ce moment délicat sont bien souvent altérés par les automatismes des gestes quotidiens prodigués par les professionnels.

    Les temps d'éveil du jeune enfant sont principalement occupé, par son activité ludique qui donne naissance à ses multiples apprentissages. Ses journées sont aussi partiellement occupées par les temps accordés aux soins dont il a besoin et qu'il ne peut assurer seul.

     

    Le temps du soin

    Habillement, soins du siège, lavage du nez constituent autant de nécessités corporelles contribuant au bien-être du jeune enfant et lui Permettant d'aborder ses différentes activités avec commodité. Il revient à l'adulte de lui adresser les gestes d'hygiène qui procureront le confort essentiel à son équilibre et contribueront à son bon état de santé.

    C'est ainsi que, plusieurs fois par jour, le corps du tout-petit va être manipulé et ses exigences physiologiques traitées par une personne externe. Une relation privilégiée mêlant l'intime et l'utile s'élabore entre le professionnel et son jeune usager. Tout l'enjeu de l'échange consiste alors à mesurer l'état de vulnérabilité de l'enfant dans ce moment délicat afin d'adapter des gestes et attitudes prévenants. En effet, lors de ces épisodes, le corps du tout-petit est intégralement livré à un tiers ; sa motricité est assujettie et ses actions volontaires limitées. De plus, l'état de nudité partielle et la position allongée généralement entretenue lors de ces moments de soins fragilisent encore davantage sa capacité à agir sur son environnement et à pouvoir maîtriser la situation. L'enfant se retrouve donc dans une position de vulnérabilité qu'il revient à l'adulte d'évaluer afin d'ajuster sa prise en charge tant au niveau physiologique que psychique. Il s'agit d'accompagner ses réactions et d'identifier comment l'amener à participer à son moment de soins pour le rendre aisé.

     

    Vers l'autonomie et au-delà...

    L'adulte demeure donc pleinement en mesure de rendre plaisant ce moment particulier. Par sa bienveillance et la connaissance de tous les enfants, il va pouvoir exprimer ses gestes, paroles et propositions dans le respect de leurs besoins, âges et aptitudes singulières. La verbalisation de tous les gestes effectués sur le corps de l'enfant demeure par exemple essentielle pour l'aider à comprendre ce qui lui arrive et tendre à l'apaiser dans ces conditions précaires. Le prévenir de la manière dont on applique des produits sur son siège, des circonstances et du but recherché lui permet d'envisager son traitement corporel d'une manière plus active du point de vue psychique.

    Mettre des mots sur les sensations qui sont liées à l'application de ces produits de soins (température, texture, odeur...) lui permet d'interpréter les gestes qui lui sont adressés et favorise ainsi une situation de change des plus sereines. Par ailleurs, il devient de cette façon davantage en mesure d'échanger voire de collaborer avec l'adulte quand ses capacités le lui permettent. Une relation authentique et  singulière s'instaure alors entre l'enfant et l'adulte qui vont s'atteler à déterminer ensemble les modalités de ce temps de soins au-delà des gestes mécaniques répondant à de stricts besoins physiologiques. C'est ainsi que, selon les aptitudes motrices et cognitives du tout-petit, l'adulte peut lui faire des propositions adéquates en vue de son confort.

    Préparer une couche propre avant de s'allonger, lever les jambes par lui-même, monter sur le plan de change par des escaliers amovibles constituent autant d'éléments rendant l'enfant acteur de cet épisode de soins. De surcroît, lorsque le niveau de développement du tout-petit le permet, il devient possible d'envisager le change de sa couche debout. En effet, dès lors qu'il marche de manière assurée, le tout-petit semble manifestement plus à l'aise debout. C'est pourquoi à partir de 20 mois les enfants adhèrent, en général, très vivement à cette proposition engageante.

    L'habillement et le déshabillement peuvent alors être effectué communément par l'enfant et le professionnel (ou le parent) tandis que le nettoyage peut être abordé jambes écartées en lui tenant la main pour l'équilibre. L'adulte, lui, observera une position assise sur une chaise à hauteur du jeune enfant pour demeurer fonctionnel et confortable.

     Emmanuelle SEIDEL, EJE

     

     

     

     

     

     

     


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  • article issu de : http://www.educatout.com/outils/sieste-repos/chroniques/le-sommeil-chez-les-tout-petits.htm

    Le sommeil chez les tout-petits

    Dernièrement, j'ai assisté à une conférence très intéressante ayant comme sujet le sommeil des enfants d'âge préscolaire.

     

    La conférencière était Céline Poulin, enseignante à la technique d'éducation à l'enfance au Cégep de Ste-Foy et auteure de quelques livres.

     

    Le sommeil des enfants est précieux et c'est un besoin fondamental qui doit être absolument comblé de façon adéquate. Par contre, il arrive fréquemment que des difficultés surviennent et ne permettent pas à l'enfant de bénéficier de tous les avantages que le sommeil pourrait lui procurer. De plus, le sommeil des enfants est souvent une source de malentendus entre éducatrice et parent, car la situation n'est parfois pas la même au service de garde et à la maison.

     

    Plusieurs sujets ont été abordés au cours de cette soirée et j'ai donc voulu vous en faire part par l'entremise d'un court résumé, car je suis certaine que ces informations peuvent vous être utiles dans votre quotidien.

     

    J'aborderai trois sujets en particulier : les signes d'endormissement, le train du sommeil et des solutions afin d'aider l'enfant à mieux apprivoiser le sommeil.

     

    Signes d'endormissement

     

    Afin d'aider l'enfant à bien s'endormir, il est important d'être à l'affût des signes de fatigue présents chez lui. Lorsque l'on connaît bien l'enfant, il est facile de les identifier et d'intervenir avant que les pleurs fassent leur apparition : frottement des yeux, bâillements, se tourner une mèche de cheveux... La période d'endormissement devrait durer aux alentours de 20 minutes.

     

    Il est normal que l'enfant émette quelques grognements ou petits pleurs, ce qui l'aide parfois même à s'endormir. Par contre, lorsque cette période s'éternise et que les pleurs sont de plus en plus forts, peut-être avons-nous passé son heure de sommeil et n'avons pas été assez attentif aux signes de fatigue.

     

    Le train du sommeil

     

    Le train du sommeil comporte plusieurs wagons qui correspondent à des cycles qui sont d'une durée d'environ 1h30. Lorsque nous dépassons la période d'endormissement, ce qui veut dire que les signes de fatigue émis par l'enfant sont passés inaperçus, l'enfant devra donc prendre le prochain wagon, 1h30 plus tard.

     

    Il se peut que les enfants se réveillent entre chaque cycle, si nous jugeons qu'ils ont besoin encore d'au moins 1h30 de sommeil, nous pouvons les aider à continuer le cycle suivant. Par exemple, si vous constatez que l'enfant commence à bouger, à ouvrir tranquillement les yeux, vous pouvez déposer une main sur son dos pour ainsi l'encourager à se rendormir et continuer ses cycles de sommeil.

     

    Solutions

    • Une des premières solutions qui peut éviter certains petits ennuis lors du dodo est de donner le goût à l'enfant de se détendre et de se laisser transporter au pays des rêves. Parlez-lui des avantages du sommeil, du plaisir que celui-ci lui apportera : détente, plus d'énergie pour poursuivre ses activités, parcourir le magnifique pays des rêves...  Pour l'aider à s'endormir, établissez un rituel agréable et identique d'une journée à l'autre, qui lui permettra d'attendre ce moment privilégié avec plaisir et aura le goût d'y participer.
    • Malgré tout votre bon vouloir, il se peut que l'enfant ne désire pas s'endormir de lui-même. Bien sûr, certains vous diront de le laisser pleurer jusqu'à tant qu'il s'endorme. Certes, ce n'est pas la meilleure solution, car l'enfant en gardera un mauvais souvenir et n'aura pas en tête le sommeil comme un besoin agréable et essentiel. Il existe une technique sans larme qui consiste à s'asseoir près de l'enfant afin de le rassurer de notre présence. Nous ne devons pas établir de contact par la parole ou visuel. À chaque jour, se reculer un peu plus loin, jusqu'à ce que nous arrivions à disparaître du champ de vision de l'enfant.
    • Lorsqu'un parent vous fait la demande de ne pas faire dormir son enfant lors de la sieste, vous pourriez entre autres lui suggérer de créer un agenda du sommeil afin de vérifier si le nombre d'heures de sommeil de l'enfant est suffisant pour son âge.
      Assemblez dans un petit cahier quelques feuilles où vous aurez dessiné un tableau. En haut du tableau, notez la colonne horizontale : heure et la colonne verticale : jour. Le parent dessine les cases en rouge lorsque son enfant dort et vous faites de même lorsqu'il est avec vous. Au bout d'environ deux semaines ou plus, pour être sûr d'avoir un bon échantillon représentatif, vous analysez le tout avec le parent. Un enfant d'un an a besoin de 14 heures de sommeil, un enfant de 18 mois-2 ans de 13h et demi et un enfant de 3-5 ans de 12 heures.

    C'est un sujet dont nous pourrions discuter longtemps. Je vous propose donc quelques titres de livres qui pourront vous aider à répondre à vos interrogations ainsi que celles des parents.

     

    CHALLAMEL, Marie-Joéphine,  THIRION Marie, Le sommeil, le rêve et l'enfant, Albin Michel, 1995

    GALARNEAU Sylvie, Fais dodo mon trésor, Editions MNH, 1999

    RÉMOND Emmanuelle, Pour mettre ses enfants au lit et qu'ils y restent, Éditions Fleurus

     

    Bonne lecture !

     

    Sonia Leclerc

    Éducatrice


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  • article écrit par : Monique RIBOULET - Psychologue

     

    A PROPOS DE LA PROPRETE 

    • Etre propre n’est pas un apprentissage mais une acquisition. 
    • C’est une période importante du développement de l’enfant. 
    • C’est un processus naturel qui ne s’apprend pas ; qu’il ait été ou non sollicité par l’adulte, l’enfant est capable spontanément de contrôler ses sphincters le moment venu, entre 2 et 3 ans. 
    • C’est une acquisition qui est avant tout le fait de l’enfant et de son désir à devenir grand. 
    • Elle met en jeu différents mécanismes physiologiques et psychologiques.

     

    1- Maturation physiologique

    Le développement neurophysiologique est parvenu à maturité avec la terminaison complète du système nerveux central, de la moelle épinière et des filets nerveux qui vont au périnée et au méat urinaire.

    L’enfant est « candidat » à la propreté quand il possède également la maîtrise de ses muscles volontaires qui lui permet de « monter et descendre seul un escalier et une échelle, poser des objets fragiles, transporter des vases à demi pleins puis pleins, lancer le ballon avec le pied dans une direction donnée, jeter un objet avec précision, ouvrir et fermer une boîte, boutonner et déboutonner, apprendre à découper, éplucher les légumes, visser et dévisser « écrit Françoise Dolto ( Les étapes majeures de l’enfance.).

    Peu à peu, l’enfant réalise ce qui se passe dans son corps, le fait savoir par des mots ou des gestes, peut se retenir et anticiper pour enlever sa couche et aller aux toilettes.

    2- Maturation affective

    Entre 2 et 3 ans, l’enfant intègre la différence des sexes (garçon-fille) et entre dans une période d’opposition ; il souhaite se conformer aux désirs de l’adulte et, en même temps, il a besoin de s’opposer pour affirmer son identité, son moi et l’étape de la propreté est propice à des conflits entre le désir de l’adulte et celui de l’enfant.

    Les selles et les urines représentent pour l’enfant une partie de son corps ; en devenant propre, il accepte de s’en séparer et une relation affective positive avec l’entourage est nécessaire.

    Son désir d’être propre lui appartient en tant que sujet actif de son corps ; son corps est à lui et il n’a pas à s’en servir pour « faire plaisir », ce n’est pas un objet de commerce affectif, ni de chantage.

    Tous les enfants ne sont pas prêts au même âge à renoncer aux plaisirs d’être changés de couche, pommadés, câlinés….ils peuvent penser qu’ils n’auront plus ces soins de maternage s’ils sont propres. L’enfant peut ressentir une angoisse de perte de son intégrité corporelle : « ce qui sort de moi est-il un morceau de moi ? » et des peurs au bruit de la chasse d’eau et à la disparition de ses matières fécales.

     

    3- Rôle de l’adulte

    Ne pas enlever les couches « pour essayer », « pour voir », mais lui permettre de garder la couche aussi longtemps qu’il le désire, c’est une enveloppe rassurante qui le prévient de tout accident et qui ne l’empêche pas de devenir propre.

    Quand un enfant mouille sa culotte, il y a des témoins à son échec, l’adulte intervient pour changer sa tenue et sa confiance en lui est ébranlée.

    Quand un enfant mouille sa couche, il n’y a pas de témoin, c’est son affaire, personne ne l’a vu et, cela, ça change tout.

    Dans les 2 cas, l’enfant n’est pas propre, mais le port de la couche le préserve du sentiment de « n’avoir pas pu se retenir » aux yeux des autres. La vessie se remplit à peu près toutes les 2 heures, il est donc inutile de mettre sans arrêt l’enfant sur le pot, il se soulagera très peu à chaque fois et n’aura jamais la sensation de la vessie pleine qui lui signifie le besoin de miction.

    Laisser le temps à l’enfant……l’acquisition de la propreté peut être comparée à celle de la marche : l’enfant marche quand il a l’équilibre, le maintien et la force musculaire suffisants pour le faire. L’adulte n’apprend pas à l’enfant à marcher, l’enfant marche quand toutes les conditions du développement psychomoteur sont arrivées à maturité.

    C’est pareil pour la propreté, l’enfant en est capable quand toutes les conditions du développement neuromusculaire sont réunies.

    Accompagner l’enfant en le rassurant : « tu es arrivé trop tard sur le pot, ce n’est pas grave, bientôt tu pourras sentir plus vite l’envie de faire pipi et tu viendras à temps sur le pot ».

    Observer certains signes pertinents : quand l’enfant verbalise ce qui se passe dans son corps (« pipi, caca »), quand la couche est sèche entre deux changes depuis assez longtemps.

    Utiliser un langage approprié : « je vais changer ta couche » au lieu de « je vais te changer ».

    Eviter les paroles blessantes : « ça pue ! tu as encore fait caca ! ».

    Ne pas se fâcher, l’adulte est là pour aider l’enfant à grandir, c’est une démarche éducative qui demande patience et respect.

    Ne pas hésiter à re-proposer la couche si l’enfant a des difficultés à rester propre après une période de propreté ; c’est juste une petite régression qu’il faut permettre à l’enfant pour qu’il accède de nouveau au désir de grandir.

    Plus l’adulte sera tendu et stressé par la propreté, plus l’enfant sentira la pression de la demande et le poids de sa responsabilité qui pourrait bien se convertir en culpabilité de ne pas pouvoir satisfaire le désir de ses parents, ce qui serait bien dommage !

     

    « POUR ALLER A L’ECOLE, IL FAUT QU’IL SOIT PROPRE ! »

    L’entrée à l’école ne justifie pas une démarche trop précoce de l’acquisition de la pro-preté.

    L’inquiétude des parents est légitime, mais d’une part, il n’est pas pertinent de relier Ecole et Propreté, ce qui voudrait dire que le lieu du savoir n’est accessible à l’enfant que si il est propre, et d’autre part, l’enfant devient propre très vite pendant les vacances avant la rentrée des classes. De plus, un apprentissage imposé à tort trop tôt est néfaste à un bon investissement scolaire.

     

    COMMENT AIDER L’ENFANT ?

    Lui mettre des vêtements confortables et faciles à retirer pour faciliter son autonomie : pas de salopette, pas de bretelles, pas de ceinture, pas de body mais des slips et des maillots de corps avec le dessin de leurs personnages préférés par exemple !

    Le pot reste dans les toilettes ou la salle de bains, et ne se promène pas dans toutes les pièces de la maison.

    Ne pas encourager l’enfant à rester sur le pot en lui proposant livres et jouets, il a envie ou pas envie, ce n’est pas un moment-jeu, ni une activité, c’est juste un moment nécessaire à la satisfaction des besoins. Verbaliser autour de l’acquisition de la propreté à l’aide de livres tels que :

    • « Le petit pot d’Alfred » V.Miller.Nathan • « Je veux mon petit pot » T.Ross.Seuil Jeunesse • « Cacaprout » C.Dolto-Tolich. Gallimard Jeunesse

    • « Petit ours brun et le pot ». D.Bour. Bayard Jeunesse

    • « Mon pot » D.Levy et F.Turnier. Nathan

     

    En conclusion, tout forcing ou éducation trop précoce à la propreté est souvent responsable plus tard de troubles fonctionnels (énurésie, encoprésie, diarrhée, colite, constipation) et de troubles de comportement (obsession, manie, angoisse, problème de concentration).

    Il faut faire confiance à l’enfant et à ses capacités, observer ce qu’il vous montre pour savoir où il en est et pouvoir ainsi l’accompagner dans son autonomie.

    L’acquisition de la propreté est trop importante pour devenir un enjeu relationnel.

    Monique RIBOULET - Psychologue

     

    Pour les professionnels… A propos de la propreté

    C’est aux parents de commencer la propreté à la maison quand l’enfant montre des signes de maturité.

    Le dialogue avec les parents est important, il faut rester dans l’échange, entendre leurs demandes et les rassurer.

    Si vous êtes en difficulté avec les parents, justifier votre position professionnelle en partageant vos connaissances sur le sujet en vous situant toujours du côté du bien-être de l’enfant et de l’observation de son développement. L’attitude de leur enfant peut être différente chez eux et chez vous.

    Laisser à disposition pot et toilettes, accompagner l’enfant et proposer votre aide pour se déshabiller et s’asseoir.

    L’enfant est le premier intéressé et le premier acteur de cette période, il doit toujours être associé à la relation parent/professionnel. Par ex : « ta maman me dit que tu n’as plus de couche à la maison ? Veux- tu venir demain sans couche aussi ? » Ou « ton papa me dit que tu vas sur le pot maintenant à la maison après le repas et la sieste, veux tu faire pareil ici ? ». L’enfant a besoin d’une cohérence éducative entre les deux lieux et suivre la démarche parentale est un gage de stabilité pour l’enfant.

    Proposer des activités de manipulation comme l’eau, le sable, la pâte à sel, la pâte à modeler qui sont des substituts symboliques des matières corporelles et qui permettent à l’enfant de jouer à l’extérieur de son corps ce qui se joue et se vit à l’intérieur : vider, remplir, retenir, faire couler, lâcher, faire déborder…etc…

    Monique RIBOULET - Psychologue


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    article issu de : http://naitreetgrandir.com/fr/etape/3-5-ans/garderie/fiche.aspx?doc=sieste-garderie

    La période de la sieste à la garderie peut être un moment difficile à vivre pour certains enfants, particulièrement en début d’année. Lorsque les enfants changent de groupe, ils ne retrouvent pas toujours les points de repère et le rituel auxquels ils étaient habitués.

    De même, lors de l’intégration dans une nouvelle garderie, les enfants deviennent parfois inquiets au moment de la sieste. Pour être capable de se laisser aller au sommeil, un enfant doit se sentir pleinement en confiance.

    Afin d’aider ces enfants, l’éducatrice aura avantage à introduire un rituel prévisible, et à assurer une présence réconfortante et constante au moment de la sieste. Malgré tout, certains enfants peuvent continuer à bouger, à rouler d’un côté à l’autre et à faire du bruit, et ainsi déranger tout le groupe.

    Décoder les besoins de l’enfant

    Les besoins en matière de repos varient considérablement d’un enfant à l’autre. Ils changent aussi au fur et à mesure que les enfants grandissent. Certains ont besoin de dormir une heure ou plus l’après-midi, alors que d’autres, vers 4 ans, se contenteront d’une courte période de détente (ex. : s’étendre sur un matelas avec un jeu calme).

    Dans un groupe d’enfants de 4 ans, il arrive que des enfants s’endorment seulement à l’occasion. Leur sieste peut alors bouleverser leur routine du soir à la maison et retarder l’heure du coucher. Dans une telle situation, vous pouvez être tenté de demander à l’éducatrice de ne pas coucher votre enfant l’après-midi.

    Avant d’en venir à cette solution, assurez-vous que :

    • la sieste à la garderie ne dure pas plus de 2 heures et qu’elle a lieu en début d’après-midi (pas après 15 h). Autrement, elle peut nuire au sommeil du soir;
    • votre enfant n’a vraiment plus besoin de faire de sieste. Sinon, le manque de sommeil pourrait le rendre maussade et malheureux.

    Pour comprendre le réel besoin de repos de votre enfant, vous et son éducatrice devez l’observer attentivement. Discutez ensuite avec elle afin de trouver la meilleure solution qui répondra au besoin de sommeil de votre enfant.

    Si vous déterminez que votre enfant est capable de passer une bonne journée sans dormir après le dîner, son éducatrice pourrait modifier son intervention. Au lieu d’imposer une sieste à votre enfant, elle pourrait le laisser regarder quelques livres calmement pendant une quinzaine de minutes. Ensuite, elle pourrait l’inviter à faire des jeux de table en silence. Cette nouvelle façon de procéder tient compte des besoins de votre enfant, sans déranger les autres.

     

    Naitre et grandir.com

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  • article issu du blog : http://madamegazouille.fr/2015/06/lacquisition-de-la-proprete/

    L’acquisition de la propreté

    L’acquisition de la propreté pour l’enfant… vaste sujet ! C’était celui de la réunion à thème que nous avons organisée le mois dernier avec Sandra Loddo, éducatrice de jeunes enfants.

     Bon, même si on n’aime pas le terme « propre », on a surtout voulu insister sur le terme acquisition et non apprentissage.

     Apprentissage : c’est l’adulte qui intervient.

    Acquisition : c’est l’enfant qui est acteur.
     

     Et l’idée est là ! Le laisser acquérir la maîtrise de ses sphincters à son rythme. Il faut donc qu’il soit prêt.

    Et ça ne dépend pas que de sa volonté ! Il faut qu’il soit mature sur différents plans : physique et émotionnel.

    Quelques exemples :
    On dit qu’il faut que le loulou sache monter et descendre les escaliers, qu’il soit capable de s’accroupir (maturité des muscles du périnée).
    L’enfant doit être prêt à ressentir ce qui se passe dans son corps. Il expérimente, ressent. Et ça, ce n’est possible qu’à partir de 18 mois, quand la myélinisation des nerfs est faite.
    S’il est dans un pic d’opposition, il se peut qu’il dise « non » au pot et pas que au pot ! Il doit être apaisé par rapport à l’affirmation de soi, par rapport à son autonomie.
    propret

     

    En pratique :

     On peut avoir un pot dans les toilettes, juste pour que l’enfant découvre cet objet, sache qu’il existe. Pas besoin de lui montrer tous les jours, hein ;-) Une fois, c’est bien. Viendra un moment où il s’y intéressera davantage.

     Quand le loulou a la couche sèche ou qu’il montre l’envie d’aller sur le pot ou qu’il montre que la couche pleine le gêne, on peut commencer à lui proposer le pot au moment de l’habillage par exemple. Il y va, c’est bien. Il y va pas, c’est pas grave. L’important est de ne pas sacraliser le passage aux toilettes : ne pas récompenser (s’il le fait pour quelque chose, il ne le fait pas pour lui. Quelle sera la limite ? Jusqu’à quand donnera t’on une récompense ?), ne pas féliciter de manière excessive, ne surtout pas disputer, ne pas faire du chantage ou manipuler. Comme pour beaucoup de choses, si l’enfant ressent toute l’importance que ça peut avoir pour l’adulte, s’il ressent qu’il y a un enjeu, le risque est que pour faire plaisir, il y aille et le jour où il est contrarié, il n’ira pas. Or, le but, c’est vraiment qu’il aille à son rythme, parce qu’il en a envie, pour lui. C’est un processus naturel, il ne faut donc pas en faire des tonnes :-)

     Si l’adulte propose à l’enfant d’aller sur le pot,

    si ça ne vient pas du loulou lui-même,
    si l’adulte n’attend pas que le petit demande, il anticipe ses besoins. Il anticipe ses ressentis. L’enfant n’aura pas le temps de ressentir ce qu’il se passe dans son corps et il ne prendra pas l’habitude d’avoir lui-même la démarche. Il restera quelque part dépendant de l’adulte. Proposer un peu, c’est bien. Proposer systématiquement, ça aide pas forcément.

     Quand il commence à dire, demander ou montrer qu’il a besoin d’aller aux toilettes, on peut lui proposer d’enlever la couche et de mettre une culotte. C’est lui qui décide. Il met la culotte : c’est bien. Il préfère la couche : c’est pas grave. Ne soyez pas déçu. Il est important de donner le choix à l’enfant. Lui donner deux alternatives, c’est garder sa place d’adulte tout en rendant l’enfant acteur. Et plus il sera acteur, plus il sera coopératif et mieux ça se passera. Alors que plus on insiste, plus on complexifie la situation.

     Le rapport de force où on impose à l’enfant n’est pas constructif. Productif peut-être. On voit certains enfants sur le pot très tôt et/ou qu’on oblige à rester dessus. L’enfant y va parce que l’adulte demande, pas parce qu’il est prêt… D’autres pratiques encore peuvent amener un résultat (« génial, il est propre ») mais il y aura eu un loupé dans le processus et il pourra y avoir des répercussions plus tard (énurésie, manque de confiance en soi, tempérament anxieux, etc.). Ce sont des conséquences qui ne sont pas visibles à proprement parlé et qu’on ne peut pas seulement associer à l’acquisition (apprentissage…) de la propreté : un enfant peut être anxieux pour bien des raisons. Mais pourquoi en créer une de plus en lui proposant (imposant) le pot trop tôt ?

    C’est parfois compliqué de ne pas tomber dans le rapport de force parce qu’on est convaincu de faire pour son bien. Mais il faut y être vigilent.

     Quand on commence à enlever les couches, on pense à mettre des vêtements souples et faciles à baisser :-) Pas besoin de difficulté supplémentaire !

     Si l’enfant n’arrive pas à maîtriser ses sphincters et qu’il y a plusieurs accidents (là encore, je n’aime pas le terme mais ça parle à tout le monde), il ne faut pas hésiter à proposer de remettre des couches. Des pipis sur soi à répétition, on comprendra bien que ce n’est pas facile à vivre, que ça peut être ressenti comme un échec et une humiliation, surtout si c’est devant d’autres personnes.

     La régression est normale et parfois même nécessaire ! Il mettait des culottes, ça se passait bien et d’un coup, il veut une couche ? Pas grave. Il a peut-être besoin de revenir à une étape de son développement qui le sécurise pour se rassurer, se donner confiance en lui et retenter. Revenir à une étape qu’il maîtrise pour mieux aller de l’avant ensuite.

     Et puis, il y a des jours où il n’aura pas envie, où il sera fatigué, ou trop occupé à autre chose. Donc pas d’inquiétude.

     

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    Source : Charlotte dans « quand je serai propre », www.one.be

     Questionnons-nous sur nos attitudes. On manque parfois de cohérence… Quand j’attends de l’enfant qu’il aille aux toilettes comme « un grand » mais que je le lange encore comme « un petit », alors qu’il est capable de se déshabiller, de se laver seul si je l’accompagne…

    Et cette notion de « grand » et de « petit », on devrait l’oublier. ça catalogue l’enfant. Et c’est compliqué pour lui parce que par rapport à son âge, il est dans une période d’affirmation de soi où les sentiments sont ambivalents : « j’ai envie d’être grand (= gagner en autonomie et indépendance) mais je veux aussi rester le bébé de papa et maman »… On en rajoute donc en utilisant ces termes.
    C’est comme comme on parle de l’école : « tu es un grand, tu y vas bientôt. – Oui j’ai envie mais ça fait peur aussi… Ah, il ne faut plus de culotte ? Je sais pas trop… Et puis, on me parle de l’école mais c’est pas concret pour moi : je sais pas vraiment ce que c’est, ce qu’on y fait et ça me parait loin, moi qui n’ait pas la notion du temps. »

     

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    Source : Charlotte dans « quand je serai propre », www.one.be

     

    On observe assez souvent à la crèche des enfants qui retirent la couche quelques semaines / jours avant la rentrée scolaire. Parce que ça y est, ils sont prêts. C’est concret. Alors je comprends tout à fait que ce soit flippant. On voit l’échéance se réduire. Courage, confiance ! Confiance en votre loulou ! Y’a pas de raison qu’il n’y vienne pas.

     Une autre attitude à questionner : quand on montre à l’enfant notre dégoût (« la couche est sale, ça sent pas bon », etc.). Il faut savoir que pour le loulou, dans son développement arrive une étape où il ressent une angoisse de morcellement. Il a l’illusion terrifiante de perdre un morceau de lui-même quand il a des selles. C’est pour cela aussi qu’en général, faire pipi dans le pot, c’est plus facile que caca… Quand le petit a des selles dans sa couche, c’est chaud sur sa peau, c’est érogène. C’est plaisant, c’est rassurant. Oui, c’est incompréhensible pour nous mais bon, on y est passé aussi ;-) Du coup, quand on montre notre dégoût par rapport à ses « productions », ça peut être comme si on avait du dégoût pour lui. Attention à ne pas en faire trop et à mettre les mots…

     On sait que ce n’est pas facile. Il y a la pression par rapport à l’école, l’entourage… et même les médecins ! Une amie me racontait que son généraliste lui a dit concernant sa petite âgée de 29 mois environ qu’elle avait loupé le coche. Non, il aurait fallu lui enlever la couche entre 20 et 22 mois ! Super culpabilisant et totalement faux !!! Sur quoi il se base ? Pas sûre qu’il se soit mis à la page et ait lu les dernières études sur le développement de l’enfant. Si j’avais su, je l’aurais invité à la réunion ;-) Nanméo ! Courage, confiance ! Confiance en votre loulou et confiance en vous ! J’vous jure, ce genre de discours… Mode grizzli on !

     Le risque quand l’échéance par rapport à la rentrée scolaire se réduit, c’est de suivre les bons conseils du genre « c’est l’été, mets-le cul nu ». Bah oui, bien sûr ! On lui impose donc. Pas d’alternative. Rapport de force, risque de conflits… Et aussi risque de perdre en estime de soi et confiance en soi si le petit se fait dessus. C’est angoissant de ne pas maîtriser !  »Cul nu » : oui, s’il le veut bien. Disons qu’en été, on peut plus facilement les laisser en slip, ça leur évite d’avoir à baisser pantalon + culotte et le linge sèche plus vite ;-) Mais ça n’empêche qu’il doit rester acteur et être d’accord.

     Il faut le temps que l’idée chemine. C’est pour ça qu’un pot dans les WC aux alentours des 18 mois du loulou, ça peut être un début. Il le voit, il se familiarise avec. Et puis tout doucement, l’intérêt va être grandissant. Peut-être avec un passage à la culotte rapide ou juste avant l’école.

     Il y a quelques livres jeunesse qui en parlent. J’avais écrit un article sur « Qu’y a t’il dans ta couche ? » mais il y en a d’autres. Après, attention à ne pas l’inonder avec ce thème dans l’espoir de faire passer le message :-)

     Où mettre le pot ?

    C’est important que l’enfant se familiarise avec cet objet et qu’il soit dans un lieu repère. Afin d’inculquer à l’enfant ce qu’est le respect de son intimité, on préférera le mettre aux toilettes. Certes, à la maison, c’est la sphère privée. Certains sont nus devant leur enfant et ça ne les dérangerait pas d’avoir le pot dans le salon par exemple. Je crois que chacun fait comme il veut concernant l’intimité et la nudité mais il y a des codes sociaux à transmettre : on ne se déshabille pas n’importe où, devant n’importe qui. A réfléchir donc. A verbaliser en tous cas.

     Plutôt réducteur ou pot ?

    ça dépend de l’enfant. Certains préféreront le pot parce qu’ils touchent le sol avec leurs pieds, que c’est moins haut et parce que dans les WC, il y a un trou. Un trou dans lequel le loulou peut avoir peur de tomber. Et puis quand on fait dans le trou et qu’on tire la chasse d’eau, tout s’en va. Le petit peut croire que s’il tombe, il partira dedans aussi. Et où ça va ??? (Attention, on a parfois tendance à répondre « dans la mer », ne soyons pas surpris si plus tard, ils ne veulent plus s’y baigner ;-) )
    Du coup, le pot peut rassurer.
    Et puis, d’autres enfants préféreront le réducteur, pour aller sur les toilettes, comme le reste de la famille.
    Comme tout à l’heure, pouvoir proposer deux alternatives au loulou, c’est le rendre acteur dans le processus.

     Parfois, il arrive que le loulou ait des « accidents » à la crèche, alors qu’à la maison, ça se passe bien. Chez lui, ses parents sont plus disponibles que les professionnels (qui essaient pourtant mais prennent en charge un groupe). En structure, l’enfant fait peut-être moins attention parce qu’il est en train de jouer avec ses copains. Peut-être aussi que s’arrêter dans son jeu pour aller aux toilettes, c’est prendre le risque de « perdre » son jouet. C’est du vécu, ça :-) A la crèche, on propose aux enfants de mettre le jouet

    de côté pour qu’ils le récupèrent en revenant dans la salle. ça le rassure.
    Il faut se dire que l’enfant peut avoir un comportement différent selon le lieu.
    L’endroit change, les adultes aussi. Chacun peut avoir une manière de faire différente. Le seul « point » qui ne bouge pas, c’est  l’enfant. C’est donc lui l’indicateur. Il faut le suivre, lui.

     

    Je finirai sur ça : il faut le suivre : LUI.

     Pour compléter cet article, je vous invite à lire le compte-rendu de l’intervention d’Isabelle Gien, kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation périnéale des ENFANTS et des adultes et de Lucie Larcin, Educatrice de Jeunes Enfants sur le site VAE EJE. Archi intéressant !!

    Il y a aussi un pdf à télécharger : « Charlotte dans « Quand je serai propre… » Cliquer sur : moutard_quand je serai propre
    Un super document à lire et à partager ! Il y en a d’autres d’ailleurs sur différents thèmes pour soutenir la parentalité (colère, etc.). Une mine d’or !


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  • article issu de : http://www.laviefacile-enfant.com/0-3-ans/rythmes-de-sommeil-de-l-enfant-vs-accueil-collectif.html

    Rythme de sommeil de l’enfant à la crèche

    Rythme de sommeil de l’enfant à la crèche

    Dorothée D. a posé la question suivante :

     

    Bonjour
    Je travaille en crèche, nous accueillons de nombreux bébés actuellement et nous nous posons des questions sur le sommeil de ceux-ci. En effet, certains crie avant de s’endormir, d’autres crient en se réveillant, ce qui réveille les autres évidemment et du coup ils dorment peu. Actuellement, nous avons l’impression de passer notre temps à les lever  et les coucher car ils ne dorment que par 1/2 heure et certains ont besoin de plus et du coup sont grognons au réveil. Ce que nous ne comprenons pas c’est que même quand il n’y a pas d’éléments perturbateur (pas de bruit, peu d’enfants… ) ils ne dorment quand même que 30 minutes.

     

    Pourquoi pleurent’ils au réveil? Pourquoi luttent t’ils pour s’endormir? Pourquoi n’arrivent’ils pas à dormir davantage? Que pouvons nous faire?

     

    Voici la réponse de notre Pédiatre :  

     

    La maturation du sommeil dépend de la maturation cérébrale. Les rythmes sommeil-veille se mettent en place progressivement au cours des premiers mois de la vie. A peine ébauchés durant les deux premiers mois, ils deviennent plus nets ultérieurement vers trois mois, âge auquel les bébés commencent à faire leur nuit.

     

    Entre 3 et 6 mois, grâce aux donneurs de temps, s’établit un rythme de sommeil avec, vers 6 mois, trois siestes (matin, début d’après-midi et fin d’après-midi).

     

    Les « donneurs de temps » sont :

     

    • L’alternance jour/nuit et repos/activité
    • Les heures de coucher et de lever fixes
    • Les heures de repas fixes
    • Les rythmes sociaux (heures de travail des parents, heures d’arrivée et de départ à la crèche…)

     

    Entre 9 et 12 mois l’enfant passe à deux siestes par jour (fin de matinée et début d’après-midi). C’est une période où le rythme de sommeil peut être perturbé par l’angoisse de séparation.

     

    Entre 15 et 18 mois (âge d’acquisition de la marche), l’enfant ne fera qu’une sieste par jour, en début d’après-midi. Cette sieste cessera vers l’âge de quatre ans.

     

    Les cycles de sommeil sont de 50 minutes de 0 à 3 mois, de 70 minutes de 6 mois à 2 ans et de 90 à 120 minutes à partir de trois ans.

     

    Chaque enfant est différent et la maturation du sommeil variable. Il y a de gros dormeurs et de petits dormeurs, des couches tôt, des couches tard et chacun doit bénéficier de la qualité et de la quantité de sommeil dont il a besoin.

     

    Vous travaillez dans une crèche et la proximité rend parfois difficile la nécessité du respect  » à la carte » des besoins de chaque enfant. Sachez repérer pour chacun les petits signes de fatigue : bâillements, pleurs, frottements des paupières, perte d’intérêt pour l’entourage… Proposez alors le doudou et le rite de mise au lit dans un environnement calme.

     

    Si cela est possible dans votre crèche, mieux vaut coucher les enfants dans de petits dortoirs séparés selon l’âge et les besoins constatés, que tous ensemble où ils risquent de se réveiller les uns les autres et de perturber leur sommeil…

     

    Il est très fréquent de constater que les bébés sont très fatigués après leurs journées de crèche où ils sont stimulés par l’environnement et leur sommeil perturbé par la promiscuité. Ils s’endorment tôt le soir et dorment beaucoup le weekend.

     

    Ceci peut être un sujet de réflexion collective de votre équipe de nounous avec l’encadrement puéricultrice/éducatrice et les familles afin de trouver des pistes d’amélioration.

     

    Docteur Salomon-Pomper, le Pédiatre

     

     

     



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  • article issu de : https://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=SPI_034_0107

     

    J’écris ce texte au moment où l’un de mes petits-enfants va entrer en crèche. Les parents sont heureux et en même temps inquiets. Que puis-je leur dire, moi qui ai travaillé dix ans dans un service des crèches ? Simplement de faire confiance aux professionnels qu’ils rencontreront et de ne pas hésiter à leur parler au moindre souci. Mais ils savent que j’ai énormément aimé ce temps de travail auprès de ce monde des crèches et je vais essayer d’expliquer pourquoi.

    Tout d’abord, deux mots me viennent à l’esprit quand je pense aux équipes qui se préoccupaient réellement du sommeil des enfants : intelligence et souplesse, ce qui est le contraire de routine et rigidité.

    Lorsque j’ai pris contact avec les cinquante-neuf crèches collectives départementales de Seine-Saint-Denis, j’étais depuis longtemps intéressée par le sommeil des enfants, j’avais eu l’occasion d’entendre la neuropédagogue Jeannette Bouton parler des cycles, mais je souhaitais comprendre ce qui se passait chez le très jeune enfant. Je me sentais une âme d’explorateur, décidée à observer les temps de sommeil diurne chez ces petits de quelques mois à 3 ans.

    Le terme de « bébé » va concerner tous les enfants accueillis en crèche collective, même si à l’intérieur de ce service on utilise les termes de « bébés », « moyens » et « grands », correspondant aux différentes sections.

    Il m’a fallu une année (entre 1989 et 1990) pour rencontrer toutes les équipes afin de faire le point sur la prise en charge de la santé des enfants, le sommeil n’étant qu’une partie de ce chapitre. Mais dans ce texte, je ne parlerai que du sommeil.

    Le fonctionnement et l’ambiance des crèches présentaient des différences notables, il me fallait comprendre ce qui en faisait les particularités.

    En ce qui concerne les enfants, leurs lits variaient selon l’âge : forêts de barreaux dans certaines sections de bébés, ou lits à parois transparentes décorées de peintures, lits bas pour les plus grands qui se levaient seuls, ou même mousses posées sur le sol dans les crèches où il n’y avait pas de dortoir.

    En 1989, beaucoup d’enfants dormaient sur le ventre et je me souviens qu’un médecin de crèche m’avait donné un article du Pr Sénécal mettant en garde contre cette position de sommeil, un avis alors tout à fait minoritaire. Ce faisant, j’ai pu découvrir l’ingéniosité de certaines personnes, auxiliaires, lingères…, pour offrir aux enfants de bonnes journées à la crèche. Une lingère avait confectionné des petits sacs individuels, accrochés à chaque lit de bébé, destinés à recevoir la tétine et le doudou de chaque enfant. Une autre avait cousu des « boudins » avec du tissu amené par les mamans (quand celles-ci ne pouvaient pas le confectionner elles-mêmes), dans le but de faire lien entre la maison et la crèche. Ces boudins (genre de polochons) étaient destinés ensuite à accompagner l’enfant dans les différentes sections si c’était nécessaire.

    Dans ce souci de faire lien entre la maison et la crèche, la rencontre avec la directrice puis la visite médicale d’admission permettaient dans certaines crèches d’expliquer l’intérêt des feuilles de rythme, remplies par les parents et le personnel. Si j’ai parlé de souplesse, c’est que ces feuilles n’ont d’intérêt que si parents et personnel y voient un moyen de comprendre l’enfant, de ne pas s’inquiéter d’un changement de comportement, ou au contraire, de modifier les façons de faire avec ce tout-petit. Imposées et non analysées, elles devenaient une contrainte et étaient vite abandonnées.

    Puis venait la période de l’adaptation, variable dans sa durée selon les crèches, variable aussi dans une même crèche selon la période, avec l’accueil de nombreux enfants nouveaux ou non. Pendant cette période, la rencontre avec la psychologue, parfois simple bonjour, permettait de connaître son visage et rendait plus facile le contact au moment où un problème, même d’allure peu importante, pouvait se présenter. Et on sait combien les problèmes de sommeil peuvent retentir sur l’équilibre familial et peuvent s’alléger après un temps de discussion, d’échanges.

    Confier son enfant n’est pas banal, comment peut s’établir la confiance ? Des réunions de parents étaient organisées. Ces réunions pouvaient être à thème, par exemple le sommeil. C’est rarement lors de la première réunion que ce thème était abordé, mais lors des suivantes, lorsque les parents avaient pu vivre les changements entre la semaine (jours de crèche) et le week-end (à la maison), avec des périodes de récupération. D’autres questions y étaient abordées : quand le bébé a sommeil et que l’arrivée du parent est prévue pour bientôt, faut-il laisser le bébé s’endormir au risque d’être réveillé dans de mauvaises conditions ? À la maison, l’enfant préfère-t-il s’endormir dans une ambiance silencieuse ou au contraire au milieu du bruit, des voix, de la musique ?

    Ces questions permettent de mieux comprendre le comportement des jeunes enfants et de leur offrir un maximum de sécurité. On sait que pour se laisser aller dans le sommeil, toute personne a besoin de se sentir en sécurité. Les enfants dont la durée d’endormissement est très longue peuvent éprouver une insécurité passagère ou bien être mis au lit à un moment qui ne correspond pas à leur cycle biologique, deux causes très différentes que les adultes doivent rechercher.

    Lors de ces réunions, bien souvent un seul parent pouvait y assister, l’autre gardant le ou les enfant(s). Mais des crèches s’organisaient pour garder les enfants pendant que les parents échangeaient tranquillement entre eux et avec les professionnels.

    La nécessité de souplesse vient de l’évolution même des enfants, leurs rythmes biologiques changent, rythmes de sommeil, de repas, et l’organisation du travail doit s’adapter. Par exemple, dans les sections des moyens, de 1 à 2 ans, les deux temps de sommeil des plus jeunes, matin et après-midi, deviennent en cours d’année un seul temps d’après midi. La répartition des tâches des auxiliaires de puériculture change donc en cours d’année.

    Dans les grandes sections (de 2 à 3 ans), les rythmes sont plus collectifs, mais les problèmes se posent lorsqu’il n’y a pas possibilité de coucher les enfants immédiatement après le repas, que ceux-ci jouent et s’excitent, devenant résistants à un endormissement facile.

    Dans certaines crèches, les enfants dormaient à l’extérieur, en « plein air », quel que soit le temps. Les équipes qui offraient ces conditions particulières aux enfants devaient agir selon des règles strictes, tant au niveau de l’habillement et de l’installation des enfants que de l’accord des familles. Cela demandait une réflexion permanente et il y eut des moments d’angoisse d’adultes mémorables.

    Les professionnels qui étaient persuadés de l’intérêt du sommeil à l’extérieur avaient souvent pour référence « Lóczy ». Au cours de mes rencontres, j’entendais parfois parler de « Lóczy », soit en termes louangeurs soit avec méfiance. Il était nécessaire de connaître l’histoire de cette pouponnière de Budapest, accueillant des jeunes enfants sans parents pendant et au cours de la Seconde Guerre mondiale, pour ne pas être tenté de plaquer les principes qui furent les siens aux crèches, lieux d’accueil à la journée d’enfants ayant des parents. Mais le travail de réflexion mené sur la sécurité affective, sur l’aménagement de l’espace en fonction des besoins des jeunes enfants à un stade donné, le respect de ses besoins physiologiques, tout cela est profitable à notre propre enseignement. Dans ce pays où les hivers sont froids, la pouponnière pratiquait le sommeil à l’extérieur. Personnellement, dans les crèches que j’ai visitées, j’ai assisté à des endormissements rapides et à des bonnes durées de sommeil. Mais il faudrait pouvoir en parler plus longuement.

    Lorsque les bébés avaient un reflux gastro-œsophagien, ou qu’ils étaient encombrés sur le plan respiratoire, des matelas spéciaux permettaient de les faire dormir en position inclinée. Là, nous abordons le difficile problème de l’accueil des enfants malades en crèche. À ce sujet, nous entendons souvent dire que les enfants admis en crèche seront obligatoirement malades. Personnellement, j’ai connu des enfants qui ont suivi leur chemin à la crèche sans maladie et, par ailleurs, je suis persuadée qu’un bon sommeil favorise la production d’anticorps et aide donc les enfants à se défendre contre les agressions virales ou bactériennes. D’où mon grand intérêt sur le plan de la santé pour la connaissance du sommeil et son respect.

    Plusieurs directrices de crèche me demandaient mon avis par rapport aux exercices de sécurité incendie : fallait-il réellement se mettre en situation d’urgence, avec fonctionnement de l’alarme, réveil des enfants et sortie précipitée vers l’extérieur ? Ou fallait-il choisir un moment où tous les enfants étaient réveillés pour pouvoir mettre en mots la sortie inhabituelle ?

    Ma réponse était de poser ce problème à l’équipe dans son ensemble, car il y avait les obligations du gestionnaire responsable de la sécurité (en faveur d’une simulation la plus réaliste possible) et il y avait les sujets particuliers que sont les jeunes enfants avec qui on ne peut pas se comporter comme avec des plus grands. Un exercice en temps différé est à mon avis aussi instructif par rapport aux précautions à prendre que le premier : penser à ne jamais bloquer les portes par un lit, à mettre plusieurs bébés dans un lit roulant pour les sorties rapides, à disposer de couvertures thermiques, à prendre le cahier de présence…, tout cela ne nécessitait pas de devoir réveiller brusquement des bébés dans un climat de panique. Les marques laissées sur le psychisme de ces enfants ne sont pas visibles, mais n’en sont pas moins là.

    Mais au terme de ces rencontres, je n’avais pas pu observer les enfants comme je l’avais souhaité. L’occasion m’en fut offerte le jour où nous discutions du cas d’un enfant sourd qui avait un comportement tout à fait différent avec un orthophoniste selon les séances. Était-il nécessaire de le réveiller avant la fin de sa sieste pour le conduire à sa rééducation ? Si oui, comment était-il lors de ces réveils provoqués ? L’équipe a accepté que je vienne voir si on pouvait repérer les différents stades de ses cycles de sommeil et c’est ainsi que j’ai fait ma première observation du sommeil. Bien d’autres ont suivi, allant des plus grands aux rythmes bien installés, aux plus petits aux rythmes parcellisés. Quelle émotion j’ai éprouvée lorsque les globes oculaires se mettaient en mouvement, sous les paupières fermées, m’indiquant que l’enfant était alors en plein rêve ! Ainsi c’était vrai, et c’était facile de suivre les stades de sommeil, tout au moins pour les enfants de plus de 8 mois. J’ai ainsi eu l’occasion par la suite de partager mes certitudes avec des personnels de crèche.

    Les enfants m’ont beaucoup appris sur les « faux réveils », plus fréquents dans les sections de moyens, et surtout sur les « signes annonciateurs de sommeil ». J’ai adopté cette terminologie pour les différencier des signes de fatigue que tout le monde connaît : bâillements ou frottements des yeux. C’est lors du visionnage de vidéos que j’ai remarqué une fréquence du geste de la main qui passait derrière l’oreille, plusieurs fois. Et cela m’a permis de mettre en garde contre une situation qui s’est produite assez fréquemment : un jeune enfant, fébrile, grognon, dont l’auxiliaire remarquait qu’il se passait la main plusieurs fois au niveau de l’oreille. Elle remettait l’enfant à ses parents en les prévenant qu’il avait peut-être une otite. Les parents allaient consulter un médecin qui, sur la base des paroles de l’auxiliaire via les parents, avec un enfant qui ne se laissait pas examiner, mettait l’enfant sous antibiotiques. Pour rien. En effet, l’enfant avait fait ce geste quotidiennement mais il n’avait été remarqué que dans un contexte de fièvre. Un médecin de crèche a vérifié régulièrement les tympans des bébés qui lui étaient amenés pour suspicion d’otite sur fièvre et gestes de frottement d’oreille, et a trouvé la moitié des tympans intacts. Il m’est apparu que ce geste était une bonne indication pour savoir à quel moment proposer à un enfant la mise au lit (l’enfant pouvant bien sûr résister à l’endormissement s’il a quelque chose de plus intéressant à faire !). Sinon, comme il est dit dans les livres, il faudrait attendre environ une heure et demie avant que cette disposition à l’endormissement ne se reproduise.

    Sommeil lent et sommeil paradoxal sont des termes assez connus maintenant, mais chez les tout-petits on utilise les termes de « sommeil agité » et « sommeil calme ». Comment se fait la transformation, la bascule ? Nous sommes aidés par l’étude des feuilles de rythme qui montrent la modification au fil des semaines de l’alternance veille-sommeil. Dans les premiers mois, le rythme des bébés va se caler sur les vingt-quatre heures, alors qu’au début il est sur vingt-cinq heures. Il y a un décalage des heures de sommeil et de repas tous les jours. Une illustration en est donnée dans le livre de Peretz Lavie, Le monde du sommeil (Éditions Odile Jacob).

    On peut comprendre la difficulté pour les professionnels de respecter les rythmes de ces bébés et l’utilité des feuilles de rythme.

    Avec des graphiques, des vidéos, des photocopies d’illustrations de différents documents, j’ai pu ainsi animer des journées pédagogiques, des stages de professionnels de crèche, des réunions de parents, des formations en cours d’emploi de nouvelles auxiliaires de puériculture, et souvent, les difficultés rencontrées en tant que parents revenaient en mémoire. En général, tout le monde s’accorde pour reconnaître que le sommeil des enfants est non seulement facteur de santé physique et psychique, mais qu’il est aussi source de bien-être pour les adultes !

    Les jeunes enfants qui passent un long moment à la crèche doivent pouvoir y dormir. C’est fondamental. Une sérieuse analyse du fonctionnement de la crèche, de l’encadrement auprès des enfants, des relations entre adultes, des particularités des groupes d’enfants, est nécessaire parfois pour retrouver le calme et s’y sentir bien.

    Dormir à la crèche. Pour bien des personnes, cela semble une gageure et pourtant c’est possible, je peux en témoigner, mais cela demande intérêt et compétence, patience et dynamisme, qualités que j’ai souvent rencontrées dans ce monde des crèches.


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  • article issu de : http://www.planete-eje.fr/?p=146

    « L’autonomie, la maîtrise, la maturité des sphincters »

     

     

     

    enfants-potEnfants sur le pot dans un centre d’auxiliaires maternelles, en 1944. Photo tirée du livre : l’épopée des bébés

    Réédition du 22/04/13/Blogspot

    Pourquoi je titre ainsi et avec des pincettes (guillemets) ? J’ai encore du mal avec la notion de propreté qui voudrait dire qu’avant d’avoir décidé de faire ailleurs que dans sa couche l’enfant est sale, dans la saleté…mais si j’y réfléchis bien, il a, quand même, les fesses dans des résidus de digestion… Bref, je ne suis pas au clair sur le terme le plus approprié.

     

    Je vous épargnerai la théorie psychologique à ce sujet. Voici un lien pour ceux que ça intéresse : stade anal.

     

    Je ne peux pas faire l’impasse sur l’acquisition de la propreté définie en ces termes par l’encyclopédie Larousse : aptitude d’un enfant à maîtriser ses fonctions de miction et de défécation, de jour comme de nuit. Je n’en écrirai pas plus, inutile de recopier le lien entier. 

    Petit aparté sur les termes utilisés : pour de plus en plus de professionnels de la petite enfance, le mot « propreté » dérange. Je comprends, il me gêne aussi. Finalement qu’est-ce que la saleté par opposition ?

    -« Ne mets pas tes doigts dans ton nez, c’est sale ! » ah ?

    -« Ne joue pas par terre, c’est sale ! » pff encore ?

    -« Ne laisse pas le chien te lécher, c’est sale »…etc.

    A ce rythme-là, l’enfant ne peut pas explorer et expérimenter grand chose sans inévitablement se salir…alors que faire ? Le maintenir dans un environnement aseptisé ? C’est extrêmement compliqué et surtout impossible. L’enfance est quand même une période de découvertes. Si tout est sale, alors c’est interdit de découvrir ? Dans ce cas, l’espèce humaine est sale par définition puisque la pureté est rare dans le temps, il me semble. Parfois, dans notre métier, « acquisition de la continence » est utilisé ou encore « autonomie spontanée » et pourquoi pas « finies les couches » !?

    C’est un sujet qui tourne toujours au vinaigre quand on en parle dans ma famille. J’admets que l’industrie de la Couche s’est saisie de l’acquisition de la propreté de plus en plus « tardive » des enfants pour mettre le paquet au niveau du choix desdites couches. Y’en a pour tous les goûts et tous les budgets. Mais de là à dire que c’est fait exprès pour qu’on les achète, je trouve que c’est abusé (hélas, j’entends souvent ça et et mes oreilles d’EJE disent « aïe »). Et quand j’entends qu’on ferait bien de revenir au pot dès l’âge de 6 mois alors là, je ne réponds plus de rien, autant s’acheter un chiot et le dresser ! La solution serait alors de choisir l’idée qui vient d’outre-Atlantique (toutes les civilisations ont du la pratiquer ainsi par le passé) : l’hygiène naturelle infantile = HNI. Chacun aura son avis sur cette question. Je ne me prononcerai pas. (Article récent : la fin des couches)

    Je n’entrerai pas non plus dans le débat de la toxicité des couches jetables et la tonne de déchets non recyclables qui va avec… Un jour, nos enfants risquent de vivre sur une décharge de déchets comme c’est déjà le cas pour des enfants indiens, africains, sud-américains…

    le scénario s’éloigne dangereusement du domaine de la science fiction. Je sais, ce n’est pas le sujet mais les digressions font partie de la vie : organisation des paillotes,  lieu d’accueil des plus jeunes enfants sur le site même de la décharge, au Cambodge .

    Il suffit d’aller sur internet pour vérifier que tout un chacun a son mot à dire sur la qualité des couches. Pour avoir essayé plusieurs marques sur le postérieur de mon fils, j’ai, en effet, constaté pas mal de réactions épidermiques. En collectivité, j’ai aussi vu des sièges de toutes les couleurs, si je puis dire. Quand le temps de change tourne en scène de torture, c’est à se demander ce qu’il y a dans certaines selles et peut-être dans certaines couches.

    Ce que j’ai à dire sur le sujet est très basique. Comme le dit Florence Foresti, c’est l’enfant qui décide. Oui, il s’agit de son corps, je ne vois pas comment un adulte peut savoir à la place d’un enfant s’il est prêt ou pas. Cela n’empêche pas l’adulte de montrer comment on fait et cela à n’importe quel âge, à partir du moment où l’enfant y porte un intérêt bien sûr.

    Dans notre jargon éducatif, on s’efforce de ne pas dire qu’un « pipi ou caca dans la culotte » ou ailleurs est un accident. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de dommages vis à vis des personnes, des biens ou de l’environnement… ou si peu, en tous cas rarement irréversibles ! Récemment sur FB, j’ai donné mon avis sur le fait qu’il me semble inutile de féliciter un enfant qui a décidé de faire sur le pot ou les WC. Je pense que c’est naturel. Tout un chacun le fera un jour. Je préfère dire à l’enfant « je vois que tu es grand, tu as fait sur le pot ou le WC, tu peux être fier de toi ». En effet, c’est important pour eux d’être vus et entendus, portés psychiquement dans leur développement mais ce n’est pas non plus un exploit (ni une réussite, ni un échec). Ce qui n’a aucun sens, c’est d’en faire une course à la compétition du genre « tu as vu untel fait déjà sur le pot, bravo à lui ! »

    C’est comme toute acquisition : la marche, la parole, elle se fait au rythme de chaque enfant. Rien ne presse, enfin…dans ce monde pressé, on peut en douter.

    Pour aborder le sujet avec les enfants :  littérature enfantine


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  • article issu de : http://www.lapresse.ca/vivre/famille/dre-nadia/201103/28/01-4383971-la-peur-deliminer-ses-selles.php

    La peur d'éliminer ses selles

    Il ne faut surtout pas se fâcher contre...

    Il ne faut surtout pas se fâcher contre l'enfant, le punir, le réprimander ou encore lui mettre de la pression pour qu'il réussisse enfin à éliminer ses selles dans la toilette.

     
    Dr Nadia Gagnier
    Le Soleil

    Il y a quelques semaines, je répondais à la question d'une lectrice dont la fille, âgée de deux ans, se retenait de faire ses selles. Le problème est apparu après que l'enfant eut souffert de constipation. Elle a associé l'élimination des selles à la douleur, ce qui explique pourquoi elle se retenait.

    Depuis la parution de ce texte, plusieurs autres lecteurs m'ont écrit sur le même sujet, l'un d'entre eux ayant même un garçon âgé de six ans qui se retient jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Cela fait en sorte qu'il souille sa culotte lorsqu'il est à l'école. Pour cette raison, il ne veut plus trop aller chez des amis, de peur qu'ils s'aperçoivent de son problème, ce qui l'humilierait.

    Pour cette raison, ma chronique de cette semaine portera sur ce sujet, afin de pouvoir en parler de façon plus détaillée.

    Normalement, l'apprentissage de la propreté se fait entre les âges d'environ deux et quatre ans. Souvent, le tout se déroule sans problème, et l'enfant finit par pouvoir abandonner le port de la couche, au grand plaisir des parents. En effet, pour ceux qui utilisent des couches jetables, ça coûte cher à la longue, et pour ceux qui utilisent des couches lavables, ça fait beaucoup de lessive!

    Pour certains enfants, l'apprentissage se fait plus tardivement, plus lentement ou plus difficilement que d'autres. Dans certains cas, l'enfant sera propre depuis longtemps pour les pipis, mais hésitera à éliminer ses selles sur le petit pot ou dans la toilette. Il peut y avoir plusieurs causes à ce phénomène:

    »impression de perdre une partie de soi-même, comme si le caca était une partie du corps;

    »problème de constipation qui peut rendre l'éli­mination douloureuse;

    »fissure au niveau de l'anus rendant l'élimination douloureuse;

    »stress dans la vie de l'enfant l'amenant à adopter des comportements de régression ou de recherche d'attention (ex.: déménagement, arrivée d'un petit frère ou d'une petite soeur).

    Dans tous les cas, il ne faut surtout pas se fâcher contre l'enfant, le punir, le réprimander ou encore lui mettre de la pression pour qu'il réussisse enfin à éliminer ses selles dans la toilette. Toutes ces formes d'interventions négatives ne feront qu'augmenter la détresse de l'enfant, rendre l'apprentissage de la propreté encore plus négatif à ses yeux et donc maintenir le problème.

    Il faut plutôt tenter de comprendre la détresse de l'enfant et la dissocier de l'élimination des selles. Par exemple, lorsque le problème est causé par un surplus de stress dans la vie de l'enfant, on tente de revenir à un fonctionnement quotidien plus stable, à éliminer les sources de stress et à adopter des routines qui le rassureront (ex. : petit moment dans la journée où il reçoit de l'attention exclusive). Lorsque l'enfant est moins stressé, on reprend l'apprentissage de la propreté en utilisant des méthodes motivantes, telles que le renforcement positif lorsque l'enfant a réussi à passer une certaine période sans se souiller, ou lorsqu'il a réussi à éliminer dans le petit pot ou la toilette.

    Lorsque le problème est dû au fait que l'enfant associe l'élimination des selles à la douleur, on tentera (avec l'aide du médecin) d'éliminer la douleur, afin que l'enfant puisse avoir moins peur de tenter d'éliminer ses selles volontairement et ailleurs que dans sa culotte. Par exemple, on pourrait modifier l'alimentation (ex. : boire plus d'eau, manger plus de fibres), utiliser un laxatif naturel (ex. : gelée minérale) ou des suppositoires à la glycérine pour éliminer le problème de constipation.

    On pourrait utiliser des bains de siège ou un onguent qui accélérera la guérison de la fissure anale. Durant ce traitement, on permet à l'enfant d'éliminer quand il le veut et où il le veut, même si cela implique de lui faire porter encore une couche ou une culotte d'entraînement.

    On ne lui met aucune pression de «performance». Lorsque l'on s'aperçoit que l'enfant a éliminé quelques fois sans se plaindre de douleur, on peut lui faire remarquer que «faire caca» ne fait plus mal et voir à ce moment s'il est motivé à tenter de nouveau d'éliminer dans la toilette ou le pot.

    Si l'enfant a peur de perdre une partie de son corps, on tente d'éliminer cette peur en l'informant sur le système digestif... dans un discours approprié pour son âge et sa capacité de compréhension, évidemment! Pour lui expliquer tout ça, il existe un petit livre qui permet à l'enfant de comprendre qu'éliminer les selles est un processus normal de la digestion, et que ce n'est pas dangereux. (ANGÈLE DELAUNOIS. Le long voyage de monsieur Caca, aux éditions Les 400 coups.) La clé, c'est de respecter le rythme de l'enfant et ses émotions, même si cela implique l'utilisation d'une couche pendant encore quelques jours ou quelques semaines.

    Plus l'enfant se sentira compris et sécurisé par l'attitude calme et sans pression de son parent, plus il collaborera à l'apprentissage de la propreté (pour les selles), lorsque le problème de base, la peur ou la douleur, sera réglé.


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  • extrait de : http://lesvendredisintellos.com/2012/07/13/lalimentation-de-lenfant-selon-emmi-pikler/

    Posted by docmariiie on 13 juillet 2012

     

    Je vous cite un passage du livre « Loczy ou le maternage insolite »  qui me fait rêver…!!!

     

    « Dans ces groupes E(23-30 mois) et F(33-42 mois), les repas sont rapides, on note huit, dix, treize minutes, un quart d’heure maximum. Ils se passent dans le calme, chacun mange de bon appétit, bavarde assez peu, parce qu’occupé à ce qu’il fait. Tout est là, sous la main, pas d’attente et pas d’énervement. Ce n’est pas un moment de plaisir intense ni d’animation, ni de contact très proche avec la nurse, comme le sont le bain, le change et la promenade. C’est plus une routine importante qui se déroule comme allant de soi. Les enfants anorexiques sont totalement inconnus. »

     

     Ce livre relate les observations de 2 psychologues au cours d’un séjour à la pouponnière de Loczy, en 1971, à Budapest, alors dirigée par la pédiatre Emmi Pikler, dont les observations sur la motricité libre du jeune enfant on été présentées ici et par muuuum, et là aussi par mamanpsychomot.

     

    Chez nous, quand nous sommes à table, mon mari et moi, avec notre poussin de 3 ans, les repas finissent très souvent par haussements de ton et chantage :o/, après que Mr Poussin, s’il a bien voulu manger 3 grains de riz, joue avec sa nourriture, attrape un jouet à proximité, fait de la musique avec ses couverts ou les envoie valser par terre… ><

     

    Mais comment font-elles à Loczy ? Donnez-nous leur secret !!!!!! lol

     

    De secret il n’y en a point, ça se saurait ;o), mais une organisation, un comportement avec les enfants, un aménagement de l’espace, qui font que les repas se passent comme cela…

     

    On va retrouver au niveau des repas, les bases du fonctionnement de Loczy : Observation, Référence, et Activité libre.

     

    –> L’Observation :

    Le rythme de l’enfant est en permanence pris en compte grâce à l’observation, que les nurses mettent en commun au cours de réunions régulières.

    La règle « pas une cuillère de plus » est absolue ;  par contre, un supplément est donné, jusqu’à satiété, si l’enfant a encore faim une fois son repas terminé, et ce, dès le plus jeune âge. On lui fait confiance pour savoir les quantités dont il a besoin.

    –> La Référence :

    Pour les plus petits , c’est toujours la nurse référente de l’enfant qui le nourrit ;

    Pour les plus grands,  la référence est aussi représentée par la régularité des horaires de repas, qui va notamment permettre à partir d’un certain âge  l’anticipation, mais on prévient de toute façon toujours les enfants avant l’heure du repas, ou de tout autre soin, que ça va être leur tour.

    –> L’Activité Libre :

    Les enfants sont laissés libres de manipuler biberon, cuillère, verre quand ils le souhaitent, aidés au minimum par la nurse. Cela est fait encore une fois en fonction du rythme d’évolution de chaque enfant, et jamais au-delà de ses capacités. Si un enfant ne sait pas faire, on ne fait pas à sa place, par exemple, s’il ne sait pas dénoyauter les cerises, on lui donne les fruits en compote, mais on enlève pas le noyau à sa place.

    Elle va amener à l’autonomisation progressive des enfants, qui, plus grands, participent aussi au service.

     

    Il ne faut pas oublier que ces observations ont été faites dans une collectivité d’enfants, et que cela n’est peut être pas aussi simple à extrapoler à la maison, où d’autres facteurs, d’ordre affectif et émotionnel notamment, rentrent en ligne de compte.

     

    Ces observations ont donc été reprises, plus adaptées à l’enfant dans sa famille, dans le livre « L’éveil de votre enfant » de Chantal de Truchis, avec les mêmes grandes lignes :

     

    * Préparer le moment du repas :  en mettant en place des petites routines qui permettent à l’enfant d’anticiper.

    * Nourriture affective et psychique :

    –> calme et régularité des repas : moi je l’entends (pour nous) comme pas de télé en mangeant, et horaires à peu près réguliers des repas…

    –> continuité du lien affectif : c’est un repère important pour le petit bébé que ce soit le plus souvent possible la même personne qui le nourrisse, et il n’a pas forcément les moyens de montrer que ça ne lui convient pas de passer dans différents bras à chaque biberon …

    * Participation active du bébé :

    –> initiatives du bébé au cours du repas : « Quand vous voyez naître une possibilité, laisser la se développer en aménageant ce qu’il faut autour », tout ça au rythme du bébé,  par exemple quand il commence à attraper sa cuillère, prévoir un environnement lavable tout autour ^^

    –> Bébé sait s’il a faim : alors que c’est naturel au sein, même quand il est nourri au biberon  » laissez-le régler lui-même la quantité de lait et de nourriture qui lui est nécessaire, à l’inverse, arrêtez de le nourrir quand il vous fait comprendre qu’il n’en veut plus « 

     

    J’ai vu plusieurs exemples de cet ordre là chez des bébés nourris au biberon, qui réclamaient plus que les quantités recommandées par la médecine, et qui, quand on les a laissé faire, se sont régulés naturellement en quelques semaines, et ne sont pas devenus obèses pour autant…

     

    Alors je suis OK avec ça pour les petits, mais passé 1 an grosso modo, , l’alimentation devient aussi un moyen d’agir sur ses parents, parfois je ne mange pas, non parce que je n’ai pas faim, mais parce que j’ai un message à faire passer, et là ça devient plus compliqué…

     

    J’ai lu ailleurs (dans une des newsletter de Véronique Darmangeat, consultante en lactation),  que la capacité d’estomac d’un enfant est variable, et que certains troubles alimentaires peuvent être régulés au contraire en fractionnant l’alimentation. Ces deux approches me semblent un peu contradictoires au premier abord, et je ne sais qu’en penser….à creuser.

     

    –> l’envie de jouer avec la nourriture : « Les expérimentations périlleuses durent peu chez la plupart des enfants si on leur signifie clairement que ce n’est pas ainsi qu’il faut faire (…) d’autant plus qu’on leur laisse en parallèle tenir le verre, manger des morceaux avec les doigts etc… »

    Permettre de faire de la « patouille » en dehors des repas  peut aussi participer à combler le besoin de découverte tactile du bébé avec autre chose que de la nourriture !

    * La composition des repas

    –> Un enfant doit-il manger de tout ?

    Ici le message est : « goûter ou pas, à chacun de voir… » et « les goûts de l’enfant évoluent avec le temps ».

     

    A ce sujet je me souviens des études citées dans la thèse Geneviève Dulude dans l’article « Finis ton assiette » de nadinbox, qui disent qu’« un enfant à parfois besoin de 15 contacts avec un aliment avant d’accepter d’y goûter », alors peut-être qu’un peu de patience…

     

    En tout cas, Il parait indispensable que l’enfant ait le droit de dire « je n’aime pas ça « .

    * Les horaires

    –> faut-il imposer les horaires de repas ?

    « Entre la rigidité qui consiste à régler le bébé parce qu’il est l’heure, et le libre choix complet où rien ne peut être organisé dans la journée parce qu’on ne sait pas à quelle heure il va se réveiller et manger, il y a sûrement de la place pour une troisième voie où les horaires sont prévus, avec une certaine marge, mais prévus quand même. »

    « Il paraît logique, vers 4-5 mois (ou avant, c’est à vous de voir), de considérer les horaires que l’enfant choisit le plus souvent et ceux qui vous arrangent, vous, puis de fixer ces horaires. »

    –> entendre les messages de bébé :

    – pour qu’il se sente bien au cours du repas

    – pour que ses initiatives soient prises en compte

    Quand je vois tous les effets positifs de la mise en œuvre des observations d’Emmi Pikler sur la motricité libre du jeune enfant sur mon fils et d’autres enfants autour de moi, je me dis qu’il y a aussi un paquet de bonnes choses à prendre (et à faire passer) dans sa façon d’aborder l’alimentation...


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  • article issu de : https://scribium.com

    Les articles Famille & Relations de Magali Labarre
     
    Voici quelques pistes pour faciliter ce temps du repas pas toujours simple à gérer quand il s'agit d'un groupe de jeunes enfants.

    La fin de matinée annonce le moment de passer à table pour les petits de la crèche. Très souvent, l'ambiance est électrique: les professionnels vont et viennent tandis que les enfants s'agitent et pleurent parfois.

    Les raisons de cette agitation

    Elles sont nombreuses:

    • les petits ont faim;
    • certains sont fatigués;
    • les adultes s'affairent, ce qui accroît l'énervement du groupe qui ne sent plus ou pas assez contenu;
    • l'avant-repas est une transition qui peut, lorsqu'elle n'est pas réfléchie par les équipes, être difficile pour des jeunes enfants. Il peut s'agir d'une réelle perte de repères, la sécurité affective des petits est mise à mal par toute cette effervescence. Certains enfants sont interrompus dans leur jeu sans réelle possibilité pour eux d'anticiper.

    Anticiper le temps du repas, comment faire?

    Pour que ce temps du repas se déroule bien, il est important d'offrir aux jeunes enfants l'opportunité de l'anticiper. Les professionnelles peuvent, en préparant des supports ou en rassemblant les petits autour d'un temps calme, diminuer considérablement l'ambiance faite de tensions et d'excitations.

    1. Instaurer le lavage des mains avant le repas: non seulement c'est un geste hygiénique de première importance, mais il s'agit également d'un rituel permettant de donner un repère temporel aux jeunes enfants. De plus, inviter les petits à venir se laver les mains à tour de rôle leur permet de finir leur activité.
    2. Annoncer le menu aux enfants. Une professionnelle lit aux enfants les différents plats proposés le jour même. Un support peut venir illustrer ce rituel.

    Annoncer le menu aux enfants au moyen d’un tableau magnétique

    Il est tout à fait possible de fabriquer un support pour annoncer le menu au groupe d’enfants. C’est très simple à fabriquer et peu coûteux.

    1. Le matériel à prévoir: une planche de contreplaqué de 40 cm sur 60, de la peinture magnétique, des images d’aliments plastifiées, des bandes magnétiques.
    2. Réalisation du tableau: peindre la planche de contreplaqué avec le pot de peinture. Il est nécessaire de passer plusieurs couches. Attendre 24 heures avant de décorer votre tableau magnétique. Par exemple, il peut être divisé en trois parties: entrée, plat et dessert.
    3. Mise en place du rituel: choisir un endroit stratégique où chaque jour, invariablement, les enfants pourront écouter les différents plats qui composeront leur repas. Ils peuvent même participer en installant les images adéquates sur le tableau.

    La présentation des plats, une réflexion nécessaire

    Les enfants y sont très sensibles. Une table bien préparée, des plats colorés et, pourquoi pas, des plateaux-repas sont quelques-unes des pistes à explorer. Quoi qu’il en soit, vous apprécierez de voir que ce temps du repas peut se dérouler dans une ambiance détendue avec des enfants sereins et calmes.


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  • Sommeil et sécurité : Liens entre le développement de l’enfant et le rituel du coucher

    21 mai 2013. Nathalie Pages.

    MySommeil est allé à la rencontre de Nathalie Pages, docteur en pharmacie spécialisée dans l'accompagnement des parents pour les aider à gérer le sommeil de leurs enfants.

    Bonjour Nathalie Pages, vous êtes spécialisée dans l'accompagnement du sommeil de l'enfant, pouvez-vous nous parler des liens qui existent entre la sécurité et le sommeil des enfants ?

    Vous avez raison de commencer par cette question car il est essentiel de le préciser. Je vous propose de retrouver sur le site Larousse.fr trois définitions :

    - Sommeil  : « état physiologique périodique de l’organisme pendant lequel la vigilance est suspendue et la réactivité aux stimulations amoindrie. »Il en ressort que tout ce qui va permettre la baisse de la vigilance et de la réactivité de l’organisme, va favoriser le sommeil. 

    - Sécurité : « Situation, dans laquelle quelqu’un, quelque chose, n’est exposé à aucun risque, en particulier d’agression physique,  d’accident, de détérioration » Assurance, confiance, couverture, protection, refuge, sûreté, tranquillité…
    Il en découle que tout ce qui favorise l’absence de risque, la confiance, la protection, va aller dans le sens du sommeil.

    La troisième notion essentielle est liée au lâcher-prise. Retournons sur larousse.fr :

    - Lâcher-prise  : Abandonner ce que l’on tenait, cesser l’attaque, renoncer à une action / Relâcher, abandonner, renoncer, livrer, libérer…
    Il s’agit bien là de lâcher ce qui concerne l’éveil…

    Pour résumer : l’endormissement et le maintien du sommeil sont liés à la baisse de vigilance et de réactivité, permise par le lâcher-prise, possible en situation de sécurité physique et affective.

    En quoi est-ce important pour le sommeil de nos enfants ?

    Trois raisons de rester vigilants au sommeil de nos enfants.

    - Dès la naissance, la maturation du cerveau et le développement corporel sont totalement liés aux stades de sommeil. Les (nombreuses) étapes de maturation physique et psychique, largement décrites par tous les grands spécialistes du développement de l’enfant, s’accompagnent de ce que le Pr André Kahn appelait les  troubles "normaux" du sommeil. C’est le cas par exemple des bébés âgés de 7 à 9 mois, lors de l’apprentissage de la séparation, l’apprentissage du langage ou de la propreté, la phase d’Œdipe, l’adolescence et ses énormes bouleversements….

    - Tout au long de la vie, notre sommeil est acteur et gardien de nos forces et compétences physiques et psychiques. Des perturbations supplémentaires répétitives et chroniques peuvent avoir de réelles conséquences sur le développement et les comportements de l’enfant.

    - Notre cerveau, depuis la nuit des temps, veille sur nous..et sur notre sommeil.  Lorsque nous dormons, une partie de notre cerveau s’assure en continu de la sécurité de l’environnement. Assurer le sentiment de sécurité au bon moment favorise le lâcher-prise, et le sommeil.

    Les plus grands spécialistes de l’enfant s’accordent pour indiquer qu’il n’y a pas de développement sans sécurité. Favoriser cette sécurité physique et affective permet le lâcher-prise nécessaire à se laisser aller vers le sommeil, en toute tranquillité.

    Comment assurer le sentiment de sécurité de l'enfant ?

    Dans ma pratique, je me base sur le «  Holding and Handling » de Winicott ; ceci consiste au soutien de l’enfant, tant physiquement que psychiquement, au travers des soins, contacts, échanges, variables selon l’âge.
    2 sentiments existent :
    - Sécurité affective
    Confiance, environnement affectif ; peau à peau, bras, portage, lit parental ; rituels, doudous, tétine, regard, parole ;
    - Sécurité physique
    Contenant, enveloppement, repères, couchages, lumière, sons, musique, tissus…             
    Satiété, absence de douleur, confort corporel…

    Deux points restent essentiels cependant :

    Lien entre mère et enfant- Un paradoxe apparent est que, plus le bébé ou l'enfant en bas-âge est sécurisé, plus l’apprentissage de l’autonomie sera, ensuite, favorisé. C’est ce que les spécialistes appellent « Bien s’attacher pour mieux se détacher ». Lui répondre, à tout âge, est essentiel, par le toucher, le regard, la voix, que l'on va progressivement distancer, même si la raison de ses pleurs nous échappe ; s’il se sent entendu, il pourra apprendre peu à peu à se laisser aller au sommeil, dans la confiance de sa mère, de son père ou de la personne qui s'occupe de lui.

    - D’autre part, à tout âge,  le sentiment de sécurité de l’enfant et indissociable de la sphère des émotions familiales ; pas de panique, la vie est une succession de bons moments et de mauvaises passes, les variations sont donc inévitables, mais il est important de garder le cap d’une transition calme et apaisante vers le sommeil, et ceci d’autant plus que la journée a pu être compliquée… Comme pour nous, les adultes.

    Il s’agit donc de nous servir de l’observation, du bon sens, de la simplicité, pour assurer la sécurité physique et affective, totalement indissociable du lâcher-prise, du sommeil, du développement de l’enfant, quels que soient son âge et son stade de développement. C’est par exemple le rôle des rituels du coucher, des doudous, si importants dans ces apprentissages.
    L’anxiété, l’insécurité, stimulent la peur, la vigilance, et s’opposent au sommeil. Il est donc capital de veiller à préserver le sentiment de sécurité physique et affective du bébé et de l’enfant, tout comme chacun de nous veille à préserver son cocon sommeil…..

    Quelles sont les erreurs à éviter ?

     

    Tout ce qui peut perturber le sommeil des bébés ou des enfants, et le vôtre !
    On peut en effet facilement arriver à un conditionnement : l’endormissement ou le maintien du sommeil sont conditionnés à …. Biberon, présence de papa ou maman, main dans la main, tout ou partie de la nuit dans le lit parental, etc….  
    Ceci représenterait environ 80% des troubles du sommeil dans la tranche d’âge des enfants de 3 mois à 3 ans.

    Jacky Israël (« Comment dorment les bébés ») en a clairement décrit le processus :
    Un comportement ponctuel et parfaitement adapté peut devenir par la suite systématique, et surtout inadapté puis carrément addictif et régressif. Par ex : un endormissement systématique dans les bras ou en tétant parfaitement normal à 2 mois devient inadapté quelques mois après, puis régressif ! Il est nécessaire néanmoins de garder en mémoire que cela dépend aussi étroitement des limites d'acceptation parentales.
    Il y a donc nécessité d’une transition. On peut par exemple débuter vers 4 mois (chez un bébé à terme et sécurisé) un apprentissage à l’endormissement autonome, en espaçant progressivement le sommeil de la tétée, puis de tout ce qui concerne l’éveil, et en commençant à le coucher éveillé.

     

    Quelles sont les erreurs les plus courantes ?

     

    - Considérer  le bébé comme un petit homme : c’est un petit d’homme, qui a une énorme route à construire, au travers de ses éveils, de son sommeil, de la confiance et de la sécurisation ;
    - Réveiller systématiquement un tout petit, pour le bain, le changer, la visite de la famille… laissons-le dormir en paix ! (Une exception cependant, la nécessité de le réveiller pour le nourrir sur avis médical) ;
    - Oublier les rituels, ou au contraire trop les prolonger : ils sont essentiels. Une présence parentale avant l’endormissement est nécessaire, rassurante et favorise la transition vers le sommeil.
    Mais excessive ou persistant pendant le sommeil, cette présence parentale peut devenir contre-productive ;
    - A éviter également l’anxiété de résultat (« il faut qu’il dorme », car pas plus que nous il ne peut dormir sur commande !), l’énervement, le stress parental lié au sommeil de l’enfant, ou à  la journée qui s’achève….;
    - Les écrans peuvent l’occuper un moment, mais vont stimuler sa vigilance et peut-être ses peurs ;
    - le biberon est un repas, pas un rituel de sommeil ;
    - le bain est plutôt stimulant en général ;
    - le lit est un lieu de sommeil, pas un terrain de jeu ni un espace de punition.
    Et puis, rien ne remplacera un câlin, une chanson, un moment personnel, court, précieux, qui sera là pour préparer la séparation de la nuit et du sommeil.

    Pour conclure, je dirai que l’observation nous indique si nous faisons bonne route : le comportement de l’enfant de nuit comme de jour, la qualité de notre propre sommeil. 
    La dernière erreur serait de rester seul face à un problème de sommeil, là où « on n’en peut plus ». Nous sommes des humains, avec nos stress et nos angoisses, pas des super-héros de l’éducation et de l’apprentissage. Il est indispensable de savoir demander de l’aide, car la qualité du sommeil de l’enfant impacte sa qualité de vie et donc celle de toute la famille. Et nous avons tout à y gagner.

     


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  • article issu du blog : https://laptitesylvia.wordpress.com/

     

    Qu’est-ce que le sommeil ? 

    Le sommeil :  État physiologique périodique de l’organisme (notamment du système nerveux) pendant lequel la vigilance est suspendue et la réactivité aux stimulations amoindrie. (On distingue une phase de sommeil lent, profond et réparateur, et une phase de sommeil paradoxal, caractérisé par le rêve.)
    Besoin de dormir : Céder au sommeil.
    État d’inactivité provisoire ou d’activité ralentie de quelque chose : Une industrie qui sort du sommeil. Larousse

    Le sommeil a une importance fondamentale pour la santé. La nuit, le corps récupère, il favorise et stimule les apprentissages, la mémoire, il fabrique des anticorps pour lutter contre les infections et les maladies puis il stimule des hormones… 

    Le sommeil est nécessaire à la croissance de l’enfant et à la maturation de son système nerveux. En effet, c’est pendant ce temps que l’hormone de croissance est sécrétée, que la mémoire se construit et que s’organisent les informations acquises tout au long de la journée. 

    Wouah, c’est qu’on bosse la nuit !!!!

    Les enfants de moins de 3 ans ont besoin d’environ 12 heures de sommeil par nuit avec 1 sieste en début d’après-midi. Bien évidemment, ce temps varie d’un enfant à un autre voire d’un jour à l’autre. Le manque de sommeil est provoqué par des contraintes scolaires (écoles, garderies), des sorties tardives (week-end) de la part des parents, des cauchemars, des terreurs nocturnes ou autre. On dit alors, qu’ils accumulent une dette de sommeil.

    Pour que les enfants aient 12 heures de sommeil par nuit, ils devraient être couchés à 19h pour un levé à 7h. Or, vous et moi, savons que les enfants sont rarement couchés à 19h mais plutôt entre 20h et 21h soit une dette de sommeil d’environ 2h/3h par nuit. La sieste permet donc de combler le manque de sommeil de la nuit précédente… Bien évidemment, il est important que l’enfant soit couché tous les jours à la même heure, afin de ne pas avoir trop de dettes de sommeil… 

    La sieste, quand et combien de temps ? 

    « L’enfant à la sieste, peut dormir le temps qu’il veut, sans que cela porte préjudice au sommeil de la nuit … De même, qu’il est faux de croire que si l’on prive un enfant de la sieste, il s’endormira plus facilement le soir » …  

    Pas facile de s’y retrouver dans tout ça …

    Et bien, d’après mes recherches, tous sont d’accord pour dire que la sieste doit se faire tôt l’après-midi. Généralement, après le repas entre 12h30 et 13 heures et doit se terminer au plus tard à 15 heures/15 h 30. Elle ne doit pas durer plus d’un cycle. Je rappelle qu’un cycle dure en moyenne de 1h30 à 2h.

    train

     

    Une bonne sieste… Mais pas trop longue !!

    Il est nécessaire de respecter un temps de veille assez long entre la sieste et le moment du dodo. En effet, si l’enfant fait une sieste trop longue ou trop tardive, celle-ci serait néfaste sur la quantité et surtout sur la qualité du sommeil de la nuit qui suit. Et nous savons, qu’un bon sommeil de nuit est indispensable pour être en pleine possession de ses capacités et démarrer la journée dans de bonnes conditions.
    Une sieste trop longue, pourrait également retarder l’endormissent et provoquer une dette de sommeil supplémentaire.

    En tant que maman, je pense également au décalage que peut engendrer une longue sieste. Car qui dit longue sieste, dit goûter plus tard, donc dîner plus tard, se coucher et s’endormir plus tard.. Pour se réveiller à la même heure le lendemain matin… Là pour le coup, ce n’est pas le top !

    Les conséquences d’une dette de sommeil.

    Un enfant en manque de sommeil, se traduit par un changement brutal de son comportement. Il faut donc être vigilant à des signes tels que :

    • L’hyperexcitabilité,
    • l’irritabilité,
    • les colères,
    • l’intolérance à la frustration,
    • l’intolérance au changement,
    • les pleurs,
    • une humeur changeante.

    Plus le niveau de fatigue est élevé, plus il est difficile de s’endormir, cette règle se vérifie tant pour les jeunes que pour les adultes. Par ailleurs, un enfant que l’on empê­che de faire la sieste s’habitue à lutter contre les signes de fatigue et a plus de difficultés à s’abandonner aux bienfaits du sommeil. (Brigitte Langevin)

    La sieste a des vertus qui sont incontestables. Il est donc important que celle-ci soit mise en place dans de bonnes conditions et dans le respect du rythme de l’enfant.

    Mon accompagnement à la sieste en crèche.

    La sieste est pour moi un temps parfois difficile à gérer. Bizarrement, c’est toujours à ce moment, que choisissent les enfants pour mettre à rude épreuve ma patience…

    Bon nombre de fois où sur les réseaux sociaux, j’ai vu des appels à l’aide sur « comment gérer ce temps ».

    Après observations de l’équipe, nous avons discuté d’une nouvelle organisation de la sieste dans la section des grands. En effet, les enfants étant nombreux, ça génère beaucoup de bruit, car ils courent, crient, peuvent faire preuve d’agressivité envers les autres enfants et nous nous épuisons.
    La directrice a proposé de diviser le groupe en deux. Un groupe sur un tapis et le deuxième sur un autre tapis et chacune s’occupe d’un groupe. J’ai trouvé l’idée bonne… Le premier jour, j’ai pu observer que ça n’allait pas. En effet, le groupe était encore bruyant, courait dans tous les sens, etc. Il fallait donc réajuster.
    J’ai donc proposé une nouvelle organisation.

    En tant qu’éducatrice de jeunes enfants, comment j’accompagne les enfants à la sieste

    Le midi, pour l’accompagnement à la sieste, nous sommes 2 professionnelles. La section est composée de 2 dortoirs et chaque enfant a son lit et sa place fixe. Il y a très peu de « turn over » des lits. En effet, nous faisons en sorte de limiter les déplacements. Pour cette nouvelle organisation, j’ai proposé que chacune de nous accompagne un groupe d’enfants correspondant à un dortoir.

    Quand j’arrive dans le dortoir avec le groupe d’enfants, tout est prêt. En effet, j’ai en amont, préparer tout ce dont j’avais besoin (bacs pour les vêtements, doudous, tétines et livres). Pendant que j’aide les plus petits, les plus « autonomes » se déshabillent seuls. Une fois tout ce petit monde déshabillé, chacun prend son bac de vêtement et tout ensemble, nous allons dans la salle de bain les ranger. Pendant que je range les bacs, certains passent aux toilettes puis je mets les couches à ceux qui en ont besoin. Quand tout est rangé, nous retournons dans le dortoir et j’essaie au maximum de créer une ambiance calme et propice à la sieste (pénombre, musique calme, voix posée, etc … Puis j’invite les enfants à aller dans leur lit avec doudou et tétine et je m’installe pour lire plusieurs histoires et chacun s’endort à son rythme.

    Pour le réveil, la plupart du temps, je favorise le réveil spontané de l’enfant. Quand je vois que l’heure du goûter arrive, car oui, il y a quand même un timing à respecter et je pense (d’ailleurs, mes recherches l’ont « confirmée ») qu’une sieste trop longue n’est pas profitable à l’enfant, j’ouvre la porte du dortoir afin que les bruits lui parviennent et le sortent tout doucement du sommeil. De plus, pour qu’il prenne son goûter tranquillement, j’évite d’ouvrir la porte au dernier moment… Il est important, je pense, de lui laisser le temps d’émerger. En effet, je considère que le réveil ne doit pas être brutal mais progressif, pour ne pas « couper » une phase de sommeil importante.

    Le sommeil est un besoin physiologique vital et bien qu’il soit indispensable, je ne peux forcer un enfant à dormir. Eh oui, je suis désolée de vous le dire, mais le sommeil ne se commande pas à volonté … Oui, je sais, dommage !! Par contre, je peux lui proposer un temps de repos et faire en sorte que ce temps lui soit profitable.

    Mon bilan de cette nouvelle organisation

    Voici, ce que j’ai observé.

    • Une continuité de mon accompagnement à la sieste
    • Les enfants sont acteurs de leur sieste
    • Un groupe plus posé et plus calme
    • Un groupe plus à l’écoute
    • Les enfants s’endorment plus rapidement
    • Le sommeil est de qualité (réveil de bonne humeur, enfants plus posés)

    Et dire que dans notre société la sieste est « mal vue » … Je comprends pas pourquoi !

     


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  • Patience, patience!

    Un nouveau-né dort selon ses besoins, rarement pendant les heures qui nous conviennent!

    À la naissance, il ne fait aucune différence entre le jour et la nuit. Son sommeil se fractionne en périodes de 2 à 4 heures (de 2 heures environ s’il est allaité). Il ne se réveille que pour satisfaire ses besoins primaires, comme manger pour assouvir sa faim. Son horloge biologique, qui règle les périodes de son éveil et de son sommeil, n’est pas encore ajustée.

    La 1re semaine, le poupon peut dormir près de 20 heures sur 24. À l’âge de 1 mois, il dort de 16 heures à 20 heures environ sur 24. Vous remarquerez peut-être que sa période d’éveil est plus longue en fin de journée, entre 17 h et 22 h.

    Vous trouvez que votre bébé dort autant, sinon plus, le jour que la nuit? C’est normal! Contentez-vous de lui offrir le meilleur environnement possible pour qu’il apprenne à faire graduellement la différence entre le jour et la nuit. Vers 8 à 10 semaines, il commencera à les distinguer. Il espacera alors ses repas de nuit et boira davantage le jour.

    Jour et nuit : comment aider bébé à les différencier
    • Privilégiez le calme lorsque vous le nourrissez la nuit. Tamisez la lumière, essayez de ne pas lui parler et de le changer très délicatement dans son lit, uniquement si c’est nécessaire.
    • Les siestes peuvent être faites en dehors du lit et à la lumière les premières semaines. Dès que l’enfant commence à mieux différencier le jour et la nuit, les siestes gagnent à être faites dans son lit et à la pénombre, pour favoriser un sommeil long et récupérateur.

    Le soir, couchez-le sur le dos (voir syndrome de la mort subite du nourrisson), les pieds contre la base de son lit. Mettez-lui un pyjama chaud (selon la saison) et posez une couverture légère sur ses pieds. Une température plus fraîche favorise le sommeil. Le matelas sur lequel il dort doit être ferme, et la température de la pièce doit être de 20 °C ou 21°C (soit 68 °F ou 70 °F). Afin de prévenir les risques d’étouffement, ne laissez rien d’autre dans son lit : ni oreiller, ni toutou, ni édredon, ni contour de lit... Vous pouvez aussi l’envelopper dans une petite couverture de coton, selon la technique de l’emmaillotement. Demandez à un professionnel de la santé ou à un proche qui connaît cette technique de vous l’enseigner. Les premières semaines, l’emmaillotement aidera votre petit à se sentir en sécurité, comme lorsqu’il était dans l’utérus.

    Vous vous demandez où le coucher? Il n’y a pas de règles absolues. Les seules choses qui importent, c’est qu’il soit en sécurité et que tous les membres de la famille soient à l’aise. Idéalement, la couchette de bébé devrait être placée dans votre chambre les premières semaines de sa vie. Mais, si vous n’arrivez pas à dormir près de lui à cause des petits bruits qu’il fait, installez son lit dans sa chambre. Ne culpabilisez pas : votre sommeil est tout aussi important que le sien!

    Dormir avec son bébé : est-ce sûr ou non?
    La question fait l’objet d’un débat entre spécialistes. Certains déconseillent le « co-dodo »; d’autres insistent plutôt sur les règles à suivre pour dormir avec un bébé en toute sécurité. Les voici :
    • ne laissez jamais votre bébé seul dans un lit d’adulte;
    • choisissez un matelas ferme et plat; évitez les lits d’eau, les matelas pneumatiques et les autres « couchages » trop moelleux ou déformés;
    • ne mettez ni oreillers, ni douillettes, ni couvertures lourdes là où votre bébé est couché;
    • ne consommez pas d’alcool ni de drogues ni de médicaments qui pourraient altérer votre vigilance et votre capacité à vous réveiller;
    • ne dormez pas avec votre bébé si vous êtes extrêmement fatigué, car cela pourrait nuire à votre vigilance.
    • Toutefois, selon la Société canadienne de pédiatrie, « le lieu de sommeil le plus sécuritaire pour le nourrisson est sa propre couchette, installée dans la chambre de ses parents les 6 premiers mois. ». Pour en savoir plus voir syndrome de la mort subite du nourrisson.

    S’offrir du temps de répit

    Les premiers jours, voire les premières semaines suivant l’arrivée d’un bébé, on est excité d’accueillir ce petit être dans sa vie. Même si on ne dort que 4 heures par nuit, on se sent souvent très en forme. Mais attention! Parfois, dès la fin du 1er mois, on subit le contrecoup de ce manque de repos. On s’effondre de fatigue et on a parfois des moments de tristesse... Ce qu’il faut comprendre, c’est que s’occuper d’un nourrisson, ça exige l’adaptation de tous les membres de la famille, et ce n’est pas un sprint : c’est plutôt un parcours de longue haleine.

    Voici quelques trucs pour tenir le coup :

    • Dès que votre bébé dort, dormez aussi, que ce soit le matin, l’après-midi ou le soir.
    • Acceptez toute l’aide qu’on vous propose concernant le ménage, le lavage, la cuisine... Cela vous permettra de vous reposer un peu.
    • Si vous allaitez, votre conjoint peut amener votre bébé dans votre lit la nuit : ainsi, l’allaitement se fera au chaud, pendant que vous êtes allongée.
    • Associez le papa aux boires du bébé si vous ne pouvez allaiter. Il peut lui donner le biberon du soir ou celui du milieu de la nuit pour vous permettre de vous reposer.
    • Si votre enfant ne semble pas craindre les inconnus, profitez-en pour le faire garder 1 heure ou 2, le temps de vous offrir une pause.
    • Pendant la journée, afin de l’aider à intégrer les rythmes différents du jour et de la nuit, vous pouvez le faire dormir dans un autre lit que celui qu’il occupe la nuit, mais sans le couper des bruits de la maisonnée. Vous pouvez le mettre, par exemple, dans un petit berceau ou dans un lit portatif.

    Pour l’aider à dormir

    En matière de sommeil, chaque enfant est unique. Pour « faire ses nuits » et « tenir » 5 ou 6 heures d’affilée sans se nourrir, votre bébé doit pouvoir faire des réserves d’énergie. Il doit aussi régler son horloge biologique, c’est-à-dire les variations de température de son corps, son système cardiovasculaire et ses cycles hormonaux.

    De votre côté, vous pouvez l’aider à mieux dormir. Voici des méthodes qui ont fait leurs preuves :

    Des chiffres rassurants
    Chaque nouveau-né apprend à faire ses nuits à son rythme, tout comme il apprendra un jour à ramper et à marcher. Vous pouvez seulement l’aider.

    À l’âge de 2 mois (8 semaines), seul 1 bébé sur 4 fait « ses nuits », c’est-à-dire qu’il dort au moins 5 ou 6 heures de suite entre 11 h du soir et 8 h du matin. À 4 mois, 3 bébés sur 4 le font. Mais attention! il peut y avoir des retours en arrière! Par exemple, au moment des poussées de croissance (vers l’âge de 1 à 3 semaines, de 6 à 8 semaines, de 3 mois et de 6 mois), le bébé demande davantage à boire la nuit durant 2 à 3 jours.
    • Vérifiez son confort : veillez à ce que sa couche soit sèche, que la température de la pièce soit confortable (20 °C ou 21°C, soit 68 °F ou 70 °F), que le bruit de fond soit acceptable, qu’il porte des vêtements appropriés pour la saison, qu’il n’y ait pas de fumée (de cigarette ou autre).
    • Commencez à établir une petite routine avant le coucher. Faites les mêmes gestes à la même heure afin qu’il puisse reconnaître le moment de dormir et s’y préparer. Le nourrisson serait plus prêt à cela autour de 3 à 4 mois.
    • Habituez-le progressivement à s’endormir seul, sans le sein ni le biberon ni vos bras. Mettez-le au lit avant qu’il soit totalement endormi, après lui avoir fait écouter une petite berceuse et lui avoir souhaité bonne nuit.
    • Éviter que les périodes de sommeil soit toujours associées à un boire. Faites-le boire après la sieste, par exemple.
    • Souvenez-vous que tout ce qui lui rappelle sa vie utérine l’aide à se calmer : un doux bercement, de la chaleur, de la musique, la voix de ses parents, l’odeur maternelle, un porte-bébé ventral.
    • Emmaillotez-le (jusqu’à 2 mois environ), selon la technique de l’emmaillotement, dans une fine couverture qui lui rappellera sa vie utérine. Faites-le surtout s’il a un sommeil agité et qu’il dort mal ou se réveille fréquemment. Desserrer graduellement la couverture afin de favoriser le mouvement des mains vers la bouche ou la doudou. Avec le temps, ce comportement favorisera l’autonomie d’endormissement.
    • Essayez de le nourrir juste avant de vous coucher afin de profiter d’une nuit plus longue, surtout s’il a dormi toute la soirée.
    • Privilégiez le calme lorsque vous le nourrissez la nuit afin de l’aider à distinguer le rythme du jour de celui de la nuit. Tamisez la lumière, essayez de ne pas lui parler, changez-le très délicatement... Si sa couche vous paraît sèche, il n’est pas nécessaire de la changer. Ainsi, il retrouvera rapidement son sommeil. Le jour, au contraire, stimulez-le, emmenez-le au parc... Laissez les rideaux ouverts pendant ses siestes.
    Les réveils nocturnes : ce qu’il faut savoir
    Un nouveau-né passe par différents types de sommeil : somnolence (état entre la veille et le sommeil), sommeil calme, sommeil agité (dans ce cas, le visage est expressif, les yeux bougent sous les paupières).
    En général, pendant une période de sommeil qui dure de 2 à 3 heures, les phases de sommeil agité et de sommeil profond alternent de 2 à 3 fois dans le cas d’un bébé qui a bien mangé.
    Si son sommeil est agité, le poupon grimace, sourit et pleure parfois. C’est normal, inutile de le réveiller! Par contre, s’il est vraiment réveillé et s’il a faim, il s’agitera de tout son corps et il aura les yeux grands ouverts.

    3 à 6 mois

    haut

    Il fait ses nuits... ou presque!

    Autour de 3 mois, la plupart des petits commencent à faire leur nuit, c’est-à-dire dormir de 5 à 6 heures d’affilée. Et normalement, vers 4 mois, l’enfant dort de 14 à 15 heures sur 24, et ses nuits s’allongent : il commence à dormir de 8 à 9 heures de suite.

    Comme il pèse maintenant au moins 5 kg, il a assez de réserves d’énergie pour patienter entre ses boires, de plus en plus espacés. Il se sent aussi plus en confiance. Il peut se calmer lui-même, par exemple en suçant son pouce entre deux boires. De plus, son horloge biologique est ajustée.

    Le jour comme le soir, ses périodes d’éveil et de sommeil sont de plus en plus prévisibles. Jusqu’à 6 mois ou 9 mois, la plupart des bébés font trois siestes : une le matin, une l’après-midi et une en fin de journée.

    Ses signes de fatigue (pleurs, bâillements, frottement des paupières, perte d’intérêt pour les jouets et les personnes...) deviennent plus faciles à décoder. C’est donc la période idéale pour intégrer une routine du coucher : le petit est plus réceptif sur les plans biologique et psychologique.

    Si vous faites les mêmes gestes tous les jours, avant le coucher, il se préparera mieux au sommeil. Donnez-lui un bain, une tétée, des câlins... Choisissez ce que vous préférez!

    De 3 mois à 6 mois, l’enfant a des nuits plus longues et adopte un rythme de sommeil régulier, tant le jour que la nuit. Il devient facile de repérer ses signes de fatigue. C’est donc le moment d’intégrer une routine du coucher.

    Pour l’aider à dormir

    Votre bébé a déjà fait de belles nuits et acquis de bonnes habitudes? Attention, il se peut que ses nuits redeviennent courtes! Les causes : une poussée de croissance (vers 3 mois, notamment), un changement dans sa vie (voyage, déménagement, etc.), le besoin d’être rassuré par votre présence...

    Voici quelques conseils :

    • Suivez autant que possible la même routine avant le coucher : faites les mêmes gestes à la même heure. Votre bébé reconnaîtra les signes du dodo et s’y préparera. Choisissez, de préférence, des activités calmes avant de le mettre au lit en lui faisant prendre un bain par exemple.
    • Évitez de l’endormir systématiquement dans vos bras, au sein ou au biberon. Sinon, son endormissement risque de devenir dépendant de votre présence, particulièrement quand il se réveillera la nuit. Mettez-le au lit avant qu’il soit totalement endormi.
    • S’il se réveille la nuit et sil vous réclame, ce n’est pas forcément parce qu’il a faim. C’est peut-être à cause de « l’angoisse de la séparation », une peur qui commence parfois à se manifester dès l’âge de 6 mois ou simplement parce qu’il est dans un changement de cycle de sommeil. Le bébé a juste besoin d’être rassuré par votre présence. Si vous vous mettez à le nourrir en pleine nuit, vous risquez de l’y habituer. Même si cela permet généralement de le rendormir plus rapidement, mieux vaut éviter de le faire, car vous aurez du mal à modifier cette habitude par la suite. Allez plutôt le voir sans le prendre dans vos bras et parlez-lui doucement pour le rassurer. Vous pouvez lui donner un petit toutou (de la taille de votre main) ou une légère couverture qui sent votre odeur.

    6 à 12 mois

    haut

    Gros dodo, petites angoisses

    Après 6 mois, la plupart des bébés dorment de 8 à 12 heures par nuit. Vers 9 mois, la sieste du souper disparaît (parfois avant, si le maintien de cette sieste recule tard l’heure du coucher). Jusqu’à 18 mois, ils font en général 1 ou 2 siestes pendant la journée : une le matin, l’autre l’après-midi. Bref, ils dorment au total environ 15 heures sur 24.

    Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas quelques retours en arrière.

    • De 7 mois à 9 mois, l’enfant vit l’anxiété de la séparation, une étape normale de son développement. Il n’aime pas beaucoup être loin de vous. Alors, avant son coucher ou pendant la nuit, il a parfois besoin d’être rassuré, ne serait-ce qu’en entendant votre voix ou en recevant des caresses. Il apprendra graduellement à se rendormir seul.
    • Certains bébés de plus de 6 mois continuent à réclamer un boire la nuit, par exemple à 3 h ou à 4 h du matin. Sachez qu’ils n’en ont plus besoin pour leur développement physique. Pour leur faire perdre l’habitude d’avoir « faim » et pour qu’ils ne s’attendent plus à être nourris à ce moment, il n’y a qu’une méthode : c’est de réduire progressivement la dose de lait que vous leur donnez ou la durée de la tétée. Évitez de le nourrir systématiquement avant le dodo pour éviter l’association dodo et boire.

    Pour l’aider à dormir

    • Pour s’endormir, le bébé a besoin de se sentir en sécurité. Ça lui fait du bien de se retrouver dans un décor familier et rassurant (la porte de la chambre est entrouverte, une veilleuse est allumée...), avec des objets qu’il reconnaît (doudou, peluche, etc.). Des rites familiers (une petite histoire, un câlin, de la musique) contribuent aussi à l’apaiser.
    • Votre enfant se met à pleurer quand vous le couchez? Expliquez-lui que c’est l’heure du dodo. Répétez brièvement votre routine, puis sortez. Il recommence? Attendez quelques minutes à l’extérieur de la chambre, puis retournez le rassurer, avant de sortir de nouveau. Répétez le scénario tant qu’il le faudra, en allongeant le délai chaque fois un peu plus. Cependant, ne le laissez pas pleurer plus de 15 à 30 minutes à la fois. La persistance est la clé de la réussite de cette méthode qui peut-être appliquée également la nuit quand votre bébé se réveille. Toutefois, malgré une routine bien établie, de nombreux facteurs liés au développement et à la santé de votre bébé risquent de perturber son sommeil: poussée de croissance, angoisse de séparation, poussée dentaire, maladie, etc. Ne vous découragez pas. Une fois que la période de perturbation sera passée, recommencez patiemment votre routine. Tout reviendra dans l’ordre après quelques jours.
    • S’il se réveille pendant la nuit, rappelez-vous que ce n’est sans doute pas parce qu’il a faim, mais plutôt parce qu’il est entre deux phases de sommeil et qu’il cherche à se rendormir. Laissez-le pleurer quelques minutes pour voir s’il se rendort seul. Sinon, rassurez-le en lui parlant ou en le caressant. Le mieux est de ne pas le nourrir ni de le sortir du lit.
    • Enfin, s’il réclame à boire dès 5 h ou 6 h du matin sans se rendormir, il est inutile de le coucher plus tard la veille. Il est préférable de retarder un peu plus chaque fois le repas du matin.

     

    Naitre et grandir.com

          Révision scientifique : Evelyne Martello, infirmière clinicienne à la Clinique d’évaluation des troubles du sommeil
          de l’Hôpital Rivière-des-Prairies et auteure
          Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir
          Mise à jour : Octobre 2011


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  • projet monté dans le 66...


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