• Quand nous touchons le corps du bébé... [*]

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    https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SPI_047_0203&DocId=233538&hits=3841+3839+

    Parfois les éducateurs, les psychologues, les pédagogues semblent oublier que l’enfant a un corps, et ne pensent qu’à ses émotions, ses relations interpersonnelles, ses capacités et ses acquisitions motrices et cognitives (à ce qu’il sait ou à ce qu’il ne sait pas encore).

    Quant aux pédiatres qui se sont intéressés aux étapes du développement de l’enfant, ils étudiaient essentiellement le développement somatique et négligeaient le psychisme. Ce n’est plus aussi vrai. De nombreux pédiatres cherchent à prendre en compte corps et psychisme quand ils traitent par exemple de certains troubles alimentaires, de l’asthme, etc., réfléchissant notamment en termes de maladie psychosomatique.

    Par ailleurs, de plus en plus de psychologues, pédagogues, éducateurs considèrent que le bien-être physique, qui dépend d’innombrables petits détails, est une condition fondamentale à l’exercice de fonctions proprement psychiques.

    Cependant, il arrive encore que l’on envisage les besoins corporels du bébé comme purement physiologiques et les soins corporels comme purement sanitaires. Pourtant, à cet âge, le physiologique et le psychologique ne sont pas encore distincts ou commencent à peine à le devenir. En fait, ces besoins et leur satisfaction se situent dans un champ psychique complexe. Le potentiel inné de l’enfant comporte une tendance à la croissance et au développement mais la croissance ne peut exister que sous certaines conditions essentielles, notamment des soins de bonne qualité, tout au long du développement.

    Par soins de bonne qualité, on entend non seulement les soins corporels exécutés par l’adulte mais aussi l’attention que ce dernier porte aux apports du milieu, au besoin de sécurité affective et d’activité du bébé et aux modifications de l’environnement qui doit évoluer en fonction du développement de l’enfant. Ces soins de bonne qualité favorisent la tendance innée de l’enfant à connaître et habiter son corps, à prendre plaisir, à tirer enseignement de ses fonctions corporelles et à accepter les limites imposées par sa peau, selon les termes de Winnicott, « cette membrane qui sépare le “moi” et le “non-moi” ».

    La notion de corps propre se constitue progressivement dès le début de la vie dans un processus de développement complexe. D’après Wallon, elle devance les autres processus de la psychogenèse, car il n’y en a pas qui soit, comme elle, plus immédiatement au confluent des besoins intéroceptifs et des rapports avec le monde extérieur, ni plus indispensables aux progrès ultérieurs de la conscience.

    Le jeune enfant, dès sa naissance, arrive à connaître son corps essentiellement de deux manières : par tout ce qu’il fait avec son corps, c’est-à-dire par l’activité de son propre corps, et par tout ce qu’on fait avec son corps et à son corps en le tenant, en le portant, en le nourrissant et en lui donnant d’autres soins corporels.

    La vue et l’expérience du corps des autres ainsi que d’autres facteurs interviennent également dans cette découverte de son corps mais les expériences acquises grâce à son propre corps nous paraissent primordiales.

    Ces deux aspects, ce qu’il fait et ce qu’on fait avec (et à) son corps sont interdépendants, à peine dissociables. Mais cet article ne s’occupera que du deuxième aspect, c’est-à-dire ce qui arrive au corps du jeune enfant puisque nous accordons une importance primordiale aux soins corporels et à tout ce qui se passe entre l’enfant et l’adulte pendant les soins.

    Tous ceux qui connaissent un peu le travail de notre Institut savent que nous considérons les moments de soins corporels comme les plus importants et les plus intimes de l’interaction adulte-enfant.

    Nous pensons que le bébé, dans la mesure où il a eu un moment d’intense sécurisation pendant les soins, peut ensuite profiter des possibilités d’activité dans lesquelles l’adulte n’intervient pas directement, et se tourner avec intérêt et avec joie vers le monde extérieur.

    Qualité et effets des « bons soins »

    Le nourrisson arrive à se connaître et à connaître l’adulte avant tout au cours des soins, lors de la satisfaction de ses besoins corporels. Au début, il ne ressent ceux-ci que sous une forme désagréable de tensions indéfinies et de souffrance. Il ne « sait » pas encore qu’il a faim, qu’il a soif, qu’il a chaud ou froid, ou que quelque chose lui fait mal. À la suite de la satisfaction de ses besoins, ou plus exactement à la suite de la manière dont l’adulte met fin à ses tensions, l’enfant apprend à signaler, puis à reconnaître en tant que tels, et finalement à exprimer d’une manière de plus en plus nuancée, les besoins eux-mêmes, ses propres exigences par rapport à leur satisfaction, puis, après la satisfaction, le sentiment de son contentement.

    Pour faire une description simple de ce processus d’apprentissage, on peut dire que l’enfant apprend à exprimer ses besoins parce qu’il a fait l’expérience répétée qu’il est plus facilement soulagé de ses sensations désagréables par l’adulte quand celui-ci se rend compte de ses signaux et y répond adéquatement.

    Ces expériences l’amènent à associer la cessation de ses tensions, de la faim, de la soif, du froid, etc., les signes émis par lui-même et l’adulte qui répond à ses besoins. Son sentiment de sécurité physique est lié à l’adulte et, par conséquent aussi, son sentiment de sécurité affective.

    C’est par l’expression de ses besoins et par la réponse qu’il reçoit que le bébé apprend à percevoir le besoin en tant que tel, c’est-à-dire qu’il a faim, qu’il a soif, etc., et qu’il apprend aussi que c’est lui-même, sa propre personne qui a faim, qui a soif. En même temps, il comprend que bien que ce soit l’adulte qui met fin à ses tensions, lui aussi peut y contribuer s’il donne les signaux adéquats.

    Si, aux cours des soins, l’adulte porte sans cesse une attention particulière aux signaux du bébé et s’il les prend en considération pour lui donner le repas, le déplacer, le baigner, l’habiller ou le déshabiller, il crée, dès le début, la possibilité que le bébé, à son tour, « intervienne » dans le processus des soins et dans la manière dont ses besoins seront satisfaits, notamment par rapport à la durée et au rythme du repas, à la quantité et à la température de la nourriture, au rythme des mouvements de l’habillage, du déshabillage, à la quantité et à la température de l’eau du bain, etc.

    Si l’enfant a confiance dans sa possibilité à influer sur les événements qui lui arrivent, s’il peut se sentir sujet participant et non objet dirigé et manipulé, cela va renforcer son sentiment d’efficacité et de compétence.

    Un certain accordage de l’activité des deux partenaires, un vrai dialogue se met en place au cours des soins du bébé dès le plus jeune âge par la voie cutanée et kinesthésique, s’il n’est jamais traité comme un objet, précieux ou non, mais bien comme un être humain qui sent, observe, enregistre et comprend (ou qui comprendra, si on lui en donne l’opportunité), si la parole et les gestes ne sont pas simplement « gentils », mais s’ils témoignent de la conscience permanente que l’enfant est sensible à tout ce qui lui arrive et ne peut pas être manipulé en fonction de ce qui est commode pour l’adulte

    Grâce à ce dialogue, le bébé construit de plus en plus de moyens pour émettre des signes capables d’influencer les événements qui le concernent. En retour, l’adulte découvre toujours de plus en plus de moyens, soit pour communiquer son intention d’une manière compréhensible à l’enfant, soit pour adapter son activité aux besoins exprimés par l’enfant, soit pour obtenir que l’enfant participe volontiers à ce qu’il lui propose.

    Le développement de la fonction de communication, assuré par l’activité commune partagée au cours des soins, est facilité par le fait que les soins représentent une série d’actions se répétant quotidiennement. Il s’agit d’une répétition de gestes semblables dans une succession identique, accompagnés par une parole ajustée presque similaire qui apprend à l’enfant la suite prévisible des gestes de l’adulte et lui permet ultérieurement d’anticiper le geste et l’événement. Cela l’aide à ne pas accepter les soins de façon passive et le prépare au contraire à y prendre activement part.

    Au cours des soins corporels de bonne qualité, on trouve tout à la fois une compréhension, une joie mutuelle et un dialogue corporel qui correspondent au besoin de sécurité physique de l’enfant. La qualité gestuelle de l’adulte a un impact profond sur le tonus, et on peut dire sur la « confiance corporelle » de l’enfant. La manière dont l’adulte lui propose ses gestes et accueille les siens lui suggère qu’il est écouté et que sa personne est appréciée.

    D’après Winnicott, une des angoisses les plus primitives, et très destructrice, est l’insécurité que provoque une certaine façon de tenir ou de porter le nourrisson. Le terme de holding utilisé par Winnicott recouvre la façon de porter physiquement l’enfant mais aussi tout ce que l’environnement lui fournit et a fourni antérieurement. Cette notion fait référence à une relation spatiale en trois dimensions à laquelle le temps s’ajoute progressivement.

    Bien porter un enfant, c’est le protéger contre les dangers physiques, tenir compte de la sensibilité de sa peau, de sa sensibilité auditive, visuelle, et de sa sensation de chute par l’action de la pesanteur. « Bien porter » comprend toutes les étapes successives des soins qui s’adaptent jour après jour aux changements de l’enfant dus à sa croissance. Quand le bébé est soulevé, porté dans les bras, pris sur les genoux de l’adulte, mis dans la baignoire, posé sur la table de change ou dans son lit ou son aire de jeu, etc., il doit être absolument préservé du sentiment de chute ou de morcellement et de perte d’équilibre.

    Importance de la technique de soin

    Une bonne technique de soins procure à l’enfant le sentiment sécurisant d’être pris et porté par des mains sûres et tendres qui lui permettent d’être dans un état de détente. Cela ne signifie pas un état d’hypotonie mais un état « détendu-tonique », au sens d’Agnès Szanto. Pour qu’il soit détendu-tonique, le bébé doit être soulevé, tenu, porté, ou placé toujours dans une position qui lui est familière et dans laquelle il n’a pas à se maintenir verticalement.

    En effet, pour préserver le bébé de l’expérience verticale qui menace son équilibre, il faut le soulever, le tenir, le porter, le placer, le tourner, en position allongée, tant qu’il ne passe pas, par lui-même, à la position verticale. Et même, il ne doit pas être tenu ou porté dans la posture la plus développée qu’il a déjà acquise si elle ne lui donne pas encore un sentiment de complète sécurité. Quand il est tenu ou porté, il faut le soutenir de telle manière que le plus de surface possible de son corps ait un appui ferme. Quand le petit bébé est soulevé ou porté dans les bras, toute sa colonne vertébrale a besoin d’un appui solide et sa tête doit être protégée contre le moindre ballottement. Il doit garder la sensation d’unité des différentes parties de son corps.

    À la naissance, l’état naturel est celui de non-intégration, même dans un climat de bons soins, mais ces derniers vont permettre à l’intégration de s’établir. Le sujet passe d’un état non intégré à une intégration structurée, et à ce stade l’enfant devient capable de ressentir l’angoisse liée à la désintégration. Le manque de soins, au lieu d’amener un retour à la non-intégration, conduit à la désintégration. Sans une qualité suffisante de soins, le jeune être humain n’a aucune chance de développement normal. Une bonne technique de soins prévient les sensations de désintégration et de perte de contact entre la psyché et le soma.

    Le manque de relation psyché-soma engendre une sensation de dépersonnalisation. Il y a nécessité de ne pas bouger l’enfant avec des gestes hâtifs mais aussi de chercher un contact visuel et un dialogue tonique avec lui, de le prévenir verbalement de tout ce qui va arriver dans le soin afin qu’il puisse se préparer aux événements et surtout aux moindres changements de position des différentes parties de son corps ou de son corps entier.

    L’adulte sollicite une participation active de l’enfant à tout ce qui lui arrive, à son niveau actuel de compétences. L’adulte attend quelques instants les gestes de l’enfant, d’abord spontanés, plus tard volontaires, avant d’exécuter son acte avec des mains sensibles et délicates.

    Soins et attitudes profondes de l’adulte

    La bonne qualité des soins dépend aussi de l’attitude authentique de l’adulte : son profond intérêt pour le bien-être de l’enfant, pour tous les détails de ce bien-être, pour toutes les réactions corporelles, mimiques, toniques et vocales du bébé, et sa prise de conscience de l’importance des soins et de leurs conséquences immédiates et lointaines.

    Pour que les soins répondent aux besoins de l’enfant, il est essentiel qu’il puisse sentir que c’est de lui, de sa personne entière, qu’on s’occupe et pas seulement de ses organes, sa peau, ses fesses, sa verge ou son estomac. Quand on nettoie ses oreilles ou quand on met de la crème sur ses fesses, le regard dirigé sur son visage et la parole qui lui est adressée expriment que, bien que l’état et la propreté de sa peau, de ses cheveux ou de ses ongles soient importants, ce ne sont pas seulement eux qui intéressent l’adulte mais tout son bien-être. Toute sa personne lui est importante. Pendant le repas, l’essentiel n’est pas que la quantité de nourriture offerte diminue ou soit consommée, ce qui est important, c’est que lui, l’enfant qui mange, puisse ressentir de la joie à manger selon son appétit, découvre le plaisir des bonnes saveurs et la satisfaction de la satiété.

    S’arrêter avant d’exécuter un geste pour laisser à l’enfant le temps d’exprimer ce qu’il veut, sentir si l’enfant accepte ou non ce qui lui est proposé, partir des mouvements de l’enfant pour les utiliser à la tâche que l’on souhaite réaliser (enfiler la manche, lever la jambe, etc.), attendre le mouvement de l’enfant permet d’agir en accordage avec ses mouvements. Rien n’est imposé : des possibilités sont offertes, proposées ; l’enfant peut sentir que l’adulte est content quand il réussit à faire quelque chose, mais il peut se sentir accepté et apprécié également sans aucune performance spectaculaire.

    Parce que nous savons combien, dans la petite enfance, les besoins corporels et les réponses à ces besoins jouent un rôle primordial dans la relation de l’enfant avec lui-même et avec son environnement, les futures nurses de l’institut Pikler sont initiées à l’observation détaillée et apprennent une technique homogène et cohérente pour pouvoir donner ces soins fondamentaux pour le développement du bébé.

    Notre protocole des gestes de base des soins s’ajuste aux besoins de l’enfant et vise à préserver son bien-être. Il assure à l’adulte la sécurité d’un savoir-faire, en le soulageant des hésitations, des improvisations et de la peur d’oublier quelque chose d’important. Il donne aussi une sécurité à l’enfant par sa prévisibilité : il le protège contre les gestes et les événements imprévus, même si, dans une collectivité, ce sont plusieurs personnes qui, chacune à leur tour, lui donnent les soins.

    Lorsque les mains de la nurse s’imprègnent de ce protocole bien appris et bien expérimenté, cela génère chez elle une participation corporelle à la compréhension de cette approche du bébé, qui permet d’être plus attentive et plus disponible aux signaux individuels de chaque enfant.

    Mais un tel protocole de gestes n’est pas suffisant pour accéder à un bon soin. Il comporte aussi des risques. Si l’application des gestes appris n’est pas soutenue par une attitude attentive, observatrice, personnelle et chaleureuse, on tombe facilement dans le piège des comportements vides, de routines caricaturales et d’un entraînement ou d’un conditionnement de l’enfant à une fausse participation. Dans ce cas, le bébé n’acquiert pas l’expérience de sa compétence, l’expérience d’un savoir agir sur l’autre, même s’il donne l’impression de coopérer.

    Par contre, le bébé vraiment participant aux soins coopère avec la joie du « je le fais moi-même ». Il se donne le droit de réagir de façon adéquate aux demandes de l’adulte, mais aussi d’en dévier de temps en temps, en jouant, en sortant des soins pour s’occuper de quelque chose d’autre, bouger, attirer l’attention de l’adulte sur autre chose. Et l’adulte qui coopère permet ce genre de manifestations dans la limite du possible.

    La santé mentale d’un individu s’édifie sur les soins infantiles dont on remarque à peine l’importance lorsque tout va bien. Ils sont la continuation des apports physiologiques caractéristiques de la période prénatale. Si tout va bien, l’enfant ne repère pas ce qui lui est offert convenablement et ce dont il est préservé. Lorsqu’il y a carence dans les soins qui lui sont donnés, il se rend compte non pas de la carence de soins mais du mal-être qui en résulte.

    Il faut évoquer un autre aspect des soins corporels dont l’importance est indiscutable, celui des stimuli tactiles et des contacts physiques entre l’enfant et l’adulte suscités par les soins. On croit souvent que ces contacts se limitent à prendre l’enfant dans les bras, sur les genoux, à le caresser, le cajoler. On pense moins aux autres contacts corporels tout aussi importants, si ce n’est davantage, que sont les contacts de l’adulte avec le bébé pour accomplir le soin.

    Conclusion

    La propagation de méthodes plus douces en ce qui concerne l’accouchement, les tentatives pour aider la communication primaire entre la mère et son nouveau-né sont d’heureuses initiatives. Mais, si ce qui arrive à l’enfant pendant et immédiatement après la naissance est important, ce qu’il vit par la suite ne l’est pas moins.

    Si pendant les soins du bébé, les gestes de l’adulte ne sont pas délicats et pleins de tendresse, s’ils sont indifférents, rapides et fonctionnels, si les mains de l’adulte qui lèvent, tiennent, tournent, portent l’enfant, ne lui assurent pas un sentiment de sécurité mais deviennent plutôt une source d’angoisse insécurisante, toutes les connaissances techniques et toute la dextérité professionnelle n’empêcheront pas l’enfant de vivre ce contact avec déplaisir. Les soins et le contact corporel constitueront pour lui non pas une source de joie mais plutôt d’angoisse et d’insécurité. Cela n’est pas sans conséquences pour un nourrisson dans sa famille, mais cela prend une importance particulière dans les collectivités, crèches, pouponnières, hôpitaux, garderies, où il y a moins de possibilités de compensations que dans une famille.

    Si un adulte veut hâter le repas, le change, l’habillage ou le bain, l’enfant sentira non seulement le caractère physiquement désagréable des gestes hâtifs et mécaniques mais aussi que le temps qu’il passe avec l’adulte ne cause aucun plaisir, ni à l’un, ni à l’autre partenaire.

    Par ses expériences au cours des soins des premiers mois et des premières années de la vie, le jeune enfant se construit une image de son corps qui peut influencer profondément son avenir. Sa personnalité, l’image qu’il a de lui-même, le développement de son estime de soi, l’intégration de son rôle sexuel, et plus tard son comportement d’adulte et de parent seront influencés par les soins infantiles qu’il a reçus. Chaque carence, même épisodique, dans des soins aboutit à une interruption de son sentiment de continuité d’être, et par conséquent à un affaiblissement du moi. C’est de la qualité des soins, de leur caractère agréable ou désagréable, du plaisir et du déplaisir ressentis par l’enfant et par l’adulte qui s’occupe de son corps, que dépendra la perception de son propre corps, de ses fonctions et des expériences qui s’y rattachent.

    Si l’objectif de l’adulte reste la coopération avec l’enfant, il permet à celui-ci d’avoir des expériences de mutualité, de les élaborer, ce qui contribue à la construction et à la force de son moi. Ces soins de bonne qualité conduisent l’enfant à ce qu’on pourrait appeler un « état d’unité », l’enfant devient une personne, un individu. D’après Winnicott, cet « état d’unité » favorise l’émergence de son sentiment d’existence psychosomatique et l’engage vers un développement personnel unique.

    Notes

    [*]

    L’association Pikler Lóczy de France pour une réflexion sur l’enfant qui s’appuie sur les travaux d’Emmi Pikler, pédiatre, et sur l’expérience de Lóczy, pouponnière qu’elle a fondée en 1946, à Budapest en Hongrie, nous propose des textes fondateurs et contemporains, pour approfondir le regard actuel sur le bébé et le jeune enfant, et promouvoir les idées piklériennes.

    pikler-loczy@ wanadoo. fr

    C’est Judith Falk, pédiatre, ex-directrice de l’insitut Pikler, qui ouvre cette nouvelle rubrique de Spirale.


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