Le jeu: bénéfique pour l'apprentissage scolaire

Le jeu a aussi des effets bénéfiques sur le langage et l'apprentissage scolaire. Selon une étude parue en 2008 dans le journal Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine, les enfants qui jouent entre eux utilisent un vocabulaire plus riche que lorsqu'ils jouent avec un adulte. En février 2009, une étude publiée dans la revue Pediatrics soulignait que des enfants de 8 et 9 ans qui avaient bénéficié d'au moins 15 minutes de jeu libre par jour adoptaient un meilleur comportement en classe, étaient plus concentrés et obtenaient de meilleurs résultats.

Le jeu libre pour prévenir l'intimidation

Le jeu libre, c'est laisser à l'enfant des temps et des espaces, dans lesquels il fait ce que bon lui semble, sans intervention de l'adulte. En dirigeant le jeu, les enfants se sentent compétents et prennent confiance en eux.

En jouant sans objectifs à atteindre, l'enfant est libre d'exprimer sa personnalité et de s'affirmer. Il peut inventer ses règles et, en se faisant, évaluer ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. L'enfant gagne en autonomie et en estime de soi. Ces dispositions lui permettent de s'affirmer, ce qui pourrait le mettre à l'abri de l'intimidation, avançait Jocelyne Morin, professeure d'éducation à l'Université du Québec à Montréal, dans une entrevue à La Presse en 2009. Les enfants le splus vulnérables à l'intimidation sont souvent ceux qui n'arrivent pas à s'opposer.

Le jeu pour la santé

Francine Ferland souligne que le jeu est un bon baromètre de santé. Un enfant malade, triste ou anxieux n'aura pas envie de jouer. Au contraire, voir un enfant qui a de l'énergie à dépenser et qui a du plaisir apparaît comme un signe de bonne santé physique et mentale. Le jeu contribuerait à réduire le stress, deux fois plus que la lecture, selon le Journal of Child Psychology and Psychiatry.

 Le jeu libre et l'ennui

Un enfant habitué à un horaire surchargé pourra avoir de la difficulté à s'adapter au jeu libre. Au début, il se sentira un peu perdu, aura peur de s'ennuyer, hésitera. L'adaptation doit être graduelle chez les enfants normalement très stimulés. On ne peut pas être créatif du jour au lendemain!

Les parents peuvent commencer par proposer, pour les jours de congé ou les vacances, un horaire comprenant des activités structurées et des espaces de jeu libre. Les premières plages de jeu libre seront un peu difficiles à combler. Il faut résister à l'appel du cinéma et persévérer. Les enfants doivent apprendre à tolérer l'ennui pour en venir à proposer eux-mêmes des activités. D'une fois à l'autre, les idées viendront plus rapidement.

Pour passer d'un horaire chargé à une semaine de repos, on peut:
-  aviser les enfants qu'on prévoit une semaine sans activités précises;
-  limiter, d'un commun accord, la télévision et les jeux vidéo à certaines heures;
-  rédiger en famille une liste d'idées de jeux.

Favoriser le jeu libre
  • Réserver une période d'au moins une heure. Mais au-delà d'une heure et demie, le jeu libre risque de dégénérer.
  • Mettre à la disposition de l'enfant un grand espace ouvert où il peut jouer sans craindre de se salir ou de se blesser. L'enfant peut modifier l'aménagement, créer son espace avec des tables, des chaises, des cousins et des tissus pour réaliser des constructions: cabanes, voitures, etc.
  • Mettre à la disposition de l'enfant du matériel de bricolage, des accessoires, des morceaux de tissus, des expériences scientifiques trouvées sur Internet pour l'inspirer. Faire une sélection d'articles lourds et plus grands que l'enfant et de petits objets.
  • Suggérer à l'enfant une activité dans laquelle il pourra laisser courir son imagination, comme un dessin pour les grands-parents.
  • Laisser l'enfant jouer seul, sans l'interrompre, mais demeurer présent comme observateur. Intervenir en cas de conflit en entrant dans le langage du jeu si possible.
  • La participation d'un adulte peut être profitable et augmenter la durée et la complexité des épisodes de jeu.
Sources et références

Laissons-les s'amuser: l'apprentissage par le jeu chez les jeunes enfants, Centre du savoir sur l'apprentissage chez les enfants, 8 novembre 2006.

 

 Et si on jouait?: Le jeu durant l'enfance et pour toute la vie, Francine Ferland, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2005, 216 pages.

 The Importance of Play in Promoting Healthy Child Development and Maintaining Strong Parent-Child Bonds, American Academy of Pediatrics, Pediatrics, vol. 119, no 1, janvier 2007, p.182-191.