• Comment aider l’aîné à accueillir le second ?

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    Comment aider l’aîné à accueillir le second ?

    La famille s’agrandit et vous vous interrogez : comment préparer votre aîné(e) à s’adapter à ce changement qui va bouleverser sa vie ? Suivez nos conseils et tout se passera bien.

    Préparer l'aîné à l'arrivée du second enfant

    A l'arrivée du deuxième enfant, l'aîné doit être préparé... Nos conseils

    A l’arrivée du 2e, comment l’aîné va-t-il réagir ?

    C’est sûr, vous attendez un deuxième enfant. Grand bonheur mêlé de stress : comment l’aîné va-t-il prendre la nouvelle ? Certes, vous et son père n’avez pas décidé de faire un deuxième bébé pour lui faire plaisir, mais parce que vous le désirez tous les deux. Aucune raison donc de culpabiliser. Il suffit de trouver la bonne manière et le bon moment pour lui annoncer. Inutile de le faire trop tôt, mieux vaut attendre que la grossesse soit bien installée et que s’estompe le risque de perdre le bébé annoncé. Un petit enfant vit dans le présent et à son échelle, neuf mois c’est une éternité ! Dès qu’il saura qu’il va avoir un frère ou une sœur, vous entendrez trente fois par jour : « C’est quand qu’il arrive le bébé ? » ! Cela dit, de nombreux enfants devinent la grossesse de leur maman sans qu’on les en ait informés. Ils sentent confusément que leur mère a changé, qu’elle est plus fatiguée, émotive, parfois malade, ils saisissent des bribes de conversations, des regards, des attitudes… Et ils s’inquiètent. Mieux vaut alors les rassurer en leur disant clairement ce qui se passe. Même s’il n’a que douze mois, un tout-petit est capable de saisir que bientôt il ne sera plus seul avec ses parents et que l’organisation familiale va changer.

     

    Un futur aîné a besoin d’être rassuré, écouté et valorisé

     

    Une fois l’annonce faite avec des mots simples, soyez attentifs aux signaux envoyés par votre enfant. Certains sont fiers de cet événement qui leur donne de l’importance aux yeux de l’extérieur. D’autres restent indifférents tant que la grossesse n’est pas arrivée à son terme. D’autres encore extériorisent leur agressivité en disant qu’ils n’ont rien demandé ou en faisant semblant de donner des coups dans le ventre où grandit le “gêneur”. Cette réaction n’est ni anormale ni dramatique car tout enfant, qu’il l’exprime ou non, est traversé de sentiments contradictoires à l’idée de devoir partager bientôt l’amour de ses parents. Le laisser dire qu’il faut « jeter le bébé à la poubelle » lui permet d’évacuer sa colère et d’augmenter les chances que les choses se passent bien quand le bébé sera là. Ce dont un futur aîné a le plus besoin, c’est d’être rassuré, écouté et valorisé. Montrez-lui des photos de lui bébé. Associez-le à certains préparatifs mais à petite dose. Proposez-lui par exemple de choisir un cadeau pour accueillir le nouveau venu, seulement s’il le désire. Ce n’est pas à lui de choisir le prénom, c’est à vous. Mais vous pouvez néanmoins l’associer à vos suggestions et hésitations. En revanche, mieux vaut ne pas l’impliquer dans la grossesse proprement dite. Assister aux échographies ou aux séances d’haptonomie est une affaire d’adulte, un moment intime du couple. Il est important de garder un peu de mystère et de secret.

    Chaque enfant doit trouver sa place

    bébé fratrie image

    Quand le nouveau-né arrive à la maison, il est un intrus pour l’aîné. Comme l’explique la psychothérapeute Nicole Prieur : « Le sentiment fraternel fait de complicité et de solidarité tel que tous les parents le rêvent n’est pas donné d’emblée, il se construit. » Ce qui existe d’emblée, en revanche, chez l’aîné, c’est un ressenti de perte car il n’est plus le centre du regard parental et familial, il perd son exclusivité au profit du nouveau venu qui n’a aucun intérêt, qui braille tout le temps et ne sait même pas jouer ! Il ne s’agit pas forcément d’une perte affective, les aînés savent qu’ils sont aimés par leurs parents. Leur question, c’est : « Est-ce que je continue d’exister ? Est-ce que je vais avoir encore une place importante pour mes parents ? » Cette crainte génère en lui de mauvais sentiments à l’égard du “voleur de parents”. Il pense que c’était mieux avant, qu’il faut le rapporter à la maternité… Ces pensées négatives lui renvoient une image négative de lui-même d’autant plus que ses parents lui disent que ce n’est pas bien d’être jaloux, qu’il doit être gentil avec son petit frère ou sa petite sœur… Pour restaurer son estime de soi un peu égratignée, il est essentiel de le valoriser en pointant tout ce qu’il sait faire et pas le bébé, en lui montrant tous les avantages de sa position de “grand”.

    Rivalités et amour fraternel : ce qui se joue entre eux

    frère soeur image

    Même si vous attendez avec impatience qu’une super-complicité s’installe entre vos enfants, n’imposez pas à l’aîné d’aimer son petit frère ou sa petite sœur… Évitez les phrases du style : « Sois gentil, fais-lui des bisous, regarde comme elle est mignonne ! » L’amour ne se commande pas, mais le respect, oui ! Il est essentiel que vous imposiez à l’aîné de respecter son cadet, de ne pas être violent, physiquement ou verbalement, envers lui. Et réciproquement bien sûr. On sait aujourd’hui à quel point les relations fraternelles ont un impact puissant sur la construction de l’identité et il convient d’instaurer d’emblée un respect mutuel. Autre erreur fréquente, n’obligez pas le “grand” à tout partager, à prêter ses jouets alors que souvent le petit encore maladroit les manipule avec brutalité et les casse. Chaque enfant doit respecter le territoire de l’autre et sa propriété. Même s’ils partagent la même chambre, il faut prévoir des jeux et espaces communs qu’on partage et des jeux et espaces personnels sur lesquels l’autre n’empiète pas. Appliquer la règle : « Ce qui est à moi n’est pas forcément à toi ! » est nécessaire pour la bonne entente entre frères et sœurs et pour que des alliances se créent. La fraternité émerge au fil du temps. Les enfants sont par nature très tentés de s’amuser avec d’autres enfants. L’aîné et le cadet comprennent que c’est plus sympa de partager, d’inventer des nouveaux jeux ensemble, de s’allier pour faire tourner les parents en bourrique… Dans chaque famille, chacun essaie d’être le meilleur fils, la meilleure fille, celui ou celle qui va avoir la place centrale et il faut pousser l’autre pour être au centre. Mais les parents sont là pour rassurer et faire comprendre qu’il y a de la place pour deux, trois, quatre et plus encore !

    Y a-t-il un écart d’âge idéal entre les enfants ?

    frère soeur image

    Non, mais on peut dire qu’un enfant de 3-4 ans supporte mieux l’arrivée d’un second car sa position de grand a des avantages. Un enfant de 18 mois a moins d’avantages à être “grand”, lui aussi est encore un petit. La règle est simple : plus on est proche en âge (a fortiori si on est du même sexe), plus on est en rivalité et plus c’est difficile de construire son identité propre. Quand l’écart est important, plus de 7-8 ans, on est très différents et la complicité est moindre.


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