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    Projet écrit par VERNHET Pauline

     

    L'adaptation


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  • Sélection de livres autour de l'éveil culturel et artistique


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  •  article issu de : https://www.picoti-magazine.com

    L’éveil culturel de bébé Envelopper les bébés d’art et de culture : c’est le projet de l’association toulousaine Enfance toute culture. Picoti a rencontré sa directrice, Ghyslaine Belmonte, qui combine passion et engagement auprès des tout-petits… et de leurs parents !

    Quels ateliers proposez-vous ?

     

    Ghyslaine Belmonte : Six intervenantes culturelles animent des ateliers d’éveil musical, d’éveil corporel, d’arts plastiques, de contes-comptines pour les moins de trois ans. Nous travaillons chaque année avec une trentaine de structures d’accueil de la petite enfance (multi-accueils, crèches associatives, lieux d’accueil enfants-parents, relais d’assistantes maternelles). L’intervenante commence l’atelier par un rituel d’accueil : elle appelle par leur prénom chaque enfant présent afin de l’inscrire dans le groupe. L’enjeu est de s’adresser à chacun et de mettre l’enfant au centre de notre démarche. L’intervenante observe les initiatives des enfants et s’en saisit. Par exemple, si un tout-petit crée un geste, l’intervenante va le reprendre et jouer avec. Si les parents sont présents lors des ateliers d’éveil musical, elle va aussi les inviter à partager leur propre patrimoine culturel, leur propre répertoire de chants et comptines, soutenant ainsi la fonction de transmission. La fin de l’atelier est marquée par un second rituel au cours duquel l’intervenante présente une « surprise » (dont les petits sont gourmands !) et partage un au-revoir en chanson. , Un atelier d’éveil musical en crèche

    En quoi consiste votre exposition « L’infiniment petit… ou l’infiniment grand ! » ?

     

    G.B. : C’est une exposition d’art à destination des tout-petits. Nous avons par exemple une sculpture de pomme géante et un tableau représentant une pomme minuscule. Cette exposition peut être installée pendant quelques semaines dans les structures d’accueil. Une de nos intervenantes anime un temps de découverte de l’exposition aux enfants, ce qui permet aux professionnels de la structure d’accompagner et de soutenir les interactions entre adultes et enfants. D’abord, l’exposition surprend les enfants – c’est un « événement » dans l’espace d’accueil – puis ils se l’approprient. Ils échangent avec leurs parents et les professionnels : c’est une médiation culturelle qui crée et soutient le tissage des liens.

    Vous organisez aussi des sorties au musée. Comment cela se passe-t-il ?

     

    G.B. : Enfance toute culture a signé une convention avec le Musée d’art contemporain des Abattoirs de Toulouse pour faire des visites guidées auprès des enfants de 1 à 4 ans (de crèches et maternelles). Emmener un tout-petit au musée, c’est déjà en soi une ouverture pour lui. Mais pour qu’il puisse vivre pleinement cette expérience, il est important pour nous que ce qu’il découvre entre en résonance avec sa propre expérience. C’est pourquoi notre projet propose un atelier d’arts plastiques dans le lieu d’accueil de l’enfant (crèche ou classe). Par exemple, pour une exposition sur les masques africains, nous avons a réfléchi à la façon de transposer cet univers dans le monde des tout-petits. Nous avons utilisé de grands livres sur l’Afrique et réalisé avec les enfants des totems africains. Sur place, la visite a bien sûr été adaptée : nous avons chanté et dansé dans le musée !

    Quel est l’objectif de l’association, en proposant ces actions d’éveil culturel ?

     

    G.B. : Notre but n’est pas l’apprentissage ! Nous voulons offrir aux enfants une multitude d’expériences culturelles avec les livres, les arts plastiques, la musique, la danse… Ils rempliront ainsi leur « petit panier ». Dès la naissance, le tout-petit a d’abord besoin d’une enveloppe sensorielle (voix, toucher, portage), porteuse de repères et de sécurité. Peu à peu, une enveloppe culturelle se crée aussi autour de lui. Dans ce qu’on lui adresse, le tout-petit fait sa « cueillette » et pourra ainsi, quelques années plus tard, affirmer ses goûts, ses désirs, dire « j’aime la danse » ou « j’aime la peinture ». La culture permet à l’enfant de créer et tout autant de se créer. Un tout-petit se construit et se découvre, la base étant le jeu au sens large. Les médiations culturelles sont des « jeux » qui laissent une large place à la créativité et qui permettent de multiplier les expériences et les rencontres avec l’autre. L’enfant peu à peu repère qu’il est lui et pas un autre. Il devient sujet au sein du groupe, c’est-à-dire qu’il se sent à la fois comme les autres et singulier parmi les autres. Il va peu à peu se sentir appartenir et se reconnaître dans la communauté humaine (sa famille, les adultes et enfants qu’ils rencontrent).

    L’association Enfance toute culture en bref

     

    • Créée en 1990 à Toulouse, elle est une émanation du CIPE (Centre de ressources et d’information de la petite enfance et de la famille) ;

    • Présidée par le pédopsychiatre Claude Dray ;

     

    • 14 salariés ;

    • 3 missions : éveil culturel des tout-petits (ateliers, visites au musée, expositions, spectacles) + prévention et accueil dans les salles d’attente des centres de protection maternelle et infantile + gestion de deux lieux d’accueil enfants-parents.

     

    Ghyslaine Belmonte est directrice de l’association Enfance toute culture. Elle est aussi formatrice d’éducateurs de jeunes enfants à l’Institut Saint-Simon et professeure d’écriture au Lido, le centre des arts du cirque de Toulouse.,

    Dossier réalisé par Elise Rengot

    L’éveil culturel de bébé Envelopper les bébés d’art et de culture : c’est le projet de l’association toulousaine Enfance toute culture. Picoti a rencontré sa directrice, Ghyslaine Belmonte, qui combine passion et engagement auprès des tout-petits… et de leurs parents ! Quels ateliers proposez-vous ? Ghyslaine Belmonte : Six intervenantes culturelles animent des ateliers d’éveil musical, d’éveil corporel, d’arts plastiques, de contes-comptines pour les moins de trois ans. Nous travaillons chaque année avec une trentaine de structures d’accueil de la petite enfance (multi-accueils, crèches associatives, lieux d’accueil enfants-parents, relais d’assistantes maternelles). L’intervenante commence l’atelier par un rituel d’accueil : elle appelle par leur prénom chaque enfant présent afin de l’inscrire dans le groupe. L’enjeu est de s’adresser à chacun et de mettre l’enfant au centre de notre démarche. L’intervenante observe les initiatives des enfants et s’en saisit. Par exemple, si un tout-petit crée un geste, l’intervenante va le reprendre et jouer avec. Si les parents sont présents lors des ateliers d’éveil musical, elle va aussi les inviter à partager leur propre patrimoine culturel, leur propre répertoire de chants et comptines, soutenant ainsi la fonction de transmission. La fin de l’atelier est marquée par un second rituel au cours duquel l’intervenante présente une « surprise » (dont les petits sont gourmands !) et partage un au-revoir en chanson. , Un atelier d’éveil musical en crèche , En quoi consiste votre exposition « L’infiniment petit… ou l’infiniment grand ! » ? G.B. : C’est une exposition d’art à destination des tout-petits. Nous avons par exemple une sculpture de pomme géante et un tableau représentant une pomme minuscule. Cette exposition peut être installée pendant quelques semaines dans les structures d’accueil. Une de nos intervenantes anime un temps de découverte de l’exposition aux enfants, ce qui permet aux professionnels de la structure d’accompagner et de soutenir les interactions entre adultes et enfants. D’abord, l’exposition surprend les enfants – c’est un « événement » dans l’espace d’accueil – puis ils se l’approprient. Ils échangent avec leurs parents et les professionnels : c’est une médiation culturelle qui crée et soutient le tissage des liens. , Vous organisez aussi des sorties au musée. Comment cela se passe-t-il ? G.B. : Enfance toute culture a signé une convention avec le Musée d’art contemporain des Abattoirs de Toulouse pour faire des visites guidées auprès des enfants de 1 à 4 ans (de crèches et maternelles). Emmener un tout-petit au musée, c’est déjà en soi une ouverture pour lui. Mais pour qu’il puisse vivre pleinement cette expérience, il est important pour nous que ce qu’il découvre entre en résonance avec sa propre expérience. C’est pourquoi notre projet propose un atelier d’arts plastiques dans le lieu d’accueil de l’enfant (crèche ou classe). Par exemple, pour une exposition sur les masques africains, nous avons a réfléchi à la façon de transposer cet univers dans le monde des tout-petits. Nous avons utilisé de grands livres sur l’Afrique et réalisé avec les enfants des totems africains. Sur place, la visite a bien sûr été adaptée : nous avons chanté et dansé dans le musée ! des-collages-dans-le-cadre-dune-visite-de-lexpo-picasso Des collages réalisés dans le cadre d’une visite de l’expo Picasso le-bricolage-du-petit-yanis-realise-dans-le-cadre-dune-visite-de-lexpo-tapies Un bricolage réalisé lors d’une visite de l’expo Tàpies , Quel est l’objectif de l’association, en proposant ces actions d’éveil culturel ? G.B. : Notre but n’est pas l’apprentissage ! Nous voulons offrir aux enfants une multitude d’expériences culturelles avec les livres, les arts plastiques, la musique, la danse… Ils rempliront ainsi leur « petit panier ». Dès la naissance, le tout-petit a d’abord besoin d’une enveloppe sensorielle (voix, toucher, portage), porteuse de repères et de sécurité. Peu à peu, une enveloppe culturelle se crée aussi autour de lui. Dans ce qu’on lui adresse, le tout-petit fait sa « cueillette » et pourra ainsi, quelques années plus tard, affirmer ses goûts, ses désirs, dire « j’aime la danse » ou « j’aime la peinture ». La culture permet à l’enfant de créer et tout autant de se créer. Un tout-petit se construit et se découvre, la base étant le jeu au sens large. Les médiations culturelles sont des « jeux » qui laissent une large place à la créativité et qui permettent de multiplier les expériences et les rencontres avec l’autre. L’enfant peu à peu repère qu’il est lui et pas un autre. Il devient sujet au sein du groupe, c’est-à-dire qu’il se sent à la fois comme les autres et singulier parmi les autres. Il va peu à peu se sentir appartenir et se reconnaître dans la communauté humaine (sa famille, les adultes et enfants qu’ils rencontrent). , un-atelier-darts-plastiques Un atelier d’arts plastiques ,, , L’association Enfance toute culture en bref etc , Créée en 1990 à Toulouse, elle est une émanation du CIPE (Centre de ressources et d’information de la petite enfance et de la famille) ; Présidée par le pédopsychiatre Claude Dray ; 14 salariés ; 3 missions : éveil culturel des tout-petits (ateliers, visites au musée, expositions, spectacles) + prévention et accueil dans les salles d’attente des centres de protection maternelle et infantile + gestion de deux lieux d’accueil enfants-parents. Plus d’info sur le site www.enfancetouteculture.com , gbGhyslaine Belmonte est directrice de l’association Enfance toute culture. Elle est aussi formatrice d’éducateurs de jeunes enfants à l’Institut Saint-Simon et professeure d’écriture au Lido, le centre des arts du cirque de Toulouse.,

    En savoir plus : https://www.picoti-magazine.com/dossiers-parents/leveil-culturel-de-bebe

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    L’éveil artistique des jeunes enfants, passerelle vers l’accès à la culture

    Fédérer les initiatives en faveur de la petite enfance, tel était l’objectif de la rencontre organisée le 8 décembre, à la Grande Halle de la Villette, par les ministères de la Culture et des Solidarités et de la Santé. Compte-rendu.

     

    « L’accès aux arts et à la culture n’est le privilège d’aucun âge : c’est un droit fondamental pour tous, dès la petite enfance ». En plaçant cette conviction au cœur de sa politique culturelle, Françoise Nyssen a fait de la première « Rencontre sur l’éveil artistique du jeune enfant » un signal important de son engagement en faveur du volet « jeune enfant » de l’éducation artistique et culturelle.

    Après la signature le 20 mars 2017 du Protocole pour l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants par les ministères chargés de la Solidarité et de la Culture, qui avait réaffirmé l’intérêt d’une politique commune en la matière, les deux ministères ont dévoilé, le 8 décembre, un guide pratique sur « L’Éveil artistique et culturel : Initiatives des professionnels de la culture et de la petite enfance », destiné à donner aux professionnels des deux secteurs une vision d’ensemble sur la diversité de projets menés en France.

    L’enjeu est en effet de taille : les études scientifiques et les initiatives mises en œuvre sur le terrain montrent que la sensibilisation aux pratiques culturelles et artistiques favorise, dès le plus jeune âge et avant même l’entrée à l’école maternelle, la curiosité, la construction et l'épanouissement de l’enfant. Quels sont donc, en pratique, les meilleurs moyens de faire de l’éveil artistique et culturel une réalité pour tous les enfants ? Comment déployer cette politique commune sur le terrain ? La question a servi de fil rouge aux intervenants de ces quatre tables-rondes.

    La sensibilisation aux pratiques culturelles et artistiques favorise, dès le plus jeune âge,

    la curiosité, la construction et l'épanouissement de l’enfant

    La place de l’éveil artistique et culturel dans le développement du jeune enfant

    « Pour un bébé tout est langage, corps, jeu, expérience », explique Sylviane Giampino, psychanalyste et psychologue pour enfants. L’enfant perçoit déjà des voix, ressent les variations de luminosité et de rythme depuis l’intérieur du ventre de sa mère. « On parle aux enfants pour qu’ils apprennent la langue, certes, mais la parole sert aussi à ce qu’ils se sentent compris, dans le sens de ‘pris avec’ », précise la psychologue. Un bébé peut en effet ressentir de la solitude et des angoisses très fortes, sans être à même d’ordonner son chaos intérieur. Par la parole, on l’humanise et on l’aide à surmonter un désarroi qu’il n’a pas les moyens de comprendre ou d’exprimer. En mettant en images, en son ou en matière des émotions, l’art joue le même rôle que le langage auprès d’un bébé. Il répond à la « pulsion épistémophilique » - c'est-à-dire au besoin viscéral du tout petit humain de savoir, comprendre et toucher  – inhérente à sa vaste entreprise de compréhension du monde.

    Laurent Dupont, metteur en scène et comédien, est au contact des jeunes enfants depuis de longues années. Parmi ses plus mémorables contacts avec le très jeune public, figure sa première performance vocale dans une crèche. « J’ai commencé à chanter, sans savoir à quoi m’attendre, et les bébés se sont progressivement rapprochés de moi. Deux choses m’ont paru incroyables : ils se sont naturellement assis pour m’écouter, et ils ont pris garde à laisser une distance de quelques mètres entre moi et eux, me ménageant ainsi un espace scénique », raconte-t-il. Une sensibilité à la musique que Sylviane Giampino a, pour sa part, eu l’occasion d’observer dans le cadre d’une expérience rassemblant plusieurs nourrissons, placés ensemble dans une pièce où se trouvaient des instruments adaptés à leur âge. « Au bout de quelques temps, une fois familiarisés avec les instruments, ils ont manifesté un sens du tempo et se sont servis des instruments pour communiquer ensemble. C’était pour moi le début d’une longue réflexion : qu’est-ce qu’un bébé ? Qu’est-ce qu’un petit humain ? », commente la psychologue.  

    Pierre Moisset estime lui aussi qu’il est essentiel de mettre en avant le point de vue des jeunes enfants. Pour le sociologue, la généralisation des pratiques d’éveil artistique et culturel permettrait à l’ensemble des adultes de mieux s’articuler autour des besoins de ces derniers et de s’intéresser à eux de manière plus douce, plus interactive. Il rappelle que le développement et l’éveil de l’enfant n’est devenu que récemment un objectif des politiques d’accueil, initialement créées en vue de concilier impératif familial et besoins du marché du travail. De fait, il n’existe pas encore de formations aux activités culturelles et artistiques pour les professionnels de la petite enfance. La mise en place d’un système de co-éducation avec les parents autour de ces activités serait également souhaitable.

    Un enjeu partagé

    L’éveil artistique et culturel apparaît donc comme une étape primordiale dans le parcours d’éducation artistique et culturelle proposé aux enfants. Il soulève l’intérêt de nombreux acteurs publics et privés, qu’ils soient dans le champ de la culture ou dans le secteur de la petite enfance, au niveau national ou local. La question de l’articulation de leurs actions, dans ce paysage complexe, est décisive. Pour Laurent Ortalda, responsable du pôle petite enfance à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), cette politique d’éveil - « un investissement social qui permet la diffusion de la culture » -, nécessite un équilibre entre les « grands textes cadres » d’un côté et le maintien d’une « diversité locale » de l’autre.  

    Un discours auquel Élisabeth Laithier, présidente du groupe d’élus « Petite Enfance » de l’association des maires de France (AMF), fait en partie écho. Invoquant le besoin de reconnaissance des projets d’éducation artistique et culturelle entrepris par les municipalités, elle souligne leur diversité quantitative, thématique, géographique et administrative. « Au niveau des communes, les pratiques d’éveil artistique et culturel existent déjà, mais la réussite de ces projets nécessite l’octroi d’une marge de manœuvre importante aux acteurs locaux », analyse-t-elle. Il est à cet égard essentiel de favoriser, par un soutien technique et financier adéquat, la mise en place d’un « véritable travail territorial », qui aille au-delà d’une « déclinaison locale de la politique nationale ».

    De nombreuses initiatives sont également prises à l’échelle régionale. Laurent Roturier, directeur régional des affaires culturelles (DRAC) d’Occitanie et président de l’association des DRAC de France, témoigne : « Françoise Nyssen a choisi de faire de l’éveil artistique et culturel un axe majeur de sa politique. Il s’agit là d’une volonté forte que les DRAC prennent en charge en tenant compte, encore une fois, de la très grande diversité qui existe dans la relation à la Culture ». A titre d’exemple, la DRAC Occitanie accompagne dans le département du Lot, le dispositif « Premières pages » qui permet d’offrir, à chaque naissance ou adoption, un album jeunesse, sélectionné par un jury composé de professionnels du secteur social et du secteur du livre, à la famille concernée. Lancé en 2009 par le ministère de la Culture, l’opération a pour but de sensibiliser les familles, notamment les plus fragiles et les plus éloignées du livre, à l’importance de la lecture dès le plus jeune âge.

    Enfin David Blin, chef du bureau des familles et de la parentalité au ministère des Solidarités et de la Sante, rappelle avec pragmatisme que l’accès de tous aux modes d’accueil formels (crèche, assistante maternelle, pré-scolarisation, garde à domicile) constitue un prérequis essentiel à l’accès de tous à la culture.  « Actuellement, 56,6 places sont offertes pour 100 enfants de moins de trois ans et le nombre global de places disponibles en crèches n’augmente qu’à un rythme modéré », affirme-t-il. La publication, le 15 novembre 2016,  du Plan d’action pour la petite enfance et la signature, le 21 mars 2017, du Protocole pour l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants participent toutefois à une vaste entreprise de redynamisation de la capacité d’accueil collectif.

     

     

    Des actions à construire en partenariat

    Le rôle des partenariat dans le montage et la construction des projets est essentiel. Ainsi les Rencontres musicales enfants-parents de l’intercommunalité du Perche, qui permettent de conjuguer le développement d’un territoire rural et l’éveil musical des tout-petits, résultent de la volonté d’une association, « La Luciole », et du « Théâtre Buissonnier ». « Pour qu’un projet issu d’une volonté citoyenne bénéficie d’une prise en charge institutionnelle et politique il faut qu’il soit partagé et adapté aux caractéristiques locales », précise Marie-Sophie Richard, comédienne et coordinatrice du projet.

    A Tours, où l’on entend favoriser « la culture pour tous, la culture partout », une éducatrice de jeunes enfants est chargée de s’occuper à temps plein de l’éveil culturel et artistique de la petite enfance tourangelle. Maryse Branjonneau, qui occupe actuellement le poste de « coordinatrice éveil culturel » créé en 2005, a œuvré à la construction d’un réseau solide de partenariats incluant de grandes institutions culturelles de la ville - l’Opéra de Tours crée désormais des spectacles spécialement pour les bébés –, ainsi que des associations, des structures privées ou encore des artistes. « Toutes les activités développées sont adaptées aux très jeunes enfants et intègrent les parents, qui sont toujours invités à participer », assure-t-elle.

    Ce vaste travail de mise en réseau est également familier à Hamid Azouz, chargé de mission Action sociale à la Caisse d’allocation familiales (CAF) de la Réunion. Cette année, la première Semaine de la petite enfance, pilotée par la CAF, s’est déroulée du 18 au 25 novembre sur l’ensemble de l’île. Sa préparation a nécessité un an de travail, et 45 partenaires (Etat, DAC OI, Région, Département, Pôle Emploi…) y ont été associés. 106 établissements d’accueil ont, à cette occasion, mis en place des activités autour du thème « Art, culture et petite enfance ». 68 professionnels de la petite enfance et 4 artistes s’y sont formés. Une « Journée de valorisation des métiers de la petite enfance » a en outre été instituée le mardi 21 novembre, trois jours après la « Journée nationale des assistantes maternelles » qui a ouvert la Semaine.

    Ce sont également à des assistantes maternelles que l’on doit la création à Antibes de l’association « Sources d’éveil », dont Valérie Giugno est la présidente. Désireuses d’offrir à l’enfant une collectivité et de dynamiser la profession, celles-ci ont en effet choisi de se retrouver une fois par semaine, pour développer ensemble un projet éducatif autour des activités culturelles et artistiques. Centrée dans un premier temps sur l’éveil musical, l’approche de la lecture, le jardinage et les rencontres inter-générationnelles, l’association a ensuite franchi les portes du Musée Picasso d’Antibes, avec lequel s’est noué un partenariat durable. « Le désir de sensibiliser les enfants à l’art nous est venue en observant leur intérêt, leur curiosité en général », assure Valérie Giugno, en ajoutant qu’un « enfant qui baignera dans le domaine de l’art tout petit aura davantage l’habitude de fréquenter des musées à 12 ans ».

    Des relations enrichies entre enfants, familles et professionnels

    Les actions culturelles et artistiques représentent des temps privilégiés de rencontre entre l’enfant, l’artiste et l’œuvre d’art. Le contact sensible qui s’établit dans ce contexte de convivialité et d’ouverture enrichit aussi bien les adultes que les plus jeunes. Lucie Dubord, directrice adjointe d' « Un air de famille », l'une des crèches de la fondation d'Auteuil, l’a bien compris : en collaborant, entre autres, avec le Théâtre du Merlan, elle a fait de la culture, en tant que vecteur du lien social et des familles, l’un des grands axes pédagogiques de son établissement. Développé par la comédienne Céline Schnepf, le projet « Nos forêts intérieures », construit autour de l’imaginaire de la forêt, se décline sous diverses formes : ateliers de pratiques, installations poétiques, créations théâtrales à destination des tout-petits et des adultes qui les accompagnent. « Une attention toute particulière est portée aux familles éloignées de l’art », précise Lucie Dubord. « La culture, ça se fait au quotidien, ça s’inscrit dans un territoire », ajoute Céline Schneps.

    Ces moments de partage en dehors du temps sont également au cœur des ateliers d’éveil musical organisés par David Panloup, référent enfance / famille au centre social du quartier Villejean, à Rennes. Ces ateliers, qui regroupent une quinzaine de parents et d’enfants de moins de trois ans, constituent une opportunité « d’ouvrir le regard de l’adulte ». Un objectif que l’on retrouve, à plus grande échelle, dans le plan départemental d’éducation artistique et culturelle « Chemins de cultures », en Gironde, destiné à favoriser l’émergence d’une offre culturelle qualitative de proximité. En favorisant des initiatives telles que le parcours d’éveil « Au fil de l’eau », le dispositif a permis en 2016 l’initiation de 677 enfants aux arts de la scène et aux arts visuels.

    Le projet de « Lis avec moi – La Sauvegarde du Nord » qui vise à proposer des rencontres autour de lectures à haute voix, s’ancre dans son territoire de manière plus spécifique encore. Les lectures se font sous le regard et avec l’aide de professionnels, de bénévoles et, le cas échéant, de parents dans des lieux « classiques » (écoles, accueils périscolaires et extrascolaires…) mais aussi plus sensibles comprenant des hôpitaux, des foyers d’accueil et d’hébergement ou encore le Centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). Pour Isabelle Sagnet, directrice de « Lis avec moi »,  l’accès aux histoires, à l’imaginaire, au langage poétique et littéraire, par l’intermédiaire de livres ou d’albums de qualité, participe aujourd’hui encore à la lutte contre les inégalités culturelles. « En intervenant, par exemple, dans une maison de protection maternelle et infantile (PMI) nous travaillons avec des familles qui ne viennent pas pour la lecture et qui ne fréquentent pas forcément les lieux qui y sont dédiés », explique-t-elle. « On pourrait croire, aujourd’hui qu’il y a des albums jeunesse et des livres pour enfant dans toutes les logements. Malheureusement, c’est très loin d’être le cas ».

     


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  • article issu de : https://www.weka.fr

    Un recueil d’initiatives pour l’éveil culturel des jeunes enfants

    Le ministère des Solidarités et de la Santé, le ministère de la Culture et l’association Enfance et Musique co-éditent un guide sur l’éveil artistique et culturel de la petite enfance.

    Dans la foulée de la 1re Rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel, organisée le 8 décembre 2017, le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de la Culture ont publié, fin décembre, un guide intitulé « Éveil artistique et culturel. Initiatives des professionnels de la culture et de la petite enfance ». Ce recueil d’initiatives et de projets à destination des jeunes enfants et de leurs accompagnants a été réalisé avec le concours de l’association Enfance et Musique. Il s’adresse en priorité aux professionnels de la petite enfance et à ceux de la culture.

    Co-éditée à 5 000 exemplaires, cette publication présente la politique menée sur chaque territoire. Le lecteur y découvrira une diversité de projets, tous champs disciplinaires des arts et de la culture confondus. Des baby-concerts ou des siestes musicales, une première séance de cinéma, des résidences d’artistes dans les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE), des lectures dans les services de protection maternelle et infantile (PMI), des spectacles ou encore des médiations au cœur des musées, les professionnels rivalisent d’inventivité pour proposer aux plus jeunes une première expérience artistique et culturelle réussie. Le recueil détaille également l’appropriation par les territoires des dispositifs du ministère de la Culture baptisés « Premières Pages » et « Génération Belle Saison ».

    Cette publication s’inscrit pleinement dans la lignée de la signature du protocole d’accord du 20 mars 2017 entre le ministère chargé des Familles et de l’Enfance et celui chargé de la Culture. Elle constitue « un nouvel outil de la politique interministérielle Culture/Petite enfance », expliquent les deux ministères.


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  • article issu de : https://lesprosdelapetiteenfance.fr

    Eveil artistique et culturel : première rencontre nationale entre les pros de la culture et de la petite enfance

    Alors que vendredi 8 décembre prochain va se tenir à la Villette la première rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants, nous faisons le point sur le protocole d’accord signé en mars dernier par Audrey Azoulay et Laurence Rossignol repris par les deux nouveaux ministres en charge de la Culture et des Solidarités et de la Santé, Françoise Nyssen et Agnès Buzyn. Un texte fondamental qui ouvre le champ de tous les possibles et qui devrait permettre de donner toute sa place à un éveil culturel et artistique dont on sait aujourd’hui qu’il est fondamental dans le développement et l’épanouissement du jeune enfan

    Istock

    musicien et tout-petits L’éveil culturel et artistique, fondamental pour le développement du jeune enfant
    C’était un des points importants du rapport Giampino : l’éveil à la culture, à l’art, à l’esthétique et à la nature comme faisant partie des fondamentaux du développement du jeune enfant. Ce fut l’une parmi les 108 propositions de ce rapport (la 24: lancer un protocole d’accord entre le ministère chargé de l’enfance et le ministère de la culture en s'inspirant du protocole du 28 décembre 1989 portant sur l'éveil culturel et artistique du jeune enfant) reprise dans le plan d’action pour la petite enfance de Laurence Rossignol. C’est un point essentiel du texte-cadre de l’accueil du jeune enfant publié dans la foulée du plan d’action : l’art, la culture et les échanges interculturels permettent à l’enfant de construire sa place dans un monde qu’il découvre (voir encadré). Et avec la signature effective en mars dernier du protocole d’accord visant à favoriser l’éveil artistique et culturel du jeune enfant, entre la Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, et Audrey Azoulay, la Ministre de la Culture et de la Communication, un nouveau pas avait été franchi. Il permettait d’aller plus loin que le protocole de 1989, première pierre à l’édifice, mais qui datait un peu. Il avait néanmoins permis des avancées : des interventions autour du livre et la musique dans les lieux d’accueil perçues comme un plus pour la qualité de l’accueil et côté culture, un soutien à la création destinée au jeune public.

    Un protocole d’accord très engageant pour les deux Ministères
    Pour Marc Caillard fondateur d’Enfance et Musique, qui avait participé activement à la préparation de ce nouvel accord, pour la première fois la dimension culturelle était clairement énoncée. Le préambule au texte soulignant que « la nécessité de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants fait consensus ». Une jolie victoire pour tous ceux qui depuis plus de 20 ans se battaient pour cette reconnaissance officielle et solennelle.
    On aurait pu craindre qu’un tel accord soit une sorte de saupoudrage de petites actions culturelles ici ou là… Une sorte de gadget ou d’alibi « bonne conscience ». Ce n’est pas le cas. Le préambule du protocole pose des principes vraiment fondamentaux qui ouvrent le champ de tous les possibles. « Les deux ministères s’engagent véritablement, se réjouit Marc Caillard : l’un à développer le volet éveil artistique et culturel dans la politique d’accueil du jeune enfant et l’autre développer le volet petite enfance dans sa politique d’éducation artistique et culturelle. Mieux il énonce aussi deux autres engagements : l’intégration de l’éveil artistique à la formation initiale et continue à la fois des professionnels de la petite enfance et de la culture - le mot intégration est très fort - et le soutien de toutes les initiatives allant dans le sens de la création et diffusion à destination du très jeune public ». Chacun contribue à sa façon, selon ses modes d’intervention et ses moyens à cette promotion de l’éveil artistique pour les tout-petits. C’est donc un vrai partenariat de fond qui unissait les deux ministères signataires et qu’ont repris à leur compte dès leur arrivée dans leurs nouvelles fonctions Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé et Françoise Nyssen, la Ministre de la Culture. Ce qui est plutôt bon signe pour tous les acteurs engagés sur le terrain et au quotidien dans l’action culturelle auprès des plus petits.  

    Une enveloppe budgétaire pour soutenir le protocole
    Certains au moment de la signature craignaient que ce soit un texte qui reste lettre morte et se demandaient avec quels soutiens financiers notamment, ce nouveau protocole d’accord pourra faire naître des actions concrètes. Le budget de la culture donne un premier indice. Une enveloppe budgétaire lui étant destinée. En effet le Ministère, dans la note de cadrage qu’il envoie aux Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) pour accompagner les crédits qui leur sont alloués mentionne qu’il serait bienvenu qu’une partie de ces crédits soit dirigée vers des actions culturelles en faveur du jeune public notamment dans les zones prioritaires (quartiers sensibles déterminés par la politique de la ville et zones rurales). Et demande aussi aux DRAC d’avoir une attention particulière sur toute initiative culturelle et artistique naissant au sein des crèches à Vocation d’Insertion Professionnelle (VIP). C’est évidemment plutôt une bonne nouvelle qui montre que le Ministère de la Culture souhaite voir ses directions régionales s’investir dans ce protocole. Néanmoins les DRAC demeurent libres d’utiliser leurs crédits selon leurs propres priorités. Il y a aura donc des disparités régionales, c’est certain.

    Rencontre nationale du 8 décembre : d’abord faire connaissance
    Les fondations sont là. Et la journée du 8 décembre baptisée « Rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants » va donner au protocole le coup d’envoi officiel de sa mise en application. Co-organisée par les services des deux ministères, elle réunira environ 200 professionnels de la culture et de la petite enfance. Plutôt des décisionnaires, ceux-là même qui peuvent impulser des actions de grande ampleur, mais aussi quelques acteurs d’initiatives innovantes. « L’idée explique David Blin, chef du bureau des familles et de la parentalité à la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS) est de faire se rencontrer deux mondes qui se connaissent peu ou mal : celui de la culture et de la petite enfance ». Ce sera l’objet de la deuxième table ronde de la journée intitulée « l’éveil artistique : un enjeu partagé ». On y retrouvera des représentants des deux ministères et de la Cnaf, Elisabeth Laithier de l’AMF. La première table-ronde réunissant Sylviane Giampino, auteur du rapport éponyme, présidente du conseil enfance et adolescence du HCFEA (dont elle prendra d’ailleurs la présidence le 12 décembre), Pierre Moisset, sociologue et consultant petite enfance et Laurent Dupont, metteur en scène et comédien, sera elle consacrée à « la place de l’éveil artistique et culturel dans le développement du jeune enfant ».
    L’après-midi sera moins institutionnel et mettra en évidence des actions jugées par les deux ministères comme exemplaires au sens propre du terme autour de deux thèmes : « des actions à construire en partenariat »et « les relations enrichies entre enfants, familles et professionnels. »
    Rappelons qu’au cours de cette journée sera aussi remis aux participants un livret récapitulant, régions par régions, les expériences et initiatives illustrant l’éveil culturel et artistique. Un recueil destiné à donner des idées et à permettre de dupliquer des actions jugées intéressantes. Une sorte de guide des bonnes pratiques pour faire gagner du temps aux différents acteurs peu habitués pour certains à travailler en partenariat.


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    Favoriser l’éveil culturel des jeunes enfants

    Le gouvernement vient d’organiser la 1re rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants.

    Le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de la Culture ont organisé, le 8 décembre, la 1re rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants. Cet événement a réuni l’ensemble des acteurs et réseaux concernés – État, collectivités territoriales, artistes, professionnels de la culture, de la petite enfance, de l’éducation, de la jeunesse et des membres de la société civile – pour échanger sur les grands enjeux du secteur et les pratiques inspirantes remontées du terrain, rapportent les deux ministères. Cette rencontre nationale de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants poursuit un double objectif :

    • Réaffirmer que l’art, la culture et les échanges interculturels aident l’enfant à construire sa place dans un monde qu’il découvre. Cette ambition compte parmi les dix grands principes posés par la Charte nationale pour l’accueil du jeune enfant, élaborée par le ministère chargé de la Famille et de l’Enfance.
    • Marquer le premier temps de la mise en œuvre du protocole d’accord pour l’éveil artistique et culturel du jeune enfant, signé le 20 mars 2017 par les ministères en charge de la Petite enfance et de la Culture.

    Comme le précise la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), favoriser la pleine participation de l’enfant à la vie culturelle et artistique, encourager l’organisation, à son intention, de moyens appropriés de loisirs et d’activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des conditions d’égalité s’avère primordial. « Ce droit ne pourrait être respecté sans l’engagement de tous », insistent les deux ministères organisateurs de cette première rencontre. Au cours de la journée, spécialistes en sciences humaines, partenaires institutionnels et acteurs de terrain ont mis en lumière la richesse de leurs partenariats, ainsi que les résultats positifs de ces projets pour les enfants et leurs familles. L’ensemble des exemples recensés sont consultables dans une publication coéditée avec l’association Enfance et musique, intitulée : « Éveil artistique et culturel – Initiatives des professionnels de la culture et de la petite enfance dans les territoires ».


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