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  • article issu de https://lesprosdelapetiteenfance.fr/

    La même bienveillance envers les parents qu’envers les enfants ?

     

    Il ne viendrait pas à l’idée  aux accueillants de donner à manger à la cuillère à un enfant pendant ses trois ans dans la crèche. Les équipes réfléchissent autour de son autonomisation au fur et à mesure que ses capacités motrices se développent, notamment  lors des passages de section. Ont-elles la même réflexion autour de l'accompagnement des parents ? Qu’ont appris les parents en trois ans de crèche

     

     

     

    parents-pros

    Nous mettons en place une bienveillance pédagogique pour accompagner le développement de l'enfant mais sommes nous aussi créatif pour accompagner ses parents. Laissons-nous les parents s'autonomiser autour de l'éducation de leurs enfants ? N'avez-vous jamais eu le retour des parents à l'entrée à l école maternelle qui reviennent pour vous dire qu'ils n'ont plus de temps de parole avec un professionnel et ils se sentent perdu ? Je vous laisse imaginer si la maîtresse, dans les premières semaines de septembre, prenait un temps avec 30 parents. Le dernier parent partirait à 18h. Confucius avez cette très jolie phrase : « Quand un homme a faim, on ne lui donne pas un poisson, on lui apprend à pécher ! » Combien de parents on appris a pécher dans les crèches ?

    Que transmettre aux parents ?
    Les professionnels connaissent les modes d'apprentissages qui renforces les acquisitions pour les appliquer avec les jeunes enfants lors des temps d'activités : l'observation, l'expérimentation, l'imitation et la transmission de savoir. Combien de méthodes utilisez-vous pour les enfants et combien en utilisez-vous pour les parents ?
    Les professionnels/les ont cette dépendance à un savoir théorique autour du maternage qui changent tous les dix ans [6] et ils finissent par contaminer les parents avec des flots d'informations différentes. Cette situation n'est pas pour sécuriser une construction parentale. Ne faut-il pas moins apprendre mais avoir un savoir stable et congruent que d'avoir par imitation un savoir sans le sens pour la personne. Pour faire un parallèle avec l’acquisition de la marche du jeune enfant, ne jouez pas les trotteurs ou les youpalas pour les parents. Il n'est pas bon de faire croire à un enfant qu'il se tient debout dans un trotteur alors qu'il n'a ni la force dans les jambes, ni l'équilibre et encore moins saisi toute la coordination que cela implique. Il ne sert à rien de répéter tous les ans les mêmes phrases aux parents alors qu'ils n'ont pas forcément acquis certains principes et compris les enjeux.
    Il est parfois dommageable de faire des généralités d'un savoir théorique sans regarder les capacités de la famille avant de les conseiller pour leur enfant. Les enfants ont les parents qu'ils ont : un enfant peu dynamique est souvent la résultante d'une certaine éducation dans la famille. Il est le bébé de un tel et une telle. Si le manque de dynamisme ou manque d'autonomie ne plaisent pas à l'équipe c'est le problème du personnel de la crèche et pas de la famille. Il y a autant de comportement d'enfants que de familles. Evidement, cette réflexion s'applique hors trouble neurologique ou autres pathologies. Un enfant est le reflet de sa famille, le rendre trop dynamique dans une famille non préparé à cette énergie c'est la mettre en difficulté. Aimeriez-vous que l'institutrice de votre enfant lui change ses vêtements ou sa coiffure car elle n'a pas les mêmes goûts que vous ? Nous oublions parfois que l'enfant grandit avec un parent en construction que nous « maltraitons » et que nous laissons peu libre de ses choix.

    Respecter  les singularités des familles
     C'est la « collectivité » ou « on ne peut pas faire à la carte pour chaque famille » seront les réponses que les professionnels formuleront, voire « c'est des adultes, ils peuvent comprendre ». Les conditions  de travail dans la petite enfance sont parfois difficiles, nous faisons alors des choix pour ne pas être débordé. L'exemple du parent qui laisse dormir son bébé plus tard sera averti car il arrive pendant les activités et un accueillant ne pourra s'occuper de lui. On lui demandera indirectement de réveiller son enfant pour être à l'heure. Mais, la même équipe refusera de réveiller un enfant à la sieste à la demande d'un parent car il n'arrive plus à le coucher... car on ne doit pas réveiller un enfant. Est-ce compréhensible pour un jeune parent ?
    Les établissements de la petite enfance ne sont pas des lieux pour éduquer ou dresser les familles selon les valeurs de la crèche mais pour aider à faire penser les gestes du quotidien auprès des jeunes enfants. Quand je relis cette célèbre phrase : « Mais un bébé, cela n'existe pas... j'ai fait remarquer que, lorsqu'on me montre un bébé, on me montre certainement aussi quelqu'un qui s'occupe de lui... » [7]. J'aimerais parfois rajouter : « et comment s'occupe-t-on  de ce quelqu'un ?» Prenons-nous le temps d'analyser les besoins des jeunes parents ? Les lieux sont-ils adapter pour recevoir des parents ? Il y a très peu d'institution qui prévoit un vrai espace d'accueille pour les parents, juste une chaise d'adulte par exemple, pour une maman enceinte qui vient rechercher son enfant après son trajet de travail en métro. Les discussions  entre parents et professionnels/les se font le plus souvent entre deux portes. Il est même fréquent que le temps de présence des familles soit limité dans la section car cela perturbe le fonctionnement de la journée ou les jeunes enfants.
    Comment  aider « efficacement » les parents avec leurs progénitures ? Y-a-t-il une forme de parentalité normale pour avoir des enfants sans problème?
    La solution apportée par les membres du personnel des crèches aux deux dernières questions est souvent sous forme d'éducation, voire de formation que les différents intervenants qui entourent les bébés dispensent aux parents lors des accueils. Cette transmission de savoir serait pour empêcher les parents de faire des erreurs dans les méthodes pédagogies avec leurs enfants mais, également, parce que les accueillants sont interrogés constamment sur des conseils d'éducations.
    Répondre systématiquement aux questions est-elle la méthode la plus appropriée pour aider à se construire dans un rôle de parent? Feriez-vous de la même manière pour aider un jeune enfant ?
    Je terminerais sur deux citations de Winnicott : « Pour tirer le meilleur parti des parents, nous devons leur laisser l'entière responsabilité de ce qui les regarde vraiment, l'éducation de leurs propres enfants. »[8]  et « En revanche, nous pouvons leur donner à penser leur actes ! »[8]. 


    6] Delaisi de Parseval G. & Lallemand S. (1980) : « L'art d'accommoder les bébés » Paris, Seuil.
    [7] Winnicott, D.W. (1958) : « De la pédiatrie à la psychanalyse » Paris, Payot.
    [8] Winnicott D.W. (2002) : « L'enfant et sa famille » Paris, Payot.


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  • Les fonctions sont définis par le référentiel d'activités = ce que je fais quotidiennement. C'est le document qui décrit les activités et les taches qui composent un métier.  De ce référentiel d'activités découlent le référentiel de compétences

    Les compétences sont les connaissances et savoir faire nécessaires pour valider le diplôme


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  • L'éthique c'est l'ensemble des principes moraux et des valeurs qui sont à la base du comportement de chacun.

    L’éthique guide la conduite de l’action, de la relation (action pédagogique, action éducative et/ou action sociale). Ces valeurs de référence s’inscrivent dans le cadre démocratique (les libertés individuelles) et sont directement issues des valeurs humanistes (respect, tolérance, unicité de la personne humaine,potentialité d’évolution de chacun).


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    Le doudou : son rôle en tant qu'objet transitionnel

    Le doudou est souvent décrit comme étant l’objet transitionnel par excellence. Mais quel rôle joue-t-il vraiment ? De quelle façon l’adulte doit-il se comporter face à cet objet ? On fait le point avec Marie-Pierre Blondel, pédopsychiatre et membre de la Société psychanalytique de Paris. Et avec Suzanne Vallières, psychologue.

     

    enfant avec son doudou Dans les années 50, Donald Winnicott, pédiatre-psychiatre-psychanalyste britannique  a mis en lumière la fonction d’objet transitionnel, expliquant que cet objet permettait à l’enfant de faire le pont entre sa relation « primitive » au sein maternel, et le monde extérieur. Pour lui, tout enfant normalement constitué ne pouvait se passer d’un objet transitionnel.

    Qu’est-ce qu’un objet transitionnel ?
    Le concept s’est depuis largement vulgarisé. Aujourd’hui, d’après la définition la plus communément répandue, l’objet transitionnel servirait à rassurer le bébé lorsque ses parents, et notamment sa mère, ne sont pas là. Pour la pédopsychiatre Marie-Pierre Blondel*, un enfant qui utilise un objet transitionnel, débute avant tout sa vie intra - psychique. « L’objet transitionnel va lui permettre de créer un espace intermédiaire pour créer, penser, imaginer », assure-t-elle. L’objet-doudou est le témoin de cet espace transitionnel qui s’organise. Typiquement, on observe des temps de rêverie lorsque le petit tient son objet transitionnel, concentré sur lui-même, les yeux dans le vague.
    Si certains spécialistes avancent que l’objet transitionnel fait son apparition autour de l’âge de 8 mois, Marie-Pierre Blondel affirme qu’il est difficile de déterminer un moment où l’enfant ferait usage de son doudou comme d’un objet transitionnel. Selon elle, l’objet transitionnel peut faire son apparition plus tôt, dès l’âge de 3 mois. Ainsi, un enfant peut utiliser un doudou comme objet transitionnel à la crèche bien plus tôt qu’on ne le croit.

    Le doudou n’est pas systématiquement un objet transitionnel
    Contrairement aux idées reçues, le doudou ne joue pas systématiquement le rôle d’objet transitionnel, et ce n’est pas parce qu’il il y a un objet investi dénommé doudou qu’il y a un espace transitionnel. Si on donne le doudou dès que le petit enfant commence à pleurer sans même comprendre la nature de son malaise, ni essayer de le rassurer, alors, il ne pourra pas faire la différence entre ses émotions (la peur, la faim, la douleur, la fatigue…) qui peuvent le faire pleurer.
    Le doudou ne doit pas non plus se substituer au réconfort par l’adulte. Si l’objet transitionnel permet de supporter l’absence, le « doudou » proposé comme solution à toute situation perd cette fonction, il devient « fétiche », déniant l’absence et le manque. Cet objet fétiche n’aménage pas d’espace créatif dans l’esprit du petit. L’enfant en devient totalement « dépendant », et aura du mal à s’en dégager.
    Parfois, et c’est regrettable, dans les lieux de vie de l’enfant, le doudou lui est donné (presque toujours couplé à la tétine qui n’est qu’exceptionnellement transitionnelle) automatiquement et systématiquement, sans distinction de la demande.

    L’objet transitionnel pour supporter l’absence de la mère
    On parle d’objet transitionnel car ce dernier est un objet trouvé (il vient du monde extérieur), et en même temps créé (c’est la manière dont l’enfant l’investit qui compte). Ce processus aboutira ensuite à « l’internalisation de l’objet (c’est-à-dire des images parentales) », explique le Dr Blondel. Le doudou, s’il est un vrai objet transitionnel, est à la fois « le prolongement de la mère, mais aussi un peu du bébé lui-même », note la Suzanne Vallières, psychologue.**Son odeur est très importante car elle rappelle au bébé de bons moments dans son environnement sécurisant.
    Au fur et à mesure, le doudou aide l’enfant à se dégager du besoin de sa mère, car il est le garant de la permanence de l’objet.

    Le professionnel face à l’objet transitionnel
    Les professionnels s’interrogent aujourd’hui sur la nécessité de laisser à libre-disposition le doudou à la crèche. De plus en plus de crèches mettent les doudous à disposition de l’enfant qui sait où le trouver quand il en éprouve le besoin. Certains laissent les doudous au sol, d’autres les mettent dans des boîtes accessibles ou sur demande.
    Pour Suzanne Vallières, le doudou joue un rôle de premier plan à la crèche et doit donc être mis à disposition de l’enfant. Selon elle, il rend l’enfant plus autonome et fait la transition entre le connu et l’inconnu. Il lui permet de faire le passage entre la maison et la crèche. La psychologue insiste bien sur le fait qu’il ne faut jamais menacer un enfant de lui retirer son doudou, car cela revient à le menacer de lui ôter un prolongement de sa mère et de lui-même.

    Le doudou, jusqu’à quel âge ?
    Si le doudou a été utilisé comme un objet transitionnel et non pas comme un objet fétiche, le petit n’aura pas de difficultés à s’en détacher. En règle générale, les enfants commencent à oublier leur doudou vers l’âge de 2 ans. Ils le laissent dans le salon, dans le bac à jouets… Vers l’âge de 3 ans, le doudou n’accompagne souvent plus l’enfant dans son quotidien. Davantage sécure, l’enfant se tourne de plus en plus vers ses petits camarades.
    Enfin, « si l’enfant a du mal à se détacher de son doudou, on va alors l’encourager à ne l’utiliser que pendant la sieste pour qu’il devienne davantage autonome d’un point de vue affectif », conclut Suzanne Vallières. Il conviendra alors de s’interroger sur la relation parentale et la manière dont le doudou a été investi par l’enfant.

    Biblio spéciale « Doudou »

    • Pour les adultes -Objet transitionnel et autres objets d'addiction. Marie Pierre Blondel, Revue Française de psychanalyse -Les psy-trucs pour les enfants de 0 à 6 ans. Suzanne Vallières, J’ai Lu -La mère et son enfant. Donald Woods Winnicott, Payot -Le Doudou dans le livre pour enfants, Véronique Soulé. Spirale 43 Editions Eres • Pour les enfants -Les doudous. Dr Catherine Dolto. Mine de Rien. Giboulées.Gallimard jeunesse -Ernest et Célestine ont perdu Siméon, Gabrielle Vincent, Casterman, coll. « Les p’tits Duculot » -Le doudou perdu. Ian Whyorow. Kaléidoscope -Doudou. Ruth Brown. Gallimard -Le doudou méchant. Claude Ponti. Ecole des Loisirs

    Article rédigé par : Paulina Jonquières d’Oriola
     
     

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  • article issu de : https://lesprosdelapetiteenfance.fr/

    Marcher pieds nus : c’est le pied ! Par Monique Busquet

    Psychomotricienne

     

    Marcher pieds nus Vous l’avez sans doute déjà entendu : laisser les enfants pieds nus est bon pour leur développement!  Mais les parents des enfants que vous accueillez ont bien souvent peur que leurs enfants attrapent froid s’ils restent pieds nus, et peut être partagez-vous aussi ces inquiétudes ?
    Rassurez-vous. Les médecins nous le répètent: nous n’attrapons pas froid par les pieds.
    Et être pieds nus est effectivement très important pour un enfant. Il va pouvoir toucher ses pieds, les découvrir, les attraper, les manger, explorer chacun de ses orteils et prendre son pied !  
    C’est en jouant avec ses pieds que l’enfant perçoit  qu’ils font partie de  lui, de son corps. C’est important car dans les premiers mois, un bébé n’a pas conscience de son corps et de ses limites.
    Plus il joue avec, plus les cellules nerveuses de son cerveau feront de connexions entre elles. Le bébé aura plus de facilité à trouver les appuis avec chacun des orteils, lorsqu’il se retournera sur le ventre et cherchera à avancer.  Ensuite lorsqu’il se mettra debout et marchera, ses pieds nus lui apporteront plus d’informations grâce à tous les capteurs sensoriels sous la plante des pieds. Et la marche sera alors plus fluide et plus stable.
     En  effet, la marche est surtout un travail d’équilibration et de coordination. Un enfant peut marcher lorsque son cerveau est suffisamment mature pour analyser et coordonner toutes les informations qui lui parviennent  essentiellement par les pieds, par les yeux, par l’oreille interne… et pour adapter ses mouvements et  son équilibre. Il réajustera mieux sa posture s’il sent finement le sol avec ses pieds.
    Marcher pieds nus permet donc un meilleur équilibre, une meilleure adaptation, plus de souplesse, moins de chutes. Et les chaussures, alors ? Elles sont utiles pour se protéger des cailloux et  de la saleté du sol dehors.  Elles ne sont pas là pour tenir les chevilles. Elles empêcheraient les pieds de travailler et de se muscler : le pied doit pouvoir sentir et être actif. Dans des chaussures, il est immobilisé et comme prisonnier: imaginez-vous marcher avec des chaussures de ski !
    Lorsqu’un enfant ou un adulte souffrent de pieds plats, que leur conseillent les orthopédistes et les podologues ? Marcher pieds nus, sur le sable pour sentir, s’adapter et se muscler.
    Alors, regardez, émerveillez-vous devant les pieds des enfants : quelle finesse dans leurs mouvements, quelles antennes dans leurs orteils !
    Et vous aussi au quotidien, vous pouvez masser vos pieds,  marcher pieds nus, sentir vos appuis, le déroulé  de la voute plantaire. Sentir le sol, c’est pouvoir s’enraciner, c’est se sentir soutenu.
    Reprendre contact avec ses pieds contribue à plus de détente, plus d’équilibre,  plus de force et de stabilité.
    Marchez avec les enfants sur des sols différents, des matières différentes : du doux, du moins doux, du bizarre, du froid, du chaud, du rugueux, du « qui gratte », du dur, du mou…
    Et avec les plus grands, on peut essayer de reconnaître ce que le pied touche sans regarder.
    Essayez, amusez-vous, prenez votre pied !  


     

    Article rédigé par : Monique Busquet
     
    Modifié le 28 février 2017

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  • article issu de : http://papapositive.fr/colere-nest-caprice/

     

    La colère n’est pas un caprice !

    Beaucoup d’adultes ne parviennent pas à gérer leurs propres colères et ne sont pourtant pas étiquetés de « capricieux » ou « colériques ». Alors, pourquoi prêter des intentions de la sorte à des enfants dont le cerveau est en pleine construction et par conséquent immature et fragile ?

    Dans son livre « Regarder l’enfant comme un Être en devenir », Estelle Piffre cite Catherine Gueguen à ce sujet :

    « Nombre de parents se plaignent que leur enfant de 3 ans fait des caprices dans les magasins, hurle et se roule pas terre. Mais c’est normal à cet âge ! La partie du cortex qui contrôle nos impulsions ne commence à mûrir qu’entre 5 et 7 ans. En dessous de 5 ans, le cerveau archaïque et émotionnel domine et l’enfant se contrôle difficilement. Il ne s’agit ni d’un caprice, ni d’un trouble pathologique du développement. »

     

    Pour fixer les idées, l’auteure partage avec nous un schéma :

    Comme nous pouvons le comprendre, il s’agit donc de se mettre à l’écoute des émotions de l’enfant car elles révèlent ses besoins insatisfaits, de l’aider à s’en libérer sans se blesser (avec un câlin réparateur), de l’entrainer à demander ce dont il a besoin (la patience est la clé) et de verbaliser son état émotionnel pour qu’il acquiert progressivement le vocabulaire nécessaire (en même temps que son cortex se structurera).

    « L’empathie est la seule attitude éducative connue capable d’atténuer les états émotionnels excessifs » conclut Estelle Piffre.

     

    Voici une petite idée très simple pour anticiper les tempêtes émotionnelles :

    • emmener toujours avec vous une peluche ou un doudou de la colère (cela peut être la peluche du film d’animation vice-versa)
    • expliquez à votre enfant que lorsqu’il se sent énervé, il peut vous la réclamer et la presser pour qu’elle absorbe sa colère.

    Outre l’aspect peluche avec un affect positif, ce geste vous alertera sur les besoins de votre enfant.

     

    Autres conseils :

    • donner des missions à l’enfant afin qu’il fixe son attention sur une tâche et se sente utile
    • en cas de crise de colère, essayez de trouver un endroit calme pour diminuer les stimuli et favoriser l’apaisement
    • travailler à votre propre gestion de la colère : votre enfant vous imitera.
    • souriez : le sourire a des vertus apaisantes.

     

    Le livre d’Estelle Piffre « Regarder l’enfant comme un Être en devenir » est disponible sur :


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  • article issu de : http://apprendre-reviser-memoriser.fr/pedagogie-reggio/

     

     

    A la découverte de la pédagogie Reggio : une approche globale de l’enfant pour cultiver la créativité et la pensée divergente

     

    J’avais envie de parler aujourd’hui d’une pédagogie qui est de plus en plus connue et qui gagne à être encore plus démocratisée. Il s’agit de la pédagogie Reggio.

     

    Je ne me prétends pas spécialiste et je vous parlerai que de ce que j’en ai compris. J’ai proposé à ma fille des activités inspirées par cette pédagogie (et surtout ce que j’en ai compris et retenu). Je ne prétends donc ni à une présentation exhaustive, ni à une parfaite compréhension mais simplement à un partage d’activités qui m’ont été inspirées par ce que j’ai lu ou vu sur le sujet.

     

    REGGIO

     

    Les grands principes de la pédagogie Reggio

     

    Cette pédagogie est à prendre comme une expérience plutôt qu’une pédagogie figée. La pédagogie Reggio tire son nom d’une ville italienne Reggio Emilia et le fondateur de ce modèle éducatif est Loris Malaguzzi.

     

    Comme point de départ, Malaguzzi s’est posé une question difficile: quelle image ai-je de l’enfant ? Lui-même définit l’enfant comme plein de richesses et de ressources dès la naissance. Les enfants sont tous doués, créatifs, inventifs et possèdent tous un potentiel extraordinaire qui ne cessera jamais d’étonner les adultes. C’est donc une vision profondément optimiste qui guide la pédagogie Reggio.

     

    La pédagogie Reggio s’appuie sur ces grands principes :

     

    • écoute et relations humaines

     

    • environnement

     

    La richesse et la diversité de l’environnement passent par l’introduction de nombreux matériels, de diverses techniques et de la pensée simultanée des mains et du cerveau. L’environnement est un enseignant à part entière.

     

    • transgression

     

    Douter des vérités les plus rigides qui freinent la possibilité de penser différemment et cultiver l’imagination sont deux idées maîtresses.

     

    • esthétisme

     

    La pédagogie de Malaguzzi est aussi esthétique en raison de sa capacité de révélation, de sa capacité de montrer l’essentiel sous des angles nouveaux, en rapprochant des éléments apparemment éloignés.

     

    • 100 langages

     

    Les racines de la connaissance sont multiples, le processus d’apprentissage n’est pas linéaire, la réalité présente de nombreux avantages, et les choses “dansent ensemble”. Tous les langages possèdent leur propre capacité expressive. Il n’y a pas de hiérarchie dans les langages (écriture, peinture, théâtre, photographie, parole, marionnette…)

     

    • complexité

     

    Les connexions ne sont pas nécessairement données, l’individu doit les fabriquer ou les vivre et, ce faisant, apprendre. La création de connexions est le souci principal. Les images, les langages du son, de l’odeur, de la lumière et du toucher renforcent la perception de la connexion entre toutes choses.

     

    • espérance et foi en l’avenir

     

    L’avenir est plein de possibilités. Quelque chose d’inattendu, de surprenant, de provocant, va découler des connexions que l’on crée.

     

    • processus 

     

    Au lieu de considérer uniquement le résultat final d’une oeuvre, la pédagogie Reggio s’intéresse également aux processus créatifs. Les deux s’entrelacent et participent à l’invention créative.

     

    activités reggio

     

     

     

    Une pédagogie de la créativité

     

    Invitations et provocations

     

    En pédagogie Reggio, on peut laisser libre cours aux expérimentations des enfants, leur proposer des invitations (des provocations) ou les accompagner en fonction de leurs demandes.

     

    Ce qui me plait particulièrement dans cette approche est la notion d’invitation ou de provocation : on invite l’enfant à créer en mettant à sa disposition des objets, du matériel pour provoquer des pensées, des questions, des discussions, des intérêts ou encore des idées. L’objectif des provocations est d’inviter les enfants à explorer le matériel et à s’exprimer. Les provocations peuvent être présentées de manière très simple (juste une photo ou un objet posés sur une table) ou plus élaborée (par exemple, une table sur laquelle sont posés des matériaux recyclés à côté d’un livre sur les robots et un schéma pour fabriquer un robot à partir de matériel recyclé par exemple). L’important est que les provocations soient présentées de manière attractive, en insistant sur la beauté de la chose.

     

    Elles doivent demeurer ouvertes et sujettes à exploration, à une utilisation libre : si l’enfant ne suit pas l’objectif qu’on avait prévu en mettant en place la provocation, ce n’est pas grave. Il aura quand même fait un apprentissage, une création, une découverte… pas celle qu’on avait prévu mais celle qui l’intéressait lui :-).

     

     

     

    Les 100 langages

     

    J’aime aussi l’idée des 100 langages et de comprendre les choses dans leur complexité, sans “saucissonage”.

     

    C’est pour cette raison qu’on propose de mélanger les approches, les matériaux, les textures.

     

    Par exemple, j’avais proposé une séance d’argile à ma fille. Je lui avais mis à disposition une boule d’argile en lui disant qu’elle pouvait m’en redemander si besoin. J’avais également mis à sa disposition plusieurs bols avec divers éléments : un bol avec des pièces de 1 centime, un bol avec des pics en bois, un bol avec des grains de maïs et des clous de girofle, un bol avec des bouts de branche de sapin… Elle était libre de choisir ce qu’elle voulait parmi ces propositions.argile reggio

     

    Après plusieurs constructions qu’elle a faites et défaites (j’ai à peine eu le temps de les prendre en photo), elle m’a demandé à quoi servait l’argile à l’origine. Je lui ai donc expliqué que cela pouvait servir à fabriquer de la vaisselle, comme des verres, des vases ou des assiettes. Elle a alors voulu faire des verres et des vases. Elle a ensuite choisi de les faire sécher pour pouvoir les peindre le lendemain… elle en a même offerte un à sa copine pour son anniversaire ! Un vrai cadeau original et fait maison :-).

     

    argile reggio

     

    Un coin Reggio en classe ou à la maison

     

    A la maison, j’ai installé une petite table qui servira aux activités inspirées par Reggio.

     

    pédagogie reggio

     

    J’y ai installé un miroir, une table lumineuse faite maison (avec une boite en plastique et une guirlande en LED à l’intérieur) et des bocaux contenants des “loose parts” (marrons, châtaignes, glands, galets, pierres polies, perles transparentes, billes d’eau, grains de maïs, plumes…).

     

    Les “loose parts” sont des pièces détachées ou des pièces libres qu’on laisse à la disposition des enfants. Elles peuvent prendre de nombreux aspects (naturels – pierres, graviers, sable, bout de bois, corde, coquillage…- mais aussi objets recyclés, bâtons de glace, rouleaux de papier toilette, couvercles…). L’objectif des loose parts est d’engager la créativité naturelle et l’inventivité des enfants.

     

    Tous les enfants sont créatifs et curieux, c’est la raison pour laquelle l’environnement doit leur laisser l’opportunité d’exercer cette créativité et cette curiosité. Expérimenter, construire, bricoler, inventer, jouer, créer , manipuler, réinventer, déconstruire, développer tout un petit monde : telles sont les possibilités infinies offertes aux enfants par des loose parts en libre accès.

     

    Ma fille m’a par exemple surprise quand elle a mis des billes d’eau colorées dans les coques de gland et les châtaignes creuses pour faire des bateaux ;-). C’était beau et ingénieux !

     

    reggio

     

     

     

    La lumière et les miroirs sont des composantes importantes dans cette pédagogie. Une ombre projetée n’est pas qu’une ombre, c’est tout un mystère, c’est une invitation à se poser des questions, à confronter des interprétations. C’est une pratique courante en pédagogie Reggio de dessiner des ombres par terre par exemple.

     

    Les classes inspirées par la pédagogie Reggio disposent souvent de tables lumineuses et de matériel transparent ou translucide.

     

    pédagogie reggio

     

    J’ai également un plus grand miroir sur lequel ma fille peut jouer et même écrire avec des feutres à la craie.

     

    miroir reggio

     

    Des enseignants (de maternelle essentiellement) proposent des activités et des aménagements inspirés de la pédagogie Reggio en classe. En voici quelques exemples :

     

    reggio à l'école

     

    reggio en classe

     

    Dans le poème qui suit, Loris Malaguzzi souligne  l’importance de la multiplicité des langages des enfants :

     

    L’enfant est fait de cent.
    L’enfant a cent langages
    cent mains et cent pensées
    cent façons de penser
    de jouer, de parler,
    cent toujours cent
    cent façons d’écouter
    d’étonner et d’aimer
    cent joies pour
    chanter et comprendre
    cent mondes à découvrir
    cent mondes à inventer
    cent mondes à rêver.

     

    L’enfant a cent langages
    (et puis cent cent cent cent)
    mais on lui en vole 99.

     

    Ecole et culture
    séparent tête et corps.
    On lui dit de :
    penser sans les mains
    faire sans la tête
    écouter sans parler
    comprendre sans joie
    aimer et s’étonner
    à Pâques et Noël uniquement.
    On lui dit de :
    découvrir le monde
    qui existe déjà
    et sur cent
    on lui en vole 99.
    On lui dit que :
    le jeu et le travail
    la réalité et la fantaisie
    la science et l’imagination
    le ciel et la terre
    la raison et le rêve
    sont des choses qui
    ne vont pas ensemble.

     

    En somme, lui dit-on,
    le cent n’existe pas.
    L’enfant dit cependant :
    le cent est bel et bien.

     

    ……………………………………………………………………………………..

     

    Source : REGGIO EMILIA 40 ans de pédagogie alternative

     

     

     

    Si vous souhaitez aller plus loin dans la découverte de cette pédagogie, je vous invite à regarder des tableaux sur Pinterest, à suivre des blogs dédiés (comme celui-ci ou celui-là) ou encore à lire des articles (ici ou ici) ou des ouvrages à ce sujet (en français : Pédagogie à Reggio Emilia, cité d’or de Loris Malaguzzi, d’autres existent en anglais).


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