• article issu de : https://lecercledesapeteje.wordpress.com

    L’attachement.

    Un sujet bien vaste et pourtant si naturel quand on y réfléchit de manière bienveillante…

    On entend beaucoup parler de « lien d’attachement », mais qu’est ce vraiment ? A quoi sert-il ? Est ce un lien uniquement familial ? Un enfant peut il avoir plusieurs liens d’attachement ? Est ce que celui ci peut devenir néfaste ? Qui n’a jamais entendu que « cet enfant est beaucoup trop attaché à sa mère ! » Ou encore « il est trop attaché à tel ou tel professionnel ». Beaucoup d’à priori, malheureusement selon moi, par les personnes qui ne savent pas de quoi elles parlent, si je peux me permettre…

     

    • Théorie de l’Attachement

    Tout d’abord, il est important de savoir que le premier à avoir élaboré la théorie de l’attachement est John Bowlby : Il a en effet mis en avant l’importance de l’attachement entre le nourrisson et une personne qui va lui prodiguer les soins : le nourrir, le laver, le porter, le bercer, tout cela de manière régulière. Selon lui, le besoin vital de sécurité affective ne serait comblé que si cet attachement existe. C’est donc à partir de ce moment là que l’enfant dit « sécurisé » pourrait s’épanouir et poursuivre son développement dans de bonnes conditions. Mais il pourrait également mieux se séparer psychiquement et physiquement. Le fait d’être « sécurisé » permettrait donc à l’enfant, de pouvoir, petit à petit, aller vers l’autonomie et l’indépendance.

    < Mieux l’enfant sera « attaché », plus le « détachement » sera aisé . >

    En plus simple, on peut dire que lorsque l’enfant sait qu’il peut compter sur quelqu’un à tout moment, que cela soit pour un besoin primaire ou simplement pour faire face à un sentiment de peur, de tristesse, par exemple, on peut dire qu’il est « sécurisé ».

    • &Si ce lien n’existe pas ?

    Si l’enfant n’a pas de quoi s’attacher, ou si le lien d’attachement est insécurisant, il devient en carence affective. Malheureusement, il y aurait environ 30% d’enfants qui, a 1 an, seraient en carence.

    Suite à la théorie de Bowlby,  Mary Ainsworth parlera d’enfants « insécures » et classifieras les différents types d’attachement à la suite de plusieurs travaux, notamment celui de la Strange Situation * :

    Ces enfants « insécures » sont des enfants qui peuvent minimiser leurs émotions et être évitants face à la situation de séparation d’avec leur figure d’attachement (généralement le parent). Ils peuvent sembler totalement détachés, alors qu’au fond ils sont bien souvent en détresse. Ce comportement découle d’une mauvaise mise en place du lien d’attachement avec sa figure d’attachement : Celle ci n’a pas du être suffisamment présente et disponible pour répondre aux besoins/attentes du nourrisson, surtout physiquement (le holding = le porter, le bercer). De ce fait, l’enfant trouverait comme moyen pour « survivre » une autonomie précoce. Un enfant « insécure » peut également transparaître dans une  forte difficulté à se séparer de sa figure d’attachement. Il manifeste alors cela par des pleurs, des cris, essayant de s’attacher littéralement à son parent.

    [ * The Strange Situation :

    Il s’agit d’une étude visant à évaluer le type d’attachement d’un enfant. Elle consiste à placé un enfant avec son parent dans une pièce fermée avec quelques jouets à sa disposition et de faire venir une personne inconnue quelques minutes après leur arrivée. Le parent sort de la pièce durant 3 minutes, laissant l’enfant seul avec l’inconnue, puis revient durant 3 minutes et repart une nouvelle fois pour la même durée. Durant ce temps, le parent peut observer la scène à travers un miroir teinté installé dans la pièce. Les différentes réactions de l’enfant sont alors décryptés et démontrent quel type d’attachement existe-t-il. ]

    • &Si je racontais en quelques lignes mon ressenti de ce qu’est l’attachement ?

    En toute simplicité, quand je pense « attachement » je pense de suite à la figure maternelle. À ce lien invisible qui lie l’enfant à sa maman de manière totalement naturelle et casi immédiate. C’est quelque chose que l’on ne peut voir mais qui se ressent au fond de soi, très intimement…
    Et puis quand je pousse ma pensée un peu plus loin, je pense à l’attachement non familial. Celui qui peut toucher deux amis comme deux amants. Mais surtout celui qui nous concerne tout particulièrement : l’attachement d’un enfant et d’un adulte dans le cadre professionnel. Pensez vous que l’attachement dans notre métier soit indispensable ? Pour ma part, je répondrais sans hésitation : Oui, évidemment ! Car pour moi, on ne peut créer de relation de confiance sans attachement, minime soit-il. Attention, je ne parle pas ici « d’amour » mais bien d’attachement, il est important de faire la part entre l’un et l’autre. En tant que professionnels nous nous attachons à certains enfants plus que d’autres. C’est un fait et il est inutile de le nier… On aura beau toujours entendre et/ou dire que nous sommes identiques avec chaque enfant cela reste, selon moi, purement faux et impossible. Nous ne sommes pas des robots ! Chaque être humain est unique et donc il va de soi que chaque lien d’attachement l’est également. Nous aussi nous avons notre vécu, notre quotidien, notre affect et tout ce qu’il y a autour qui entraîne forcément un attachement plus ou moins fort avec ces enfants. Ce qui est essentiel avant tout là dedans est de garder en tête à chaque instant que ce contact avec les enfants est purement professionnel. C’est notre métier. Nous ne devons pas rentrer dans l’univers de l’enfant au delà du cadre professionnel et des tâches qui y sont attachées. D’autre part, il est essentiel que, malgré notre attachement quelque peu différent avec chaque enfant, nous répondions aux besoins des enfants accueillis de manière égale.
    Toute la nuance est là et j’y tiens beaucoup.

    • Pour finir, je dirais que l’attachement est un sujet très intéressant qui mériterait d’être davantage abordé durant les formations de nos métiers de la petite enfance. Malheureusement, on en parle que très peu et pourtant c’est la base de toute relation actuelle et future de l’enfant.

    Écrit par Grace V.


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  • La fonction 4 ou dc 4 est souvent le plus difficile à valider si le poste actuel n'est qu'un poste de terrain.

    Je pense qu'il est possible de valider certains items de cette fonction en mettant en avant l'environnement institutionnel de sa structure. Si vous maîtriser correctement ce point et que votre 4.1.2, 4.1.3 et 4.1.6 est complet le jury pourrait sans doute vous accorder quelques points.

    voici ce qu'il faudrait y trouver :

    I. LE CADRE INSTITUTIONNEL

    1. Dénomination de l’établissement et/ou du service 2. Statut juridique de la structure

    3. Le champ d’intervention dans lequel s’inscrit la mission de la structure

    4. Le public concerné et la capacité d’accueil de la structure. Un accueil est-il susceptible d’être fait pour les enfants handicapés et si oui quelles sont les modalités d’accueil et qui les oriente

    5. Qui oriente le public sur la structure

    6. Quelle est la procédure d’orientation sur la structure

    7. Organigramme institutionnel et organigramme du service

    A. L’organigramme Professionnels qui interviennent au sein du service Présentation des liens hiérarchiques

    B. Expliquer les liens fonctionnels : Qui travaille avec qui – dans quel but ?

    II. LA COMMANDE PUBLIQUE LE TERRITOIRE

    1. Définir la commande publique à laquelle la structure répond

    2. Qui décide de sa mise en œuvre ?

    3. En réponse à quel (s) besoin (s) sur le territoire

    4. Besoins sur le territoire définis à quels niveaux ?

    5. Quelle est la procédure permettant à la structure d’intervenir dans ce champ ? (Quelle autorisation, quelle habilitation ? Quel agrément). 6. Qui finance et selon quelle modalité ?

    7. Cadre législatif et réglementaire de référence

    A. Enumérer les textes (lois, règlements, autres)

    B. Pour chaque texte, expliquer le lien/l’incidence sur la mission de chacun sur la structure 

    III. EXERCICE DE REPERAGE

    1. Repérer les divers partenaires auxquels la structure peut avoir recours ?

    A/ Dans le secteur financier:

    B/ Dans le secteur des dispositifs légaux pour les personnes en situation de handicap:

    C/ Dans le secteur médical

    D/ Dans le domaine sanitaire et sociale

    E/ Dans le domaine économique.

    F/Dans le domaine socioculturel et sportif. Ainsi que tous autres partenaires 

    2. Quels objectifs sont travaillés avec ces différents partenaires ?

    3. Quelles sont les modalités d’évaluation interne et externe de la mise en œuvre des prestations ?

     


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  • article issu de : https://lesprosdelapetiteenfance.fr

    Organisation de l’espace : quelle influence sur les pratiques éducatives ?

    On n’accueille pas des enfants indifféremment, dans un espace neutre. Au-delà des questions de sécurité, un lieu d’accueil de la petite enfance doit être à la fois le cocon et le support ajustable qui leur permettra de grandir et de s’épanouir sous le regard bienveillant de professionnels aux aguets.

    Structure d'accueil l'Arbre bleu (Paris 18)

    Structure d « C’est souvent à l’accueil du matin, lorsque les petits arrivent en pleine forme que l’on repère les espaces mal agencés qu’ils délaissent ou qui deviennent vite des lieux de conflits », remarque Claire Delmas, puéricultrice et directrice de la crèche Charpentier à l’Haÿ-les-Roses (94). Ainsi, dans un lieu d’accueil qui est avant tout un lieu de vie, le comportement des enfants et, surtout, l’observation que l’on va en faire révèleront le bon fonctionnement d’une structure et le bien-être de ceux qui la font vivre. Les bébés qui y sont accueillis se nourrissent du monde qui les entourent dès leurs premiers mois. Tout à leur « esprit absorbant », ils explorent et expérimentent à leur rythme, afin de satisfaire leur besoin de toucher, sentir, gouter, essayer, écouter… Les accueillir consiste alors à assurer leur sécurité et leur épanouissement dans un environnement adapté à leurs besoins, déterminant pour leur bon développement moteur, cognitif et social. Selon Didier Heintz, architecte spécialisé dans les lieux d’accueil de la petite enfance , il ne peut y avoir une organisation neutre de l’espace. « Derrière elle se cache de façon plus ou moins consciente toute la traduction d’une manière de vivre. »

    Un cadre ludique, ça aide à bien grandir
    Si l’aménagement façonne les comportements, c’est alors au professionnel de la petite enfance de penser, d’une façon générale, le cadre parfaitement adapté dans lequel l’enfant pourra grandir, mais aussi l’espace fonctionnel dans lequel l’adulte trouvera sa place. Odile Périno, spécialiste du jouet dans ses aspects psychologiques, a de son coté réfléchi aux bases de bonnes conditions de jeu, nécessaires à la bonne construction de l’enfant. Elle évoque un « cadre ludique » qui offre des repères dans un contexte ou enfants et adultes vivent dans une proximité permanente. Cela passe par des zones de jeux différenciées, des objets choisis mis à disposition, des accompagnateurs présents, des règles d’usage… L’aménagement d’un lieu d’accueil ne doit rien au hasard. Depuis le décret d’août 2000, il doit faire l’objet d’une réflexion de l’équipe, verbalisée dans le projet pédagogique de l’établissement, incluant un projet éducatif et un projet d’espace intimement liés.

    Dans ce lieu, chacun doit trouver sa place
    Au cœur de ce projet de vie, la disposition des zones, le choix du mobilier, des objets et des jeux proposés implique des pratiques éducatives qui révèlent un état d’esprit. Alors quelles limites imposer et pourquoi ? Par exemple, installer des espaces ouverts, sans barrières pour une meilleure visibilité et mobilité, c’est faire confiance à l’enfant, lui accorder une sacrée liberté. « Chez les plus grands, nous explique Claire Priet, EJE a la crèche Charpentier, les portes sont toujours ouvertes entre les unités. C’est une question d’habitude. Ils savent qu’ils ne doivent pas sortir et demander l’autorisation à un adulte pour aller dans la salle de bains. » Avec un mobilier à sa taille et du matériel à sa portée, l’enfant trouve une grande liberté de déplacement et d’action, il peut s’approprier l’espace et devenir plus autonome. Ce cadre ludique et adapté libère ainsi l’adulte de l’autorité qu’il serait amené à utiliser naturellement. Or dans la plupart des lieux d’accueil, c’est encore trop souvent « tu ne dois pas faire ci, tu ne dois pas faire ça », remarque Didier Heintz. Tantôt immergé dans l’espace de jeu, tantôt a distance, le professionnel doit trouver sa place pour permettre au tout petit de se sentir en sécurité, d’expérimenter ses capacités par lui-même, sans agir à sa place ni l’interrompre. Présent mais discret, disponible sans être « interventionniste ». Assis au milieu de la pièce ou installé a l’écart pour avoir une vision globale rassurante, l’adulte sécurise par sa simple présence bienveillante, son regard approbateur. L’enfant se sent alors en confiance pour progresser, se sait accompagné et finit même par chercher une certaine intimité de jeu dans les recoins d’un espace dinette ou repos. Enfin, on peut imaginer installer des sièges bas et confortables à l’intention du pro pour éviter une fatigue récurrente et redonner une véritable place physique a son corps trop souvent malmené par des postures inadaptées.

    Le bien-être de tous passe par le rangement
    Un lieu de vie clair et organisé, lisible et ordonné invite l’enfant à jouer, lui offre les repères dont il a besoin pour grandir. Aux pros de s’organiser de façon cohérente pour maintenir l’espace « prêt à jouer ». Plus facile à entretenir, un espace bien géré, c’est aussi un véritable gain de plaisir à travailler. Etagères étiquetées, paniers et boites pour trier, classement spécifique, inventaires annuels… à chaque équipe sa façon de faire, mais pour que le système reste efficace, il doit être approuvé par tous, ni trop exigeant, ni trop paresseux. A chacun d’y mettre du sien ! Lorsque chaque chose est à sa place, on montre l’exemple et bientôt ce sont les enfants eux mêmes qui indiqueront où se rangent les légumes et où coucher la poupée. « Pour libérer de l’espace et changer notre façon de proposer des jeux aux enfants, nous avons créé une réserve commune dans le local à poussettes, explique Sarah, EJE dans une crèche collective. A disposition de chaque unité multi-âges, les jeux sont rangés dans des caisses étiquetées Lorsqu’on vient en chercher un, il y a une vraie démarche de choix, on ne prend plus celui qui était juste là, à portée de main… »

    L’observation, la clé de pratiques adaptées
    Choisir une classification qui nous convient (par un type de jeux plutôt que par âges), une organisation que l’on juge pratique, c’est se donner les moyens d’une réflexion cohérente et plus approfondie, basée sur une observation attentive afin d’offrir à l’enfant ce dont il a besoin, en favorisant toujours son bon développement. Bien sur, cela induit de parvenir à « s’extraire des exigences des parents, de la pression des fournisseurs, des contraintes institutionnelles… » souligne Anne-Sophie Casal, psychologue et formatrice au FM2J . Cette réflexion qui apporte toute leur valeur aux métiers de la petite enfance devrait procurer à ces professionnels un véritable plaisir à exercer, au delà des conditions souvent difficiles et d’un manque de reconnaissance certain. Pour assurer à chaque enfant un accueil de qualité, il est indispensable d’ajuster ses pratiques par une observation attentive et permanente des comportements de chacun. Car au gré des changements d’équipe, de l’arrivée des petits nouveaux, les caractères évoluent et les groupes ne sont pas les mêmes. Allez on s’interroge : quels sont les jeux plébiscités ? Y-a-t-il des zones de conflit ou des espaces délaissés ? Des comportements révélateurs d’un dysfonctionnement à résoudre. Si le coin dinette n’est plus utilisé n’est ce pas parce que tous les accessoires sont entassés dans une caisse ? Avec des couverts, légumes et casseroles bien triés et rangés dans des paniers, les enfants retrouveraient surement l’envie d’y jouer… Parfois, c’est une surabondance d’objets qui nuit au jeu et aux interactions entre les tout-petits. « Le nombre de jeux doit être raisonnablement limité pour éviter un éparpillement et une surstimulation », conseille Anne-Sophie Casal. Mieux vaut alors proposer un nombre restreint de jouets et objets variés (poupées, voitures, motricité fine, constructions, etc.) toujours rangés au même endroit pour gagner en espace et en clarté, et organiser un roulement toutes les trois semaines en vue de renouveler l’intérêt des enfants.  

    Préserver des coins de jeu plus calmes
    « Il y a souvent trop de choses, d’objets, de jouets dans les crèches. Trop d’activités en groupe aussi. On ne laisse plus à l’enfant le temps de s’occuper par lui même ! » insiste Didier Heintz. Pour les jeux symboliques, on n’hésite pas à aménager un coin préservé qui procure au petit une véritable intimité de jeu. Pour certains accessoires, victimes de leur succès, avoir des doubles peut permettre aux enfants de jouer en parallèle, de s’imiter puis d’entrer en interaction. Facile à réunir pour des ustensiles de vie pratique à petits prix ou de récupération (pelle et balayette, flacons vides, petits cabas, boites) qui font de très bons jeux d’imitation. Enfin, on ne pense pas toujours à l’ambiance générale : un petit effort sur l’harmonie d’une pièce peut faire beaucoup sur l’atmosphère qui y règne.

    Stop ! On fait le point
    « Il est toujours possible de changer les façons de faire si cela correspond à un projet » rassure Didier Heintz. Pas d’immobilisme possible. Pour garder le dynamisme d’une structure, il est essentiel de se ménager un temps de réflexion régulier afin de prendre du recul sur ces questions. Des réunions d’unité ou par profession permettent d’analyser les pratiques, les peurs et les blocages de chacun, de faire des projets qui incitent à avancer. L’occasion, pour les derniers arrivés, de s’approprier davantage le projet pédagogique de la structure auquel on devrait en permanence se référer. Le meilleur moyen de prendre du recul c’est également de solliciter un avis extérieur d’un psychologue, d’un architecte, d’un professionnel de la petite enfance de passage, d’un psychomotricien etc. que l’on associe à la démarche. Certains pourront vous aider à mettre des mots sur un ressenti, à décrypter un problème, à trouver des solutions adaptées. Une aide précieuse dont on ne saurait se passer pour se sentir bien dans son lieu d’accueil !

    1.Didier Heintz est architecte et designer, cofondateur de Navir, enfants-adultes-environnement. Il est l’auteur de « De l’unique au multiple, l’espace partagé de la petite enfance » aux Editions Navir.
    2.Odile Périno est auteur de « Des espaces pour jouer. Pourquoi les concevoir ? Comment les aménager ? » aux Editions Eres.
    3.Le FM2J est le Centre national de formation aux métiers du Jeu et du Jouet.

     

    Se former pour mieux s’organiser

    Pour aller plus loin dans la réflexion, le Centre national de formation aux métiers du Jeu et du Jouet (FM2J) propose des formations pour répondre aux problématiques des EAJE sur l’aménagement des espaces de jeu. La prochaine aura lieu du 4 au 6 avril prochain, autour du « cadre ludique », au FM2J à Lyon. Plus d’infos sur www.fm2j.com Vous connaissiez les ouvrages de référence de Navir ; vous pourrez désormais vous former auprès d’eux. L’association Navir, qui mène depuis plus de trente ans la réflexion et de nombreux projets autour de la relation de l’enfant à l’espace, à travers des pratiques d’aménagement de lieux d’accueil propose désormais des formations en intra d’une ou deux journées pour un autre regard sur l'aménagement de l'espace adapté à chaque lieu : permettre l'observation du comportement des enfants dans le lieu ( jeu, activités libres ou dirigées, accueil, rôle des adultes), revoir l'aménagement pour en faire un lieu sensible adapté au projet pédagogique… Contact : Didier Heintz - 06 87 69 68 00 – http://navir.asso.free.fr

    Article rédigé par : Laurence Yème
     
    Modifié le 22 mai 2016

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  • article issu de : http://sitecoles.formiris.org/

    L’aménagement d’une structure petite enfance

    Bourmault Chantal, Le Guerroué Armelle, Mas Béatrice  
    DOCUMENTS NON RUBRIQUES

    Temps de lecture : 24 minutes

    Quels espaces aménager et quel matériel choisir quand on crée une structure petite enfance ? Suggestions et points de vigilance.

    L'aménagement de l'espace d’une structure petite enfance s'appuie sur des choix éducatifs et pédagogiques. Il prend en compte les besoins des enfants et est évolutif pour leur permettre d'être un explorateur permanent dans un milieu stimulant leur curiosité.

    Dans l’idéal, ce type de structure devrait pouvoir disposer de plusieurs espaces ou sinon d’au moins une salle séparée par de petites cloisons mobiles comme il en existe dans les crèches ou "haltes garderies". Ces cloisons permettent en effet l’organisation d’espaces répondant à trois des besoins fondamentaux des tout-petits :
    - Un espace permettant de développer la motricité
    - Un espace permettant d’expérimenter, manipuler, bricoler, créer
    - Un espace permettant le repos, l’intériorité, la construction du "moi et les autres".
    Pour chacun de ces espaces, une attention particulière sera apportée au choix du matériel. Des points de vigilance vous sont proposés en fin de document pour vous guider dans vos achats.

    A - Un espace permettant de développer la motricité
    Pour les plus petits, développer des compétences dans le domaine "agir avec son corps", c’est apprivoiser son corps, prendre conscience de ses possibilités motrices. Pour faciliter ces découvertes, les crèches installent différentes structures en mousse ou en bois à partir desquelles l’enfant - qui vient tout juste d’apprendre à marcher - va pouvoir perfectionner les gestes de bases. Ces structures lui permettent aussi de retrouver avec plaisir les positions à genoux et allongée tant appréciées à cet âge, et qui lui offrent de vraies occasions de découvertes. Étant évolutives elles offrent aussi la possibilité quand l’heure est venue, selon lui, d’expérimenter d’autres postures (debout, en équilibre, avec un point d’accroche…), d’oser prendre des risques.

    Matériel pouvant aider à développer l’activité motrice :
    - porteurs, tricycles, tricycle biplace, trotteurs, trottinettes, chariots, brouettes, rollercar
    - balançoires, bascule
    - structures pliantes
    - toboggan
    - cubes à grimper, briques en mousse, magicube, pouf
    - igloo (spécialement adapté aux jeux des tout-petits), maison, bateau, tunnel
    - ballons sauteurs
    - tapis de sols, tapis d’éveil, tapis rugueux, matelas d’eau
    - piscine à balles
    - parcours tactiles
    - tissus : draps, serpillières …
    - baguettes de bois avec des bouts renforcés de mousse…

    B - Un espace permettant d’expérimenter, manipuler, bricoler, créer
    Des espaces dédiés à la manipulation et à l’expérimentation
    Espace transvasement
    Quoi transférer ?
    - du sable
    - des glands, des marrons, des bouchons …
    Dans quoi ?
    - bacs à couvercle
    - bacs " dessous de lit à roulettes " faciles à ranger sous les meubles
    - bacs à eau, bassines
    - tables à graines.
    Avec quoi ?
    - des entonnoirs
    - des bouteilles
    - des timbales transparentes
    - des bobines de divers gabarits
    - des cuillères, des moulins
    - des récipients de toutes sortes…

    Espace construction
    - briques en mousse, jeux d’empilement, d’encastrement, circuits
    - boîtes de différents formats, de différentes formes
    - jeux d'engrenage
    - établi avec des outils ne représentant pas de danger
    - cartons de différents gabarits
    - jeux à visser, à emboîter…

    Espace motricité fine
    Pour enfiler...
    de manière différente
    - des perles de diverses grosseurs.
    (On peut fixer des baguettes sur des socles de terre glaise ou de plâtre : l'enfant pourra ainsi enfiler verticalement les grosses perles).
    Pour froisser, plier, déchirer, rouler, entourer
    - des surfaces avec le papier que l'enfant aura déchiré ou froissé
    Le choix du papier à froisser est important. Commencer par du papier souple : papier pelure, papier de soie, essuie-tout ; mouchoirs en papier... pour arriver à un papier plus rigide : journal, revues, papier kraft…ainsi, la tonicité des mains augmente.
    Pour remplir … de façon libre
    - des bouteilles de 5 l d'eau avec des boules de papier froissé de différentes couleurs, de différentes textures…
    Pour attraper avec des pinces et expérimenter des transvasements ou des remplissages avec différents ustensiles
    - pinces à spaghettis, à sucre, à cornichons, couverts à salade, grosses pinces à linge.
    Pour modeler avec divers matériaux
    - terre - pâte à modeler - pâte à sel.
    Pour couper - tartiner - tourner - mélanger
    Tous ces gestes sont à proposer au moment de la préparation de la collation, des ateliers cuisine.

    Des espaces sensoriels
    Au même titre que la motricité, le toucher, l’audition, l’odorat, la vue, le goût s’éduquent. Et cette éducation est étroitement liée à ce qui entoure l’enfant.
    .
    Espace tactile
    - panneau mural tactile
    - morceaux de tissus à trier selon leur texture : doux, rugueux, lisse
    - panneaux, pour encastrer, visser, prélever, emboîter
    - blocs de mousse recouverts de tissus éponge découpées selon des reliefs différents, matelas d’eau, matelas d’air, tapis patchwork, tissus et papiers,

    Espace visuel
    - objets de couleur à trier et à ranger dans les tiroirs correspondants
    - affichages artistiques
    - miroirs, panneaux au sol recouvert d’un revêtement réfléchissant
    - emploi de couleurs vives sur les murs dans leur partie basse suffisamment différenciées entre elles pour permettre aux enfants d’identifier par la vision tel ou tel lieu.

    A noter : En ce qui concerne les lieux d’accueil collectif des tout-petits, il est important de varier harmonieusement les couleurs des cloisons pour offrir à chacun un univers coloré à sa convenance, dans lequel il évoluera avec plaisir. Tout petit, les enfants ont déjà des préférences, des goûts différents.

    Espace d’écoute et de production sonore
    - magnétophone muni de plusieurs casques et cassettes pour écouter et réécouter les
    histoires racontée par la maîtresse, les chants de la classe, les instruments enregistrés et déjà reconnus… et toutes musiques diverses qui appellent de nouvelles découvertes ;
    - quelques instruments (mais il est difficile de laisser les instruments de musique en accès libre sans que cela ne devienne bruyant…)
    - boîtes à musiques qui peuvent être manipulées sans trop de gêne, bâton de pluie, maracas, castagnettes
    - labyrinthe sonore, tapis sonore
    - quelques boules de papier dans une bouteille rebouchée deviennent un instrument de musique à la portée des enfants de 2 ans. L'enfant secoue la bouteille en marchant. (On peut remplacer le papier par de grosses perles, du sable …).

    Espace senteur
    - pots de plantes odorantes, non toxiques (lavande, menthe…)
    - sachets de plantes ou fleurs séchées…
    - produits de toilette, savon, eau de toilette, parfum
    - pots pourris
    - ingrédients de cuisine épices, chocolat…

    C - Un espace permettant le repos, l’intériorité, la construction du "moi et les autres", du nous

    Espace refuge
    Pour permettre de se reposer, de s'isoler un moment.
    - cloisonnettes mobiles ou meubles qui peuvent aider à la construction d’espace.
    - coin douillet avec des coussins et une banquette.
    - jeux en tissus
    - livres albums photos.
    - jeux calmes.

    Espace repos
    Il s’agit davantage d’une salle de repos attenante à l’espace des enfants.

    Espace regroupement
    Accueillant, où les enfants seront installés confortablement et où les affichages colorés et adaptés éveilleront l'intérêt des jeunes élèves (posters, photos).
    Cet espace peut aussi être entouré de petites cloisons ajourées, habillées de miroir, de hublots, de passage pour développer des jeux spontanés chez les enfants. Ce mobilier évolutif permet d’accompagner l’enfant dans ses progrès.

    Espace imitation
    La construction du "moi" et du "nous" s’opère dans les espaces d’imitation et de jeux symboliques
    - espace cuisine avec un mobilier adapté qui permet à l’enfant de jouer seul puis à plusieurs.
    Cet espace permet de développer la motricité fine, mais aussi l'imitation :
    Visser des emballages : bouteilles de lait, de jus de fruits
    Fermer et ouvrir divers flacons, pots, boîtes….
    Tourner une essoreuse à salade, un moulin à légumes…
    - espace poupée pour utiliser les pinces à linge, mettre les vêtements à sécher, boutonner, déboutonner les habits de bébé
    - table à repasser, poussette.

    Autres espaces à envisager …
    Espace de soin et d’hygiène
    Espace de restauration

    Un espace passerelle pour les enfants, les parents et les éducateurs
    Cet espace aura comme objectif de favoriser la transition entre la structure et la famille. Il sera suffisamment vaste. Il sera un lieu d’accueil, d’informations, d’affichages, de rangement pour les affaires personnelles de l’enfant et surtout un lieu d’échanges entre les différents partenaires. Il peut aussi permettre d’exposer des photos, des réalisations.
    Le mobilier (des petits bancs) doit permettre à chacun de s’asseoir pour observer, attendre, échanger
    Ce lieu de transition peut se compléter d’un lieu (réservé aux parents) d’aide à la parentalité où les parents échangent entre eux ou avec des professionnels de la petite enfance. Ils peuvent consulter des ouvrages. C’est parfois un lieu d’attente pour les parents lors des premiers temps d’accueil de l’enfant dans la structure.

    D - Points de vigilance
    - La bonne mesure

    Il ne faut peut-être pas ouvrir trop d’espaces en même temps, ni prévoir trop de matériels pour chaque espace afin d’éviter de favoriser l’enfant zapping, sur - stimulé qui ne sait plus agir, inventer, imaginer et faire semblant. Par ailleurs, il semble nécessaire de privilégier le matériel évolutif et de répartir les achats tout au long de l’année afin de se ménager une marge d’ajustement. Enfin, le choix des bonnes quantités permettra d’assurer le partage entre tous les enfants et d’éviter les conflits.
    Il paraît également important de se préparer à l’acceptation d’un certain désordre. Le petit enfant avant de construire ou reconstruire a besoin de mettre tout à plat et parfois cela prend du temps de tout déballer. Pour cela chaque espace ne doit pas être trop exigu, l’enfant ne doit pas ressentir la contrainte d’une trop grande promiscuité. Dans son jeu, il a recréé sa bulle et agit à l’intérieur de sa bulle. L’enseignant sera plus souvent observateur qu’inquisiteur par crainte de casser l’élan de l’enfant.
    - La mixité des groupes
    Ce point de vigilance est d’autant plus important que l’on s’adresse à un public mixte encadré d’adultes majoritairement de sexe féminin et dont la nature même les amènent plus souvent à rejeter la grande action motrice (trop vite, trop haut, trop fort), tout comme les mises en scène de bagarres, ou les jeux d’eau. Cela dépend en grande partie de l’attitude de l’enseignant qui, sous prétexte, parfois de garantir la sécurité de l’enfant ne lui permettra pas d’aller jusqu’au bout de son expérience et la prise de risque calculé.
    - Le respect des cultures et des origines sociales
    Certains enfants ne joueront pas à la dînette ou à la poupée, ne ramperont pas sous les tables…spontanément. Bien sûr, par la diversité des rencontres, ils seront sensibilisés à d’autres cultures et franchiront ou pas ces barrières. D’où l’intérêt notamment de choisir des jeux différents de ceux qui sont utilisés à la maison.
    - Le bon sens
    "On ne joue pas avec la nourriture" : éviter d'utiliser du riz, etc… Attention aux explorations intempestives : les tout-petits, avides de connaissances, portent beaucoup d’objets à la bouche …Et pour éviter les allergies, privilégier les matières naturelles.

    E - A lire aussi sur sitEColes :
    - Aménagement de l'espace et du temps : contraintes et liberté
    Les enjeux éducatifs et pédagogiques de l'aménagement de l'espace et de la gestion du temps. Comment gérer les contraintes et les libertés qui y sont associées ?
    - Le temps en maternelle
    Des éléments de réflexion pour approfondir ce qui se cache derrière la facette temps, des outils personnalisés pour gérer le temps, des repères pour vivre et s'organiser dans le temps.

    F - Pour aller plus loin
    - L’Explorateur nu, Jean Epstein, Editions Universitaires, 2001.
    - Des vertes et des pas mûres, Jean Epstein, Editions Universitaires, 1999.
    - Le catalogue : petite enfance chez Nathan. Destiné à l’équipement des jardins d’enfant, crèches et Haltes garderies
    - Guide pour la création de lieux d'accueil de jeunes enfants, site du ministère délégué à la Famille et à l'Enfance, consulté en novembre 2008.

    Également intéressant à visionner la vidéo de Cap canal consacrée au jeu à l’école maternelle avec pour point de départ, le questionnement d'une enseignante de petite section de maternelle : l'école prend-elle assez en compte le besoin de jouer des enfants ?

    G - Pour réfléchir
    L’art de ne rien faire
    N’Sira, jeune femme africaine, employée dans une crèche a beaucoup de cordes à son arc.
    Un jour elle décide de créer pour les enfants un atelier "pour ne rien faire". Dès le matin elle dispose des coussins dans un coin de la crèche et s’y installe, attendant le client. Le personnel la regarde d’un œil oblique pensant qu’elle ferait mieux de "travailler "..
    Mais très vite les avis changent le premier client arrive. Il s’agit de Laurent surexcité ce matin. Que se passe t-il au juste entre N’Sira et Laurent. Toujours est-il que sans grand discours, tous deux planent sereins, au milieu des coussins…
    Quelques semaines plus tard, N’Sira est absente, une autre employée, qui elle n’a envie de rien faire (pour son propre compte), propose de reprendre son atelier. Mais fiasco : Les enfants ne sont pas dupes ; cette personne ne sait pas "ne rien faire", mais bien au contraire a envie qu’on lui fiche la paix, ce qui vous l’admettrez n‘a rien à voir….
    Toujours est-il que savoir "ne rien faire", est un art très délicat, …bien salutaire dans un milieu dit "éducatif" où l’on a parfois tendance à surstimuler les enfants (pour leur bien ?) de façon intempestive.


    (Jean Epstein-Zaü, Des vertes et des pas mûres, Editions Universitaires, 1999)


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  • article issue de : https://chadorlote.com/

    L’aménagement des espaces de jeux : l’équation gagnante d’Anne-Marie Fontaine.

     

    À l’Institut de la Petite Enfance Boris Cyrulnik notre dernière rencontre professionnelle portait sur l’aménagement des espaces de jeux. Anne-Marie Fontaine, maître de conférence en psychologie du développement, est venue nous parler d’écologie développementale. Aïe, ouille, quoi ? Vous pouvez répéter la question ?

     

    Doucement, c’est tout simple. « Ecologie » : ce sont les interactions entre des êtres vivants − ici les enfants − et leur milieu de vie habituel − la maison, chez Cha’dorlote ou encore à la crèche. « Développementale » se rapporte aux stades de développement de l’enfant, où en est le petit chouchou de ses capacités motrices et de ses relations avec les autres. 

     

    Alors comment faire pour que nos petits chéris vivent dans un univers où toutes les aventures sont possibles et où les relations avec les copains sont chouettes ?

     

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    Anne-Marie Fontaine

     

    L’équation gagnante, la formule magique selon Anne-Marie Fontaine, est un jeu d’équilibre entre les enfants (âge? nombre ? capacités ?), les structures matérielles (architecture? agencement? jouets?) et les adultes (nombre? positionnement? projection? attitudes?).

     

    Les premières questions à se poser concernent le stade de développement de l’enfant : à cet âge là, qu’est-ce qu’on sait faire, qu’est-ce qu’on peut faire ? Et cet enfant là, qu’est-ce qu’il fait ? Qu’est-ce qu’il aime faire ? Dans leur première année, par exemple, il est rare d’assister à des chamailleries entre petits car ils n’ont pas encore acquis la conscience de soi. Si JE n’existe pas et que TU n’existes pas, on ne risque pas de se disputer. Entre 15 et 30 mois, ce n’est plus la même chanson, et ce n’est pas parce qu’ils deviennent agressifs, ça certainement pas. C’est lié à leur besoin d’imitation, d’identification.

     

    « Les conflits (de jeunes enfants) qui sont vécus difficilement par les adultes sont en fait un très grand progrès pour la conscience de soi et la conscience de l’autre. » Dans une interview de 2012 Anne-Marie Fontaine explique que « bien jouer ensemble, ça s’apprend ».

     

    Deuxième ingrédient de notre potion magique : le matériel. Comment organiser l’espace de jeu ? Les scientifiques ont fait des expériences, ils ont filmé des enfants de tous âges pendant des heures, des jours, des semaines et des mois. Résultat : à partir de 15 mois ce qui leur plait ce sont les zones de jeu délimitées. Le coin dînette par exemple, ça c’est le rêve. Ce grand succès nous donne une précieuse indication : les jouets qui plaisent sont ceux qui peuvent se combiner, s’encastrer, avoir plusieurs utilisations possibles. C’est le cas dans la cuisine des petits, on peut tout faire avec des assiettes, des boîtes, des casseroles, des cuillères, des louches, des bouteilles i tutti quanti.

     

    Remarque spéciale sur les meubles : éviter absolument ceux qui sont si hauts qu’ils obstruent le champs de vision des bébés. Sinon, les petits ne vous voient plus, et là c’est le drame. Car leur phare tranquille et bienveillant, tempête ou pas, c’est vous ! Anne-Marie Fontaine affirme même que le positionnement des adultes dans la pièce est « un régulateur puissant de la répartition des enfants. Les enfants jouent dans les espaces éclairés par le regard des adultes ». Voilà, c’était le troisième ingrédient, vous avez la recette.

     

    Et en avant l’amusement !


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  • article issu de : https://happynaiss.com/

    La figure d’attachement…. ou pourquoi votre enfant est plus difficile avec vous qu’avec les autres !

    « Je l’ai couché sans aucun problème, moi ! »

    « Il a mangé sans aucune difficulté, il n’y a qu’avec toi qu’il fait le difficile ».

    Que celle qui n’a jamais entendu ces phrases horripilantes (et leurs dérivés en tous genres) dans la bouche de sa mère, sa belle mère, ou sa nounou lève la main… Chapeau, vous avez du bol !

    Situation : tu galères avec ton gosse (exemple : tu mets systématique 50 minutes à l’endormir en le berçant pour qu’il fasse des pauvre micro siestes de 20 minutes, il se réveille 4 fois par nuit en hurlant, tu as le dos défoncé et quand tu te réveilles le matin tu ne sais même plus si c’est hier ou aujourd’hui), tu es au bout du rollmop, alors on te propose gentiment d’aller te détendre (exemple : aller faire les courses à Carrefour SANS le greffon, oh joie ! – Ok, c’est moisi comme détente… aller faire du shopping un après-midi avec tes copines, oh joie !) , tu culpabilises un peu et tu t’inquiètes un max (pourvu qu’elle réussisse à l’endormir…) et quand tu rentres en courant pour le récupérer (mon enfant, vite !!!), tes sacs de shopping remplis de 8kg de fringues de bébé et d’un pauvre foulard pour toi volant au vent, on (mamie, papi, tata, copine..) t’annonce que tout s’est merveilleusement bien passé sans toi, d’ailleurs tout s’est passé bien mieux qu’avec toi (exemple : l’enfant a réclamé le lit et s’est endormi tout seul dedans sans casser le dos de personne et à dormi 3h d’affilé).

    Conclusion logique : tu crains, comme mère.

    Généralement, le récit de la journée de ta progéniture fait par sa baby-sitter d’un jour inclut des petits coups de massue commentaires du type « C’est incroyable, dès que tu es là elle devient infernale ! », « C’est parce qu’avec moi, il sait que ça ne marche pas… », « Moi, je ne cède pas, elle a compris tout de suite », « Il sent que je suis détendue, moi » ou autre variation autour du thème « Avec moi, ça va tout seul, prend en de la graine ».

    Rien de tel pour booster ta confiance de mère ! Tu rentres de ton après-midi détente ruinée (rapport aux 8 kg de fringues pas en solde), crevée (rapport au 10 kilomètres parcouru dans les allées du centre commercial – la prochaine fois tu feras une sieste plutôt, malheureuse !) et convaincue d’être encore plus nulle que ce que tu pensais déjà.

    En fait, c’est tout l’inverse !

     Ce qui explique, en grande partie, la différence de comportement de nos bébés et enfants quand ils sont en dehors de notre présence, c’est la théorie de l’attachement, qui a été formalisée par le psychiatre et psychanalyste John Bowlby en 1978 (ça date pas d’hier, mais bizarrement l’information circule mal). Je vais essayer d’en synthétiser l’essence (et je vous assure que ce n’est pas barbant comme le formalisme de ma phrase précédente peut le laisser penser).

    Théorie de l’attachement et figure d’attachement principale

    Le principe de base est qu’un jeune enfant a besoin, pour connaître un développement social et émotionnel normal, de développer une relation d’attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue. Cette personne est la figure d’attachement principale de l’enfant ; c’est celle qui s’occupe et prend soin de lui de façon privilégiée d’une façon stable au moins plusieurs mois durant la période qui va de l’âge de six mois environ jusqu’à deux ans. La figure d’attachement principale nourrit le sentiment de sécurité intérieure de l’enfant, par sa constance à être présente, à apporter bien-être, réconfort, repère, soins divers, tendresse, moments partagés, et à répondre à ses besoins. Plus la figure d’attachement nourrit ce lien, plus elle remplit le réservoir affectif de l’enfant… plus se développent ses compétences émotionnelles, sociales et intellectuelles.

    Malgré l’implication de plus en plus grande des papas, la figure d’attachement principale reste souvent la maman ; d’après une étude publiée par le ministère des affaires sociales, en 2015 les femmes consacrent en moyenne 1h33 minutes par jour à s’occuper de leurs enfants contre 44 minutes pour les hommes (soit le double), sachant que la proportion du temps apporté aux soins des enfants est de 53 minutes pour les femmes contre 20 minutes pour les hommes (soit presque 2/3 – 1/3).

    L’enfant peut bien évidemment avoir plusieurs figures d’attachement (on ne peut pas être trop à prendre soin d’un enfant!) mais il y aura systématique une figure d’attachement principale qui sera hiérarchiquement au-dessus des autres et vers laquelle l’enfant se tournera en priorité. Dans le couple les deux parents sont souvent, aujourdhui, des figures d’attachement mais l’un des deux est la figure principale, selon qui s’occupe de l’enfant le plus souvent et avec le plus de constance.

    Après deux ans, l’enfant devient capable d’utiliser sa ou ses figures d’attachement comme base de sécurité à partir de laquelle il va explorer le monde ; la théorie de l’attachement sous-tend donc l’idée que pour pouvoir devenir autonome et se séparer de façon saine et sereine, un enfant doit déjà avoir pu s’attacher solidement. . Ce n’est que lorsque les besoins d’attachements sont satisfaits que le jeune enfant peut s’éloigner en toute sécurité de sa figure d’attachement pour explorer le monde qui l’entoure. D’où l’idée que le maternage proximal, la réponse immédiate aux pleurs et le refus de la séparation précoce de son enfant dans ses deux premières années, loin d’entraver la future autonomie de l’enfant, l’y prépare de façon optimale  :)

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    Comportement avec la figure d’attachement

    C’est un réflexe archaïque que possèdent tous les mammifères : ne PAS exprimer sa détresse en milieu hostile ou étranger, sous peine de se rendre vulnérable. Les bébés et les jeunes enfants conservent ce réflexe archaïque : en dehors de leur(s) figure(s) d’attachement, ils n’osent pas exprimer pleinement leur stress, leur tristesse, leur détresse.

    Ainsi, au cours d’une journée de garde (à la crèche, chez mamie, la nounou etc.), l’enfant accumule des tensions dues à tout ce qu’il vit dans la journée (découvertes, apprentissages qui sont très riches à leur âge, déception, frustration diverses, fatigue, manque des parents, grandes joies, anicroches avec d’autres enfants, stimulations intenses etc…) qu’il ne s’autorise à exprimer qu’en présence de sa figure d’attachement principale, celle qui lui garantit le maximum de sécurité. Il n’y a que sa figure d’attachement pour continuer à l’aimer inconditionnellement alors qu’il pleure, qu’il tempête, qu’il crie, qu’il se roule par terre, qu’il devient littéralement infernal… qu’il se décharge.

    Généralement, cela se traduit par des explosions sur des toutes petites choses qui paraissent anodines (chez nous, aller dans la poussette à la sortie de la crèche, patienter quelques minutes pour le dîner…) ou des pleurs sans raison apparentés… en fait, ce ne sont que des déclencheurs, des prétextes pour ouvrir la soupape de la cocotte minute. Cela me rappelle un peu les pleurs de décharge du soir du nourrisson. Dans ces moments là, en tant que parent, il faut savoir lâcher prise et oublier le prétexte déclencheur et recharger à tous prix le réservoir d’amour par des moments de tendresse et d’attention exclusive. C’est difficile car quand nos enfants se comportent « mal » on est tentés de penser à redresser la barre, à sévir… Ou alors on s’éloigne, on coupe le lien parce qu’on est blessé ou fâché alors que c’est tout l’inverse dont l’enfant à besoin. Un gros calin, un jeu, de l’écoute, le serrer dans nos bras… Voilà ce dont notre enfant à vraiment besoin dans ces moments la.

    Même si l’enfant fini par considérer, par exemple, sa nounou ou sa grand-mère comme des figures d’attachements car elles prennent soin de lui régulièrement, il y aura toujours ce phénomène de décharge (à plus petite échelle, certainement) au moment des retrouvailles avec la maman, figure d’attachement principale. On le voit également dans les couples, notamment lorsque les papas s’occupent moins ou peu des enfants ; le jour où ils le font en l’absence de la maman, tout va comme sur des roulettes. Dur pour la maman, d’entendre « avec moi ça va tout seul ! » dans la bouche de son mari.

    Ce n’est pas facile à vivre, cette impression que notre enfant nous garde le pire et donne le meilleur aux autres ; mais c’est un témoignage de son sentiment de sécurité avec nous, alors prenons le ainsi pour supporter  :)

    PS : un article à faire lire à la prochaine personne qui va s’occuper de votre loulou pendant quelques heures ;)


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