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  • article issu de : http://www.ouest-france.fr/sante/neuf-maisons-de-naissance-autorisees-titre-experimental-3869538/

    http://www.ouest-france.fr/sites/default/files/styles/image-640x360/public/2015/11/26/neuf-maisons-de-naissance-autorisees-titre-experimental.jpg?itok=c_8UTv6r

    Neuf maisons de naissance autorisées à titre expérimental Santé - 12h05 écouter Les maisons de naissance sont des structures tenues par des sages-femmes. Elles seront situées à proximité d'une maternité partenaire, qui assurent le suivi des grossesses et les accouchements. Les maisons de naissance sont des structures tenues par des sages-femmes. 

    Neuf maisons de naissance, qui permettent à des femmes d'accoucher sans hospitalisation, ont été retenues pour fonctionner à titre expérimental. Il s'agit de la société CALM-maison de naissance à Paris ainsi que des associations Premier Cri à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), Maison de naissance Doumaia à Castres (Tarn), La Maison à Grenoble, Le temps de naître à Baie-Mahault (Guadeloupe), Joie de naître à Saint-Paul (La Réunion), Premières heures au monde à Bourgoin-Jallieu (Isère), Maison de naissance Alsace (MANALA) à Sélestat (Bas-Rhin), Un Nid pour naître à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Un arrêté dans ce sens a été publié ce jeudi au Journal officiel. Tenues par des sages-femmes L'expérimentation des maisons de naissance, issue d'une proposition de loi de l'UDI, a obtenu le feu vert du Parlement à la fin 2013. Il s'agit de structures tenues par des sages-femmes et à proximité immédiate d'une maternité partenaire, qui assurent le suivi des grossesses et les accouchements. Seules sont admises dans ces maisons les grossesses sans pathologie particulière. Deux sages-femmes devront être présentes dans les locaux, notamment en cas de « situation d'urgence » nécessitant le transfert de la mère et de l'enfant. Selon un décret du 30 juillet 2015 au Journal officiel fixant les règles de fonctionnement, une sage-femme doit être « en mesure de pouvoir intervenir à tout moment, tous les jours de l'année, dans un délai compatible avec l'impératif de sécurité ». L'expérimentation sera évaluée dans deux ans Par ailleurs « lors des accouchements », deux sages-femmes doivent être présentes dans les locaux, notamment en cas de « situation d'urgence » nécessitant le transfert de la mère et de l'enfant. Enfin, la maison de naissance est tenue d'organiser les dépistages obligatoires pour tous les nouveau-nés (mucoviscidose, hypothyroïdie...) et d'informer la mère sur le dépistage précoce de la surdité permanente néonatale. Une première évaluation de l'expérimentation doit être réalisée par l'agence régionales de santé (ARS) au bout de deux ans de fonctionnement.


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  • article issu de : http://paimprenelle-et-bouts-de-ficelles.over-blog.fr/pistolets-et-%C3%A9p%C3%A9es-ces-jouets-influencent-ils-nos-enfants

    Pistolets et épées, ces jouets influencent-ils nos enfants?

    Le pédopsychiatre Frédéric Kauchman nous instruit au sujet de l'influence de notre comportement sur nos enfants. Ou comment continuer à faire du mieux que l'on peut mais en en sachant un peu plus!

    Le jeu est une activité indispensable à l’équilibre et au développement de l’enfant. Dès qu’il le peut, l’enfant plonge dans un jeu, qu’il soit de plateau, vidéo ou d’imagination. Mais tous les jeux conviennent-ils à l’épanouissement d’un enfant ? Qu’en est-il des jeux dits « guerriers » ?

    Quelle définition et quel rôle donnez-vous au jeu en général ?

    Quelle réaction avoir face à un enfant qui demande à acheter une arme en plastique pour jouer à la guerre ?

    C’est à voir au cas par cas, mais d’une manière générale, il faut dédramatiser les choses. Tous les garçons du monde ont joué dans leur enfance aux cow-boys avec des pistolets, et cela n’a jamais été nocif. Le fait qu’un enfant accède à un jeu symbolique et découvre le fait de faire des clans et l’agressivité – qu’il apprend à gérer par l’intermédiaire du jeu – est quelque chose de tout à fait normal et sain paradoxalement. Qu’il réclame un pistolet ne fait pas de lui un assassin, mais au contraire, il joue à des jeux normaux en rapport avec sa classe d’âge. Et même s’il incarne le méchant, c’est une façon pour lui d’extérioriser, de développer des capacités d’empathie et la compassion en se mettant à la place de l’autre. Ce qui est un point essentiel dans le développement de sa personnalité.

    L’enfant fait vraiment la différence entre le jeu et la réalité. Il faut lui faire confiance ainsi qu’en ses capacités mentales. Ce qui n’est pas toujours le cas des jeunes qui jouent à des jeux vidéo dont l’image à l’écran est d’un tel réalisme qu’il a l’impression d’être « en vrai ». Ce type de jeu joue sur des circuits cérébraux tout à fait différents.

    Les jeux vidéo violents et guerriers sont-ils « nocifs » ?

    Il ne faut pas ostraciser le jeu vidéo comme l’origine du Mal parce que ce serait trop simpliste et faux. Mais il s’agit souvent d’une consommation qui dépasse la modération. Utiliser avec parcimonie, les jeux vidéo peuvent apporter des choses tout à fait positives : un travail sur 3 dimensions, le développement de l’adresse et certains éléments de motricité fine, ainsi que des éléments de concentration… La fascination pour les images violentes est naturelle chez l’enfant. Elle active paradoxalement un instinct de survie. Ce sont des phénomènes inconscients qui s’expliquent par le fait qu’en regardant ce qui est arrivé à l’autre, l’enfant va éviter de faire la même chose pour lui-même. Mais à partir du moment où l’on rentre dans une « cyber-addiction », l’enfant est en état de manque. Il joue 11h par nuit et se déscolarise parce qu’il s’endort en classe. En souffrance, il finit par avoir besoin d’aide.

    Finalement, faut-il bannir ou accepter les jeux guerriers ?

    Les parents ont une responsabilité tout à fait claire qu’est celle de mettre des cadres et des limites à l’enfant, tant au niveau éducatif que de l’utilisation de certains jeux. Mais il est normal qu’un enfant réclame un pistolet. En interdisant formellement à un enfant ce type de jeu, on risque davantage de le perturber qu’en le laissant jouer. L’interdiction abrupte peut laisser des images à l’enfant beaucoup plus délétères que de le laisser jouer comme tout le monde. Les parents ne doivent pas s’inquiéter du moindre geste ou de la petite phrase dite par l’enfant. Ils risquent de devenir de mauvais parents s’ils commencent à jouer les psychologues de leurs propres enfants.

    Par l’intermédiaire du jeu guerrier, l’enfant peut exprimer une certaine violence en lui, qui se transformera en points positifs. C’est ce qu’on appelle l’abréaction, c’est-à-dire faire transparaître la violence et l’agressivité sous une autre forme, plutôt qu’elle se manifeste dans la cour de récré ou contre ses parents.

    Auteur de : Mieux vivre… avec un enfant hyperactif

    Par Frédéric Kochman, Pédopsychiatre

    Bref, c'est comme beaucoup de sujets, on évite les extrémismes et on arrive à s'en sortir pas trop mal!


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  • article issu de  : http://the-world-of-the-children.blogspot.fr/2010/07/les-enfants-et-les-armes.html

    les enfants et les armes

     

    Ceci n’est pas un thème facile à aborder, mais il faut je crois en parler.
    Mais avant un tout petit pas en arrière. Je dois dire que je connais la guerre ayant travaillé plusieurs années au Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR – Genève) et ayant fait des missions dans des coins plutôt difficiles comme le Sierra Leone et l’Irak, pour n’en citer que deux. Je peux reconnaître des tires de mortiers, et j’ai vu ce que des bombes peuvent provoquer en tant que souffrance physique, mais également la souffrance de perdre des êtres chers, de voir son monde s’écrouler pour des enjeux politiques, etc. (Je suis en ce moment en longue « pause Maman » depuis que mon fils –conçu par une nuit de bombardements intenses dans le nord du Yémen !- est né en Janvier 2009). Mon mari pour sa part est médecin également au CICR et est Afghan. Lui la guerre, il ne connaît que cela. Il est difficile de s’imaginer son enfance, avec la perte de proches, les pénuries, la peur… Et sa famille est toujours en Afghanistan.
    Voilà pour le petit pas en arrière, mais c’était simplement pour mettre la chose dans son contexte.
    Ici je veux parler des enfants et des armes comme jouet.
    Il n’y a pas longtemps lors d’un séjour à Paris, mon fils s’est approché de quelques enfants qui jouaient au Jardin du Luxembourg. Il y avait des jouets au sol. Il en a pris un et l’a levé haut avec son bras. C’était une Kalachnikov en plastique bien sur, mais bien noire et pour moi bien vraie. Cette image m’est restée gravée comme ces enfants que j’ai vus au Sierra Leone et autres endroits. Mon cœur battait à tout rompre et j’ai eu les larmes aux yeux en le voyant brandir cette arme. Je lui ai enlevé le jouet de la main doucement en lui disant « laisse ce n’est pas un jouet ». Et nous avons continué notre marche. Mon fils avait 16 mois.
    Quelqu’un m’a dit : « mais les armes c’est comme le sexe ou la drogue – il faut en parler. » Certes, mais on n’achète pas des paquets de cigarettes ou des bouteilles d’alcool en plastiques comme jeux !
    De la même manière, on me dit que les enfants sont d’instinct agressif. Certains vont peut-être naturellement prendre un bâton et le brandir comme une épée, et une petite fille pourrait donner une bonne fessée à sa Barbie même si elle n’en a jamais reçu. Je ne suis pas certaine que les enfants soient « agressifs » par nature comme on me le dit. Je ne m’y connais pas en psychologie infantile, mais je crois que le milieu dans lequel ils grandissent est ce qui va leur apprendre à reconnaître le bien du mal. Si on ne crie pas sur eux, ils ne crieront pas sur d’autres. Si on ne les frappe pas, ils ne le feront pas. Ai-je tord ? Peut-être. Mais au moins, si la petite bat sa Barbie à lui fendre le crâne et le petit prend un bâton contre son compagnon, on peut au moins expliquer que ce n’est pas bien et pourquoi.
    Il est trop facile de laisser les choses se faire parce que c’est « naturel ». La violence n’est pas naturelle, de cela j’en suis convaincue. Le fait terrifiant pour moi dans l’exemple du Jardin du Luxembourg fut de voir que des parents offrent des jouets de guerre à des enfants dans un pays « civilisé » où ils ont la chance de ne voir des armes que portées par des agents de la loi.
    Je vous laisse réfléchir.

    L’illustration est du merveilleux film du cinéaste japonais Hayao Miyazaki « Le tombeau des lucioles ». Si vous ne l’avez pas vu, je le recommande vivement. 

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  • article issu de  : http://madamegazouille.fr/2015/11/pan-tes-mort/

    Pan ! T’es mort ! »

     

    Combien d’enfants jouent au méchant et au gentil ? au voleur et policier ? au super héros ? etc.
    Et (trop) souvent, ça dérange…

    Alors j’ai envie de partager avec vous les infos que j’ai pu apprendre lors de ma formation EJE. C’était il y a une bonne dizaine d’années mais les réactions restent sensiblement les mêmes aujourd’hui. Et c’est dommage.

    Je faisais mon premier stage en crèche et je me souviens d’un petit garçon âgé de deux ans et demi qui a construit un pistolet en légos. Il s’est fait disputer. ça m’a beaucoup surpris. Pourquoi ? Si petit, il n’a pas dans l’idée de faire du mal, encore moins de tuer ! « Oui mais si tu le laisses jouer à la guerre, tu cautionnes, tu encourages. Et après, il croira que les armes ne sont pas dangereuses, que c’est un jeu, etc. »

    Oui mais non.

    Suite à cette situation, j’ai lu « La mort pour de faux et la mort pour de vrai » de Dana Castro (un livre hyper intéressant). Et j’ai appris que l’idée de la mort se construit petit à petit chez l’enfant.

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    Avant 3 ans, il n’existe pas de concept confirmé de la mort chez l’enfant. Il ne sait pas ce que c’est, même s’il connaît le mot pour l’avoir entendu, ne serait-ce que dans des comptines.

    De 3 à 5 ans, sa pensée est immature et animiste (il attribue aux choses une vie, une âme et aux personnes des pouvoirs irréalistes sur autrui). A cet âge où son quotidien est une routine, la mort est perçue de la même manière : on vit, on meurt et on vit à nouveau. L’enfant ne l’imagine pas comme un phénomène définitif et universel. Il pose beaucoup de questions pour comprendre : « quand est-ce qu’il va se réveiller ? », « il nous entend ? », « comment il fait pour manger ? »
    A cet âge, il n’est pas capable de comprendre ce qu’est la mort et son côté permanent. Du coup, il peut avoir des réactions qui nous déconcertent, à l’annonce par exemple : « je peux aller jouer ? », ou bien même rire. Il peut aussi exprimer une vraie tristesse car il sait ce qu’est une séparation (comme le matin, quand on le laisse à la crèche par exemple). Par contre, il pensera que celle-ci n’est pas définitive et il attendra le retour de la personne ou de l’animal. Dana Castro déconseille d’utiliser des images pour expliquer la mort à l’enfant. « Il s’est endormi pour très longtemps » : il y a des risques que l’enfant éprouve de l’angoisse à aller se coucher ensuite,ou à voir ses parents à aller se coucher.

    De 5 à 10 ans, l’enfant commence à se dire que la mort est irréversible (vers 6 ans), universelle et inévitable. Mais sa pensée n’est pas encore mature : il est encore un peu animiste et la mort peut prendre la forme d’un fantôme, d’un monstre, etc. Entre 5 et 7 ans, il pense que la mort ne s’applique pas à lui. Lui ne mourra pas.
    Vers 8-9 ans, la compréhension de la notion de mort évolue.
    A cet âge, il est capable de faire preuve d’empathie et de comprendre la peine de quelqu’un qui a perdu un proche.

    Entre 10 et 12 ans, l’enfant comprend que lui aussi peut mourir.

    Ce sont des âges donnés à titre indicatif mais cela peut être avant ou après. Si cela vous intéresse d’en apprendre davantage, je vous recommande ce livre. Vraiment ! Je l’ai dévoré et quand j’en ai parlé à mes collègues, plusieurs ont voulu le lire.

    Tout ça pour dire que l’enfant n’a pas l’intention de faire du mal quand il a ces jeux-là, qu’il n’a pas dans l’idée de tuer. Il ne comprend donc pas que cela puisse être mal pour certains adultes. Et si on essaie de le lui expliquer, en rentrant dans le fait que les armes sont dangereuses, qu’on peut mourir, etc., pas sûre qu’il comprenne. J’ai peur au contraire qu’on l’effraie.

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    Pourquoi joue t’il avec un pistolet, une épée ou autre ?

    Chez l’enfant âgé de 2 à 6 ans environ, le jeu symbolique a une grande importance car il lui permet de revivre (rejouer) un événement réel qu’il n’a pas maîtrisé, pas compris ou mal vécu. En le jouant, c’est lui qui choisit le scénario. ça va se passer comme il le prévoit et cela lui donne un sentiment de toute-puissance, de contrôle. ça le rassure et lui redonne confiance en lui. Il en a BESOIN. Voyez comme le jeu est utilisé pour préparer un enfant à recevoir un soin : doudou se fait soigner, l’enfant maitrise le scénario ou le construit avec l’adulte. ça le rassure. Au quotidien, c’est pareil. C’est très important pour la construction de son identité ! Et cela ne veut pas dire qu’il a une agressivité en lui ! Oulah, c’est une conclusion trop hâtive ! Il est dans le jeu et exprime angoisse, questionnement, incompréhension, etc. C’est sain !

    Et puis, en étant un personnage qui tue, l’enfant devient un héros doté de qualités (force, courage) et pouvoirs. « Tuer », c’est faire le bien, comme le héros qui débarrasse le monde des méchants, comme le prince qui défend sa princesse. C’est le beau rôle :-) C’est pour cela que les enfants préfèrent en général être celui qui tue que celui qui est attrapé ou tué.

    Mais en même temps, être un voleur, un méchant ou un brigand, c’est s’autoriser à enfreindre les interdits. On a le droit dans le jeu. C’est agréable de savoir qu’on peut les enfreindre sans risquer de sanction. ça aussi, ça participe à la construction du loulou.

    Jouer avec un pistolet, une épée ou autre, ça ne montre pas une agressivité enfouie ou non. Un enfant est agressif s’il détruit les objets et/ou s’il fait du mal à ses pairs.
    Et ce n’est pas parce qu’un enfant joue avec ces jouets qu’il deviendra méchant, agressif, tueur… Au contraire, je pense que si on leur permet de les expérimenter, tout en leur expliquant ce qu’on ressent vis à vis d’eux s’ils nous embarrassent, on les aide à comprendre.
    De toute façon, enlevez pistolets et autres, ils en construiront ! Ou alors, ils utiliseront comme à la crèche actuellement une carotte de la dînette, ou la scie de la boîte à outils :-) ou encore leur doigt !
    Je préfère leur permettre d’y jouer tout en leur apprenant à faire attention aux autres. Avant 2-3 ans (voire 4-5 ans), ils ne sont pas capables d’empathie (ils sont encore centrés sur eux-mêmes. On observe des attitudes qui nous semblent être de l’empathie, comme un plus grand qui apporte son doudou à un petit qui pleure mais il imite certainement l’adulte qu’il a vu faire. On ne peut pas dire qu’il est empathique : son empathie se construit petit à petit et on peut, selon moi, y participer). Je les laisse jouer à la bataille, à la guerre ou autre mais leur demande de ne pas viser un copain sauf si celui-ci est dans le jeu aussi, s’il est d’accord. De même, si je ressens quelque chose de négatif à être visée par la carotte du loulou, je lui demande de la baisser. Je lui explique que ça me gêne, que je n’ai pas envie. Sans entrer dans des explications sur les armes, la mort, etc. Ils ne comprendraient pas ! Par contre, je me dis qu’en faisant ainsi, je les sensibilise au respect de l’autre et en grandissant, il sera possible d’en discuter avec lui, quand il sera en âge de comprendre ce qu’est une arme, dangereuse, ce qu’est la mort, irréversible. Je pense que ça ne sert à rien d’aller trop vite, plus vite que ce qu’il est capable d’entendre.

    Par contre, à nous d’entendre et respecter ce besoin de « jouer à la mort ». A nous de réfléchir sur nos idées reçues, sur nos inquiétudes infondées.

    Quant au fait que le petit enfant pourrait faire l’amalgame entre un pistolet en jouet et un vrai. Oui. Mais comment pourrait-il en avoir un vrai entre les mains ? On en parle de la responsabilité des adultes qui ont une arme chez eux ??

    Y’a pas de raison de les empêcher de jouer. Vraiment.


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  •  article issu de : Extrait « Guide de puériculture » Ch. Gassier ; M.J. Georgin

     

    Le dessin et la peinture

     

    Extrait « Guide de puériculture » Ch. Gassier ; M.J. Georgin

     

    Peindre ou dessiner est une activité d’expression très importante chez l’enfant, elle lui permet de communiquer et présente de nombreux intérêts. C’est en effet :

    • un acte créatif : l’enfant peut laisser libre cours à son imagination et exprimer d’une manière inconsciente ses émotions ;

    • un langage : les traces laissées par l’enfant lui permettent de se connaitre et de communiquer avec autrui ;

    • un jeu donnant du plaisir.

     

    Le dessin

    Le dessin ou activité graphique comprend 2 éléments :

    • le fait de laisser des traces ;

    • l’intention de représenter quelque chose.

     

    Différentes façons de dessiner

     

    1° Sur des grands tableaux (tableaux noirs et craies de couleur ou tableaux blancs et feutres). Ces tableaux installés verticalement au mur permettent des mouvements très larges, ce qui est intéressant pour le jeune enfant. En effet, l’enfant de 18 mois, 2 ans utilise pour dessiner tout son bras (et non pas seulement son poignet comme un enfant plus grand), il a besoin d’un tableau de 1m2 environ, afin de faire des tracés suffisamment étendus.

    Une éponge humectée sera laissée à la disposition de l’enfant afin qu’il puisse effacer et recommencer. L’utilisation de l’éponge lui fournit de nouvelles perceptions et sensations.

     

    2° Sur des grandes feuilles (feuilles blanches ou de couleur). Ces feuilles peuvent être posées sur le sol. Elles permettent de faire des gribouillis à l’aide, le plus souvent, de gros feutres de couleurs.

    Par terre, le mouvement est plus étriqué, l’enfant doit utiliser son poignet pour diriger le mouvement. Cette activité sera donc profitable pour les enfants de 2 à 3 ans.

     

    3° Sur des petites feuilles. Ces feuilles seront collées sur une table avec du papier collant. Des feutres fins seront proposés et permettront à l’enfant d’exercer sa motricité fine.

    L’usage des crayons de couleur n’est pas recommandé chez le jeune enfant, car ils sont trop fragiles, les mines cassent facilement…ce qui peut décourager l’enfant.

     

    Rôle de l’auxiliaire de puériculture

    Elle respectera la créativité de l’enfant et ne l’incitera pas à représenter un objet quelconque.

    Elle incitera l’enfant à parler de son dessin et écoutera en évitant de lui proposer ses propres interprétations.

    Elle identifiera le dessin par le nom, prénom de l’enfant ainsi que la date. Il est important de dire à l’enfant qu’on écrit là son nom, prénom et pourquoi. L’enfant plus grand « écrira » lui-même son nom et prénom d’une façon toute personnelle qu’il faut respecter.

    Elle mettra le dessin dans le casier de l’enfant pour qu’il puisse l’offrir à ses parents.

    Dans certaines crèches, un dossier des dessins datés et réalisés et remis aux parents au moment de la sortie de l’enfant ? Nous pensons que la première solution est préférable car :

    - l’enfant aime faire un « cadeau » à ses parents ;

    - les parents sont au courant des activités faites par l’enfant et peuvent échanger avec lui en commentant le dessin.

     

    La peinture

    L’activité peinture doit être proposées au jeune enfant dans le but de découverte et non d’apprentissage. Elle doit être et rester une activité créatrice lui permettant de faire ses propres expériences, et de communiquer ses émotions…

    Le respect par l’adulte de l’aspect créatif de la peinture est fondamental.

     

    Différentes façons de peindre

     

    1° Peindre avec ses mains.

    L’enfant aime jouer avec les couleurs et couvrir de grands espaces. Différentes couleurs seront proposées à l’enfant dans des récipients plats et suffisamment larges (assiette plate ou autre…). L’enfant sera nu ou protégé par un petit tablier souple.

     

    1.1. Avantages : l’exploration de la peinture par la main est généralement source de plaisir pour l’enfant.

    Le contact direct avec cette matière molle et de couleur lui permet de développer ses sensations tactiles et visuelles :

    - connaitre le matériau « peinture »,

    - trouver une compensation à la frustration de son souhait de toucher d’autres matières, telle que ses selles (activité compensatoire).

     

    Cette « technique »permet à l’enfant de développer ses capacités sensori-motrices et créatrices : son mouvement est libre. Sa créativité n’est pas entravée par son incapacité ou sa difficulté à maitriser un instrument fin tel que le pinceau.

    Elle lui permet de mieux connaitre son corps par :

    - les sensations corporelles qu’elle procure,

    - les traces de la main laissées sur la feuille.

     

    1.2. Inconvénients : certains enfants n’apprécient pas le contact avec cette matière pour des raisons variées. Ils peuvent ne pas apprécier :

    - son contact visqueux,

    -les traces laissées sur le corps 

    - soit parce qu’elles « salissent » le corps (important chez les enfants dont les parents interdisent de se salir),

    - soit parce qu’elles ne peuvent pas s’enlever facilement et que cela modifie leur perception corporelle.

    Il est donc fondamental de respecter le refus de l’enfant.

     

    2° Peindre avec les pieds :

    2.1. : Installation : pour réaliser cette activité, il faut disposer d’une grande salle, dont le carrelage se lave facilement.

    Le sol est recouvert de grandes feuilles de papier collées les unes aux autres pour couvrir une grande surfaces.

    La couleur est placée dans des récipients plats et suffisamment larges afin que l’enfant puisse y poser son pied.

     

    2.2. Déroulement de l’activité : cette activité est une activité libre et créatrice. L’enfant doit pouvoir la pratiquer à son propre rythme.

    L’enfant trempe le pied dans la peinture puis marche sur la feuille pour y laisser toutes sortes de traces. Les traces sont différentes suivant qu’il marche à plat ou sur la pointe des pieds, qu’il fait des grands pas ou des petits pas, qu’il écarte les pieds ou les rejoint…

    Rôle de l’auxiliaire de puériculture

    Elle participe avec l’enfant à l’activité et fait commenter ce qui est réalisé :

    - On compare les traces laissées par les pieds de l’un ou de l’autre enfant ;

    - On parle de couleurs ;

    - On parle de se qu’on ressent ;

    - On constate que deux couleurs qui se mélangent forment une autre couleur.

     

    L’activité se termine par un bon bain pour enlever toutes traces de peinture.

    Lorsque le panneau est sec, il est exposé en mentionnant le nom des enfants ayant participé à l’activité.

     

    3° Peindre avec des outils. L’utilisation d’outils variés permet à l’enfant de multiplier ses expériences.

     

    3.1. Matériel :

    - les pinceaux incitent l’enfant à dessiner rapidement et grossièrement plutôt qu’à peindre ;

    - Les rouleaux offrent peu de possibilités créatrices ;

    - Les objets divers tels que bouchons, tissus, éponges, morceaux de carton ondulé, peignes, brosses à dents, petites balles en caoutchouc, peuvent être proposés à l’enfant. En les employant, il va découvrir une nouvelle technique d’utilisation, de nouvelles traces…

     

    3.2. Installation : la peinture avec des instruments peut se réaliser :

    - sur des feuilles collées au mur :

    - Une boîte de carton, percée de trous destinés à recevoir les pots contenant de la peinture, est placée près de l’enfant,

    - l’enfant, protégé par un petit tablier, est debout face à la feuille. Les enfants doivent disposer d’un espace suffisamment grand pour ne pas se gêner les uns des autres ;

     

    - sur des feuilles collées sur une table :

        • la peinture se trouve dans de petits récipients,

        • il est préférable que les enfants soient debout.

     

    Rôle de l’auxiliaire de puériculture :

    Elle va :

    • participer à l’activité ;

    • veiller à ce que la plus grande liberté soit laissée à l’enfant ;

    • être à l’écoute de l’enfant ;

    • lui proposer un choix varié de couleurs ;

    • vérifier régulièrement de l’état du matériel ;

    • entretenir le matériel ;

    • tenir les parents informés de l’activité peinture et de ses intérêts ;

    • ranger les peintures identifiées dans le casier de l’enfant.

     

    Le dessin et la peinture

     

    Objectifs : Indiquez les objectifs possibles de l’activité peinture et de l’activité dessin en fonction de l’âge de l’enfant.

    Indiquez des activités peintures ou dessins favorisant le développement de l’autonomie motrice, de l’activité mentale et des relations sociales

    Enoncez la place de l’adulte et de ses rôles afin de favorisez le développement de l’autonomie motrice, de l’activité mentale et des relations sociales de l’individu et du groupe.

     

    Situation : Vous travaillez au sein d’une équipe dans la crèche « les Oisillons » à ROUEN. La directrice organise une réunion afin de réfléchir sur les moyens à mettre en place et les rôles de l’adulte pour répondre aux développements et aux besoins de l’enfant vis-à-vis des activités dessins et peintures. Elle vous remet un extrait de « Guide de puériculture » Ch. Gassier ; M.J. Georgin afin de préparer cette réunion.

     

    Activité :

    Lire le texte et compléter les tableaux ci-dessous.

    Activités

    Objectifs vis-à-vis de l’enfant

    Exemples d’activités pour l’enfant

    Rôles de l’adulte

    Le dessin

    Développer la créativité

    - Dessins libres

    - Dessins sur des grands tableaux

    - Respecter la créativité de l’enfant

    - Identifier le nom, prénom de l’enfant ainsi que la date.

    - Communiquer avec l’enfant sur son dessin.

    - Proposer à l’enfant d’offrir le dessin à ses parents ou l’accrocher au mur : cela valorise le travail de l’enfant.

    - Placer éventuellement le dessin dans le dossier de l’enfant.

    - Communiquer avec les parents sur les activités.

    - Créer un climat de plaisir et d’échanges avec les enfants

    Développer la motricité fine

    - Graphismes

    - Dessins imposés

    - Coloriages sans déborder

    - Outils : Utiliser des feutres, des craies

    Développer le langage par les traces

    - Dessins avec des éléments naturels

    Favoriser la communication

     

    Favoriser les moments de plaisirs

    Favoriser la socialisation.

     

    Activités

    Objectifs vis-à-vis de l’enfant

    Exemples d’activités pour l’enfant

    Rôles de l’adulte

    La peinture

    Développer la créativité

    - Peintures libres

    - Peintures sur de grandes feuilles

    - Protéger l’enfant par un tablier

    - Participer à l’activité

    - Proposer des choix variés de couleurs, d’outils

    - Favoriser la créativité de l’enfant en le laissant libre de ses mouvements.

    - Créer un climat de plaisir et d’échanges avec les enfants

    - Entretenir les matériaux et le matériel, laver les tables.

    - Aider l’enfant à se laver les mains

    - Proposer à l’enfant d’offrir le dessin à ses parents ou l’accrocher au mur : cela valorise le travail de l’enfant

    - Placer éventuellement le dessin dans le dossier de l’enfant.

    - Communiquer avec les parents sur les activités.

     

    Développer la motricité fine

    - Graphismes

    - Dessins imposés

    Développer le langage par les traces

    - Peindre à partir d’éléments autres que le pinceau (feuilles, balles, etc.)

    Développer les sensations tactiles et visuelles

    - Peindre avec les mains, les pieds.

    Développer la connaissance des matériaux

    - Activités avec de la peinture, des pinceaux, des brosses, des rouleaux etc.)

    Mettre en place des activités compensatoires à la frustration des selles.

    - Peindre avec ses mains, ses doigts.

    Favoriser les moments de plaisirs

     

    Favoriser la communication

    Favoriser la socialisation.

     


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  • article issu de : https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_676022/le-dessin-de-lenfant

    Le dessin de l’enfant

     

    Vignette Le dessin de l enfant Quelques éléments de réflexion pour préciser la démarche du "Dessin du bonhomme". (par Eve Leleu-Galland, publié en avril 2011)

    Sommaire

    • Fonctions du dessin
    • Dessiner
    • Pourquoi un enfant dessine t-il ?
    • Le dessin est un langage à portée universelle
    • La représentation graphique du corps – le dessin du bonhomme
    • Repères
    • Utiliser "Le cahier du dessin du bonhomme" à l’école

    Fonctions du dessin

    Pour le jeune enfant le dessin est une manifestation et une activité privilégiée que l’école doit soutenir et développer. Il s’enracine sur le désir de représenter à partir d’un langage qui est naturellement disponible pour l’enfant. Il lui suffit d’un crayon, d’une surface ; en combinant gestes et traces, il donne vie à un petit monde. Ce désir doit être entretenu et enrichi lorsque l’enfant grandit. Dans son étymologie même -dessein- le mot renvoie à l’idée de destination. Partant du geste vers la signification qui en sera donnée, il est pour lui un moyen de projeter, de dire, de figurer et de raconter. On ne peut se contenter de laisser l’enfant dessiner sans donner du sens à cette activité qui comporte de nombreux aspects importants pour son développement. Le dessin –sur la feuille de papier- trace un espace entre l’intériorité et l’extériorité de l’enfant, entre ce qu’on appelle en psychanalyse le narcissisme originel et l’objectal. Il instaure un espace transitionnel très important pour grandir.Faire un dessin c’est agir sur le monde, agir sur les situations, un peu à la manière d’une pratique magique ; c’est un mode de résolution qui mène à la construction du symbole.

     

    Dessiner

    Tout enfant doit renoncer à l’agressivité première, à son narcissisme premier pour maîtriser le monde extérieur. C’est à cette condition qu’il va s’intéresser aux objets de connaissance. L’espace transitionnel construit l’aide à sortir du stade où il est en proie à ses pulsions. Le dessin, la mise en forme, le langage, la mise en mots, le passage par la culture au sens général du terme, participent de l’adoucissement du monde indispensable pour « s’humaniser ». L’acte de dessiner s’associe à la construction et au découpage de l’espace. Il y a du langage quand l’enfant s’amuse à découper l’espace spatio-temporel de la feuille. Il a du plaisir à dessiner parce qu’il peut constater son pouvoir de marquer un territoire – poser sa marque- avec son corps. Il peut aussi répéter des formes qu’il connaît déjà. Dessiner permet de trouver des solutions. Par un point sur une feuille, par un trait, des gribouillis, l’enfant peut commencer à faire du tri, à démêler des tracés pour extraire des formes. Cela le soulage de constater qu’il a le pouvoir de faire cela par des petits traits. Il fixe quelque chose, de manière instantanée, qui peut être repris par les adultes avec des paroles portées sur ce qu’il a dessiné. Le trait, le carré, le toit sur la maison dans le dessin peuvent être des éléments qui sont faits comme pour poser des protections. Dessiner des monstres peut aider à s’en protéger et s’en débarrasser. Lorsque la forme devient identifiable l’enfant prend conscience de ses capacités motrices et perceptives et va jouer à contrôler ses tracés pour répéter l’obtention du résultat. La maturation nerveuse et l’exercice fonctionnel vont permettre le contrôle des tracés et de la main, l’attribution des significations.

     

    Pourquoi un enfant dessine t-il ?

    L’enfant exprime souvent ce qui le touche. Le dessin a ceci de commun avec le jeu, il permet de reproduire, en les maîtrisant, les situations marquantes, de dominer progressivement l’angoisse. Il dessine pour exprimer quelque chose et souvent il dessine pour quelqu’un. Produire une trace qui persiste au-delà du geste est la première expérience de création. Il est une de ses potentialités expressives. Après 7 ans et le souci du vrai, du réalisme, le besoin de se conformer aux normes, le goût pour le dessin disparaît. C’est un devoir pour tout enseignant de toujours accueillir avec beaucoup de bienveillance tous les dessins. Non pas à cause de la grâce inépuisable de l’enfance qu’ils dégagent mais parce que ce sont des messages de l’humain qui sont apportés. Il faut les entendre et y faire écho de manière adaptée.

     

    Le dessin est un langage à portée universelle

    C’est un langage non-verbal spontané. Les enfants utilisent les éléments du monde extérieur pour raconter un monde intérieur, plus secret. Ils empruntent à l’environnement quotidien des objets, des personnes qui vont servir de support à la représentation des émotions, des conflits, des choses difficiles à verbaliser. Quels que soient leur pays, leur culture, les enfants utilisent les mêmes moyens graphiques pour représenter leur croissance et leur adaptation à l’environnement. Rythmes, mouvements, spirales, petits points, cercles se retrouvent sur les peintures préhistoriques comme l’expression de la mémoire de l’aventure humaine.

     

    La représentation graphique du corps – le dessin du bonhomme

    Le dessin du bonhomme renseigne sur le niveau d’intégration du schéma corporel, sur la façon dont l’enfant vit son corps, sur l’impression qu’il a de lui. Il est aussi le reflet de l’image de soi. 
    Ce niveau d’intégration peut s’analyser par : 

    • la construction du bonhomme,
    • sa position dans l’espace,
    • la richesse des détails,
    • le rapport des éléments les uns par rapport aux autres.

     

    3 ans : le bonhomme tétard

    3 ans :

    Le bonhomme tétard, élément circulaire où sont fixés bras et jambes. Cette figuration sommaire rappelle l’idéogramme et exprime l’accession au symbole.

    4 ans et demi : segmentation des parties du corps

     

    4 ans et demi : 

    Le corps est assez bien représenté -le tronc, les membres supérieurs. Les yeux, les cheveux, les mains, les pieds … apparaissent. Chaque détail apparaît pour lui-même, pas forcément intégré à l’ensemble. Souvent dans les dessins apparaissent de nouveaux idéogrammes comme la maison, l’arbre, le soleil….C’est le langage qui fait les liens entre les différents éléments représentés.

    5 ans et demi : habillage du corps et éléments de décors

    5 ans et demi :

    Le bonhomme peut être plus dynamique et s’enrichit de détails vestimentaires (chapeau, ceinture, boutons….). L’enfant dessine souvent pour le plaisir, c’est un jeu sérieux ; il aime offrir ce qu’il dessine. Il peut prendre la place de l’observateur auquel il adresse son dessin. Chaque dessin est important parce qu’il est une trace de lui.

    À l’école il faut leur donner un statut, proposer autre chose que du papier de récupération pour que les enfants dessinent librement, il faut conserver et dater les dessins. La mise en place d’un carnet de dessins montre l’importance qu’on donne à cette activité et permet de l’installer dans la continuité.

     

    Utiliser "Le cahier du dessin du bonhomme" à l’école

    À partir de la répétition d’un exercice réalisé régulièrement, tout au long des années d’école, mettre en place le cahier du bonhomme permet de disposer d’indicateurs de progrès intéressants. Le dessin du bonhomme est à la fois le reflet du schéma corporel et celui de l’image du corps de l’enfant. C’est une construction qui passe par l’imaginaire et résulte d’expériences émotionnelles, affectives, relationnelles établies avec l’entourage. L’enfant reconnaît sa propre image dans le miroir quand il prend conscience qu’il n’est pas là où il se voit, mais là où il se sent. Avec l’acquisition de cette image il découvre qu’il est visible pour lui mais aussi pour autrui.

    Schéma corporel et image du corps ne sont pas des données innées mais construites, résultat de l’intégration des émotions, des relations vécues, des perceptions imaginaires projetées sur son propre corps. La médiation verbalisée est un facteur important des apprentissages de la connaissance du corps. Des activités en salle de motricité, des comptines aves des gestes permettent à l’enfant de relier des sensations internes à des représentations. Les troubles, les retards de l’élaboration du schéma auront des répercussions sur les apprentissages scolaires. Les troubles de l’image du corps auront des conséquences sur le comportement social et relationnel.

    Dans le cahier du bonhomme de l’école, demander le dessin d’un adulte connu, maman, papa, la maîtresse…. c’est charger l’exercice de valeurs affectives. C’est donc introduire un biais dans la tâche demandée, qui prendra un autre sens que celui de se dessiner « en bonhomme ».


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  • http://universite-du-nous.org/wp-content/uploads/2013/09/gugus-CNV-2-COUL-web.jpg


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  • article issu de : http://sonyacoteergo.blogspot.fr/2014/10/le-developpement-de-la-motricite-fine.html

    LE DÉVELOPPEMENT DE LA MOTRICITÉ FINE DE LA NAISSANCE À 6 ANS

     

     

     

     

    Lorsque les parents repensent au développement de leur enfant, ils peuvent se souvenir de l'âge autour duquel l'enfant est devenu propre ou lorsqu'il a fait ses premiers pas. Cependant, combien peuvent se remémorer à quel âge il a tenu pour la première fois une cuillère ou porté de l’eau à sa bouche, avec un verre ou autrement !

     

    La motricité globale réfère aux grands mouvements, aux mouvements globaux du corps. Cela peut être par exemple la capacité de sauter, se tenir sur une jambe, aller à vélo ou marcher.  Ce sont des habiletés que les parents attendent, connaissent et stimulent.


    La motricité fine fait référence à l'utilisation de nos bras et plus particulièrement de nos mains. Lorsqu'on parle de développement de la motricité fine on pense souvent au fait d’être gaucher ou droitier, mais c'est bien plus que cela. Par exemple, ce sont les habiletés à utiliser les outils (ustensiles, crayons, etc.), prendre de petits objets, les manipuler avec les mains (mettre des sous dans une tirelire, la clef

    dans la serrure, prendre un seul objet parmi d'autres, etc.).

    Les parents consultent fréquemment en ergothérapie pour des problèmes de motricité fine, alors que bien souvent l'enfant a déjà atteint le niveau de la maternelle ou 1ière année. En effet, d'une façon générale,  les étapes du développement de la motricité fine sont beaucoup moins connues et détectées en bas âge. Les problèmes deviennent plus apparents à l'entrée scolaire, au moment où ces habiletés sont beaucoup plus sollicitées. Comme la stimulation et le dépistage précoces favorisent une résorption plus rapide des difficultés de l'enfant, nous avons pensé vous présenter une description des différentes étapes du développement de la motricité fine afin de vous donner un guide pour suivre le développement de ces habiletés si importantes tout au long du parcours scolaire.

     

    La description suivante se veut un guide général. Nous savons que ce ne sont pas tous les enfants qui marchent debout sans aide à 12 mois, certains sont plus précoces et d'autres moins pressés. C'est la même chose pour la motricité fine, l'âge n'est qu'un indicateur global. Toutefois, si vous êtes inquiet, consulter votre médecin de famille ou un ergothérapeute peut aider à déterminer si votre préoccupation est fondée.

     

    De 0 à 6 mois

     

     

    Entre 0 et 6 mois, le bébé bouge les bras et les mains en direction de l'objet ou du stimulus visuel, c'est un mouvement asymétrique et non contrôlé. Le réflexe d'agrippement, c'est à dire la fermeture automatique de la main suite à une stimulation sur la paume, est très présent et sera très involontaire au début pour devenir vers 3 mois plus contrôlé par l'enfant qui désire toucher les objets. Durant cette période c'est surtout le contrôle de la tête, la capacité de la tourner de gauche à droite et la dissociation de la tête et des yeux qui seront les plus développés. Ce sont des habiletés très importantes dans le développement de la motricité fine. En effet, ce que nous appelons la dissociation tête-tronc et la dissociation tête-yeux sont nécessaire pour qu'éventuellement le bras puisse bouger librement sans un mouvement global du corps. Il est étonnant de voir des enfants de 5ième année qui n’ont pas encore développé cette habileté; ils écrivent avec un mouvement du corps qui suit le mouvement du bras. L'enfant acquière progressivement plus de contrôle de son bras et de sa main pour que ceux-ci puissent se rendre d'une façon plus précise vers l'objet convoité. L'enfant commence à pouvoir contrôler l'ouverture et la fermeture volontaire de la main. Si au début l'enfant peut tenir dans sa main un objet, mais a de la difficulté à le relâcher, il changera vers l’âge de 6 mois. 

     

    De 6 à 12 mois


    C'est vers 6 mois qu'il pourra commencer à prendre de plus petits objets en adaptant l'ouverture de sa main

    à la grosseur de l'objet.  Vers 12 mois il fera preuve d’une plus grande précision en prenant les objets entre le pouce et l'index. À 12 mois l'enfant est capable de prendre un objet, le mettre dans un récipient ou le déposer à un endroit précis, etc. Il est maintenant capable de tenir deux objets, un dans chaque main et les frapper ensemble.

    De 1 à 2 ans

     

     

    Le mouvement est encore plutôt global, c'est à dire que lorsque la main bouge, le bras tout entier suit. Par exemple, observez l'enfant de 24 mois qui gribouille : il utilise un mouvement de va-et-vient du bras entier, dont une flexion et extension du coude.

     

    L'utilisation de la main va aussi changer de façon spectaculaire. L'enfant commence à se déplacer tout en étant capable de manipuler des objets avec ses mains. Il peut alors percer des bulles ou pointer des objets du doigt.

     

     

    De 2 à 3 ans

     

    C'est entre 2 et 4 ans que l'enfant choisi une main plutôt qu'une autre. On parle alors d’une préférence manuelle qui deviendra plus tard une dominance manuelle. Autrement dit, bien que dans la plupart des cas, la préférence manuelle devienne la main dominante, il se peut que ce ne soit pas le cas. Également, si l'enfant n'a pas choisi durant cette période, pas d'inquiétude! Il peut atteindre l’âge de 4 ans avant d'établir sa main dominante.

     

    Il devient alors capable de tourner les pages d'un livre une à la fois, il peut tourner une poignée de porte et il construit une tour de 9 à 10 blocs. Il commence à utiliser une main et stabilise les objets avec l'autre. Autrement dit, il devient capable de faire travailler ses deux mains ensemble sans qu'elles effectuent le même geste.

     

    Il devient apte à utiliser des ciseaux. À deux ans, il s'intéresse davantage à la fermeture et à l'ouverture de l'outil, mais plus il approche de ses trois ans, plus il est en mesure de couper du papier.

     

    De 3 à 4 ans

     

     

    La copie des traits se raffine et l'enfant commence à être capable de dessiner. Le dessin du bonhomme suit une progression précise, c'est-à-dire que l'enfant ne dessine que la tête vers 3 ans pour y ajouter les bras et les jambes vers 4 ans, le tout en lien avec la perception de son propre corps qui devient de plus en plus claire. La préhension du crayon ressemble progressivement à celle de l'adulte, soit le crayon entre le pouce et l'index.

     

    Il est maintenant capable d'utiliser un ciseau pour faire du bricolage. Bien qu'il ne puisse pas encore découper de formes complexes, il peut tailler une ligne large.

     

    Le geste avec la main est de plus en plus précis. Par exemple, vers 4 ans il devient capable d'utiliser une force suffisante et contrôlée pour faire un serpentin avec de la pâte à modeler.

     

    De 4 à 5 ans

     

    Au cours de cette étape, l'utilisation de la main est caractérisée par une précision accrue des mouvements des doigts et du poignet et par l'abandon progressif des gestes du coude et de l'épaule. La dominance de la main sera généralement établie entre 4 et 6 ans. C'est à ce moment que la main dominante sera plus précise que la main non-dominante qui sert le plus souvent de support à la main dominante.  Les traits sont de plus en plus nombreux et diversifiés, ainsi il peut maintenant faire les obliques, le losange, etc. Il dépasse de moins en moins au coloriage et il peut découper en effectuant une courbe (peut découper un cercle).

     

     

    De 5 à 6 ans

     

    Il peut distinguer la main droite de la gauche, il découpe des formes complexes et commence à reproduire des lettres. Il peut faire des mouvements fins à l'intérieur de sa main. Il peut, par exemple, prendre un objet et le cacher dans sa main en utilisant seulement le mouvement de ses doigts. Ses habiletés de motricité fine sont dans l'ensemble acquises et bien qu'il lui reste à raffiner ses gestes, il a maintenant une bonne base pour débuter sa scolarisation.

     

    On pense à consulter quand*:

     

     

    Entre 3 et 6 mois

     

    • Le bébé est incapable de tendre la main vers des objets, de les saisir ou de les tenir.
    • Il ne parvient pas à supporter sa tête adéquatement.
    • Il ne porte aucun objet à sa bouche.
    • Il ne pousse pas les jambes vers le bas lorsqu'on lui place les pieds sur une surface ferme.
    • Le bébé ne se retourne pas.
    •  Il présente une raideur ou un très grand relâchement musculaire.
    •  Lorsqu'on l'installe en position assise, la tête tombe vers l'arrière. 
    •  Il se sert d'une seule main ou ne tente pas activement d'atteindre des objets.
    •  Le bébé ne peut pas s'asseoir sans aide.
    •  Lorsqu'on le place pour le faire tenir debout, ses jambes ne supportent pas son poids.

     

     

    À un an

     

    • Le bébé ne rampe pas.
    • Lorsqu'il rampe, il se traîne sur un seul côté du corps.
    • Il est incapable de se tenir debout lorsqu'on le soutient.
    • Il se s'intéresse pas aux objets et ne semble pas savoir quoi faire avec (il ne fait que les frapper sur une surface, ne joue pas à mettre des objets dans un récipient pour ensuite les retirer, n'agite pas un hochet pour activer le bruit, etc.)

     

    À 2 ans

     

    • L'enfant ne marche pas.
    • Il marche sur la pointe des pieds.
    • Il ne joue pas avec les jouets d'une façon fonctionnelle (faire rouler les autos en imitant le bruit, empiler des blocs, faire un casse-tête de bois, etc.).


    À 3 ans, s’il ne peut pas…

     

    ·         empiler 5 cubes de 1cm de côté pour faire une tour;

     

    ·         détacher de grosses perles à pression;

     

    ·         gribouiller et rester à l’intérieur des limites d’une feuille.

     

     

    À 4 ans, s’il ne peut pas…

     

    ·         faire une tour de 7 cubes de 1cm de côté;

     

    ·         placer sur une grille trouée des petites chevilles;

     

    ·         imiter des traits (verticaux, horizontaux et le cercle);  

     

    ·         contrôler l’ouverture et la fermeture des ciseaux et faire des entailles dans une feuille;  

     

    ·         avoir de l’intérêt pour les activités de motricité fine, s’il n’est pas capable de rester assis pour plus de 5 minutes et s’il passe constamment d’une activité à l’autre.

     

    À 5 ans

     

     

     

     

    ·         Lorsque le dessin du bonhomme ne représente que la tête.

     

    ·         Qu’il ne peut reproduire que quelques lettres.

     

    ·         Ne peut dévisser seul le couvercle d’un contenant à épice.

     

    ·         Boutonner et déboutonner ses vêtements.

     

    ·         Monter sa fermeture éclair, mettre et enlever ses bas.

     

    ·         Tenir le crayon avec l’ensemble de la main.

     

     

     

    À 6 ans

     

     

    ·         Lorsqu’il ne peut écrire son nom.  

     

    ·         Ne peut faire un nœud avec ses lacets de souliers.

     

    ·         Dépasse les lignes de plus de 1 cm lorsqu’il colorie.

     

    ·         Utilise autant la main droite que la gauche pour écrire.

     

    ·         Ne peut découper des formes simples comme un carré.

     

     

     

    *Il ne s’agit pas ici de faire une liste diagnostic mais un guide de ce qui serait considéré comme un décalage par rapport aux habiletés généralement développées à ce niveau d’âge.

     

    Référence

    Ferland F (2004) Le développement de l'enfant au quotidien; du berceau à l'école primaire, Montréal, Éditions de l'Hôpital Ste-Justine


    Talbot G (1993), Batterie Talbot, Hôpital Ste-Justine, Montréal 

    Fine Motor Development 0 to 6 Years: Occupational Therapy, 
    www.skillbuildersonline.com


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  • principales étapes du développement de l'enfant de la fin de la 1ère annéee à 4 ans


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  • developpement psychomoteur enfant


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  • article issu de : http://atelierdesenfantslibres.blogspot.fr/2013/10/la-pedagogie-freinet-en-ief-avec-un.html

    La pédagogie Freinet en IEF avec un enfant de maternelle

     

     

     

    Dans cet article, je vais vous proposer différents outils de la pédagogie Freinet que vous pouvez mettre en place, pour un enfant de maternelle, dans le cadre de l'IEF. On n'est pas obligé d'adhérer à tout. A vous de tester (ou pas) et de choisir les outils qui conviennent à votre famille.

     

     

     

    Les bases de la pédagogie Freinet ? C'est par ICI !

     

     

     

    Les outils Freinet utilisables en IEF :

     

     

     

    La classe-promenade : le parent emmène son enfant se promener pour découvrir la nature (ou autre). On emporte avec soi de quoi dessiner et écrire. On s'arrête par exemple devant un arbre et on l'observe. On voit ses racines qui plongent dans la terre, le tronc, les branches, les feuilles, etc. On les dessine, on annote le dessin (le parent peut écrire à la place de l'enfant), on ramasse des feuilles mortes... On peut regarder les animaux qui vivent près de l'arbre, etc.  Les questionnements de l'enfant seront le point de départ d'autres activités à la maison : Les fourmis vivent dans la terre ? C'est une trace de cerf ? Ce champignon se mange-t-il ?
     
     
    Il y a un autre aspect de la classe-promenade qui correspondra plutôt à des enfants de dernière année de maternelle : l'enquête : il s'agit de préparer la visite d'un lieu, chez un artisan par exemple, en se posant des questions en amont, puis aller faire la visite et poser les questions prévues à l'artisan. Un petit compte-rendu sera rédigé à la fin. Le parent peut écrire en écoutant la parole de l'enfant et celui-ci peut participer en faisant les dessins.

     


    Le texte libre : régulièrement (toutes les semaines ou tous les 15 jours), on demande à l'enfant de nous raconter quelque chose (réel ou inventé). Ca peut être juste une phrase, en maternelle. Soit il sait déjà écrire et peut l'écrire lui-même, soit le parent l'écrit pour l'enfant. Il ne faut pas oublier de signer le texte ! Le texte peut également être imprimé, mais ce n'est pas indispensable. L'enfant peut illustrer le texte s'il en a envie.




    Le texte libre pourra être utilisé en grammaire, orthographe ou conjugaison. Freinet pensait que les enfants intégraient mieux les règles lorsqu'elles étaient travaillées à partir de textes personnels.

     

    L'imprimerie : l'idée de l'imprimerie est de valoriser les écrits de l'enfant pour lui donner envie d'écrire et de partager son travail. Aujourd'hui, on utilise plutôt l'ordinateur. Evidemment, ça serait chouette d'avoir une presse à l'ancienne, mais bon. lol. Quand j'étais petite, j'ai eu le bonheur de travailler comme ça :
     
    source : wikipédia
     

     


    Un texte imprimé (même avec un ordi et une imprimante) a beaucoup d'allure, les enfants sont généralement très fiers de le montrer ensuite. Déjà en fin de maternelle, selon les enfants, on peut s'amuser à taper son texte libre, écrire un poème court pour Papi et Mamie, une carte de voeux ou encore un petit texte pour le blog de la famille (plus abstrait)... On peut aussi faire des petits livres que l'on garde précieusement. Le choix est grand !

     

    Le dessin libre : proposer à son enfant du matériel varié pour dessiner ou peindre librement. On peut aussi mettre en place un cahier spécial pour le dessin (feuilles reliées entre elle ou cahier du commerce).
     
     
     
    Les ateliers : les écoles Freinet présentent de nombreux équipements destinés aux enfants. En atelier, par petits groupes et sous la responsabilité d'un adulte, les enfants peuvent cuisiner, s'occuper du potager, travailler le bois, coudre, faire des expériences scientifiques, de la pâte à sel, etc. Souvent, des parents ayant des compétences ou du temps libre viennent animer les ateliers. Vous pouvez mettre en place dans votre petite classe des activités de ce type, soit en proposant vous-même des activités, soit en faisant intervenir un membre de la famille, un ami ou un professionnel pour qu'il partage son savoir-faire avec votre enfant. Ou encore, vous pouvez organiser des rencontres non-sco pour des ateliers communs. Le plus important, finalement, c'est que votre enfant puisse avoir accès à des activités variées, toutes aussi importantes que la lecture ou le calcul.
     

     

    La correspondance : les objectifs de la correspondance scolaire sont nombreux et variés. Nous retrouvons l'idée du plaisir de communiquer par l'écrit, mais aussi la découverte d'une personne, d'une autre façon de vivre, voire d'une autre culture, la régularité, la réciprocité, l'amitié, etc. Dans le cadre de l'IEF, il faut trouver soi-même un correspondant. Ce n'est pas si difficile ! Je pense que ça peut être intéressant en dernière année de maternelle. Avant, ça risque d'être trop abstrait pour l'enfant. L'idéal serait de correspondre avec un enfant que vous pouvez rencontrer, même un cousin ou un copain qu'on ne voit pas souvent.

     


     

    Le plan de travail : à partir de 4 ans (indicatif), on peut mettre en place avec l'enfant un plan de travail quotidien. C'est une sorte de contrat qui précise les activités du jour. Il y a des activités que le parent peut demander à l'enfant de faire (un matériel ou une notion précise à travailler) et des activités choisies par l'enfant. Tant que l'enfant ne sait pas lire, on peut utiliser des photos ou des pictogrammes pour représenter les activités.

     



    Des exemples de plan de travail en maternelle sur le site de l'ICEM : http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/14654
    On peut faire un plan de travail sur papier ou utiliser un tableau avec des étiquettes à accrocher.

    A partir de 6-7 ans, quand l'enfant sait bien lire, on peut commencer les plans de travail hebdomadaires. Il faut que l'enfant ait une bonne représentation mentale de la semaine (il ne s'agit pas seulement de la comptine des jours). Avec Zéphyr, en CP, nous faisions encore des plans de travail quotidiens. Le fait qu'il soit de fin d'année jouait aussi. Je pense que nous aurions pu commencer les plans de travail hebdomadaires en milieu d'année, mais il était habitué et ça lui convenait. Zastral, lui, avait des plans de travail à la semaine.

     

    Les fichiers auto-correctifs : pour le travail en autonomie, il existe de nombreux fichiers Freinet, édités par Pemf, que ce soit en lecture, orthographe, grammaire, géométrie, problèmes, mesures, etc. En outils papier, il existe aussi des cahiers de mathématiques, des livres, des documentaires, etc.
    Pour la maternelle, vous trouverez essentiellement des outils pour la dernière année (fichiers de lecture, de numération ou cahiers de recherches mathématiques).
     
     

     

     

     

     

    Vous pouvez aussi créer vos propres fichiers à partir d'exercices trouvés sur le net ou dans des livres. Vous pouvez les ranger dans des classeurs : un classeur d'une couleur pour le langage, un classeur d'une autre couleur pour les maths... Choisissez des classeurs faciles à manipuler (2 anneaux). Dès la première année, vous pouvez montrer à l'enfant comment choisir un travail dans un classeur, en l'aidant si nécessaire. Par contre, il faut que l'enfant trouve aisément les exercices qui correspondent à son stade de développement, quitte à classer les feuilles par difficulté avec des intercalaires. 

     

     

     

    Le tâtonnement expérimental : le plus souvent possible, laissez l'enfant essayer de trouver ses réponses par lui-même, émettre des hypothèses et tenter de les vérifier. S'il a des difficultés, vous pourrez le guider vers des ressources (livres, vidéos...) ou des personnes compétentes.

     

     

     

    source photo : archives ICEM

    Je n'ai pas abordé dans cet article tout ce qui concerne la gestion de la collectivité, mais même avec un enfant unique, vous pouvez mettre en place des réunions familiales (quel plaisir pour l'enfant de montrer à l'autre parent, le week-end, une ou deux choses qu'il a apprises pendant la semaine), des responsabilités (l'enfant peut choisir quotidiennement un service qu'il rendra : mettre la table, passez le balai, ranger la classe, la bibliothèque, nettoyer le tableau...) ou une petite coopérative (quand l'enfant sait compter).


    Si vous testez et/ou utilisez déjà des outils qui vous plaisent, n'hésitez pas à me raconter !
    Bonne chance !


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  • article issu de : http://www.teteamodeler.com/scolarite/pedagogie/dictiofiches4.asp#a

    Qu'est-ce que la pédagogie de Freinet ?

    Né à Gars en 1896, Célestin Freinet fut l'initiateur du mouvement d'éducation nouvelle. Tous les modèles de pédagogies alternatives ont emprunté à la pédagogie de Freinet. Si la mise en œuvre de cette pédagogie à conduit certaines écoles à explorer d'autres voies que certains ont qualifié de dérives, elle n'en reste pas moins d'actualité.

    Si la pédagogie de Freinet devait se résumer à une seule idée, ce serait qu'on ne comprend bien que ce qu'on transforme. Autrement dit, le savoir et l'apprentissage doivent s'encrer dans le vécu et la vie de l'enfant pour avoir un sens et pour être compris et retenu par lui.

    Influencé et inspiré par les principes des écoles suisses, allemandes et belges, Freinet garde comme principes de base :

      le respect de l'enfant la confiance dans l'enfant
    Lire la suite >>

     

    Freinet apporte son originalité propre à la pédagogie:

    • l'ouverture de l'école sur la vie
    • l'individualisation de l'enseignement
    • l'organisation de la classe sous la forme de coopérative
    • le tâtonnement expérimental
    • l'éducation du travail et surtout "l'imprimerie"

     

    Les idées forces de Freinet :

    • Chaque enfant est unique et différent, il n'y a donc pas d'homogénéité des enfants par tranche d'âge ou de classe.
    • Un cursus d'apprentissage adapté doit être proposé à l'enfant en fonction de sa sensibilité personnelle.
    • L'enfant ne doit pas être déconnecté de sa réalité sociale.
    • L'enfant a le droit du choix, il doit pouvoir choisir son travail
    • Le travail est naturel pour l'enfant
    • Le travail doit être individuel et collectif.

    Freinet a résumé sa pédagogie dans quelques principes qui s'appellent "les invariants". 

     

    Exemple "d'Invariant" de Freinet

    Invariant 7: Chacun aime choisir son travail, même si ce choix n'est pas avantageux

    Invariant 17: l'enfant ne se fatigue pas à faire un travail qui est dans la ligne de sa vie, qui est pour ainsi dire fonctionnel.

    Invariant 25: la surcharge des classes est toujours une erreur pédagogique. Pour consulter la totalité des invariants consultez le site : :http://www.ordp.vsnet.ch/ResJun98/FreinetInvari.html

     

    Un outil majeur de la pédagogie de Freinet : l'imprimerie

    "L'imprimerie à l'école est naturellement une technique. Non pas, comme l'ont prétendu certains écrivains pédagogiques, parce qu'elle suppose une manipulation matérielle, mais parce qu'elle prétend organiser plus rationnellement le travail scolaire, dans le cadre d'une méthode éducative qui a fait ses preuves puisqu'elle nous a permis d'adapter harmonieusement aux nécessités humaines et sociales les diverses activités pédagogiques." (Freinet, Élise, 1974, p. 215)

     

    Où est-elle utilisée :

    Dans les écoles privées relevant du mouvement Freinet Dans certaines écoles privées appliquant les principes de la "pédagogie alternative" Dans certains établissements publics dits "expérimentaux"

     

    Quelques sites sur Freinet

    Nous attendons la réponse des sites contactés pour créer un lien.

    Quelques livres pour en savoir plus sur Freinet

    BARRÉ, Michel (1996) : Avec les élèves de Célestin Freinet.

    Extrait des journaux scolaires de sa classe à Bar-sur-Loup, Saint Paul et Vence de 1926 à 1940, Paris, Institut national de recherche pédagogique.

    BARRÉ, Michel (1995 / 96) : Célestin FREINET, un éducateur pour notre temps (vol. 1 et 2), Mouans-Sartoux, P.E.M.F. [P.E.M.F. o 06376 MOUANS-SARTOUX Cedex o France].

    BARRÉ, Michel (1997) : Compagnon de Freinet, Vauchrétien, Ivan Davy Éditeur.

    Bibliothèque de Travail, n° 1, février 1932 : "Chariots et carrosses", de A. CARLIER. Fac-similé de la 1ère B.T., Mouans-Sartoux, PEMF (1996).

    BOUMARD, Patrick (1996) : Célestin FREINET, Paris, PUF, Collection "pédagogues, pédagogies".

    FREINET (1996). CLANCHÉ, P. / DEBARBIEUX, E. / TESTANIERE, J. [s. l. dir. d.] (1994) : La Pédagogie Freinet, mises à jour et perspectives, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux. École Émancipée (1996) : Les années École Émancipée de Célestin Freinet 1920 - 1936.

    Fac-similé des articles publiés dans la revue, Paris, E.D.M.P. [Edition et diffusion de matériel pédagogique o 8, impasse Crozatier o F-75012 PARIS].

    FREINET, Célestin (1994) : Les œuvres pédagogiques (2 tomes), Paris, Ed. Seuil.

    FREINET, Madeleine (1997) : Elise et Célestin Freinet. Souvenir de notre vie, tome 1 : 1896 - 1940, Paris, Stock.

    LAMIHI, A. (s. l. dir. d.) (1997) : Freinet et l'École moderne, Vauchrétien, Ivan Davy Éditeur. LE BOHEC, Paul (1996) : Le texte libre… libre, Nailly, Éditions Odilons, coll. Petits Précis de Pédagogie Pratique.

    LES AMIS DE FREINET (1997) : Le mouvement au quotidien. Des praticiens témoignent, Brest, Éditions du Liogan.. SCHLEMMINGER, Gerald (1996) : Bibliographie Freinet, Nantes, Editions I.C.E.M. [I.C.E.M. o 18, rue Sarrazin o F-44000 NANTES].

    SCHLEMMINGER, Gerald : La pédagogie Freinet et l'enseignement des langues vivantes : approche historique, systématique et théorique, Berne, Ed. Lang, Berne [thèse], [Peter Lang o Jupiterstrasse 15 o CH-3000 Bern 15 o Suisse].


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    article issu de : http://psycha.ru/fr/winnicott/1969/pediatrie_psychanalyse11.html

    Objets transitionnels et phénomènes transitionnels 43 (1951)

    Une étude de la première possession44 non-moi45

    Introduction

    Il est bien connu que les nouveau-nés sont enclins à utiliser dès leur naissance le poing, les doigts, les pouces, pour stimuler la zone orale érogène, pour satisfaire les pulsions orales et aussi tout simplement pour les sucer, car ils trouvent la quiétude dans cette association de la bouche et des doigts. On sait également que quelques mois plus tard, les nourrissons garçons ou filles, prennent plaisir à jouer avec des poupées ; la plupart des mères mettent d’ailleurs à leur disposition un objet particulier, escomptant que l’enfant s’y attachera de façon habituelle et tyrannique.

    Il y a une relation entre ces deux ordres de phénomènes qui sont séparés par un intervalle de temps ; le passage de l’un à l’autre peut être étudié avec profit en utilisant un matériel clinique important qui a été quelque peu négligé jusqu’à présent.

    La première possession

    Ceux qui connaissent bien tout ce qui intéresse et préoccupe les mères n’ignorent pas les schèmes de comportement très riches que présentent ordinairement les nourrissons lorsqu’ils font usage de leur première possession « non-moi ». Ces schèmes, qui sont ainsi manifestés, peuvent faire l’objet d’une observation directe.

    On trouvera une grande diversité dans la suite des faits qui va des activités du nouveau-né mettant les doigts à la bouche jusqu’à l’attachement à un jouet en peluche, à une poupée ou à un jouet doux, ou bien à un jouet dur46.

    Il est évident qu’il y a là quelque chose d’important, qui n’est pas de l’excitation et de la satisfaction orales, encore que tout le reste en découle probablement.

    Un grand nombre d’autres choses méritent de faire l’objet d’une étude ; entre autres :

    • La nature de l’objet.

    • La capacité du nourrisson de reconnaître l’objet comme étant « non-moi ».

    • La place de l’objet à l’extérieur, à l’intérieur, ou à la limite entre les deux.

    • L’aptitude de l’enfant à créer, à réfléchir, à imaginer, à inventer, à faire naître, à produire un objet.

    • L’instauration de relations objectales du type affectueux.

    J’ai introduit les expressions « objet transitionnel » et « phénomène transitionnel » pour désigner la zone d’expérience qui est intermédiaire entre le pouce et l’ours en peluche, entre l’érotisme oral et la relation objectale vraie, entre l’activité créatrice primaire et la projection de ce qui a déjà été introjecté, entre l’ignorance primaire de la dette et la reconnaissance de cette dette (« dis : merci ! »).

    Selon cette définition, il faut situer dans cette zone intermédiaire au titre de phénomènes transitionnels le babil d’un nourrisson ou la façon dont un enfant plus âgé passe en revue son répertoire de mélodies et de chansons avant de s’endormir : il en est de même de l’usage d’objets qui ne font pas partie du corps du nourrisson et qu’il ne reconnaît pourtant pas encore complètement comme appartenant à la réalité extérieure.

    Il est généralement admis qu’une définition de la nature humaine présentée en fonction des relations interpersonnelles est incomplète, même si l’on tient compte de l’élaboration imaginaire de la fonction, de tout l’ensemble des fantasmes à la fois conscients et inconscients, l’inconscient refoulé y compris. Les recherches de ces vingt dernières années nous permettent de décrire les personnes d’une autre manière : on peut dire que pour tout individu qui a atteint le stade de l’unité (avec une membrane qui l’enclot et délimite un intérieur et un extérieur), il existe une réalité intérieure – un monde intérieur riche ou pauvre, en paix ou en conflit.

    Je soutiens que si cette double formulation se révèle nécessaire, il est tout aussi indispensable d’y ajouter un autre élément ; car il existe une partie de la vie d’un être humain que nous ne pouvons négliger, la troisième partie qui constitue une zone intermédiaire où la réalité intérieure et la vie extérieure contribuent l’une et l’autre au vécu. C’est une zone qui n’est pas disputée, car on n’en exige rien ; il suffit qu’elle existe comme lieu de repos pour l’individu engagé dans cette tâche humaine incessante qui consiste à maintenir la réalité intérieure et la réalité extérieure distinctes, et néanmoins étroitement en relation.

    Il est courant de se référer à la « mise à l’épreuve de la réalité » et de faire une distinction nette entre l’aperception et la perception.

    Je me hasarde à avancer qu’il existe un état intermédiaire entre l’inaptitude du petit enfant à reconnaître et à accepter la réalité et son aptitude croissante à le faire. Ce que j’étudie ici c’est donc l’essence de l’illusion, celle qui est permise au petit enfant et qui est propre à l’art et à la religion dans la vie d’adulte. Nous pouvons partager un respect pour une expérience illusoire, et si nous le désirons nous pouvons nous rassembler pour former un groupe sur la base de l’analogie de nos expériences illusoires. Bien des groupes d’êtres humains reposent sur cette base naturelle. Et pourtant si un adulte exige trop de la crédulité des autres, en les obligeant à admettre qu’ils partagent une illusion qui n’est vraiment pas la leur, c’est un signe de folie.

    On comprendra, je l’espère, que je ne m’occupe pas exactement de l’ours en peluche du petit enfant, ni de sa première façon de se servir de son poing (de son pouce, de ses doigts), que mon but n’est pas l’étude spécifique du premier objet des relations objectales, mais que je m’intéresse à la première possession et à la zone intermédiaire qui sépare le subjectif de ce qui est perçu objectivement.

    Développement d’un schème personnel

    On trouve dans la littérature psychanalytique de nombreuses références au progrès (on passe du stade de « la main à la bouche » à celui de « la main aux organes sexuels »), mais le progrès qui aboutit au maniement des objets vraiment « non-moi » est peut-être plus rarement mentionné. Tôt ou tard dans le développement de l’enfant, il apparaît chez celui-ci une tendance à entremêler au schème personnel des objets « autres-que-moi ». Dans une certaine mesure, ces objets représentent le sein maternel, mais là n’est pas le but essentiel de notre étude.

    Certains enfants mettent le pouce dans la bouche tandis que les doigts caressent le visage grâce aux mouvements de pronation et de supination de l’avant-bras. La bouche joue alors un rôle actif par rapport au pouce, mais pas par rapport aux doigts. Les doigts qui caressent la lèvre supérieure ou quelque autre partie du visage peuvent être, ou devenir, plus importants que le pouce qui occupe la bouche. De plus, on peut trouver cette activité de caresse isolée, sans que le pouce et la bouche soient unis dans un contact direct (Freud, 1905, Hoffer, 1949).

    Il arrive couramment qu’à une expérience auto-érotique (sucer le pouce par exemple) s’ajoute une autre activité, ainsi :

    1. Avec l’autre main, le petit enfant prend un objet externe, disons un bout de drap ou de la couverture et le met dans la bouche avec les doigts ; ou bien :

    2. d’une façon ou d’une autre, le bout de tissu47 est tenu et sucé, ou n’est pas réellement sucé. Les objets utilisés naturellement sont les couches et (plus tard) les mouchoirs ; cela dépend de ce qui est à la portée de l’enfant et de ce qu’il est sûr d’avoir ; ou bien :

    3. l’enfant commence dès les premiers mois à éplucher la laine et à l’utiliser pour la partie « caresse » de cette activité48. Il est moins courant de le voir avaler la laine, ce qui crée même des ennuis ; ou bien :

    4. il a des activités buccales accompagnées de sons tels que « mama mame », il babille49, émet des sons putt putt, les premières notes musicales, etc.

    On peut supposer que penser ou fantasmer se rattache à ces expériences fonctionnelles.

    C’est tout cela que je désigne sous le terme de phénomènes transitionnels. Pour un enfant donné, il se peut que, de cet ensemble, il se dégage une chose ou un phénomène qui prend une importance primordiale – que ce soit une poignée de laine ou le coin d’une couverture ou d’un édredon, un mot, une mélodie ou encore un geste habituel. Il l’utilise au moment de s’endormir : c’est une défense contre l’angoisse et plus particulièrement l’angoisse du type dépressif (Illingworth, 1951). Il se peut que le petit enfant ait trouvé un objet doux ou sa couverture à utiliser, ce qui devient alors ce que j’appelle un objet transitionnel. Cet objet continue à être important. Les parents en apprennent la valeur et l’emmènent dans les déplacements. La mère le laisse devenir sale et même malodorant parce qu’elle sait qu’en le lavant elle suscite une solution de continuité dans l’expérience du petit enfant, ce qui peut détruire la signification et la valeur de l’objet pour l’enfant.

    A mon avis, le schème des phénomènes transitionnels apparaît vers 4, 6, 8, 12 mois. C’est à dessein que je laisse place à des écarts aussi larges.

    Les schèmes établis dans les premiers mois de la vie peuvent persister plus tard dans l’enfance, de sorte que l’objet mou primitif continue à être absolument nécessaire à l’heure du coucher ou à des périodes de solitude, ou encore s’il y a risque d’un état dépressif. Mais pourtant, si le développement est normal, la gamme des sujets d’intérêt s’étend peu à peu et, finalement, cette gamme ainsi étendue se maintient même lorsqu’une angoisse dépressive est proche.

    On peut voir réapparaître à un âge plus avancé, s’il y a risque de carence affective, ce besoin du jeune âge ressenti à l’égard d’un objet particulier ou d’un certain schème de comportement.

    La première possession est utilisée conjointement à des techniques particulières qui proviennent de la toute petite enfance ; ces techniques comprennent les activités plus directement autoérotiques, mais elles peuvent aussi exister isolément. Petit à petit, les jouets en peluche, les poupées et les jouets durs sont intégrés à la vie de l’enfant. Dans une certaine mesure, le goût des garçons les porte davantage vers les jouets durs, tandis que les filles procéderont plutôt à l’acquisition d’une famille. Il est important de remarquer toutefois qu’il n’y a pas de différence notable entre garçon et fille dans l’usage qu’ils font de la première possession « non-moi », que j’appelle l’objet transitionnel.

    A mesure que l’enfant utilise des sons organisés (marne, ta, da), il peut apparaître un « mot » pour désigner l’objet transitionnel. Le nom donné par le petit enfant à ces tout premiers objets est toujours significatif et il s’y incorpore habituellement en partie un mot employé par les adultes. Par exemple, s’il l’appelle « bé », cela viendra de ce que l’adulte emploie le mot « bébé », ou « pé », pour poupée.

    Il me faut mentionner le fait qu’il n’existe parfois pas d’objet transitionnel si ce n’est la mère elle-même. Ou bien il se peut que le développement affectif d’un enfant soit si perturbé qu’il ne lui permette pas de jouir du stade transitionnel, ou encore qu’il se produise une rupture dans la succession des objets utilisés. Néanmoins, cette continuité peut persister sans être apparente.

    Tableau des particularités de la relation

    1. L’enfant s’arroge des droits sur l’objet et nous sommes d’accord pour cette prise de possession. Néanmoins, dès le début, on note une certaine annulation de la toute-puissance.

    2. L’objet est affectueusement dorloté, il est aussi aimé avec passion et mutilé.

    3. L’objet ne doit jamais changer à moins que ce soit l’enfant qui le modifie.

    4. L’objet doit survivre à l’amour instinctuel et aussi à la haine, et, si c’est le cas, à l’agressivité pure.

    5. Pourtant, il faut que pour l’enfant l’objet paraisse donner de la chaleur, ou être capable de mouvement, ou avoir une certaine texture, ou pouvoir faire quelque chose qui semblerait montrer une animation ou une réalité qui lui serait propre.

    6. De notre point de vue, l’objet vient de l’extérieur, mais il n’en est pas de même du point de vue de l’enfant. Pour lui, il ne vient pas non plus du dedans ; ce n’est pas une hallucination.

    7. Cet objet est voué au désinvestissement progressif, de sorte qu’avec les années, il n’est pas tant oublié que relégué dans les limbes. J’entends par là qu’au cours du développement normal l’objet transitionnel n’entre pas « à l’intérieur » et que le sentiment qui s’y rapporte n’est pas nécessairement refoulé. Il n’est pas oublié, et on ne porte pas son deuil. Il perd sa signification, et ce, parce que les phénomènes transitionnels sont devenus diffus, se sont répandus sur tout le territoire intermédiaire qui sépare « la réalité psychique intérieure » du « monde extérieur dans la perception commune à deux personnes », c’est-à-dire qu’ils recouvrent tout le domaine de la culture.

    Parvenu à ce point, le sujet de mon étude s’élargit et débouche sur le jeu, la création artistique et l’appréciation des arts, le sentiment religieux, le rêve et aussi le fétichisme, le mensonge et le vol, la naissance et la perte de tout sentiment affectueux, la toxicomanie, le talisman des rites obsessionnels, etc.

    Rapport entre l’objet transitionnel et le symbolisme

    Il est exact que le coin de couverture (ou toute autre chose de cet ordre) est le symbole d’un quelconque objet partiel tel que le sein maternel. Néanmoins, l’intérêt ne réside pas tant dans la valeur symbolique que dans sa réalité actuelle. Le fait que ce n’est pas le sein (ou la mère) est tout aussi important que le fait qu’il représente le sein (ou la mère).

    Lorsqu’il en vient à utiliser le symbolisme, l’enfant sait déjà faire clairement la distinction entre le fantasme et la réalité, entre les objets intérieurs et les objets extérieurs, entre l’activité créatrice primaire et la perception. Mais le terme d’objet transitionnel, selon mon acception, laisse place au processus aboutissant à l’aptitude à accepter les différences et les similitudes. J’estime qu’il serait utile de disposer d’un terme pour décrire l’origine du symbolisme dans le temps, d’un terme qui évoquerait le chemin parcouru par l’enfant lorsqu’il passe du subjectif pur à l’objectivité, et il me semble que l’objet transitionnel (le bout de couverture, etc.) est justement ce que nous voyons de ce cheminement vers l’existence vécue.

    Il serait possible de comprendre l’objet transitionnel tout en ne comprenant pas pleinement la nature du symbolisme. Le symbolisme ne peut être étudié correctement, semble-t-il, qu’au cours du processus de développement d’un individu, mais sa signification en mettant les choses au mieux reste variable. Par exemple, si nous considérons l’hostie du Saint-Sacrement, qui est le symbole du corps du Christ, je pense ne pas me tromper en disant que pour les Catholiques romains, c’est le corps et que pour les Protestants, il s’agit d’un substitut, d’un rappel ; ce n’est pas en fait, dans son essence, le corps lui-même. Pourtant, dans les deux cas, l’hostie est un symbole.

    Une schizophrène m’a demandé après Noël si j’avais pris plaisir à la manger au souper et : est-ce que je l’avais réellement mangée ou ne l’avais-je fait qu’en imagination ? Je savais qu’elle ne pouvait être satisfaite d’une réponse à l’une ou à l’autre question ; il lui fallait une double réponse en raison de sa dissociation.

    Description clinique d’un objet transitionnel

    Tous ceux qui sont en contact avec parents et enfants connaissent une infinie quantité de matériel clinique varié qui illustre l’objet transitionnel50. Les exemples qui suivent ne sont donnés que pour rappeler aux lecteurs des observations analogues qu’ils ont pu faire de leur côté.

    Cas de deux frères et différence de l’utilisation de leurs premières possessions

    L’objet transitionnel et son utilisation dévoyée. « X », un adulte qui est maintenant bien portant, a éprouvé beaucoup de difficulté avant de parvenir à la maturité. La mère « a appris à être mère » en s’occupant de « X », quand il était petit ; ce qu’elle avait appris avec lui, lui a permis d’éviter certaines erreurs avec ses autres enfants. Il faut dire aussi que des raisons extérieures l’avaient rendue anxieuse lorsqu’elle s’était occupée de l’élever quasiment seule dès sa naissance. Elle prit très au sérieux son rôle de mère et le nourrit au sein pendant sept mois. Elle a le sentiment que, dans son cas, ce fut trop long, car le sevrage a été très difficile. Il n’a jamais sucé le pouce ou les doigts, et quand elle l’a sevré « il n’avait rien à quoi se raccrocher ». Il n’avait jamais eu de biberon ou de sucette et n’avait jamais été nourri autrement qu’au sein. Il avait un attachement très fort et très précoce à la mère elle-même, en tant que personne, et c’était elle en personne qui lui était nécessaire.

    A partir de douze mois, il adopta parmi ses jouets un lapin qu’il avait l’habitude de dorloter et il reporta par la suite cette attitude affectueuse sur de vrais lapins. Cette affection pour le jouet dura jusqu’à cinq ou six ans. On pourrait la décrire comme un « réconfort », mais ce jouet n’a jamais eu la qualité d’un véritable objet transitionnel. Ce lapin ne fut jamais, comme l’aurait été un véritable objet transitionnel, d’une importance plus grande que celle de la mère, une partie presque inséparable de l’enfant. Dans le cas de ce garçon, le sevrage à sept mois fit naître un type d’angoisses qui produisirent plus tard de l’asthme ; il ne parvint le maîtriser que petit à petit. Il était important que son travail soit éloigné de sa ville natale. Son attachement à sa mère est encore très puissant, mais malgré tout, la définition du normal ou de la bonne santé au sens large s’applique à lui. Cet homme ne s’est pas marié.

    Utilisation typique des objets transitionnels. « Y », le frère cadet de « X », s’est développé tout à fait sans histoire ; il a maintenant 3 enfants, tous en bonne santé. Il a été nourri au sein pendant quatre mois, puis sevré sans difficulté51; « Y » a sucé son pouce dès les premières semaines et cela a aussi « rendu son sevrage plus facile que pour son aîné ». Peu de temps après qu’on eut cessé de le nourrir au sein, à cinq mois et jusqu’à six mois, il adopta le bord d’une couverture à l’endroit où s’arrêtait la piqûre. Il était satisfait si un petit morceau de laine dépassait du coin et il se chatouillait le nez avec. Très vite, ceci est devenu son « bê », il a inventé lui-même ce mot pour le désigner dès qu’il a pu utiliser des sons organisés. A un an environ, il a pu substituer à la couverture un maillot vert très doux avec un ruban rouge. Ce n’était pas un « moyen de réconfort » comme dans le cas de son frère aîné, qui était d’humeur dépressive, mais un « calmant ». C’était un sédatif toujours efficace. Voilà un exemple typique de ce que j’appelle un « objet transitionnel ». Lorsque « Y » était petit, on était sûr qu’en lui donnant son « bê » il le sucerait immédiatement et ne serait plus angoissé. En fait, il s’endormait quelques minutes plus tard, s’il était tant soit peu l’heure de dormir. A la même époque, il continuait de sucer son pouce et cela dura jusqu’à l’âge de 3 ou 4 ans. Il se souvient encore qu’il suçait son pouce, et qu’à force de le sucer, un durillon s’était formé. C’est en qualité de père qu’il s’intéresse maintenant à ce que ses enfants sucent leur pouce et aient un « bê ».

    Le tableau ci-dessous fait apparaître des points de comparaison tirés de l’histoire des sept enfants de cette famille.

     

    Pouce

    Objet transitionnel

    Type d’enfant

    X garçon

    0

    mère lapin

    (réconfortant)

    fixé à la mère

    Y –

    +

    « bê »

    tricot (calmant)

    libre

    jumeaux

    fille

    garçon

    0

    sucette

    âne (ami)

    maturité tardive

    0

    « Ee »

    Ee (protecteur)

    psychopathe latent

    Enfants de Y

     

    fille

    0

    « Bê »

    couverture (rassurance)

    se

    développent

    bien

    fille

    +

    pouce

    pouce (satisfaction)

    garçon

    +

    « mimis » (1)

    objets (tri)

    (1) Collections de nombreux objets analogues de consistance douce qui se distinguent par leur couleur, leur longueur, leur taille et sont soumis très tôt à un tri et à une classification.

    Au cours d’une consultation avec les parents, il est souvent utile d’obtenir des renseignements sur les premières possessions de tous les enfants de la famille et sur l’usage qu’ils en ont fait. La mère est ainsi amenée à faire des comparaisons entre ses enfants et à se souvenir de leurs traits caractéristiques lorsqu’ils étaient petits.

    Souvent il arrive aussi qu’on obtienne des renseignements auprès d’un enfant sur les objets transitionnels. Par exemple, Angus (11 ans et 9 mois) m’a raconté que son frère « avait des centaines de jouets en peluche et de choses » et « qu’avant il avait des petits ours ». Ensuite, il se mit à raconter son histoire à lui. Il me dit qu’il n’avait jamais eu de jouets en peluche. Il y avait un cordon de sonnette qui pendait au-dessus de son lit, et il avait l’habitude de taper dedans jusqu’à ce qu’il s’endorme. Il est probable qu’à la longue le cordon tomba et que ce fut ainsi que cela se termina.

    Mais il y eut pourtant quelque chose d’autre. Il le dit très timidement. Il s’agissait d’un lapin violet aux yeux rouges ; « je ne l’aimais pas spécialement. Je le jetais partout. C’est Jeremy qui l’a maintenant. Je le lui ai donné. Je l’ai donné à Jeremy parce qu’il était méchant, le lapin : il tombait toujours de la commode. Il vient encore me voir, j’aime bien qu’il vienne me voir ». Il a été surpris lui-même lorsqu’il me dessina le lapin. On remarquera que ce garçon de 11 ans qui avait un sens de la réalité suffisant pour son âge parlait comme si le sens de la réalité lui manquait lorsqu’il décrivait les qualités et les activités de l’objet transitionnel. Lorsque je vis sa mère plus tard, elle exprima sa surprise qu’Angus se fût souvenu du lapin. Elle le reconnut facilement d’après le dessin en couleurs.

    Je m’abstiens délibérément de rapporter ici d’autres observations, d’autant que je désire éviter de donner l’impression que c’est l’exception. On peut trouver pratiquement dans chaque cas quelque chose d’intéressant relatif aux phénomènes transitionnels ou à leur absence (cf. Stevenson, Olive, 1954).

    Étude théorique

    En se référant à la théorie psychanalytique courante, on peut faire certains commentaires.

    1. L’objet transitionnel représente le sein, ou l’objet de la première relation.

    2. L’objet transitionnel est antérieur à l’établissement de l’épreuve de la réalité.

    3. Par rapport à l’objet transitionnel, l’enfant passe d’une maîtrise omnipotente (magique) à une maîtrise par manipulation (ce qui implique un érotisme musculaire et le plaisir de la coordination).

    4. L’objet transitionnel peut éventuellement devenir un objet fétiche, et comme tel, persister chez l’adulte en tant que caractéristique de sa vie sexuelle (cf. l’exposé de ce thème par Wulff).

    5. L’objet transitionnel peut, en raison d’une organisation érotique anale, représenter les fèces (mais ce n’est pas pour cela qu’il peut sentir mauvais à la longue et ne doit pas être lavé).

    Relation de l’objet transitionnel avec l’objet interne (Klein)

    Il est intéressant de comparer le concept d’objet transitionnel au concept de Mélanie Klein relatif à l’objet interne. L’objet transitionnel n’est pas un objet interne (ce qui est un concept mental) – mais c’est une possession. Et cependant pour l’enfant, ce n’est pas non plus un objet externe.

    Il est nécessaire d’en venir à la définition complexe suivante : l’enfant peut utiliser un objet transitionnel lorsque l’objet interne est vivant, réel et suffisamment bon (pas trop persécutoire). Mais cet objet interne dépend, quant à ses qualités, de l’existence, de l’animation et du comportement de l’objet externe (le sein, l’image maternelle, et tous les soins de l’environnement). Si l’objet externe est mauvais ou fait défaut, cela se répercute sur l’objet interne qui se fige ou prend un caractère persécutoire. Si la carence de l’objet externe persiste, l’objet interne ne peut avoir de sens pour l’enfant et c’est alors seulement que l’objet transitionnel perd aussi sa signification. L’objet transitionnel peut donc représenter le sein « externe » mais indirectement, en tenant lieu de sein « interne ».

    L’objet transitionnel n’est jamais sous contrôle magique comme l’objet interne, il n’est pas non plus hors de contrôle comme l’est la vraie mère.

    IllusionDésillusionnement

    Pour pouvoir apporter une contribution personnelle à ce thème, il me faut d’abord expliciter certains points trop facilement considérés comme allant de soi dans bien des travaux psychanalytiques sur le développement affectif infantile, tout en étant souvent compris par ailleurs dans la pratique.

    L’enfant n’a aucune possibilité de passer du principe du plaisir au principe de réalité ou de tendre à une identification primaire, ou encore moins de la dépasser (voir Freud, 1923, p. 14)52, à moins que la mère soit suffisamment bonne53. La mère suffisamment bonne (qui n’est pas nécessairement la propre mère de l’enfant) est une personne qui s’adapte sur un mode actif aux besoins de l’enfant ; cette adaptation décroît petit à petit à mesure que l’enfant devient apte à admettre un défaut d’adaptation et à tolérer les conséquences de la frustration. Naturellement, la propre mère de l’enfant est plus susceptible que toute autre personne d’être « suffisamment bonne » puisque cette adaptation active nécessite une facile et inlassable préoccupation pour cet enfant-là : en fait, la réussite des soins donnés aux enfants dépend du dévouement, et non du degré d’habileté ou des lumières intellectuelles.

    La mère suffisamment bonne, comme je l’ai dit, commence par s’adapter presque totalement aux besoins de l’enfant : à mesure que le temps passe, elle s’adapte de moins en moins étroitement, suivant la capacité croissante qu’a l’enfant de s’accommoder de cette carence.

    Les moyens dont dispose l’enfant pour y faire face comprennent :

    • Des expériences souvent répétées qui apprennent à l’enfant que la frustration est limitée dans le temps. Au début, naturellement, ce laps de temps doit être bref.

    • Le développement de sa capacité d’appréhender le déroulement de ces expériences.

    • La naissance d’une activité mentale.

    • Le recours aux satisfactions auto-érotiques.

    • Se remémorer, revivre, fantasmer, rêver ; intégrer le passé, le présent, le futur.

    Si tout va bien, l’enfant peut effectivement tirer un bénéfice de l’expérience de la frustration, puisqu’une adaptation incomplète au besoin donne aux objets leur réalité, c’est-à-dire qu’ils sont haïs aussi bien qu’aimés. Il en résulte donc que, si tout va bien, une adaptation étroite au besoin perturbe l’enfant si elle se prolonge trop au lieu de décroître naturellement ; en effet, une adaptation exacte ressortit de la magie et l’objet qui se comporte d’une façon parfaite ne vaut pas mieux qu’une hallucination. Néanmoins, au début il est nécessaire que l’adaptation soit presque parfaite ; et s’il n’en est pas ainsi, l’enfant ne peut acquérir l’aptitude d’établir des relations avec la réalité extérieure, ou même parvenir à la concevoir.

    L’illusion et la valeur de l’illusion

    La mère au début, en s’adaptant presque à cent pour cent, permet à l’enfant d’avoir l’illusion que son sein fait partie de l’enfant.

    C’est comme si le sein était pour ainsi dire sous contrôle magique. La même chose s’applique à tous les soins maternels en général, pendant les périodes de calme, qui s’intercalent entre les périodes l’excitation. L’omnipotence est tout près d’être un fait de l’expérience vécue. La mère aura finalement pour tâche de désillusionner l’enfant petit à petit, mais elle n’y réussira que dans la mesure où elle lui aura donné tout d’abord assez de possibilités d’illusion.

    En d’autres termes, le sein est créé et recréé par l’enfant à partir de sa capacité d’aimer ou, pourrait-on dire, à partir de son besoin. Un phénomène subjectif apparaît ainsi chez l’enfant, phénomène que nous appelons le sein de la mère54. La mère place le vrai sein juste là où l’enfant est prêt à créer, au bon moment.

    Dès la naissance, par conséquent, l’être humain est en butte à la question de la relation entre ce qui est perçu objectivement et ce qui est conçu sur un mode subjectif. L’individu ne pourra résoudre ce problème de façon saine que dans la mesure où sa mère l’a bien fait débuter. La zone intermédiaire à laquelle je me réfère est celle que l’on alloue à l’enfant et qui se situe entre la créativité primaire, et la perception objective basée sur l’épreuve de la réalité. Les phénomènes transitionnels représentent les premiers stades de l’usage de l’illusion sans laquelle un être humain n’attribue pas de sens à l’idée d’une relation avec un objet perçu par les autres comme extérieur à lui.

    images6L’idée suivante est illustrée par la fig. 11 : parvenu à un point théorique qui se situe tôt dans le développement de tout individu, un jeune enfant, qui se trouve dans une certaine situation que la mère assure, est capable de concevoir l’idée de quelque chose qui répondrait au besoin croissant suscité par la tension instinctuelle. On ne peut pas dire de l’enfant qu’il sache au début ce qui doit être créé. C’est à ce moment-là que la mère se présente. D’ordinaire, elle donne le sein et offre son désir de nourrir. Si la mère s’adapte suffisamment bien aux besoins de l’enfant, celui-ci en tire l’illusion qu’il existe une réalité extérieure qui correspond à sa capacité personnelle de créer. En d’autres termes, ce que la mère fournit recouvre ce dont l’enfant pourrait se faire une idée.

    Pour l’observateur, il semble que l’enfant perçoit ce que la mère lui présente en fait, mais ce n’est pas là toute la vérité. L’enfant perçoit le sein seulement dans la mesure où un sein a pu être créé exactement hic et nunc ; il n’y a pas d’échange entre la mère et l’enfant. Sur un plan psychologique, l’enfant tète un sein qui fait partie de lui-même et la mère allaite un enfant qui est une partie d’elle-même. En psychologie, l’idée d’échange repose sur une illusion.

    Pour mieux illustrer ce que je considère être la fonction principale de l’objet transitionnel et des phénomènes transitionnels, j’ai donné une forme à la zone de l’illusion sur le deuxième schéma. L’objet transitionnel et les phénomènes transitionnels donnent au départ à chaque individu quelque chose qui restera toujours important pour lui, à savoir un domaine d’expérience vécue neutre qui ne sera pas contesté. Aussi l’on peut dire qu’à l’égard de l’objet transitionnel, il existe une entente entre nous et l’enfant : on ne lui demandera jamais « as-tu eu l’idée de telle chose ou est-ce que cela t’est venu de l’extérieur ? » Ce qui compte, c’est qu’on ne s’attend pas à ce que l’enfant prenne position ; la question ne doit même pas être formulée.

    Ce problème, qui se pose sans aucun doute au petit enfant de façon latente au début, est mis de plus en plus en évidence du fait que la tâche principale de la mère (tout de suite après celle qui a consisté à favoriser l’illusion) est de désillusionner. Cette tâche est préliminaire à celle du sevrage et nous la trouverons plus tard aussi parmi celles des parents et des éducateurs. En d’autres termes, cette question de l’illusion est inhérente à la condition humaine et nul ne peut finalement la résoudre pour soi-même quoique une compréhension théorique puisse fournir une solution théorique. Si tout va bien, la scène est prête, au cours de ce processus graduel de désillusionnement, pour les frustrations que nous désignons globalement sous le terme de sevrage. Mais il faut se souvenir que lorsque nous parlons des phénomènes groupés autour du sevrage – phénomènes que Mélanie Klein a décrits avec précision – nous supposons qu’il existe ce processus sous-jacent grâce auquel sont offertes les possibilités d’illusion et de désillusionnement progressifs. Si le processus illusion-désillusionnement est déformé, l’enfant ne peut parvenir à une chose aussi normale que le sevrage, non plus qu’à une réaction au sevrage, et se référer alors au sevrage en quoi que ce soit est absurde. Le seul fait de mettre fin à l’allaitement au sein n’est pas un sevrage.

    Le cas de l’enfant normal nous permet de comprendre l’énorme signification du sevrage. Lorsque nous observons la réaction complexe déclenchée chez un enfant donné par le processus du sevrage, nous savons que cela ne peut se dérouler chez cet enfant que parce que le processus d’illusion-désillusionnement est mené à bien si parfaitement que nous pouvons l’ignorer en parlant du sevrage réel.

    Nous supposons ici que l’acceptation de la réalité est une tâche toujours inachevée, qu’aucun être humain n’est affranchi de l’effort que suscite la mise en rapport de la réalité intérieure et de la réalité extérieure ; enfin, que cette tension peut être relâchée grâce à l’existence d’une zone intermédiaire d’expérience qui n’est pas mise en question (les arts, la religion, etc.) (cf. Rivière, 1936) ; cette zone intermédiaire est directement en continuité avec le domaine ludique de l’enfant qui est « perdu » dans son jeu.

    Dans la petite enfance, cette zone intermédiaire est nécessaire à l’instauration d’une relation entre l’enfant et le monde. Elle est rendue possible par un maternage suffisamment bon au stade primitif critique. La continuité (dans le temps) de l’environnement affectif extérieur et des éléments particuliers de l’environnement physique, tels que l’objet ou les objets transitionnels, joue à cet égard un rôle essentiel.

    Pour l’enfant, les phénomènes transitionnels sont admis parce que les parents reconnaissent intuitivement la tension inhérente à la perception objective, et que là où il y a objet transitionnel, il ne lui est pas posé de question quant à la subjectivité ou à l’objectivité.

    Si un adulte exigeait de nous que nous acceptions comme objectifs des phénomènes subjectifs, nous reconnaîtrions la folie ou en ferions même le diagnostic. Par contre, si un adulte peut trouver du plaisir dans une zone intermédiaire qui lui est propre sans rien exiger, nous pouvons alors reconnaître nos propres zones intermédiaires correspondantes et nous réjouir de trouver des points communs, c’est-à-dire une expérience qui coïncide dans l’art, la religion ou la philosophie, pour les membres d’un groupe.

    Je désire attirer particulièrement l’attention sur l’article de Wulff, auquel je me suis référé ci-dessus : le matériel clinique donné illustre exactement ce que je désigne sous la rubrique d’objets transitionnels ou de phénomènes transitionnels. La différence entre mon point de vue et celui de Wulff apparaît dans l’usage que je fais de ces termes particuliers et dans celui qu’il fait du terme « objet fétiche ». Il a ramené à la petite enfance quelque chose qui dans notre théorie ressort habituellement des perversions sexuelles. A mon avis, il n’a pas accordé dans cet article assez d’importance à l’objet transitionnel de l’enfant en tant qu’expérience primitive normale. Personnellement, je considère pourtant que les phénomènes transitionnels sont normaux et universels. De plus si nous étendons l’emploi du terme fétiche jusqu’à lui faire recouvrir des phénomènes normaux, une partie de sa valeur sera peut-être perdue.

    Je préférerais réserver le terme « fétiche » pour décrire l’objet employé en raison d’une hallucination d’un phallus maternel. J’irais même plus loin : il faut que nous gardions sa place à l’illusion d’un phallus maternel, c’est-à-dire à une idée qui est universelle et non pas pathologique. Si l’accent mis sur l’objet passe maintenant au mot illusion, nous nous rapprochons de l’objet transitionnel de l’enfant ; son importance réside dans le concept de l’illusion qui est une donnée universelle dans le domaine de l’expérience vécue.

    A la suite de quoi, nous pouvons admettre que l’objet transitionnel est virtuellement un phallus maternel, tout en étant à l’origine le sein, c’est-à-dire la chose créée par l’enfant et en même temps fournie par l’environnement. C’est dans ce sens que je pense qu’une étude de l’usage que fait l’enfant de l’objet transitionnel et des phénomènes transitionnels en général peut nous éclairer sur l’origine de l’objet fétiche et du fétichisme. Mais on perd obligatoirement quelque chose en remontant de la psychopathologie du fétichisme aux phénomènes transitionnels qui appartiennent aux origines de l’expérience et sont inhérents à un développement affectif normal.

    Résumé

    Nous avons attiré l’attention sur la richesse que nous offre l’observation des premières expériences de l’enfant normal telles qu’elles s’expriment principalement dans sa relation avec la première possession.

    Un rapport est établi entre cette première possession et les phénomènes auto-érotiques qui lui sont antérieurs, la succion du pouce et celle du poing : ainsi qu’avec ce qui apparaît plus tard : le premier jouet moelleux, animal ou poupée et les jouets de consistance dure. On examine le rapport de cette première possession à la fois à l’objet externe (le sein de la mère) et aux objets internes (le sein introjecté magiquement) bien qu’elle soit distincte de l’une et de l’autre.

    Les objets transitionnels et les phénomènes transitionnels appartiennent au domaine de l’illusion qui est la base de l’instauration de l’expérience. Ce stade primitif du développement est rendu possible par l’aptitude particulière que possède la mère de s’adapter aux besoins de son enfant, permettant de la sorte à celui-ci d’avoir l’illusion que ce qu’il crée existe réellement.

    Cette zone intermédiaire de l’expérience, pour laquelle ne se pose pas la question de savoir si elle appartient à la réalité intérieure ou extérieure (partagée), constitue la partie la plus importante de l’expérience infantile. Tout au long de la vie, elle se maintient dans cette expérience intense qui est du domaine des arts, de la religion, de la vie imaginative, de la création scientifique.

    On peut donc attribuer une valeur positive à l’illusion.

    L’objet transitionnel de l’enfant est désinvesti ordinairement petit à petit, surtout à mesure que croissent les intérêts culturels.

    Sur le plan de la psychopathologie :

    On peut définir la toxicomanie en termes de régression au stade primitif, où les phénomènes transitionnels ne sont pas mis en question.

    On peut décrire le fétichisme en termes de persistance d’un objet spécifique, ou d’un type d’objet qui remonte à l’expérience infantile dans le domaine transitionnel, lié à l’hallucination d’un phallus maternel.

    On peut décrire le mensonge et le vol en termes de besoin inconscient de l’individu de combler une lacune dans la continuité de l’expérience à l’égard d’un objet transitionnel.


    43 D’après un exposé présenté à la Société Psychanalytique Britannique le 30 mai 1951, Int.J. Psycho-Anal., XXXIV, 1953.

    44 N.D.T. Le terme « possession » est utilisé pour désigner « ce que l’on possède en propre » – first not me possession – première chose possédée en propre et que l’individu distingue de lui-même.

    45 Il est nécessaire de souligner que le terme employé ici est « possession » et non pas « objet ». Dans le texte dactylographié qui avait été distribué aux membres de la Société lors de la conférence, j’avais utilisé par erreur à un endroit le mot « objet » au lieu de possession, et il en est résulté une certaine confusion dans la discussion. On a fait remarquer que l’on considère habituellement que le premier objet « non-moi » (not me) est le sein. J’attire l’attention du lecteur sur le fait que l’on trouve à maints endroits chez Fairbairn le terme « transitionnel » (1952, p. 35).

    46 N.D.T. L’auteur utilise l’expression soft toy pour désigner un jouet mou, ou doux, moelleux au toucher – objet en peluche, poupée de chiffon, jouet de caoutchouc – par opposition aux jouets durs – en bois, en métal ou d’une matière rigide.

    47 On en a vu récemment un exemple dans le film Un enfant de deux ans va à l’hôpital par James Robertson (Tavistock Clinic), où l’enfant a une poupée de chiffon. Cf. aussi Robertson et al. (1952).

    48 Il existe en anglais une expression idiomatique : wool-gathering, « être dans la lune » (mot à mot : ramasser de la laine). Cela explique peut-être qu’elle signifie que l’on se situe dans la zone transitionnelle ou intermédiaire.

    49 Cf. Scott (1955).

    50 On en trouve d’excellents exemples dans l’unique article que j’ai trouvé sur ce sujet : « Fetichism and object choice in early childhood ». Psychoanal. Quart, 1946, 15, p. 450 (« Le Fétichisme et le choix de l’objet dans la petite enfance »), par Wulff, qui y étudie d’une façon claire le même phénomène ; toutefois, il appelle les objets des « objets fétiches ». Pour moi, ce terme ne me paraît pas correct et je le discuterai plus loin. Je n’ai connu en fait l’article de Wulff qu’après avoir écrit le mien, mais j’ai vu avec beaucoup de plaisir qu’un collègue avait déjà considéré que ce sujet méritait d’être traité et cela a étayé mon point de vue. Voir aussi : Abraham (1916) et Lindner (1879).

    51 La mère avait « appris avec le premier enfant qu’il était bon de donner un biberon une fois dans la journée tant qu’on nourrissait au sein », c’est-à-dire qu’elle admettait la valeur positive des substituts maternels ; elle parvint de la sorte à sevrer le plus jeune plus facilement que l’aîné.

    52 Voir aussi Freud (1921), p. 65.

    53 Marion Milner (1952, p. 181) a exposé clairement (à mon avis) un effet – et c’est l’effet principal – de la carence de la mère dans ce domaine au début de la vie d’un enfant. Elle montre que la carence maternelle suscite un développement du moi prématuré, avec une distinction précoce du mauvais objet par rapport au bon objet. La période d’illusion (ou ce que j’appelle la « phase transitionnelle ») subit des perturbations. Dans l’analyse ou dans diverses activités de la vie ordinaire, on peut voir comment un individu recherche sans cesse le lieu de repos précieux de l’illusion. De la sorte, l’illusion a sa valeur positive – Voir aussi Freud (1950).

    54 Pour moi, toute la technique du maternage y est comprise. Lorsque l’on dit que le premier objet est le sein, le mot « sein » est utilisé, à mon sens, pour désigner la technique du maternage aussi bien que l’organe lui-même. Il n’est pas impossible à une mère d’être une mère suffisamment bonne (telle que je la définis) même si elle nourrit l’enfant au biberon.

    A condition de ne pas oublier le sens large du mot sein, et d’inclure aussi la technique maternelle dans la signification globale du terme, on peut dire qu’il y a un rapport entre la formulation du premier développement d’après Mélanie Klein, et la conception d’Anna Freud. La seule différence qui subsiste est d’ordre chronologique, de peu d’importance en fait puisqu’elle disparaîtra automatiquement avec le temps.

     


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