• article issu de : http://www.laviefacile-enfant.com/0-3-ans/rythmes-de-sommeil-de-l-enfant-vs-accueil-collectif.html

    Rythme de sommeil de l’enfant à la crèche

    Rythme de sommeil de l’enfant à la crèche

    Dorothée D. a posé la question suivante :

     

    Bonjour
    Je travaille en crèche, nous accueillons de nombreux bébés actuellement et nous nous posons des questions sur le sommeil de ceux-ci. En effet, certains crie avant de s’endormir, d’autres crient en se réveillant, ce qui réveille les autres évidemment et du coup ils dorment peu. Actuellement, nous avons l’impression de passer notre temps à les lever  et les coucher car ils ne dorment que par 1/2 heure et certains ont besoin de plus et du coup sont grognons au réveil. Ce que nous ne comprenons pas c’est que même quand il n’y a pas d’éléments perturbateur (pas de bruit, peu d’enfants… ) ils ne dorment quand même que 30 minutes.

     

    Pourquoi pleurent’ils au réveil? Pourquoi luttent t’ils pour s’endormir? Pourquoi n’arrivent’ils pas à dormir davantage? Que pouvons nous faire?

     

    Voici la réponse de notre Pédiatre :  

     

    La maturation du sommeil dépend de la maturation cérébrale. Les rythmes sommeil-veille se mettent en place progressivement au cours des premiers mois de la vie. A peine ébauchés durant les deux premiers mois, ils deviennent plus nets ultérieurement vers trois mois, âge auquel les bébés commencent à faire leur nuit.

     

    Entre 3 et 6 mois, grâce aux donneurs de temps, s’établit un rythme de sommeil avec, vers 6 mois, trois siestes (matin, début d’après-midi et fin d’après-midi).

     

    Les « donneurs de temps » sont :

     

    • L’alternance jour/nuit et repos/activité
    • Les heures de coucher et de lever fixes
    • Les heures de repas fixes
    • Les rythmes sociaux (heures de travail des parents, heures d’arrivée et de départ à la crèche…)

     

    Entre 9 et 12 mois l’enfant passe à deux siestes par jour (fin de matinée et début d’après-midi). C’est une période où le rythme de sommeil peut être perturbé par l’angoisse de séparation.

     

    Entre 15 et 18 mois (âge d’acquisition de la marche), l’enfant ne fera qu’une sieste par jour, en début d’après-midi. Cette sieste cessera vers l’âge de quatre ans.

     

    Les cycles de sommeil sont de 50 minutes de 0 à 3 mois, de 70 minutes de 6 mois à 2 ans et de 90 à 120 minutes à partir de trois ans.

     

    Chaque enfant est différent et la maturation du sommeil variable. Il y a de gros dormeurs et de petits dormeurs, des couches tôt, des couches tard et chacun doit bénéficier de la qualité et de la quantité de sommeil dont il a besoin.

     

    Vous travaillez dans une crèche et la proximité rend parfois difficile la nécessité du respect  » à la carte » des besoins de chaque enfant. Sachez repérer pour chacun les petits signes de fatigue : bâillements, pleurs, frottements des paupières, perte d’intérêt pour l’entourage… Proposez alors le doudou et le rite de mise au lit dans un environnement calme.

     

    Si cela est possible dans votre crèche, mieux vaut coucher les enfants dans de petits dortoirs séparés selon l’âge et les besoins constatés, que tous ensemble où ils risquent de se réveiller les uns les autres et de perturber leur sommeil…

     

    Il est très fréquent de constater que les bébés sont très fatigués après leurs journées de crèche où ils sont stimulés par l’environnement et leur sommeil perturbé par la promiscuité. Ils s’endorment tôt le soir et dorment beaucoup le weekend.

     

    Ceci peut être un sujet de réflexion collective de votre équipe de nounous avec l’encadrement puéricultrice/éducatrice et les familles afin de trouver des pistes d’amélioration.

     

    Docteur Salomon-Pomper, le Pédiatre

     

     

     



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  • article issu de : JDPPetite Enfance • mai/juin • 2013 N°82


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    article issu de : http://genevieve.cavaye

    L'enfant et le jeu

    Le jeu est une activité indispensable au développement psychique et physique d'un enfant. En ce sens, c'est une activité qui doit être prise très au sérieux pour les parents et les éducateurs qui souhaitent le développement harmonieux de la personnalité de leur enfant.

    Quelle définition donner au jeu ?

    On peut appeler "jeu" toute activité dont le seul objectif est le plaisir. Le jeu va aider le tout-petit à accéder au "je". L'enfant va utiliser le jeu pour faire comme s'il était indépendant et il va devenir ainsi peu à peu indépendant. Le jeu va lui permettre de s'affirmer en tant qu'individu, il va jouer à son autonomie et il va apprendre ainsi à devenir autonome. Les jeux sont de toutes les époques et de toutes les latitudes.

    Le jeu de la petite enfance (0 à 2 ans)

    Le jeu commence dès les premiers mois :

    - jeu avec les parties du corps, les pieds, les mains,

    - jeu avec les objets actuels de notre civilisation occidentale : jeu avec les hochets en tous genres, les tapis d'éveil. Le bébé en manipulant ces objets, en les triturant, en les mordillant, en les jetant, prend conscience de son propre corps et de la réalité extérieure. Il commence à classer le monde en deux catégories, le moi et le non-moi.

    - jeu avec les doudous, les peluches qui vont être traînés en tous lieux pour aider l'enfant à mieux appréhender les situations inconnues. C'est la fonction de l'objet appelé "transitionnel" par les psychologues qui va rassurer l'enfant et lui faciliter la séparation d'avec ses parents à la crèche ou à l'école maternelle,

    - jeu du "coucou" qui permet à l'enfant d'entrer en contact avec les personnes qui s'occupent de lui. Les premiers fous rires lorsque le papa ou la maman se cache sous un drap, une couverture. Le plaisir est pris à la fois par la répétition de l'action qui permet d'anticiper le plaisir, mais il réside aussi dans l'inversion des rôles quand le bébé est invité à se cacher à son tour et disparaître au regard de maman ou de papa. Ces jeux d'apparition et de disparition de personnes ou d'objets vont ouvrir la voie à la mentalisation. L'objet ou la personne disparue peuvent ainsi rester présentes dans la pensée et ce qui permet de supporter l'absence. Le processus psychique en jeu ouvre ainsi la voie au langage qui permet de nommer l'objet absent. C'est la porte d'accès à la fonction supérieure de l'intelligence : l'accès à la fonction symbolique.

    - Le jeu des routines, jeu de "la petite bête qui monte", du "dada sur mon cheval", jeu répété attendu, sollicité, premières interactions "gratuites" c'est-à-dire sans nécessité de nourrissage ou de soins avec l'adulte.

    - vers 18 mois, les jeux autour du miroir contribuent à la reconnaissance de soi. Ils sont source de plaisir, avec ou sans la participation de l'adulte. L'enfant prend conscience de son corps, de son individualité. Lacan parle du "stade du miroir" comme un moment très important dans le développement psychique de l'enfant puisqu'il prend conscience de son individualité avec jubilation.

    Le jeu des premières années (2 à 6 ans)

    - Tous les jeux du faire-semblant qui sont justement le champ d'exercice de la fonction symbolique : faire semblant d'être pompier, le roi, le soldat, la reine, le papa, la maman etc... Ils sont peut-être le symbole même du jeu enfantin : "je serais la reine et tu serais le roi". L'enfant joue au théâtre de la vie et se met en scène pour mieux se préparer à son rôle d'adulte.

    -Jeux de peinture, dessins, qui permettent aussi de laisser une trace écrite et de développer aussi l'axe symbolique.

    - Les jeux autour de la maîtrise du corps : jeux qui permettent à l'enfant de s'exercer à tous les mouvements possibles : la course, le saut, l'équilibre. Les jeux de plein air, les jeux des toboggans, des poutres, de ballon. Attraper, lancer, faire rouler, traîner , tirer, etc...Ce sont des jeux essentiels au développement psychique de l'enfant. Le développement de l'intelligence et du corps sont ici étroitement associés. L'un ne pourrait se faire sans l'autre.

    - Jeux avec l'eau : transvaser, remplir, verser, éclabousser, boucher etc...

    - Jeux avec la pâte à modeler pour dire des choses avec ses doigts pour exercer son imaginaire, maîtriser la matière, déployer sans risque ses fantasmes.

    - Les chants, les comptines, les jeux musicaux éveillent l'attention, sollicitent l'écoute, affinent la discrimination auditive qui va aider à l'acquisition du langage oral et même du langage écrit.

    - Jeux qui permettent de s'affirmer en tant qu'individu sexué : dès l'âge de 20 mois, le jouet choisi est fonction du sexe de l'enfant. Le jouet devient alors l'emblème de son sexe tout autant que le support du jeu. Le garçon s'approprie la voiture, la fille la poupée. Ce qui n'interdit ni à l'un ni à l'autre d'expérimenter de temps à autre les jouets de l'autre sexe.

    Ouvrons ici une petite parenthèse sur le jeu guerrier.

    Le jeu guerrier

    Quelle doit -être l'attitude du parent ou de l'éducateur face au problème de l'achat du jouet guerrier ?

    Le jouet guerrier répond aux fonctions classiques de tout jouet :

    -Il permet au petit garçon d'ouvrir une aire de fantasme où il va donner libre cours à son imaginaire.

    -Il lui permet aussi d'imiter l'adulte et de s'affirmer fantasmatiquement comme un petit adulte mâle en réduction. C'est pour cela que le jouet guerrier sera hélas plus "à la mode" dans les pays ou les enfants vivent des faits de guerre.

    Si les parents s'avisent d'interdire avec autoritarisme le jeu guerrier, cela n'empêchera pas l'enfant qui a envie de s'exprimer ainsi d'utiliser toutes sortes d'objets pour simuler une arme.

    L'achat du jeu guerrier (figurines de soldats, matériel de guerre...) est en partie lié à la position idéologique des parents vis à vis des problèmes qui surgissent entre les différents pays. Faut-il privilégier le recours à la force armée ou bien à la diplomatie ? Les événements actuels en Afghanistan, en Irak, en Israël, en Palestine... rendent ce dilemme très aigu. Chaque famille a son point de vue dans ce domaine et cela aura sans doute une influence sur l'achat de ces jeux plus ou moins réalistes, qui sera toléré dans une famille, encouragé dans une autre ou interdite ailleurs.

    Quoi qu'il en soit , le jouet étant l'outil médiateur qui permet d'exprimer son fantasme, le jouet guerrier qui ne ressemble que de très loin à une vraie arme correspond davantage à cette fonction. Il faut peut-être laisser les jouets très réalistes qui copient vraiment la réalité aux amateurs spécialisés de modèles réduits.

    En tout état de causes, l'adulte doit toujours avoir un oeil sur les jeux de l'enfant. Modérer par exemple l'activité quand elle devient trop répétitive, qu'elle devient la source d'une trop grande excitabilité (avec les figurines ou les panoplies ) ou qu'elle se développe au détriment d'autres activités (sur les consoles de jeu qui simulent la guerre notamment).

     

    Le jeu des 6 -12 ans : jeux de la socialisation

    A cet âge là, c'est le jeu avec ses pairs que l'enfant apprécie surtout. Ils se caractérisent le plus souvent par des règles de jeu qui sont une préfiguration de ce que sera la vie en société avec ses règles, ses contraintes et ses satisfactions. Ce sont en conséquences les jeux éducatifs par excellence puisque ils démontrent à l'enfant le bien fondé de la loi.

    C'est l'âge de l'initiation aux jeux sportifs qui sont la copie, adaptée à l'âge, des sports pratiqués par l'adulte.

    C'est aussi l'âge des jeux de société qui sont également prisés par les adultes et qui permettent de se mesurer, en famille, aux parents.

    Dans nos sociétés occidentales, les jeux vidéo prennent une place grandissante. Certains parents s'interrogent sur le bienfait ou le danger de ces jeux. Si l'enfant les utilise pour s'isoler de la réalité extérieure, ils peuvent alors révéler la difficulté pour l'enfant à établir des liens sociaux. Dans ce cas, les jeux vidéo ont mis à jour un symptôme dont il faut s'occuper. Mais dans la plupart des cas, l'enfant invite ses copains à essayer son nouveau jeu et lui-même est invité. Les enfants discutent de ces jeux ou les échangent et si l'adulte veille à ce que ces jeux n'empiètent pas sur le temps consacré à d'autres activités, si les parents posent certaines limites, il peuvent au contraire faire du lien et contribuer à la socialisation.

    Les jeux des premières années ne sont pas abandonnés pour autant : ils sont soit adaptés aux possibilités grandissantes de l'enfant, pour les activités artistiques notamment, soit repris tels quels, et constituent alors un espace de régression nécessaire : le doudou, les poupées, les peluches sont souvent conservés bien au delà de ce qu'il est permis dans les manuels de psychologie !

    Les jeux symboliques sont aussi largement privilégiés. L'enfant s'y exerce avec délectation comme pour une répétition générale de ce qu'il sera à l'âge adulte. Pouvoir extrême : l'erreur est autorisée, il peut donc changer de rôle à volonté et il pressent que la vie ne lui accordera pas tant de liberté.

     

    Le jeu est donc une nécessité vitale dans le développement d'un enfant. Le rôle de l'adulte qui présente ces jeux, les accompagne, les surveille, et accorde une part d'autonomie est également capital. Le jeu peut aussi aider l'adulte à devenir parent. C'est ce qui est recherché dans les ludothèques où les parents peuvent, en accompagnant leur enfant, rencontrer d'autres parents, se rassurer auprès des autres lorsqu'ils se trouvent sans réponse devant des problèmes éducatifs.

     

     


    Petite bibliographie pour ceux qui veulent approfondir la question :

    BACUS A. Bébé joue. Les jouets de l'enfant, de la naissance à trois ans, Paris, Marabout, 1998.

    BRAZELTON T. B. Points forts, Paris, Stock-Laurence Pernoud, 1992.

    BROUGERE G. Jeu et éducation, Paris, L'harmattan, 1995.

    DOLTO F. Les étapes majeures de l'enfance, Paris, Gallimard, 1994.

    WINNICOTT D. W.  Jeu et réalité, Paris, Gallimard, 1975.



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  • article issu de : http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=SPI_038_0065

    La crèche est-elle un espace d’éveil aux sons et à la musique ?

    La chose est entendue. Depuis les années 1980, les crèches ont intégré la présence de la musique par le biais des disques, ou de l’activité sonore et musicale (exploration d’instruments, séquences de chansons et comptines). À l’aide d’un musicien intervenant, beaucoup d’équipes se sont lancées dans l’aventure et ont trouvé chez les enfants des échos gratifiants. Le jeune enfant est non seulement sensible à la musique, à la voix chantée, aux sons de l’environnement, mais il se montre aussi particulièrement créatif dans ses jeux sonores.

    Premier jour de crèche, premier bain sonore de la collectivité. D’abord l’acoustique, des acoustiques différentes : les couloirs résonnants, la section généralement sonore, la salle de change aux sons métalliques (par la présence de carrelage), la pièce de repos enfin aux sons plus tamisés. Premier jour de crèche, première découverte de la voix de la personne référente, et de toutes les voix alentour. Voix d’adultes et d’enfants, dialogues, cris, mélodies, appels… Sons des objets usuels, des jouets, de l’interphone, musiques éventuelles complètent ce kaléidoscope audiophonique. À la fin d’une journée, tous, enfants et adultes, éprouvent une fatigue auditive réelle, souvent perceptible par une montée significative du niveau sonore des voix.

    Quel lien l’enfant peut-il effectuer entre son univers familier de la maison, lentement repéré, et cet univers particulièrement riche, intense et changeant ?

    La première question que pose l’éveil sonore à la crèche commence par la prise en compte de ce bouleversement. Il faudrait alors imaginer des moments réguliers de calme, en petit groupe, avec très peu de sons, qui en écho du vécu de la maison, assurent un sas, un rappel, une tranquille exploration.

    Quelle utilisation fait-on de la musique ? À cette question, beaucoup d’auxiliaires de puériculture et d’éducatrices répondent que la musique calme les enfants et qu’elles choisissent des moments de fatigue ou d’excitation pour chanter ou choisir une musique et l’écouter. Il est vrai que la musique, non pas calme, mais intéresse, attire, permet une écoute et une concentration. D’autres fois, elle accompagne au contraire le besoin de mouvement naturel chez les enfants. Aussi faut-il resituer la fonction éducative, culturelle et artistique d’un éveil musical. On privilégiera toutes les situations où le son et la musique sont sources de créativité, d’expression et de jeu. Chanter avec quinze ou vingt enfants à la crèche peut être un véritable plaisir, le partage d’une émotion collective. Chanter avec cinq enfants est très différent. On peut repérer chaque voix, les mouvements qui l’accompagnent, valoriser le rythme trouvé par un enfant, improviser une mélodie sur une comptine connue, associer un jeu instrumental ou une danse… L’intérêt principal de ce moment privilégié réside dans l’écoute mutuelle entre l’adulte et chacun des enfants, et des enfants entre eux. Cette écoute est précieuse, puisqu’elle conditionne directement la perception que l’enfant peut avoir de lui-même. Il est vraiment primordial que chacun, le plus souvent possible, puisse développer cette écoute de soi pour pouvoir évoluer au milieu des autres et profiter de l’environnement.

    La musique, considérée comme temps de découverte et de partage entre adultes et enfants, n’est pas chose facile. Jouer avec des sons nécessite une maîtrise de sa voix, une connaissance des instruments et de leur usage, une confrontation personnelle aux phénomènes sonores. L’adulte non musicien doit « travailler » cette matière avant de se lancer. Une pratique musicale personnelle devra être complétée par une approche spécifique de l’activité sonore avec de jeunes enfants. Cela est évidemment l’idéal que l’on souhaite et que beaucoup de professionnels souhaitent également. Toutefois, sans formation musicale particulière, il est possible de ménager des temps agréables autour de la musique. J’en donnerai quelques exemples ici :

    • créer des espaces-temps en petits groupes le plus régulièrement possible ;

    • solliciter les parents pour venir chanter à la crèche, participer à un temps de jeu commun, apporter une chanson de la maison bien connue de l’enfant, ou dans une autre langue, un instrument de musique ;

    • enregistrer quelques comptines avec les enfants ou entre collègues à offrir aux parents ;

    • chercher des objets usuels ou des matières sonores (en veillant aux critères de sécurité) à mettre à disposition au milieu des jouets ;

    • chanter seul ou avec les collègues, des chansons dans différents styles et pas seulement des comptines pour enfants (en s’aidant de disques ou de livres) ;

    • écouter des extraits de disques comme une activité à part entière, en regardant les pochettes avec les enfants, ou les livres qui les accompagnent.

    Et bien d’autres idées viendront avec la pratique et l’apport de chacun.

    La musique est intimement liée à tous les autres modes d’expression du petit enfant, et participe pour une part essentielle à son développement. C’est pourquoi, dans la période de la naissance à 3 ans, nous allons privilégier l’expression libre et lui permettre de tisser des liens avec un environnement sonore varié. Loin de tout apprentissage précoce, il s’agit de partager des émotions, d’échanger des expériences, de jouer sans souci de rentabilité.

    Entre éveil et acquisition, entre le geste et l’expression sonore

    Dès les premières images de Se mouvoir en liberté [1]  Film réalisé par Anna Tardos et Agnès Szanto, Institut... [1] , j’ai éprouvé une sensation intense, un parallèle évident entre le fait de reconnaître à l’enfant, non seulement ses propres capacités motrices, mais également la capacité de les développer par lui-même, sans aide particulière de l’extérieur, et celui d’entendre, repérer, apprécier ses capacités d’exploration du monde des sons et de la musique. À travers ces images où les enfants explorent leurs propres mouvements en fonction des objets qu’ils manipulent ou des espaces qui les entourent, se révélait de façon limpide la continuité d’une exploration plurisensorielle que le petit développe à partir de son propre corps. Sensations de toucher, liées à la matière des objets, sensations proprioceptives dans l’effort que demandent certaines actions, sensations de la langue et de la bouche, sensations visuelles, lorsque l’enfant passe d’une position à l’autre ou modifie la tenue de l’objet, auditives enfin, qui l’entraînent d’un endroit à l’autre, ou lorsqu’il se met à chantonner, ou encore dans ses recherches sonores à partir un geste donné pour actionner un objet. Quelle perception guide un mode d’exploration particulier ?

    Le film montre à quel point l’activité autonome de l’enfant est pour lui source de plaisir. Pas un plaisir lié à la rencontre avec autrui, dimension si souvent mise en avant, mais un plaisir à découvrir pleinement les effets de ses propres actions. Parfois, une entreprise n’aboutit pas à son terme ; peu importe, l’enfant cherche d’autres stratégies ou passe à un autre centre d’intérêt. La frustration est peu présente puisque l’enfant n’est pas en attente de l’adulte qui va répondre à sa demande. Lorsque le geste créé par l’enfant produit un résultat intéressant, démarre alors ce fameux plaisir de la répétition puis de la variation. Variation dans l’ampleur, l’intensité, le rythme, la vitesse… Il s’agit d’un véritable travail d’adaptation que l’enfant met en œuvre avec son environnement. La variation et ses applications sont, on le voit, largement communes à l’exploration corporelle ou sonore.

    Cathy a 8 mois. Elle étonne par sa qualité de présence à ses propres mouvements. Chaque geste des mains est maîtrisé et coordonné à un mouvement d’ensemble. Elle semble très à l’aise lorsque, faisant pivoter une cuvette en plastique du bout du pied, elle trouve la position d’équilibre, en appui sur son avant-bras. Ce qui étonne, c’est donc qu’elle trouve la position idéale et juste pour pouvoir poursuivre son jeu confortablement.

     

    À 8 mois, je rencontre Thomas en crèche familiale. Au milieu d’un petit groupe, il a rampé, cherché et emporté le rahmagong (tambourin à poignée) pour le rapprocher d’un autre instrument identique, de l’autre côté de la pièce. Il récupère la baguette qui se trouvait à côté et se met à taper régulièrement sur un des tambourins, puis sur l’autre, revient au premier puis au second, comme pour expérimenter la différence de hauteurs. Il ramène son doudou, tapote avec, le son n’est plus le même. Il tourne la baguette et tape la peau avec le manche en bois, puis revient au côté en caoutchouc. Il semble le préférer. Son doudou est maintenant rejeté, sa voix accompagne chaque coup donné, ou parfois, le bras remuant en l’air. Et puis recommence l’alternance des sons du tambourin. Est-ce un jeu moteur, un jeu instrumental, un jeu vocal, une expression globale ?

    De toute évidence, c’est le son qui l’attire mais son corps adapte ses mouvements, son frappé, son rythme, et le geste vocal est tout aussi présent. Regardée de multiples fois en vidéo, cette séquence fait apparaître la qualité d’investissement de cet enfant, son degré de concentration, l’écoute de soi au regard de la découverte d’un objet extérieur, le son devenant passerelle entre l’intérieur et l’extérieur du corps. Cette séquence, comme la première, s’est déroulée sans intervention de l’adulte. Cela ne veut pas dire que l’enfant n’a pas écouté, échangé musicalement avec un adulte auparavant, mais c’est dans ces moments privilégiés de jeu seul, en toute sécurité affective, qu’il semble le mieux profiter de ses acquis, et prendre plaisir à de nouvelles découvertes.

    Nous avons tous une tendance, face à un être qui ne sait pas, à montrer la bonne utilisation d’un objet, bien plus, à faire à sa place. Car l’adulte se pose toujours la question de son utilité. Ce n’est pas facile en effet de passer du temps à simplement écouter, regarder. Cela permet pourtant de repérer, d’apprécier l’investissement et les multiples façons dont l’enfant accueille la nouveauté et développe son activité. Et pour cela, l’enfant a besoin de temps. Pour que l’enfant apprenne « à travers les sensations internes et externes qu’impliquent les mouvements variés et sûrs de son propre corps [2]  Citation tirée du film Se mouvoir en liberté. [2]  », il faut que soit assurée la continuité de son expérience. Si l’attention de l’enfant est entrecoupée par un appel, une stimulation ou simplement trop de bruit ambiant, l’activité en cours peut à tout moment s’interrompre. C’est pourquoi le premier rôle de l’adulte est bien de garantir les moyens de cette expérience dans le temps. Ceci implique le dosage des stimulations, voire de longs moments de jeu autonomes, y compris lorsque l’enfant joue avec plaisir et donne tellement envie d’intervenir. Ceci n’est pas l’apologie du « tout laisser faire » ou du « ne jamais intervenir », mais une capacité, un « effort » de la part des adultes à laisser cette grande liberté d’implication, la venue d’une implication volontaire.

    La musique à la crèche peut permettre de ménager des moments précieux et riches, à condition de respecter le temps de chacun. À travers la musique, les petits nous apprennent à grandir, à faire évoluer nos pratiques, à nous découvrir autrement, plus sensibles, plus authentiques et créatifs.

    Notes

    [*] Chantal Grosléziat est directrice de l’association Musique en herbe.

      www. musique-en-herbe. commusique-en-herbe@ wanadoo. fr

    [1] Film réalisé par Anna Tardos et Agnès Szanto, Institut Pikler, Budapest, 1995.
    [2] Citation tirée du film Se mouvoir en liberté.

    Résumé

    Français

    À travers la musique, l’enfant s’exprime et découvre toutes les possibilités de son corps et de sa voix. Se mouvoir en rythme ou imiter vocalement les sons de son environnement sont pour lui aussi familiers que le fait pour nous, adultes, de marcher, de danser, de parler.
    À travers son éveil sensoriel, il acquiert progressivement des savoir-faire, des techniques de plus en plus complexes. La crèche, lieu qui accueille de nombreux enfants pendant la plus grande partie de leur temps d’éveil jusqu’à leurs 3 ans, constitue une occasion privilégiée d’aborder différents modes d’expression artistique. La musique, matière éminemment affective et relationnelle, occupe une place fondamentale. Mais comment se présente-t-elle à la crèche, avec quels objectifs, selon quelles modalités et par quels moyens ? Ne vaut-il pas mieux une crèche silencieuse à une crèche musicale ?
    Quels sont les enjeux d’un éveil à la musique, pour les jeunes enfants tout d’abord, et les professionnels qui les accueillent ?

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  • article issu de : http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=SPI_024_0071

    Le jeu est omniprésent : sens d’une démarche éducative et pédagogique, il est objet de réflexions, d’observations et de pratiques. La place accordée au jeu est en interaction avec le regard porté sur l’enfant et son éducation. Dans cette structure, les adultes – professionnelles et parents – considèrent que l’enfant est un puer ludens : pour lui, jouer c’est grandir, c’est communiquer, c’est vivre. Le jeu permet la rencontre de soi, la rencontre de l’autre.

    Nourries de savoirs référentiels – Rousseau, Fröbel, Decroly, Claparède, Wallon, Piaget, Château, Winnicott, pour citer quelques figures emblématiques ayant réfléchi sur le rapport enfant-jeu –, les professionnelles s’inscrivent dans une philosophie éducative : l’enfant est jeu, « le jeu est son métier », le jeu permet un développement global harmonieux (sensori-moteur, affectif, cognitif, social), le jeu est médiation.

    Par le jeu et dans le jeu, l’enfant est acteur de sa propre construction identitaire ; par le jeu et dans le jeu, l’enfant est sujet. Être sujet, c’est être dans une relation à l’autre. L’enfant, dès sa naissance, même avant sa naissance, est sujet de jeu. « Toc, toc, toc, es-tu là ? » Un petit pied s’agite, frappe le ventre de maman, les parents sont émus, ils rient et souvent recommencent, « toc, toc, toc… ». Le jeu s’installe, la relation s’affirme, le plaisir est. L’espace de jeu est créé : joie et plaisir en sont les fondations.

    Le jeu est un fait social : il s’inscrit dans des projections collectives, dans une image de l’enfant, dans une représentation de sa place dans l’éducation. Le petit d’homme est un être à éduquer. Des interrogations, des prises de positions jaillissent : un sens de la démarche éducative et pédagogique s’établit. Certes, le petit d’homme est un être à éduquer (nous en tirons nos nom et objectif professionnels) ; certes, la relation adulte-enfant est asymétrique (il ne s’agit pas d’escamoter « l’état d’enfance » en le chargeant de responsabilités d’adultes), mais aussi la confiance peut lui être accordée si l’on croit en ses capacités, ses « compétences ». Dans cette approche, l’enfant rejoint le jeu, le jeu rejoint l’enfant, le jeu est la vie de l’enfant… ; tous deux sont reconnus, chacun a « une valeur en soi ». Toutes les interrogations ne sont pas pour autant levées. Le jeu est un terme polysémique et, dans la pratique professionnelle, il se décline sous différentes modalités, selon l’opposition « classique » jeux libres/activités dirigées. Les jeux libres ou spontanés correspondraient à la définition générale du jeu posée par Huizinga [1]  J. Huizinga, Homo ludens : essai sur la fonction sociale... [1] , reprise par Roger Caillois [2]  R. Caillois, Des jeux et des hommes : le masque et... [2]  : c’est une activité libre, séparée, incertaine, improductive, réglée, fictive. La notion de liberté est primordiale, ce qui écarterait de la sphère ludique les « activités dirigées » où le jeu ne serait, selon l’expression de Gilles Brougère, qu’une « ruse pédagogique [3]  G. Brougère, Jeu et éducation, Paris, L’Harmattan,... [3]  ». Le jeu ne serait alors qu’un exercice, selon sa correspondance étymologique latine ludus, école, exercice. Nous avons constaté un glissement sémantique, signifiant, selon nous : à l’emploi du terme « activités dirigées » est préféré celui d’« ateliers d’éveil » : ateliers de peinture ou de dessin, atelier de manipulation (terre, pâte à modeler, à sel, semoule), atelier musical, sensoriel, corporel, ou encore atelier contes et histoires. Le terme « atelier » renvoie à l’image de l’artisan, de l’artiste qui crée. Si dans ces ateliers, des consignes sont posées pour l’équilibre et dans le respect d’une vie en collectivité, l’objectif est celui d’une expression libre, improductive, incertaine. Cela ressemble à un jeu, cela doit être un jeu. L’atelier est, disons, « accompagné » par l’organisation dans l’espace et dans le temps, par une mise en place matérielle, par une offre de supports. Venons-en au terme « éveil » : son emploi sous-tend une démarche différente que celle contenue dans le terme « dirigé », la conduite de l’adulte n’a pas le même sens. Nous nous permettons de penser que « éveil » renvoie à nos histoire et identité professionnelles. Friedrich Fröbel (1782-1852) est le père fondateur du jardin d’enfants, premier lieu professionnel des jardinières d’enfants, appellation qui a perduré jusqu’en 1973, date du diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants. Le projet de Fröbel porte sur une pédagogie de la prime enfance et une théorie du jeu : il conçoit une « pédagogie de la vie » où l’enfant est en étroite relation avec la nature. « L’enfant n’a pas seulement une nature spécifique. Sa spécificité est bien plus profonde : il est la nature en train de se produire, natura naturans [4]  M. Soétard, Friedrich Fröbel : pédagogie et vie, Paris,... [4] . » Pour Fröbel, l’enfant est « germe d’une nouvelle vie ». « Il s’agit d’organiser autour de la jeune plante un environnement favorable à son développement. » Tel un jardinier qui arrose, avec précaution et patience, le germe, les jeunes pousses pour qu’ils grandissent, s’épanouissent, la jardinière d’enfants doit « arroser », par des soins attentifs, les jeunes enfants afin que leurs potentialités, les dispositions qui sont en eux par nature, puissent s’éveiller, grandir et s’épanouir.

    Le jeu est sens, le jeu est acte. Il recouvre, dans notre pratique professionnelle, la totalité de la notion de « libre jeu » formulée par Gilles Brougère [5]  G. Brougère, « Libres jeux », Éducation enfantine,... [5]  : « Le libre jeu suppose une intervention indirecte […] : il s’agit d’observer et de modifier l’environnement en apportant des références aux enfants afin qu’ils mettent en scène des situations plus riches, et qu’ils aillent plus loin, tout en s’appuyant sur leurs initiatives. […] Il faut donner à l’enfant la possibilité de progresser dans son jeu, sans le diriger. » Ainsi, en est-il de l’organisation de « l’espace-bébés » : le tout-petit allongé (sur le dos, sur le ventre) sur un tapis de mousse, blotti dans des coussins, assis en face-à-face dans un transat, « joue » librement avec ses mains, ses chaussettes, le hochet à sa portée ; « joue » avec l’autre, le « copain » par une décharge motrice où les pieds de l’un frappent les pieds de l’autre ; « joue » avec l’adulte, le parent ou le professionnel, dans un jeu d’écholalies, de gazouillis ; « joue » dans le doux effleurement du visage, par une tendre tonalité de la voix, dans une complicité du regard : « Front petit front, Yeux petits yeux, Nez de cancan, Bouche d’argent, Menton fleuri, guili, guili… » Le sourire s’esquisse, le plaisir se signifie, la relation s’installe, les liens se tissent, le jeu est vie. Le jeu, au fil des jours, de la croissance de l’enfant, va se diversifier. L’enfant explore, expérimente, manipule, construit et déconstruit, cherche, propose, demande, l’enfant vit : tout peut être support de jeu, de jeux. La petite cuillère, la bassine, le carton, les brindilles, la fourmi qui court, les feuilles, la flaque d’eau, le trou du grillon dans la terre, le vent…, tout est source de découvertes, de plaisir ; il suffit dans un lieu d’accueil collectif de la petite enfance de permettre des possibles.

    Dans notre ère culturelle, les médiations s’établissent davantage par l’intermédiaire de l’objet que par le corps : ainsi l’éducation est plutôt « distanciale » que « proximale ». Dans ce cadre, les jouets sont les « objets » privilégiés destinés à l’enfance. Georges Reddé souligne le rôle séparateur mais aussi unifiant des jouets. Conçus, choisis par les adultes professionnels dans notre structure, ils déterminent ce que cet auteur nomme « le parc des jouets » : « La diversité des jouets et la structure [du parc de jouets] qui en sous-tend l’assortiment concrétisent la mise en relation de l’image que les adultes ont de l’enfance, des étapes de développement et des stratégies éducatives avec les motivations et les intérêts, les pulsions partielles et plus ou moins anarchiques, les compétences et les savoir-faire spécifiques qu’expriment leurs enfants […] les jouets sont à considérer comme des médiateurs proposés à l’activité de l’enfant, des expressions culturelles dont on attend qu’elles stimulent, induisent et entretiennent la croissance et le développement, des supports matériels sémiotisés, investis au cours des interactions [6]  G. Reddé, « Les parcs des jouets », Autrement, 133,... [6]  ».

    Dans toutes les structures d’accueil de la petite enfance, des jouets multiples et variés sont proposés aux enfants de tout âge. Nous pouvons faire un inventaire typologique : des jouets sensori-moteurs : hochets, portiques pour bébés, culbutos, boulons à visser, parcours de perles à déplacer, cubes, etc. ; de nombreux jouets moteurs : trotteurs, tricycles, voitures, tracteurs – nous sommes dans une zone semi-rurale –, ballons, cerceaux, toboggans, structure d’escalade, etc., car nous bénéficions d’un vaste espace extérieur et intérieur, des jeux et des jouets d’imitation : cuisine et dînettes, poupées et accessoires (habits et articles de puériculture type poussettes, landaus), garages et accessoires, téléphones. Les jeux d’imitation sont aménagés en « coins », ce qui procure à l’enfant ou au petit groupe qui y évolue un contexte maîtrisable – en particulier du fait de la miniaturisation –, un cadre stable où il pourra exprimer librement ses projections et perceptions, un espace de socialisation assez loin du regard pour se sentir autonome, assez près pour se sentir sécurisé. Il faut aussi mentionner les marionnettes et les déguisements, supports de création et d’imaginaire, et les jeux de tâtonnement expérimental et de logique, type puzzles, encastrements, jeux de construction. Nous n’employons pas dans notre structure la terminologie « jeux éducatifs » car nous la jugeons redondante dans la mesure où nous considérons que tout jeu est éducatif. Dans notre pratique, nous veillons à une rotation de l’aménagement de l’espace et du « parc à jouets », pour éviter une certaine routine, voire un conditionnement, afin que la curiosité, la découverte soient toujours sollicitées. De même, nous nous attachons à une qualité d’offre : des jouets solides, esthétiques, pertinents et rangés…, tout en permettant bien sûr le jeu spontané ; en effet, nous pensons que des jouets « mis en vrac », mélangés, dispersés dans tout l’espace perdent leur fonction de structuration.

    Le jeu est plaisir, le jeu est joie ; quand il est partagé les complicités s’installent entre l’adulte et les enfants : Laetitia a inventé « le jeu de la queue du loup » : un bout de tissu à la ceinture, c’est bien sûr la queue du loup ; le loup court, court, les enfants courent, courent après la queue du loup, un enfant attrape la queue du loup, il devient loup, le loup court, court, ainsi de suite… Que de rires, de jubilation ! Nous avons retrouvé les jeux de notre enfance : « Passez pompon les carillons », « Le petit train », celui qui fait tchou, tchou. « Le facteur n’est pas passé, il ne passera jamais », « Bateaux sur l’eau »… et plouf ! La chaîne des générations, des langages fait maillage. Le jeu à la rencontre de soi, à la rencontre de l’autre. Le jeu, c’est le métier de l’enfant, le jeu, c’est notre métier. Le jeu, c’est la vie et nous aimons la vie.

    Notes

    [*] Christine Aussaguel, Laetitia Mialhe, Nadine Pécondon-Lacroix, éducatrices de jeunes enfants.
    [1] J. Huizinga, Homo ludens : essai sur la fonction sociale du jeu, Paris, Gallimard, 1951.
    [2] R. Caillois, Des jeux et des hommes : le masque et le vertige, Paris, Gallimard, éd. rev. et augm., 1967.
    [3] G. Brougère, Jeu et éducation, Paris, L’Harmattan, 1995.
    [4] M. Soétard, Friedrich Fröbel : pédagogie et vie, Paris, Armand Colin, 1990, p. 52.
    [5] G. Brougère, « Libres jeux », Éducation enfantine, n° 7, 1991, p. 10-12.
    [6] G. Reddé, « Les parcs des jouets », Autrement, 133, Jouer, 1992, p. 93-106.

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  • article issu de : http://www.lacolline.lu/fr/activites/activites-libres

    Activités Libres

    A travers le jeu l’enfant se construit et apprend à communiquer, c’est une source de plaisir.

    jeux dehorsLes jeux symboliques, dits d’imitation : c’est par leur intermédiaire que l’enfant apprend à devenir, apprend à développer son imagination. Et voici quelques exemples : faire la dînette, jouer à la poupée, jouer au garage et aux voitures, faire du bricolage.

    Jeux de construction

    Jeux d’extérieur : ballon, vélo, sable, rondes, patinettes, etc.

    L’enfant joue en permanence, il n’a pas systématiquement besoin d’un jouet :
    « jouer n’est pas jouet ».

    Le jeu est un moyen privilégié pour assurer le bien-être de l’enfant.  Il répond à ses besoins et le guide vers l’autonomie. Si le jeu est source de plaisir pour l’enfant, il est aussi son langage secret. Le jeu lui permet de se connaître, de se construire et de découvrir les autres.


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  • article issu de : http://www.lacolline.lu/fr/activites/activites-dirigees

    Activités Dirigées

    activites-dirigeesCe sont des activités pour lesquelles une consigne est donnée par l’adulte qui a un ou des objectifs précis, comme :

    -Développer des compétences en fonction de l’âge de l’enfant en respectant son rythme

    -Familiariser l’enfant avec le vocabulaire propre à chaque activité




     

     

     

    Voici quelques exemples non exhaustifs:

    • Art Plastique : peinture (à l’aide de pinceaux, rouleaux en mousse, doigts, éponges, etc), pâte à sel, dessin, collage, découpage, gommettes, sable, pâte à modeler. Ces activités permettent aux enfants de découvrir différents matériaux, différents supports au travers de leur cinq sens.
    • Atelier cuisine : petits fours, pizza, croque-monsieur, pâtisserie. C’est un véritable « travail d’équipe » et une expérience gustative intéressante. Chacun attend son tour pour ajouter un ingrédient et ensemble, ils peuvent savourer au moment du repas, le produit de leurs efforts !

    • Eveil musical : c’est une activité qui permet aux enfants de faire connaissance avec différents instruments et différentes sonorités, découvrir des rythmes et des tempos, apprendre des comptines, des chansons et des danses. C’est aussi  l’occasion de bouger son corps.
    • Sorties et promenades : parc de Mersch, la piscine Krounebierg, la forêt.
    • Développement de langage par le biais des livres qui occupent une place importante chez nous.  Un livre est choisi par un des enfants et la séance de lecture est animée par une éducatrice.
    • Jeux intellectuels  (loto, domino, memory), jeux d'adresse (encastrements et puzzles, empilages, jeux de construction, enfilage des perles,  laçage, mosaïque) sont l’occasion d’apprendre à suivre la ou les règles d’un jeu et, en accompagnant l’enfant, l’inciter à terminer l’activité. Ceci pour la satisfaction personnelle de l’enfant et pour favoriser la concentration. Ces jeux éducatifs participent au développement de la dextérité de l’enfant (enfilage des perles pour la motricité fine par exemple), d’autres visent l’apprentissage des formes et des couleurs.
    • Eveil à la nature se fait par le biais d’observation des poissons dans notre aquarium et par élaboration d’un potager pédagogique
    • Parcours de psychomotricité : c’est un circuit élaboré par l’adulte, comportant des obstacles à franchir de différentes manières : sauter, ramper, rouler, glisser, enjamber, se maintenir en équilibre. Ce parcours permet de découvrir et développer des aptitudes physiques tout en respectant la maturité cérébrale de l’enfant, favoriser son équilibre physique et psychique et apprendre le vocabulaire correspondant au schéma corporel. Nous faisons également des séances de yoga pour enfants.

    Pour les enfants plus petits, on parlera plutôt d’éveil corporel que l’on pourra pratiquer durant les temps de change ou bien pendant un temps calme, sur notre module de motricité en mousse. 

    Ces activités dirigées sollicitent, chacune à leur manière, les cinq sens. Elles participent surtout au développement de l’ensemble des aptitudes d’un enfant à un âge donné, et c’est aussi la préparation à l’acquisition des compétences de l’âge suivant.


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  • article issu de : http://www.lapartdereve.fr/fr/coin-parents/l-apprentissage-de-la-motricite/

    Comment accompagner l’enfant dans l’apprentissage de la motricité?

    La Part de Reve apprentissage motricité

    A la naissance, l’enfant n’a pas la notion de son corps, il est pour lui morcelé en différentes parties qui ne sont pas reliées, il ne perçoit pas son corps comme un ensemble, un tout.

    L’acquisition de la motricité consiste à apprendre à utiliser son corps afin de se l’approprier pour n’en faire qu’un. Ce développement sera basé principalement sur des expériences motrices.



    Anne-Sophie Kellam, Psychomotricienne et Directrice adjointe de la crèche Kids’n Club à Serris (77) nous explique en quoi la motricité est affaire d’équilibre entre stimulation et autonomie de l’enfant. 


    Comment se déroule l’apprentissage de la motricité chez l’enfant ?

    L’apprentissage de la motricité passe avant tout par les expériences motrices que va vivre l’enfant. Ces expériences contribuent à son développement moteur et à sa construction psychique et sociale Le jeu avec, sa notion de plaisir, est un bon outil pour le faire rentrer en contact avec autrui. Un enfant qui joue, est un enfant qui bouge, parle, pense, imagine, crée et communique.
    Le vécu et le ressenti de l’enfant sont deux éléments majeurs dans l’apprentissage de la motricité. C’est pour cela qu’il est important de ne pas le brusquer et de respecter son rythme. Tous les enfants vont passer par des étapes similaires : découvrir leur corps, ramper, s’asseoir, marcher, courir, sauter, grimper… Mais chacun évolue à son rythme !


    Quel est le rôle de la crèche dans la construction de cette motricité ?

    Nous devons accompagner et encourager les enfants dans leur développement global cela passe notamment par l’observation de leur comportement et de leurs expériences
    Par exemple, chez les moyens les enfants aiment tout particulièrement toucher tout ce qui est à leur disposition, jeter, ramasser, déplacer, enlever, vider, remplir, faire du bruit et naturellement tester les limites et s’assurer de la fiabilité des règles.
    Tous ces intérêts vont forcément influencer les activités qu’on va leur proposer. Les jeux de transvasement, de manipulation d’instruments de musique, de pâte à sel...
    Il n’est pas nécessaire de sur-stimuler l’enfant, il faut simplement l’accompagner dans ses découvertes et le laisser apprendre à se faire confiance.
    Alors qu’à la maison, le cadre est connu, en crèche nous devons d’abord le rassurer et instaurer une sécurité affective afin qu’il puisse se charger d’expériences positives pour se évoluer harmonieusement, découvrir son environnement et faire en toute sérénité ses acquisitions motrices.


    Quels conseils pouvez-vous donner aux parents en tant que Psychomotricienne?

    Les parents sont toujours émerveillés de voir leur enfant s’éveiller à la vie, acquérir de nouveaux savoirs, assister à leurs premiers pas. Parfois fiers de leur progéniture, ils se précipitent dans un repérage précoce des capacités de leur enfant. Pour d’autres parents, l’évolution de leur enfant peut aussi être source d’interrogations : « est-il normal pour son âge ? », « à quel âge va-t-il marcher ?», etc.
    Je n’ai pas spécialement de conseil à donner aux parents car c’est eux qui connaissent le mieux leur enfant. J’ai simplement envie de leur dire d’être dans un juste équilibre ! C’est à dire de ne pas sur-solliciter l’enfant, ne pas le brusquer ni le forcer, mais de l’accompagner dans ses expériences en lui laissant le temps nécessaire de se développer et de s’épanouir à son rythme. Faites confiance à votre enfant dans ses tâtonnements et ses progrès et profitez pleinement de ces jeunes années qui passent si vite.


    Quel est votre rôle en tant que Psychomotricienne au sein de la crèche ?

    Mon rôle au sein de la crèche est multiple, j’interviens :

    • Auprès de la direction pour des échanges autour du projet pédagogique et de son application
    • Auprès des équipes pour les guider et les conseiller dans l’observation du développement de l’enfant.
    • Il est important que les professionnels, qui sont au quotidien avec l’enfant, puissent bénéficier d’une vision globale de la motricité afin d’avoir une meilleure prise en charge de l’enfant. 
    • Auprès des enfants pour des animations d’atelier d’éveil sensori-moteur, de motricité fine, de jeux d’imitation, comptines, massages, etc. Mais aussi pour une prévention des troubles comportementaux ou relationnels.
    • Auprès des parents dans leur besoin de réassurance et de soutien à la parentalité.
    • Auprès des stagiaires pour une transmission du savoir-faire et du savoir-être.

     


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  • article issu de : http://www.petitestetes.com/parentalite/developpement-de-lenfant/jeux-de-transvasement.html

    Jeux de transvasement

    Les jeux de transvasement occupent une bonne partie de la petite enfance. Ils sont l'occasion de très nombreuses découvertes pour le tout-petit :

    • découvrir des matières et des textures,
    • appréhender les dimensions,
    • exercer leur motricité fine,
    • s'amuser à imiter.

    Le bain est un terrain de jeu idéal pour les jeux de transvasement, mais vous pouvez aussi organiser des jeux de transvasement pendant la journée... Voici nos conseils pour rassembler le matériel adéquat et organiser un espace de jeu de transvasement...

    Les récipients et ustensiles

    Privilégiez des récipients incassables (en plastique, en métal ou en fer blanc) et variez les formes : 

    • petits bols,
    • petite cruche (verre à mesurer par exemple),
    • petite bouteille,
    • cuillères...

    Complétez votre liste avec des récipients à trous qui, selon leur taille, permettront ou pas de faire glisser les éléments à transvaser (en particulier quand les enfants jouent avec l'eau) : 

    • passoire,
    • entonnoir,
    • panier de faisselle...

    Les éléments à transvaser

    Les jeux de transvasement se font avec : 

    • de l'eau (si vous avez un accès à l'extérieur ou si c'est dans le bain...)
    • de la semoule,
    • du boulgour,
    • du riz,
    • des pâtes,
    • des légumes secs comme les lentilles...

    L'espace de jeu 

    L'endroit idéal pour organiser des jeux de transvasement est l'extérieur. Cela permet aux enfants de laisser libre cours à leur jeu et aux adultes d'être totalement détendus...

    En plein hiver ou si l'on ne dispose pas d'un jardin ou d'un balcon, il serait toutefois dommage de renoncer aux jeux de transvasement. Choisissez une pièce dont le sol ne soit pas fragile (cuisine ou salle de bain par exemple) et qui puisse être lavé facilement (lino ou carrelage)...

    Le mieux est d'installer les jeux de transvasement à la hauteur de l'enfant, sur une table basse par exemple. En jouant debout, il sera plus mobile pour profiter de son jeu.

    Pour protéger la zone de jeu, il suffit de recouvrir la table d'une nappe en toile cirée et d'installer chaque enfant devant un plateau de jeu. Il y aura quelques débordements, mais cela permet à l'enfant de prendre conscience de l'espace de jeu dont il dispose. Cette "contrainte" fera partie de son jeu. 

    Le temps du jeu de transvasement

    Les jeux de transvasement, comme tous les jeux proposés aux tout-petits, se déroulent en présence d'un adulte. Il ne s'agit pas de jouer avec l'enfant, mais de l'assurer d'une présence et de l'aider si besoin. La capacité de concentration d'un enfant dépend de son âge, de son état de fatigue, du moment de la journée... Soyez vigilants pour arrêter le jeu avant que cela ne dégénère et que l'enfant ait l'idée de tout renverser par terre !


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  • article issu de : http://www.lacourdespetits.com/transvasements-montessori/

    Les transvasements Montessori

     

    L’activité de transvasement est bien connue des mamans adeptes de la pédagogie Montessori. C’est une activité qui plait beaucoup aux enfants et qui permet de travailler plusieurs aspects, notamment :

     

    • la motricité fine (coordination, précision, utilisation d’un outil),
    • l’autonomie, en apprenant à se servir,
    • la concentration,
    • la pensée logique (résolution d’un problème, relation de cause à effet).

     

    Et avec tout ça, l’enfant prend confiance en lui en prenant beaucoup de plaisir.

    Transvasements Montessori

     

    En plus, c’est très simple à mettre en place, en 2 minutes chrono et avec ce qu’on a sous la main. Je dois dire que c’est une activité qui m’a été bien utile un certain nombre de fois, plutôt que de mettre les garçons devant un écran, pour avoir un moment calme !

     

    Le matériel pour une activité transvasements Montessori

     

    Pour permettre à votre enfant de s’adonner aux transvasements, il vous faut simplement :

     

    • 2 récipients,
    • des petites choses à transvaser,
    • un outil pour effectuer le transvasement,
    • (de quoi nettoyer le sol après l’activité ;)).Transvasements Montessori graines

     

    Généralement, on utilise de jolies graines type haricots secs, dans de beaux récipients en verre, pour le son très sympathique qu’ils vont faire dedans. La pédagogie Montessori s’appuie beaucoup sur les sens et sur l’esthétique des objets.

     

    Quant à l’outil de transvasement, au départ (vers 12 mois) ce sera la main de l’enfant, puis un gobelet et enfin une cuillère.

     

    Quand et comment propose-t-on cette activité

     

    Pour rester dans l’esprit de la pédagogie Montessori, il s’agit de proposer cette activité à votre enfant quand vous le sentez prêt (Mr Y. aimait beaucoup mettre les croquettes du chat dans la gamelle d’eau par exemple, c’est un signe ;) ), généralement autour de 12 mois. Sur le blog Merci qui ? Merci Montessori, on peut constater que c’est une activité qui accapare l’attention de l’enfant très tôt.Transvasements Montessori cuillèreIl suffit de montrer à l’enfant comment faire (encore que ce ne soit pas toujours nécessaire), puis de le laisser faire en étant prêt à intervenir s’il ne respecte pas le matériel (en gros, on met fin à l’activité quand il commence à balancer des graines partout ou à tenter de shooter dans les haricots secs), ou s’il tente de manger ce qu’il est censé transvaser. Transvasements Montessori versée

     

    Pour faire évoluer l’activité avec l’enfant, ou simplement pour la renouveler un peu, on peut changer le récipient (plus petit et plus fragile pour les plus âgés), l’outil et surtout les « graines » qui vont permettre de jouer sur le sens du toucher. Ce n’est pas du tout la même chose de plonger la main dans un bol de lentilles que dans un saladier de coquillettes !Transvasements Montessori selon âgeOn pourra même finir par proposer de transvaser de l’eau (ne pas oublier de laisser une éponge à disposition de l’enfant ;) ).

     

    Notre dernière expérience en date a été le transvasements de grains de riz soufflé, vacances et manque de « graines » obligent (j’ai toujours des paquets de riz, semoule et haricots secs 1er prix à la maison). Mr Y. a décidé de jouer à transvaser à l’heure du petit déjeuner, j’ai donc repris son idée l’après-midi et il a beaucoup aimé transvaser dans un sens, dans l’autre, à la cuillère, à la main ou directement d’un récipient à l’autre. Pour finir il a même pu en manger : miam ! Transvasements Montessori céréalesTout cela n’est pas tout à fait conforme à l’activité de transvasements selon la pédagogie Montessori, mais c’était amusant.

     

    Pour plus d’informations sur la mise en place de cet activité en suivant la pédagogie Montessori à la lettre, vous pouvez consulter le site Ecole et cabrioles.

     

    Et pour finir, un peu d’humour avec cette petite illustration de Paternage sur le thème des transvasements de graines.

     


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  • Pourquoi organiser une activité semoule avec les enfants?

    Sens:

    Parce-que Maria Montessori ( médecin et pédagogue) part de l'idée que "le petit enfant apprend à connaître le monde en utilisant ses sens pour connaître les objets qui l'entourent". Ainsi, par cette activité je vise la motricité fine et le développement du sens du toucher de l'enfant.

    La motricité fine se définit comme " l'utilisation des mains pour atteindre, prendre et manipuler avec précision". L'enfant va développer des habilités motrices qui lui serviront toute sa vie .La motricité fine comporte deux niveaux, le premier concerne "la préhension et la manipulation" qui se traduit par l'acquisition des mouvements volontaires des mains et des doigts. Le deuxième niveau est "l'utilisation fonctionnelle de la motricité" c'est à dire les habilités pour tourner, assembler, actionner des objets et reproduire des formes écrites.

     

    Ainsi, l'activité semoule va permettre à l'enfant de développer la capacité d'effectuer des mouvements coordonnés.Par exemple, il va pouvoir tenir ou toucher volontairement la semoule et jouer avec comme il en a envie. L'enfant apprend à atteindre et saisir intentionnnellement les objets, ce qui accroit son autonomie dans l'exploration du jeu. Il va pouvoir manipuler la semoule comme il le souhaite et ainsi faire sa propre expérience.

    En ce qui concerne le deuxième niveau qui est l'utilisation fonctionnnelle de la motricité fine il s'agira d'accompagner le jeu semoule de contenants afin que l'enfant puisse faire des jeux de transvasements, en remplissant ou vidant les récipients. Il explore les possibilités et appréhende les formes et les tailles tout en développant la coordination oeil/main.

    De plus, cette activité va lui permettre de découvrir une nouvelle matière qu'il n'as pas l'habitude de toucher, c'est une nouvelle texture et cela développe aussi le sens du toucher de l'enfant.

     

    Objectifs :

    - Développer le sens du toucher

    - Découvrir une nouvelle matière

    - Découvrir la notion de vide/ plein

    Stratégie d'action:

    Je commencerai l'activité avec un petit groupe d'enfant ( 4 enfants) puis lorsque le premier groupe aura fini je continuerai avec les autres enfants du groupe.nJ'aiidé de me mettre à coté d'eux et de participer à l'activité pour être proche des enfants. En premier lieu, je ne laisserai à leur portée que la semoule afin qu'ils découvrent la matière et la texture et ensuite j'intégrerai petit à petit des contenants et des récipients.

    Barret Camille, étudiante Educatrice de Jeunes Enfants

     

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  • article issu de  : http://creche-coccinelle.fr/les-choix-pedagogiques-accompagner-lobservation/

    « Le jeu est le langage de l’enfant » FREUD.

    C’est à l’équipe, en utilisant l’observation et nos savoirs, de le guider dans un milieu collectif tout en prenant en compte son évolution.
    Le jeu est relation, communication et construction où se mêlent les temps de pause….. Je bulle….. Je grandis.

    Les points essentiels :

    • Une stabilité dans l’accueil individuel vers le collectif
    • Une guidance vers l’autonomie
    • Un éveil et ouverture au monde
    • Un respect du choix de l’enfant car celui-ci est acteur de son parcours.

    Pourquoi observer ?

    L’observation est un outil indispensable pour accueillir l’enfant et sa famille : elle peut être participative ou en retrait.

    Cet outil permet à l’équipe de poser son regard vers les évolutions, les adaptations, les changements de comportements et ainsi adapter nos réponses.

    Le jeu libre et la relation avec les autres

    Face au jeu de l’enfant l’adulte présent va tantôt être observateur (laisser l’enfant jouer seul sans intervenir), tantôt être acteur et pouvoir stimuler l’enfant dans son imagination ( ne pas faire à la place de l’enfant).

    Le jeu libre est constructeur vers l’autonomie si le lieu, les espaces, les jeux sont pensés pour cela. Ainsi pour l’équipe le jeu est «considéré comme l’activité la plus sérieuse de l’enfant.» MONTAIGNE

    Les ateliers

    Ils se déroulent en général dans la salle d’atelier, et ils ont pour but de favoriser l’expression et la créativité de l’enfant.

    Il est important de bien tenir compte de ce que l’enfant est capable de faire en fonction de son âge et de son développement en mettant à sa disposition des jeux répondant à ses besoins de manipuler, transvaser, enfiler, encastrer, tirer, rouler, cacher…

    L’adulte présent doit respecter la manipulation de l’enfant, lui laisser faire ses expériences, en acceptant éventuellement ses refus.

    Il ne s’agit pas de faire à la place de l’enfant, mais de voir le résultat « produit » par lui.

    La place de l’imaginaire et du jeu symbolique

    Pour Piaget le jeu symbolique « au-delà de l’aspect structurant qu’il confère à la pensée, répond à des besoins principalement affectifs. Il constitue un moyen d’expression propre à l’enfant ».

    Ces jeux de « faire semblant » sont un moyen d’exprimer des sentiments et de les explorer.

    Ils lui servent surtout à appréhender la réalité future de ses besoins affectifs et intellectuels.

    Il traduit ce qu’il a vécu par ses actions autour des pôles d’ateliers libres. Ces espaces sont stables et mis en place selon l’évolution du groupe (c’est ce que l’on appelle les coins dinette et autres).

    C’est grâce à cela qu’il entre dans le monde de la représentation et l’aide ainsi à comprendre les absences « Le symbole est une comparaison entre un élément donné et un élément imaginé » (EJE passerelles).

    L’enfant observe le monde qui l’entoure, et il le reproduit par ses jeux avec une très grande attention.

    Dès 18 mois l’enfant commence ce jeu que nous encourageons dans notre espace de vie.

    L’activité et le jeu de l’enfant vont pouvoir se développer dans le plaisir de la découverte que peut leur apporter leurs propres activités spontanées dans un environnement aménagé.


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  • article issu de : https://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=SPI_034_0107

     

    J’écris ce texte au moment où l’un de mes petits-enfants va entrer en crèche. Les parents sont heureux et en même temps inquiets. Que puis-je leur dire, moi qui ai travaillé dix ans dans un service des crèches ? Simplement de faire confiance aux professionnels qu’ils rencontreront et de ne pas hésiter à leur parler au moindre souci. Mais ils savent que j’ai énormément aimé ce temps de travail auprès de ce monde des crèches et je vais essayer d’expliquer pourquoi.

    Tout d’abord, deux mots me viennent à l’esprit quand je pense aux équipes qui se préoccupaient réellement du sommeil des enfants : intelligence et souplesse, ce qui est le contraire de routine et rigidité.

    Lorsque j’ai pris contact avec les cinquante-neuf crèches collectives départementales de Seine-Saint-Denis, j’étais depuis longtemps intéressée par le sommeil des enfants, j’avais eu l’occasion d’entendre la neuropédagogue Jeannette Bouton parler des cycles, mais je souhaitais comprendre ce qui se passait chez le très jeune enfant. Je me sentais une âme d’explorateur, décidée à observer les temps de sommeil diurne chez ces petits de quelques mois à 3 ans.

    Le terme de « bébé » va concerner tous les enfants accueillis en crèche collective, même si à l’intérieur de ce service on utilise les termes de « bébés », « moyens » et « grands », correspondant aux différentes sections.

    Il m’a fallu une année (entre 1989 et 1990) pour rencontrer toutes les équipes afin de faire le point sur la prise en charge de la santé des enfants, le sommeil n’étant qu’une partie de ce chapitre. Mais dans ce texte, je ne parlerai que du sommeil.

    Le fonctionnement et l’ambiance des crèches présentaient des différences notables, il me fallait comprendre ce qui en faisait les particularités.

    En ce qui concerne les enfants, leurs lits variaient selon l’âge : forêts de barreaux dans certaines sections de bébés, ou lits à parois transparentes décorées de peintures, lits bas pour les plus grands qui se levaient seuls, ou même mousses posées sur le sol dans les crèches où il n’y avait pas de dortoir.

    En 1989, beaucoup d’enfants dormaient sur le ventre et je me souviens qu’un médecin de crèche m’avait donné un article du Pr Sénécal mettant en garde contre cette position de sommeil, un avis alors tout à fait minoritaire. Ce faisant, j’ai pu découvrir l’ingéniosité de certaines personnes, auxiliaires, lingères…, pour offrir aux enfants de bonnes journées à la crèche. Une lingère avait confectionné des petits sacs individuels, accrochés à chaque lit de bébé, destinés à recevoir la tétine et le doudou de chaque enfant. Une autre avait cousu des « boudins » avec du tissu amené par les mamans (quand celles-ci ne pouvaient pas le confectionner elles-mêmes), dans le but de faire lien entre la maison et la crèche. Ces boudins (genre de polochons) étaient destinés ensuite à accompagner l’enfant dans les différentes sections si c’était nécessaire.

    Dans ce souci de faire lien entre la maison et la crèche, la rencontre avec la directrice puis la visite médicale d’admission permettaient dans certaines crèches d’expliquer l’intérêt des feuilles de rythme, remplies par les parents et le personnel. Si j’ai parlé de souplesse, c’est que ces feuilles n’ont d’intérêt que si parents et personnel y voient un moyen de comprendre l’enfant, de ne pas s’inquiéter d’un changement de comportement, ou au contraire, de modifier les façons de faire avec ce tout-petit. Imposées et non analysées, elles devenaient une contrainte et étaient vite abandonnées.

    Puis venait la période de l’adaptation, variable dans sa durée selon les crèches, variable aussi dans une même crèche selon la période, avec l’accueil de nombreux enfants nouveaux ou non. Pendant cette période, la rencontre avec la psychologue, parfois simple bonjour, permettait de connaître son visage et rendait plus facile le contact au moment où un problème, même d’allure peu importante, pouvait se présenter. Et on sait combien les problèmes de sommeil peuvent retentir sur l’équilibre familial et peuvent s’alléger après un temps de discussion, d’échanges.

    Confier son enfant n’est pas banal, comment peut s’établir la confiance ? Des réunions de parents étaient organisées. Ces réunions pouvaient être à thème, par exemple le sommeil. C’est rarement lors de la première réunion que ce thème était abordé, mais lors des suivantes, lorsque les parents avaient pu vivre les changements entre la semaine (jours de crèche) et le week-end (à la maison), avec des périodes de récupération. D’autres questions y étaient abordées : quand le bébé a sommeil et que l’arrivée du parent est prévue pour bientôt, faut-il laisser le bébé s’endormir au risque d’être réveillé dans de mauvaises conditions ? À la maison, l’enfant préfère-t-il s’endormir dans une ambiance silencieuse ou au contraire au milieu du bruit, des voix, de la musique ?

    Ces questions permettent de mieux comprendre le comportement des jeunes enfants et de leur offrir un maximum de sécurité. On sait que pour se laisser aller dans le sommeil, toute personne a besoin de se sentir en sécurité. Les enfants dont la durée d’endormissement est très longue peuvent éprouver une insécurité passagère ou bien être mis au lit à un moment qui ne correspond pas à leur cycle biologique, deux causes très différentes que les adultes doivent rechercher.

    Lors de ces réunions, bien souvent un seul parent pouvait y assister, l’autre gardant le ou les enfant(s). Mais des crèches s’organisaient pour garder les enfants pendant que les parents échangeaient tranquillement entre eux et avec les professionnels.

    La nécessité de souplesse vient de l’évolution même des enfants, leurs rythmes biologiques changent, rythmes de sommeil, de repas, et l’organisation du travail doit s’adapter. Par exemple, dans les sections des moyens, de 1 à 2 ans, les deux temps de sommeil des plus jeunes, matin et après-midi, deviennent en cours d’année un seul temps d’après midi. La répartition des tâches des auxiliaires de puériculture change donc en cours d’année.

    Dans les grandes sections (de 2 à 3 ans), les rythmes sont plus collectifs, mais les problèmes se posent lorsqu’il n’y a pas possibilité de coucher les enfants immédiatement après le repas, que ceux-ci jouent et s’excitent, devenant résistants à un endormissement facile.

    Dans certaines crèches, les enfants dormaient à l’extérieur, en « plein air », quel que soit le temps. Les équipes qui offraient ces conditions particulières aux enfants devaient agir selon des règles strictes, tant au niveau de l’habillement et de l’installation des enfants que de l’accord des familles. Cela demandait une réflexion permanente et il y eut des moments d’angoisse d’adultes mémorables.

    Les professionnels qui étaient persuadés de l’intérêt du sommeil à l’extérieur avaient souvent pour référence « Lóczy ». Au cours de mes rencontres, j’entendais parfois parler de « Lóczy », soit en termes louangeurs soit avec méfiance. Il était nécessaire de connaître l’histoire de cette pouponnière de Budapest, accueillant des jeunes enfants sans parents pendant et au cours de la Seconde Guerre mondiale, pour ne pas être tenté de plaquer les principes qui furent les siens aux crèches, lieux d’accueil à la journée d’enfants ayant des parents. Mais le travail de réflexion mené sur la sécurité affective, sur l’aménagement de l’espace en fonction des besoins des jeunes enfants à un stade donné, le respect de ses besoins physiologiques, tout cela est profitable à notre propre enseignement. Dans ce pays où les hivers sont froids, la pouponnière pratiquait le sommeil à l’extérieur. Personnellement, dans les crèches que j’ai visitées, j’ai assisté à des endormissements rapides et à des bonnes durées de sommeil. Mais il faudrait pouvoir en parler plus longuement.

    Lorsque les bébés avaient un reflux gastro-œsophagien, ou qu’ils étaient encombrés sur le plan respiratoire, des matelas spéciaux permettaient de les faire dormir en position inclinée. Là, nous abordons le difficile problème de l’accueil des enfants malades en crèche. À ce sujet, nous entendons souvent dire que les enfants admis en crèche seront obligatoirement malades. Personnellement, j’ai connu des enfants qui ont suivi leur chemin à la crèche sans maladie et, par ailleurs, je suis persuadée qu’un bon sommeil favorise la production d’anticorps et aide donc les enfants à se défendre contre les agressions virales ou bactériennes. D’où mon grand intérêt sur le plan de la santé pour la connaissance du sommeil et son respect.

    Plusieurs directrices de crèche me demandaient mon avis par rapport aux exercices de sécurité incendie : fallait-il réellement se mettre en situation d’urgence, avec fonctionnement de l’alarme, réveil des enfants et sortie précipitée vers l’extérieur ? Ou fallait-il choisir un moment où tous les enfants étaient réveillés pour pouvoir mettre en mots la sortie inhabituelle ?

    Ma réponse était de poser ce problème à l’équipe dans son ensemble, car il y avait les obligations du gestionnaire responsable de la sécurité (en faveur d’une simulation la plus réaliste possible) et il y avait les sujets particuliers que sont les jeunes enfants avec qui on ne peut pas se comporter comme avec des plus grands. Un exercice en temps différé est à mon avis aussi instructif par rapport aux précautions à prendre que le premier : penser à ne jamais bloquer les portes par un lit, à mettre plusieurs bébés dans un lit roulant pour les sorties rapides, à disposer de couvertures thermiques, à prendre le cahier de présence…, tout cela ne nécessitait pas de devoir réveiller brusquement des bébés dans un climat de panique. Les marques laissées sur le psychisme de ces enfants ne sont pas visibles, mais n’en sont pas moins là.

    Mais au terme de ces rencontres, je n’avais pas pu observer les enfants comme je l’avais souhaité. L’occasion m’en fut offerte le jour où nous discutions du cas d’un enfant sourd qui avait un comportement tout à fait différent avec un orthophoniste selon les séances. Était-il nécessaire de le réveiller avant la fin de sa sieste pour le conduire à sa rééducation ? Si oui, comment était-il lors de ces réveils provoqués ? L’équipe a accepté que je vienne voir si on pouvait repérer les différents stades de ses cycles de sommeil et c’est ainsi que j’ai fait ma première observation du sommeil. Bien d’autres ont suivi, allant des plus grands aux rythmes bien installés, aux plus petits aux rythmes parcellisés. Quelle émotion j’ai éprouvée lorsque les globes oculaires se mettaient en mouvement, sous les paupières fermées, m’indiquant que l’enfant était alors en plein rêve ! Ainsi c’était vrai, et c’était facile de suivre les stades de sommeil, tout au moins pour les enfants de plus de 8 mois. J’ai ainsi eu l’occasion par la suite de partager mes certitudes avec des personnels de crèche.

    Les enfants m’ont beaucoup appris sur les « faux réveils », plus fréquents dans les sections de moyens, et surtout sur les « signes annonciateurs de sommeil ». J’ai adopté cette terminologie pour les différencier des signes de fatigue que tout le monde connaît : bâillements ou frottements des yeux. C’est lors du visionnage de vidéos que j’ai remarqué une fréquence du geste de la main qui passait derrière l’oreille, plusieurs fois. Et cela m’a permis de mettre en garde contre une situation qui s’est produite assez fréquemment : un jeune enfant, fébrile, grognon, dont l’auxiliaire remarquait qu’il se passait la main plusieurs fois au niveau de l’oreille. Elle remettait l’enfant à ses parents en les prévenant qu’il avait peut-être une otite. Les parents allaient consulter un médecin qui, sur la base des paroles de l’auxiliaire via les parents, avec un enfant qui ne se laissait pas examiner, mettait l’enfant sous antibiotiques. Pour rien. En effet, l’enfant avait fait ce geste quotidiennement mais il n’avait été remarqué que dans un contexte de fièvre. Un médecin de crèche a vérifié régulièrement les tympans des bébés qui lui étaient amenés pour suspicion d’otite sur fièvre et gestes de frottement d’oreille, et a trouvé la moitié des tympans intacts. Il m’est apparu que ce geste était une bonne indication pour savoir à quel moment proposer à un enfant la mise au lit (l’enfant pouvant bien sûr résister à l’endormissement s’il a quelque chose de plus intéressant à faire !). Sinon, comme il est dit dans les livres, il faudrait attendre environ une heure et demie avant que cette disposition à l’endormissement ne se reproduise.

    Sommeil lent et sommeil paradoxal sont des termes assez connus maintenant, mais chez les tout-petits on utilise les termes de « sommeil agité » et « sommeil calme ». Comment se fait la transformation, la bascule ? Nous sommes aidés par l’étude des feuilles de rythme qui montrent la modification au fil des semaines de l’alternance veille-sommeil. Dans les premiers mois, le rythme des bébés va se caler sur les vingt-quatre heures, alors qu’au début il est sur vingt-cinq heures. Il y a un décalage des heures de sommeil et de repas tous les jours. Une illustration en est donnée dans le livre de Peretz Lavie, Le monde du sommeil (Éditions Odile Jacob).

    On peut comprendre la difficulté pour les professionnels de respecter les rythmes de ces bébés et l’utilité des feuilles de rythme.

    Avec des graphiques, des vidéos, des photocopies d’illustrations de différents documents, j’ai pu ainsi animer des journées pédagogiques, des stages de professionnels de crèche, des réunions de parents, des formations en cours d’emploi de nouvelles auxiliaires de puériculture, et souvent, les difficultés rencontrées en tant que parents revenaient en mémoire. En général, tout le monde s’accorde pour reconnaître que le sommeil des enfants est non seulement facteur de santé physique et psychique, mais qu’il est aussi source de bien-être pour les adultes !

    Les jeunes enfants qui passent un long moment à la crèche doivent pouvoir y dormir. C’est fondamental. Une sérieuse analyse du fonctionnement de la crèche, de l’encadrement auprès des enfants, des relations entre adultes, des particularités des groupes d’enfants, est nécessaire parfois pour retrouver le calme et s’y sentir bien.

    Dormir à la crèche. Pour bien des personnes, cela semble une gageure et pourtant c’est possible, je peux en témoigner, mais cela demande intérêt et compétence, patience et dynamisme, qualités que j’ai souvent rencontrées dans ce monde des crèches.


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  • article issu de : http://www.planete-eje.fr/?p=146

    « L’autonomie, la maîtrise, la maturité des sphincters »

     

     

     

    enfants-potEnfants sur le pot dans un centre d’auxiliaires maternelles, en 1944. Photo tirée du livre : l’épopée des bébés

    Réédition du 22/04/13/Blogspot

    Pourquoi je titre ainsi et avec des pincettes (guillemets) ? J’ai encore du mal avec la notion de propreté qui voudrait dire qu’avant d’avoir décidé de faire ailleurs que dans sa couche l’enfant est sale, dans la saleté…mais si j’y réfléchis bien, il a, quand même, les fesses dans des résidus de digestion… Bref, je ne suis pas au clair sur le terme le plus approprié.

     

    Je vous épargnerai la théorie psychologique à ce sujet. Voici un lien pour ceux que ça intéresse : stade anal.

     

    Je ne peux pas faire l’impasse sur l’acquisition de la propreté définie en ces termes par l’encyclopédie Larousse : aptitude d’un enfant à maîtriser ses fonctions de miction et de défécation, de jour comme de nuit. Je n’en écrirai pas plus, inutile de recopier le lien entier. 

    Petit aparté sur les termes utilisés : pour de plus en plus de professionnels de la petite enfance, le mot « propreté » dérange. Je comprends, il me gêne aussi. Finalement qu’est-ce que la saleté par opposition ?

    -« Ne mets pas tes doigts dans ton nez, c’est sale ! » ah ?

    -« Ne joue pas par terre, c’est sale ! » pff encore ?

    -« Ne laisse pas le chien te lécher, c’est sale »…etc.

    A ce rythme-là, l’enfant ne peut pas explorer et expérimenter grand chose sans inévitablement se salir…alors que faire ? Le maintenir dans un environnement aseptisé ? C’est extrêmement compliqué et surtout impossible. L’enfance est quand même une période de découvertes. Si tout est sale, alors c’est interdit de découvrir ? Dans ce cas, l’espèce humaine est sale par définition puisque la pureté est rare dans le temps, il me semble. Parfois, dans notre métier, « acquisition de la continence » est utilisé ou encore « autonomie spontanée » et pourquoi pas « finies les couches » !?

    C’est un sujet qui tourne toujours au vinaigre quand on en parle dans ma famille. J’admets que l’industrie de la Couche s’est saisie de l’acquisition de la propreté de plus en plus « tardive » des enfants pour mettre le paquet au niveau du choix desdites couches. Y’en a pour tous les goûts et tous les budgets. Mais de là à dire que c’est fait exprès pour qu’on les achète, je trouve que c’est abusé (hélas, j’entends souvent ça et et mes oreilles d’EJE disent « aïe »). Et quand j’entends qu’on ferait bien de revenir au pot dès l’âge de 6 mois alors là, je ne réponds plus de rien, autant s’acheter un chiot et le dresser ! La solution serait alors de choisir l’idée qui vient d’outre-Atlantique (toutes les civilisations ont du la pratiquer ainsi par le passé) : l’hygiène naturelle infantile = HNI. Chacun aura son avis sur cette question. Je ne me prononcerai pas. (Article récent : la fin des couches)

    Je n’entrerai pas non plus dans le débat de la toxicité des couches jetables et la tonne de déchets non recyclables qui va avec… Un jour, nos enfants risquent de vivre sur une décharge de déchets comme c’est déjà le cas pour des enfants indiens, africains, sud-américains…

    le scénario s’éloigne dangereusement du domaine de la science fiction. Je sais, ce n’est pas le sujet mais les digressions font partie de la vie : organisation des paillotes,  lieu d’accueil des plus jeunes enfants sur le site même de la décharge, au Cambodge .

    Il suffit d’aller sur internet pour vérifier que tout un chacun a son mot à dire sur la qualité des couches. Pour avoir essayé plusieurs marques sur le postérieur de mon fils, j’ai, en effet, constaté pas mal de réactions épidermiques. En collectivité, j’ai aussi vu des sièges de toutes les couleurs, si je puis dire. Quand le temps de change tourne en scène de torture, c’est à se demander ce qu’il y a dans certaines selles et peut-être dans certaines couches.

    Ce que j’ai à dire sur le sujet est très basique. Comme le dit Florence Foresti, c’est l’enfant qui décide. Oui, il s’agit de son corps, je ne vois pas comment un adulte peut savoir à la place d’un enfant s’il est prêt ou pas. Cela n’empêche pas l’adulte de montrer comment on fait et cela à n’importe quel âge, à partir du moment où l’enfant y porte un intérêt bien sûr.

    Dans notre jargon éducatif, on s’efforce de ne pas dire qu’un « pipi ou caca dans la culotte » ou ailleurs est un accident. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de dommages vis à vis des personnes, des biens ou de l’environnement… ou si peu, en tous cas rarement irréversibles ! Récemment sur FB, j’ai donné mon avis sur le fait qu’il me semble inutile de féliciter un enfant qui a décidé de faire sur le pot ou les WC. Je pense que c’est naturel. Tout un chacun le fera un jour. Je préfère dire à l’enfant « je vois que tu es grand, tu as fait sur le pot ou le WC, tu peux être fier de toi ». En effet, c’est important pour eux d’être vus et entendus, portés psychiquement dans leur développement mais ce n’est pas non plus un exploit (ni une réussite, ni un échec). Ce qui n’a aucun sens, c’est d’en faire une course à la compétition du genre « tu as vu untel fait déjà sur le pot, bravo à lui ! »

    C’est comme toute acquisition : la marche, la parole, elle se fait au rythme de chaque enfant. Rien ne presse, enfin…dans ce monde pressé, on peut en douter.

    Pour aborder le sujet avec les enfants :  littérature enfantine


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  • article issu de : http://heloisejunier.com

    Pros des crèches : attention aux jugements de valeur !

    Photo : http://decodeurdunonverbal.frRetrouvez cet article publié dans la revue Infocrèche Pro.

    Être professionnel de la petite enfance c’est avant tout accueillir un enfant et sa famille tels qu’ils sont, avec neutralité et bienveillance. Or, sur le terrain, la réalité est tout autre. Et le jugement de valeur, si spontané à l’être humain, reprend parfois le dessus…

     

    Aujourd’hui encore, la réunion de crèche prend des airs de tribunal. Les langues se délient : « Ce n’est pas étonnant que la petite Marion rencontre autant de difficultés avec les règles à la crèche quand tu vois les parents ultra laxistes qu’elle a. C’est une enfant – roi ! », « C’est évident, la maman de Léo est bien trop en fusion avec son fils. Il paraît même qu’elle le fait dormir dans son lit ! », « Cette famille est complètement dingue. Heureusement que leur fils est accueilli en crèche, ça lui permet de souffler un peu la journée »… Que vous en soyez conscients ou non, vos discours les plus spontanés sont très souvent empreints de jugements de valeur, un biais d’analyse auquel chacun est confronté, tous diplômes confondus. Certaines familles en marge du conformisme induit par la collectivité, se retrouvent rapidement pointées du doigt. « Plus la crèche compte de berceaux, moins il semble y avoir de place pour la singularité, l’individualité, voire l’originalité » regrette Thomas, éducateur de jeunes enfants à Paris. Une espèce de norme officieuse et indescriptible régit l’accueil des familles au quotidien. Une norme généralement liée aux attentes sociétales actuelles. Mais avant tout, rappelons que juger autrui est inéluctable et fait partie intégrante de notre patrimoine humain ! L’optique de cet article n’est donc en aucun cas de dénoncer ces jugements, mais bel et bien de vous aider à les identifier et à les comprendre, pour mieux vous en distancier.

    Une (trop) grande expertise ?

    Si juger ponctue votre quotidien, il n’en demeure pas moins tabou dans cet univers où sont promues la bienveillance et la neutralité. Ainsi, le jugement, rarement identifié comme tel, prend souvent la forme d’une évaluation professionnelle. Mais pourquoi tant de jugements sillonnent les sections des crèches ? Les raisons sont multiples, impalpables, et complexes. Riches de votre expérience professionnelle de l’éducation et de vos connaissances sur le développement de l’enfant, il semblerait que certains d’entre vous vous placiez en position d’expert vis-à-vis des parents. Vous faites preuve en effet d’une facilité d’analyse de la situation qui vous rend particulièrement à l’aise pour juger de la pertinence de telle ou telle pratique. A l’inverse, les parents que vous accueillez sont bien souvent en pleine découverte de la parentalité et des clés du développement de leur tout-petit ! Ce décalage, fréquent, qui vient jusqu’à court-circuiter le parent dans sa position d’expert de son propre enfant, est particulièrement propice au jugement. Un manque de tolérance qui peut être encouragé par le poids de la collectivité… Car le revers de la médaille ? Une perception de la parentalité qui se normalise. « Les équipes ont du mal à admettre que certains parents, souvent d’origine étrangère, ne proposent pas de doudous à leur enfant ou ne perçoivent pas l’intérêt d’une adaptation ou encore d’une séparation en bonne et due forme le matin. Or, cela ne fait tout simplement pas partie de leur culture » souligne Stéphanie, auxiliaire à Garges-lès-Gonesse. D’où une question épineuse : est-ce aux professionnels de s’adapter aux coutumes des familles ou aux familles de se plier aux normes des professionnels ? Sans doute l’un des débats les plus brûlants de la collectivité…

    A mi-chemin entre l’intime et le professionnel

    Émettre un jugement sur tel ou tel parent est pour vous d’autant plus spontané que les pratiques éducatives touchent à votre propre expérience de la parentalité, et de là, à votre histoire et à votre intimité. A cette dimension de la petite enfance s’ajoute une forme de concurrence affective entre vous et les parents. Le fait d’accueillir la petite Noémie près de dix heures par jour crée immanquablement un lien d’attachement fort et réciproque qui vous procure la sensation d’être le plus à même de lui prodiguer l’accompagnement dont elle a besoin. Par empathie pour l’enfant, les pratiques plus ou moins maladroites des parents peuvent vous affecter, au point que vous les jugiez inadaptées. Dans d’autres contextes, juger négativement les choix éducatifs d’une famille peut également répondre à un manque de reconnaissance de votre pratique. Comme si certains parents résumaient votre profession à du « gardiennage » de jeunes enfants. Enfin, n’oublions pas que vous œuvrez en vase-clos, dans un environnement majoritairement féminin ponctué de tensions matérielles et humaines. L’élaboration collective de jugements peut alors permettre d’entretenir vos liens et votre cohésion d’équipe. Cultiver des jugements collectifs peut être dans ce cas rassurant : vous n’êtes plus seule, démunie, face à l’attitude des parents du petit Léo, vous êtes une équipe. Toutefois, sachez que l’élaboration collective de jugements, en section ou en réunion de service par exemple, a tendance à faire émerger des jugements plus extrémistes et donc plus éloignés de la réalité, car chaque professionnel aurait tendance à se désinhiber.

    S’interdire de juger n’a en soi aucun sens ! « La question est de savoir ce que l’on fait de ces jugements, quelle suite intelligente et productive on leur donne au quotidien dans l’accueil des enfants et de ses parents » suggère Christine Adam, directrice de la mini-crèche « Les Chatons » à Carrières-sur-Seine. Ayez conscience que les parents sont les principaux acteurs de l’épanouissement de leur enfant. Accueillez vos jugements avec bienveillance, apprenez à les identifier et à les comprendre : à quel moment dépassez-vous la simple évaluation professionnelle et entrez-vous dans le jugement de valeur ? Pourquoi avec cette famille ? Quel sentiment personnel (de colère, d’incompréhension, de tristesse) vient l’alimenter ? Ce seront autant d’interrogations qui vont permettront de cultiver votre professionnalisme et de dépasser ces biais d’analyse.

    • Des jugements qui se lisent dans votre attitude

    « Ces jugements entravent la qualité de vos échanges avec les familles lors des transmissions, car ceux-ci influencent inconsciemment vos discours. Bien que vous vous efforciez de maintenir une certaine neutralité dans vos propos, il vous sera difficile de contrôler votre communication non verbale. L’intonation de votre voix, les traits de votre visage et les mouvements de votre corps peuvent en effet traduire vos jugements sous-jacents. »

    Marina Pavalachi, psychologue à la crèche La Comptine, Fontenay-aux-Roses.


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  • article issu de : http://heloisejunier.com

    Publié le 24 avril 2014

    Crèche : enfants productifs = parents heureux ?

    Crédit photo : http://naitreetgrandir.com

    Retrouvez cet article publié dans la revue Infocrèche Pro.

    Dès la fin de la section des moyens en crèche, bon nombre de parents attendent que leur enfant soit « productif » en crèche, et que vous, les professionnels, leur délivriez, le soir venu, le beau dessin réalisé par leur progéniture au cours de la journée. Que traduit un tel désir ? Quel est le revers de la médaille ?

     

    « Ah non ? Ma fille n’a pas fait de dessin aujourd’hui ? Alors que, manifestement, ce n’est pas le cas de tous les enfants… Mais qu’a-t-elle donc fait de sa journée ? » Il est 18h15. La maman d’Emma, deux ans et demie, vient récupérer sa fille à l’issue de la journée de crèche. Elle s’étonne spontanément que la professionnelle ne lui tende aucun dessin, aucun collage… Bref, aucune production réalisée par son enfant ce jour. Les raisons possibles de cette « inactivité apparente » sont multiples : lors de l’activité « dessin », l’enfant préférait jouer à la bricoleuse avec la boîte à outils pendant que ses copains s’adonnaient à la peinture, ou bien, les professionnelles ont orchestré davantage de temps de jeu libre que d’activités cadrées, ou encore, l’enfant a dessiné ce qui lui plaisait mais a préféré déchirer en petits confettis son oeuvre d’art… Autant de raisons, véridiques en soi, qu’il n’est pas toujours aisé de faire entendre à certains parents.

    La crèche, ce n’est pas l’école

    Parfois pris dans cette course à la réussite dès le berceau et dans la crainte que leur enfant soit en échec à son entrée en maternelle, certains parents peuvent investir la crèche comme un lieu d’apprentissage « actif », comme ce serait le cas à l’école. Cette volonté d’amorcer les apprentissages premiers, tels que la nomination des couleurs, le coloriage, le respect d’une consigne, la formulation conventionnelle d’une requête à l’adulte, est de plus en plus précoce. A partir d’un certain âge, lorsque l’enfant est en capacité de se tenir assis sur une chaise et de se concentrer à minima, les activités de type cadré, à l’ambiance scolaire, sont attendues par les parents. Pourquoi un tel désir de productivité ? Pour l’aspect scolaire que cela implique ? Parce qu’ils craignent que leur enfant s’ennuie, qu’il perde son temps alors que l’école et son exigence arrivent à grands pas ? Parce qu’être productif, c’est apprendre, et être actif ? Ou bien parce que, étant tout simplement absents durant la journée de leur enfant, les parents en apprécient tout souvenir matériel ? Bref, ils raffolent des dessins, collages, coloriages et acolytes, de leur chérubin. Et les raisons sont diverses, et confuses.

    Toutefois, attention au revers de la médaille ! Il est certain qu’une jolie création bien colorée et harmonieuse touchera davantage le parent qu’un bout de papier chiffonné négligemment et griffonné de couleurs sombres. D’autant plus que dans le premier cas de figure, les parents apprécieront sans doute votre investissement personnel, votre capacité à cadrer leur enfant et à organiser une activité dans laquelle il a donné le meilleur de lui-même. Et, à juste titre, vous êtes sensible à la satisfaction des parents quant à votre travail et à la manière dont vous prenez soin de leur enfant. Ainsi, désireux que le petit pot pailleté de Noël soit présentable, il arrive à certains d’entre vous de court-circuiter l’artiste en herbe dans l’élaboration du projet : ce peut être le léger rafraîchissement d’une décoration pour la mettre plus en valeur, le choix d’un type de paillettes qui s’harmonisera davantage avec la forme du pot, voire le fait de saisir la main de l’enfant pour l’aider au mieux à colorier dans les espaces prévus à cet effet… Au final, ce n’est plus tout à fait la production de l’enfant, ni celle du professionnel. Il s’agit plutôt d’un compromis entre les deux. En conclusion, vous pouvez être partagé entre leur désir de contenter les parents d’une part, et vos valeurs pédagogiques d’autre part, soit entre les intérêts des adultes et ceux des enfants. Car eux, les enfants, sont-ils réellement plus contents, développés ou épanouis si leur création ressemble à quelque chose ? « Dès mon arrivée à la direction de la crèche, avec mon adjointe, nous avons tout révolutionné ! Nous sommes mises d’accord pour repenser le projet pédagogique de la structure, et, au niveau des activités, de se centrer désormais sur les besoins et le développement des enfants. Finis les cadeaux pour la fête des mères, la fête des pères, Noël, Pâques, etc. Plus question de faire à leur place ! Nous bannissons tout projet de création qui n’est pas réalisable par un enfant, de A à Z. Et d’ailleurs, pourquoi imposer à un enfant de faire un dessin le jour de la fête des mères ? Et s’il n’en a pas envie, va-t-on le forcer ? » s’interroge Camille, directrice d’une crèche collective parisienne.

    Attention à la comparaison !

    Autre revers de la médaille : la comparaison. Imaginez-vous la scène suivante, fréquente dans certains lieux d’accueil : vous prenez soin d’afficher tous les dessins des enfants sur un mur de la section, au bas desquels vous mentionnez à chaque fois le nom du petit artiste. D’après vous, quelle sera l’attitude des parents à leur égard ? Après avoir cherché et trouvé celui de leur progéniture, sans doute vont-ils comparer la production de leur enfant à celle de ses copains. Cette comparaison spontanée vient souvent répondre au besoin, légitime, du parent de se rassurer sur les compétences de son enfant. Toutefois, elle est peu saine, et n’est pas sans risque. « Je travaille au sein d’une crèche privée d’entreprise dans laquelle sont accueillis, à la même enseigne, une grande partie des enfants des employés, de la technicienne de surface au PDG. Cela peut créer une gêne, des tensions entre les parents lorsqu’ils viennent récupérer leur enfant le soir. Ils ont tendance à comparer les progrès des uns et des autres, et si la petite fille de la secrétaire a de l’avance sur le petit garçon du DRH, bonjour l’ambiance ! Ainsi, dans un souci d’anonymat et d’évitement de discorde, nous avons fait le choix de ne pas afficher leurs oeuvres des enfants. » témoigne Johanna, éducatrice de jeunes enfants.

     

    Comme nous pouvons le constater, encourager un tout-petit à faire de belles productions peut placer, selon le contexte, enfant, parent ou professionnel dans une position inconfortable. A ce point de la réflexion, une question s’impose : finalement, les activités cadrées de dessin, de coloriage ou autre, sont-elles si indispensables au développement des enfants de cet âge ? Bien entendu, la réponse est non. Certes, il est important de sensibiliser les plus grands aux spécificités d’une activité cadrée, véritable amorce d’une scolarité future. Toutefois, la richesse du jeu libre, très souvent méconnue des parents, est à privilégier. N’oublions-pas que moins une activité est cadrée et prédéterminée, plus celle-ci offre une part d’imagination, de créativité et d’expression à un enfant. Ce n’est pas à un jeu, ou à une activité, de commander un enfant, mais l’inverse. Alors, être productif, pourquoi pas, mais pas n’importe quand, ni n’importe comment !

    « Transmettre aux parents des anecdotes, plutôt que des productions ! »

    « Je veille à laisser l’enfant acteur et libre de ses choix d’activités, et en profite pour l’observer sur ces temps de jeu : avec quelle poupée il a joué, où, avec quel enfant, quels étaient les mots qu’il a employés, l’expression de son visage, les étapes de son jeu… A nous de partager alors avec les parents ces anecdotes de la journée de leur enfant, tout en leur précisant l’intérêt de ces activités, en apparence anodines, pour son développement. »

    Myriam DANO, éducatrice de jeunes enfants et directrice d’une crèche collective en région parisienne.


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  • article issu de : http://www.lapresse.ca/vivre/famille/dre-nadia/201103/28/01-4383971-la-peur-deliminer-ses-selles.php

    La peur d'éliminer ses selles

    Il ne faut surtout pas se fâcher contre...

    Il ne faut surtout pas se fâcher contre l'enfant, le punir, le réprimander ou encore lui mettre de la pression pour qu'il réussisse enfin à éliminer ses selles dans la toilette.

     
    Dr Nadia Gagnier
    Le Soleil

    Il y a quelques semaines, je répondais à la question d'une lectrice dont la fille, âgée de deux ans, se retenait de faire ses selles. Le problème est apparu après que l'enfant eut souffert de constipation. Elle a associé l'élimination des selles à la douleur, ce qui explique pourquoi elle se retenait.

    Depuis la parution de ce texte, plusieurs autres lecteurs m'ont écrit sur le même sujet, l'un d'entre eux ayant même un garçon âgé de six ans qui se retient jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Cela fait en sorte qu'il souille sa culotte lorsqu'il est à l'école. Pour cette raison, il ne veut plus trop aller chez des amis, de peur qu'ils s'aperçoivent de son problème, ce qui l'humilierait.

    Pour cette raison, ma chronique de cette semaine portera sur ce sujet, afin de pouvoir en parler de façon plus détaillée.

    Normalement, l'apprentissage de la propreté se fait entre les âges d'environ deux et quatre ans. Souvent, le tout se déroule sans problème, et l'enfant finit par pouvoir abandonner le port de la couche, au grand plaisir des parents. En effet, pour ceux qui utilisent des couches jetables, ça coûte cher à la longue, et pour ceux qui utilisent des couches lavables, ça fait beaucoup de lessive!

    Pour certains enfants, l'apprentissage se fait plus tardivement, plus lentement ou plus difficilement que d'autres. Dans certains cas, l'enfant sera propre depuis longtemps pour les pipis, mais hésitera à éliminer ses selles sur le petit pot ou dans la toilette. Il peut y avoir plusieurs causes à ce phénomène:

    »impression de perdre une partie de soi-même, comme si le caca était une partie du corps;

    »problème de constipation qui peut rendre l'éli­mination douloureuse;

    »fissure au niveau de l'anus rendant l'élimination douloureuse;

    »stress dans la vie de l'enfant l'amenant à adopter des comportements de régression ou de recherche d'attention (ex.: déménagement, arrivée d'un petit frère ou d'une petite soeur).

    Dans tous les cas, il ne faut surtout pas se fâcher contre l'enfant, le punir, le réprimander ou encore lui mettre de la pression pour qu'il réussisse enfin à éliminer ses selles dans la toilette. Toutes ces formes d'interventions négatives ne feront qu'augmenter la détresse de l'enfant, rendre l'apprentissage de la propreté encore plus négatif à ses yeux et donc maintenir le problème.

    Il faut plutôt tenter de comprendre la détresse de l'enfant et la dissocier de l'élimination des selles. Par exemple, lorsque le problème est causé par un surplus de stress dans la vie de l'enfant, on tente de revenir à un fonctionnement quotidien plus stable, à éliminer les sources de stress et à adopter des routines qui le rassureront (ex. : petit moment dans la journée où il reçoit de l'attention exclusive). Lorsque l'enfant est moins stressé, on reprend l'apprentissage de la propreté en utilisant des méthodes motivantes, telles que le renforcement positif lorsque l'enfant a réussi à passer une certaine période sans se souiller, ou lorsqu'il a réussi à éliminer dans le petit pot ou la toilette.

    Lorsque le problème est dû au fait que l'enfant associe l'élimination des selles à la douleur, on tentera (avec l'aide du médecin) d'éliminer la douleur, afin que l'enfant puisse avoir moins peur de tenter d'éliminer ses selles volontairement et ailleurs que dans sa culotte. Par exemple, on pourrait modifier l'alimentation (ex. : boire plus d'eau, manger plus de fibres), utiliser un laxatif naturel (ex. : gelée minérale) ou des suppositoires à la glycérine pour éliminer le problème de constipation.

    On pourrait utiliser des bains de siège ou un onguent qui accélérera la guérison de la fissure anale. Durant ce traitement, on permet à l'enfant d'éliminer quand il le veut et où il le veut, même si cela implique de lui faire porter encore une couche ou une culotte d'entraînement.

    On ne lui met aucune pression de «performance». Lorsque l'on s'aperçoit que l'enfant a éliminé quelques fois sans se plaindre de douleur, on peut lui faire remarquer que «faire caca» ne fait plus mal et voir à ce moment s'il est motivé à tenter de nouveau d'éliminer dans la toilette ou le pot.

    Si l'enfant a peur de perdre une partie de son corps, on tente d'éliminer cette peur en l'informant sur le système digestif... dans un discours approprié pour son âge et sa capacité de compréhension, évidemment! Pour lui expliquer tout ça, il existe un petit livre qui permet à l'enfant de comprendre qu'éliminer les selles est un processus normal de la digestion, et que ce n'est pas dangereux. (ANGÈLE DELAUNOIS. Le long voyage de monsieur Caca, aux éditions Les 400 coups.) La clé, c'est de respecter le rythme de l'enfant et ses émotions, même si cela implique l'utilisation d'une couche pendant encore quelques jours ou quelques semaines.

    Plus l'enfant se sentira compris et sécurisé par l'attitude calme et sans pression de son parent, plus il collaborera à l'apprentissage de la propreté (pour les selles), lorsque le problème de base, la peur ou la douleur, sera réglé.


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  • article issu de : http://journalpsychomotricienne.f

    Transat, un peu ? beaucoup ? à la folie ?

     

    Un petit billet sur le transat..ça vous dit ?

    Le transat, c'est bien, cela nous semble si confortable et c'est surtout très pratique pour les parents.

     

    Oui, c'est bien, mais en usage modéré, comme beaucoup de choses. Bébé ne devrait pas rester plus de 20 à 30 minutes d'affilée dans son transat, pour que cela reste adapté... et ce d'autant plus qu'il est petit.

     


    Souvent, on pense que nous, on aimerait bien avoir un transat géant ( un hamac en quelque sorte !) alors on se dit que nos petits doivent être super bien dans leur transat. La différence, c'est que nous, nous sommes libres de bouger, de changer de position et de trouver ainsi la détente ! 

    Pour Bébé, il faut penser que ce n'est pas lui qui choisit d'aller dans son transat ( et le pauvre, si petit, il ne choisit de toute manière pas grand chose...on lui demande beaucoup d'adaptation). Il faut donc essayer de se placer dans son petit corps de Bébé.

     

    Rappelons nous comme toujours qu'à la naissance et pendant de longs mois, Bébé n'a pas une gestion tonique optimale... et que cela s'effectue très progressivement. Il a besoin de rester dans sa position d'enroulement ( position dite physiologique) et toutes les contraintes liées au matériel de puériculture sont à prendre en compte et à limiter au maximum.

    Dans son transat : 

     

    •  Bébé ne peut pas rectifier sa posture s'il a une douleur quelque part. Comme son dos n'est pas encore musclé, tout le poids du haut du corps appuie sur les vertèbres et cela crée des tensions cervicales et dorsales.

     

    • Bébé n'est pas libre de ses mouvementsTout petit, il peut difficilement orienter sa tête, observer le mouvement de sa main,  retrouver un hochet qu'il a lâché.

     

    • Bébé peut être en difficulté pour demander à être sorti du transat et peut développer des stratégies plus ou moins inconfortablesPar exemple, Bébé peut appuyer fortement d'un seul coté et "réussir" à basculer avec le transat, ou il peut aussi de manière répétée tendre par à-coups les bras devant lui  fortement ce qui à la longue entraine des blocages musculaires au niveau du dos.

     

    • Bébé peut se mettre en danger quand il est un peu plus âgé : il peut basculer avec la transat, arriver à sortir du harnais et passer par dessus, se retourner et escalader le transat ( si si, c'est arrivé à plusieurs de mes amies).

     

    Et le bonus/malus ... les accessoires : 

     

    • La plupart des transat ont une arche d'éveil... en tant que parent, on se dit que c'est une bonne idée... que cela va intéresser Bébé, que cela lui évitera de s'ennuyer. Là encore, on se projette nous à la place de Bébé... car pour Bébé, tout ce qui l'entoure  est follement intéressant ( bien plus d'ailleurs que  des peluches qui se balancent à une arche) :  la luminosité, les reflets, les objets et leurs couleurs, les déplacements des personnes autour de lui dans la pièce, les sons... musique, voix, bruits du quotidien, les odeurs.   L'arche d'éveil peut être intéressante à proposer de temps en temps pour varier, mais surtout pas de manière systématique... d'autant plus qu'elle bouche tout le champ visuel de Bébé qui n'a plus alors comme horizon que les jouets de l'arche. 

     

     

     

    • La fonction de balancement : Autant cela peut être intéressant quand c'est l'adulte qui l'actionne... ce qui présuppose un maintien de la relation entre Bébé et l'adulte... autant, cela enferme Bébé dans des sensations répétitives et stériles quand Bébé l'actionne par lui même, et encore pire quand c'est un système mécanique où Bébé subit le balancement... d'autant plus que cela majore le temps passé par Bébé dans son transat. 

     

    Alors, oui... Bébé aime le balancement, ou plutôt le bercement... mais toujours dans une relation à quelqu'un .... avec de la proximité corporelle, un entrecroisement des regards, la chaleur corporelle, la voix.... 

     

    Comme pour d'autres types de matériels, cela donne à Bébé une fausse appréhension du monde et ne lui permet pas de faire ses expériences corporelles et motrices à son rythme.

     

      
    Alors le transat, pourquoi pas mais en utilisation cool ! ... quand Bébé a besoin d'être posé quelques instants en position assise ou verticale, pour des soucis de digestion par exemple.

     

     Mais  s'il vous plait, ne mettez pas le transat en hauteur...il y a déjà eu trop d'accidents !

     

    Et si vous vous dites que vous n'avez pas d'autres alternatives que le transat ... Et bien si !  L'idéal pour Bébé est  d'être posé tout simplement sur un tapis  un peu épais avec quelques jouets adaptés à son âge...


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  • article issu de : http://www.enfant.com/votreenfant-1-3ans/jeux-et-jouets/Ronde-parcours-toboggan.html

    Ronde, parcours, toboggan… en avant !

     

    Ronde, parcours, toboggan… en avant !

     

    En jouant à ces jeux, votre enfant développe ses capacités psychomotrices et continue l’exploration de son corps. Ils sont aussi importants pour la socialisation . A travers ces activités, votre tout-petit apprend aussi à partager des moments avec ses camarades et à respecter une consigne.

     

    La ronde, pour accepter les autres

     

    • A la crèche ou en première année de maternelle, votre tout-petit va d’abord apprendre à faire une ronde avec ces camarades. Former un groupe, se mettre en cercle, donner les deux mains à ses petits copains, cela ne va pas de soi pour votre enfant qui ne maîtrise pas encore bien son espace. Une fois la ronde formée, il apprendra à tourner dans un sens, puis dans l’autre, au rythme de la musique.
    • La ronde n’est pas qu’une activité physique, en donnant la main à l’autre, avec qui on n’est pas forcément ami, c’est aussi une façon d’apprendre à vivre ensemble.

     

    Le parcours pour avoir confiance

     

    • Ramper sous un tunnel, tenir en équilibre sur une poutre, sauter dans les cerceaux, courir à reculons… Grâce à ce parcours sécurisé mis en place par la maîtresse, votre tout-petit se dépense et ose prendre des risques afin d’explorer ses limites.
    • En réalisant qu’il peut sauter à pieds joints dans un cerceau, il prend confiance en lui et appréhende son espace (dedans, dehors, dessous, dessus, en arrière, en avant) tout en améliorant sa motricité. Un parcours, c’est aussi un début, un milieu et une fin. Une manière d’appréhender aussi la notion de temps.

     

    Pourquoi il monte à l’envers sur le toboggan ?

     

    • A chaque sortie au parc, ça ne loupe pas, votre tout-petit préfère monter sur le toboggan par-devant. Ce n’est pas pour vous contrarier. C’est surtout parce qu’il y emmagasine des informations corporelles. En crapahutant ainsi, il met en jeu sa coordination motrice et son équilibre pour ne pas chuter. Même chose lorsqu’il descend la tête en avant.
    • Grâce à ses acrobaties, il apprend la différence entre le bien-être et le mal-être : laquelle de ces positions est la plus agréable pour moi ? Bien entendu, sa soif de découverte ne vous dispense pas de lui rappeler qu’il ne doit pas remonter à l’envers si un petit camarade s’apprête à descendre et qu’il ne doit en aucun cas doubler les autres. Respecter les règles, voilà l’une des composantes du jeu.

     

    Stéphanie Letellier

     

    © Enfant Magazine


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  • Symposium VI/18 EECERA Annual Conference Strasbourg 2009Philipp Reubke (ph.reubke@free.fr), Board of trustees International Association
    for Steiner-Waldorf Early Childhood Education (IASWECE)


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  • un document pour les professionnels belges fort bien fait ...


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